La mine et ses installations de surface : la partie visible de l'iceberg car en dessous ce n'est qu'un dédale de galeries.
Dessin L.V.B.
Le charbon dans sa réalité matérielle, objet de toutes les convoitises des 18ème, 19ème et 20ème siècle...
Tant de sueur, de larmes et de sang pour ces quelques cailloux noirs...
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Entrée
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Recherches annexes
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Le Carbonifère |
1. Le Carbonifère 1.1. Etymologie et définition 1.2. Caractéristiques du Carbonifère 2. Les paysages du Carbonifère 2.1. Orogénie 3. La Belgique productrice de minerais |
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Le Carbonifère inférieur : Viséen - Tournaisien |
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Le Carbonifère supérieur : Westphalien - Stéphanien |
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L'exploitation minière du Charbon (1)
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L'exploitation minière du charbon (2)
7. L'exploitation du charbon L'exploitation minière du charbon (3)
8. Quelques thèmes pour continuer le tableau L'exploitation minière du charbon (4)
9. Les systèmes d'éclairage L'exploitation minière du charbon (5)
10. Les accidents miniers Le Peuple de la Mine (1)
11. Il était une fois le peuple de la mine 12. Quelques semaines, en compagnie d'un mineur
et de sa famille
12.1. Au petit matin
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6.1. Les protagonistes
6.1.1. André Paillard, dit "AndrédeMarles"6.2. Vocabulaire
6.1.2. Henri Rimbaut, mineur et poète
6.1.3. Lucien Hector Jonas, peintre Anzinois
6.1.4. Marius Carion, peintre du Borinage
6.1.5. Joseph Quentin, photographe du peuple
6.1.6. Auguste Lesage, mineur, peintre, médium et guérisseur
6.1.7. Pierre Paulus, le peintre du prolétariat de Charleroi
A N B O C P D Q E R F S G T H U I V J W K X L Y M Z Si vous avez lu les "informations personnelles" (cf. Informations personnelles) vous savez que ma passion pour la géologie me vient de mon grand père qui était Ingénieur des Mines. Il a fait, pour ainsi dire, toute sa vie dans les mines de charbon de la région de Charleroi. C'est lui qui m'a fait découvrir, fin des années 1960, début des années 1970, les premiers fossiles de végétaux qu'on trouvait sur le terril d'Appaumée avant que celui-ci ne soit évacué pour faire place à un parc à containers et que le site de l'ancien carreau de la mine ne soit réhabilité pour permettre la construction de la maison communale annexe de Ransart.
Mais pas que...
C'était en 2009. En visite au Centre Historique et Minier de Lewarde, dans le département du Nord. Dans la salle consacrée à la lampisterie, j'ai été intrigué par un personnage que j'ai pris de prime abord pour un guide, qui racontait à un groupe des anecdotes sur la vie des mineurs et donnait des explications super pointues au sujet des lampes de sécurité que les "Gueules Noires" employaient au fond.
Le Carolo que je suis a rapidement reconnu à son accent typique que le gars qui causait était un gars du Nord, un Ch'ti.
En discutant avec lui, j'ai vite compris que nous étions différents. Je suis passionné par les minéraux et les fossiles, passion qui m'a été inoculée par mon grand père, mineur de fond devenu ensuite maître porion et enfin ingénieur des mines. Et donc, ma connaissance de la vie du mineur était le fruit d'un patrimoine familial et régional que je revendique et dont je suis très fier. Lui, par contre avait une connaissance de la mine pour avoir côtoyé de nombreux anciens mineurs, d'avoir vécu à leurs côtés, d'avoir collectionné photos, lampes, objets et surtout d'avoir lu de nombreux ouvrages techniques sur la mine et les outils du mineur.
D'un abord un peu bourru, très vite André devient attachant par son côté passionné et on en arrive à se dire que ma connaissance de la mine teintée de sentimentalisme, d'émotion, de géologie, de minéraux et de fossiles peut compléter son approche de collectionneur passionné de lecteur assidu et de technicien hors pair.
Il s'en est suivi une correspondance par mail dans laquelle nous échangions photos, dessins, articles, schémas, notions de géologie, de minéralogie et de paléontologie.
Habitant Marles-les-Mines, commune française située dans le département du Pas-de-Calais, en région Hauts-de-France, il a réalisé de nombreuses recherches sur la Compagnie des mines de Marles qui exploitait le charbon dans les communes de Marles-les-Mines, Auchel et Calonne-Ricouart, à l'ouest du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Le Marlésien s'est ensuite attaqué aux mines de charbon de Saint Etienne, du Nord de la France et accessoirement de Belgique.
En 2008, il créait son blog, car ses connaissances sur le monde du charbon, il voulait les partager avec le plus grand nombre, il voulait être le témoin de la mémoire, il ne voulait pas qu'on oublie le rôle prépondérant que les houilleux ont joué dans le monde de la révolution industrielle, il voulait laisser une trace.
A l'instar des bourses minéralogiques et paléontologiques organisées par les clubs de géologues amateurs, André m'a fait découvrir le "Mining" de Bully-les-Mines.
Sur l'invitation d'André, j'y suis allé une fois, en octobre 2012. Jamais je n'ai vu autant d'outils; de lampes à huile, à essence, à acétylène, de casques, de calottes et de documents concernant la mine ! J'y ai appris qu'une bourse similaire existait à Bochum en Allemagne et à la Roche La Molière dans le bassin houiller de Saint Etienne. C'est à Bully-les-Mines que j'ai rencontré Henri Raimbaut, poète mineur habitant aussi Marles les Mines, qui, par ses écrits faisait revivre la dure réalité de la vie des Gueules Noires. Mais aussi d’autres anciens mineurs avec qui j’ai eu de longues conversations et qui m’ont raconté leur version de "la vie dans les mines de charbon du Nord – Pas-de-Calais".
André Paillard dit "André de Marles" au mining de Bully-les-Mines.
Fin Mars 2014, c'est André de Marles qui nous quittait, bien trop tôt. J'espère de tout cœur que son épouse Michèle et sa fille Amandine laisseront son blog ouvert afin que les connaissances d'André ne soit pas perdues et garderont précieusement sa collection de lampes.
Je sais qu'il voulait écrire un livre et que l'ébauche était prête... mais a-t-il eu le temps de le rédiger ??? L'Histoire avec un grand "H" a perdu quelqu'un d'incontournable avec la disparition d'André.
A mon tour, je ne peux pas garder tout cela pour moi. Etant dépositaire de leur savoir historique et anecdotique, de leur savoir-faire mais aussi de documents divers, d'anciens cours de géologie minière, je me sens en devoir de perpétuer cette mémoire en faisant ici état de ce que tous m'ont appris sur la géologie, le charbon, les minéraux et fossiles du Carbonifère, la mine, le travail et la vie des mineurs, cette histoire faite de sacrifices, de sueur, de combats, de sang, de petits bonheurs et de grands malheurs.
Avant de commencer cette histoire, je tiens à remercier les personnes rencontrées : anciens mineurs, fils de mineurs, femmes de mineurs…
A tout seigneur, tout honneur : Merci tout d'abord à mon Grand Père, mais aussi à André Paillard (andredemarles.skyrock.com), Achille Mangin, Monique Wiorek, Stanislas Gorski, Désiré Simonin, Robert Dalmoiseau, François Franchietti, Aimable Guérin et Daniel Demoyen.
Le 18 novembre 2013, André Paillard m’envoie un message électronique m’annonçant le décès inopiné d’Henri Rimbaut, ancien mineur et poète. Je n’ai rencontré cette personne qu’une seule fois, en 2008 à Bully-les-Mines et j’ai vite compris que c’était aussi un passionné de la mine et désireux, par le biais de ses poèmes, de faire connaître au monde entier la vie des mineurs, leurs joies, leurs peines, leurs peurs…
Henri Rimbaut
Né à Flers les Lille en 1933, Henri Raimbaut est arrivé à Marles les mines en 1944. Il est alors scolarisé à l'école Gambetta ou il obtient son certificat d'études en 1947.
Après avoir exercé le métier d'aide maçon jusqu'en 1950, il travaille aux houillères. Blessé au fond, il aura une double fracture du bassin. Il termine sa carrière en qualité de secrétaire au service électrique de Lens et part en retraite en 1983.
Henri a travaillé 26 ans au fond et souffrait malheureusement du mal des mineurs : la silicose. "La nuit, il s'étouffait" nous dit sa veuve peinée.
Un soir, pris d'une insomnie, il se met à écrire pour soulager ses maux. Il avait 69 ans. Henri Raimbaut se sent une âme de poète et lors de ses insomnies, il se met à écrire ses premiers poèmes. Il retranscrit son expérience de la mine en vers. De ces vingt-sept années passées au fond, il a composé quatre-vingt poèmes.
Il s'inscrit à un concours «Europoésies» en octobre 2001 et obtient dès sa première participation, avec le poème intitulé "Les trois bleuets", un diplôme d'honneur avec mention. Dés lors l'ensemble de son œuvre sera récompensée par de nombreux prix et nominations. Sa plus grande fierté fut la Rose d'Honneur reçue aux Rosati d'Arras en catégorie néoclassique avec un poème intitulé "La vie".
Médaillé de l'Ordre National du Mérite, Médaillé Grand Or du Travail, ancien combattant d'Afrique du Nord, Henri vouait une passion intense pour la poésie libre mais aussi à une époque donnée, à l'histoire et la généalogie avec toutes les recherches qui y sont associées. Mais c'est indiscutablement l'amour qu'il portait à ses proches qui l'entouraient qui faisait de lui une "belle personne" : son épouse Huguette, ses enfants et petits enfants, constituaient sa plus grande joie, au même titre que ses amis, dont André Paillard a eu la chance de faire partie.
Poussé par ses amis, l’ancien mineur a composé un recueil avec ses poésies. La parution était prévue pour la Sainte Barbe 2013, patronne des gueules noires. Il est décédé deux semaines avant, le 15 novembre, à l'âge de 80 ans. Henri Raimbaut n'aura vu que la maquette de son œuvre. Son décès est brutal et soudain. Malgré qu’il était depuis quelques temps très éprouvé par la maladie, ni son épouse Huguette, ni sa fille Claudie, ni ses amis ne s'attendaient à son départ. L'association culturelle de Marles les Mines a fait imprimer cinq cents exemplaires à titre posthume.
Le mineur-poète
Lucien Hector Jonas est né à Anzin en 1880.
A 19 ans, il entre à l'École des Beaux Arts de Paris où il deviendra deux années plus tard après de brillantes études, membre de la Société des Artistes Français (1901). A partir de 1904, Jonas entreprend de grandes compositions s'inspirant du monde de la mine qu'il a connu durant sa jeunesse à Anzin. Une oeuvre représantant un drame de la mine, intitulé "Les consolations" lui vaudra une médaille d'argent au Salon des Arts en 1905. En 1911, le Conseil Supérieur des Beaux Arts lui décerne le Prix National pour le tableau "La consultation".
Dés lors le peintre connaîtra une illustre carrière ponctuée entre autres, en 1933 par une collaboration avec la Banque de France pour la création d'un billet de banque à l'effigie d'un symbole de notre région et en 1937, année où il réalisera les décors de l' Exposition Universelle de Paris.
Lucien Jonas n'eut de cesse de rendre hommage à Valenciennes et à sa région, magnifiant dans de grandes compositions le passé artistique de la ville, mais également sa population, communauté chatoyante et unie formée de créateurs, d'intellectuels, d'industriels, de commerçants, d'ouvriers...
Humble, la seule ambition de Lucien Jonas fut comme il aimait à le rappeler "de croquer, en critiquant, sans raillerie, sans méchanceté, les gens, les types, les physionomies ou les petits travers caractéristiques de mon temps à moi".
Lucien Hector Jonas meurt à Paris le 20 septembre 1947 et fut enterré selon ses souhaits au cimetière de La Flèche.
Malheureusement, la plupart de ses œuvres anzinoises ont été détruites lors des bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. Son fils, l'artiste Jacques Jonas, a offert dans les années 2000, une centaine de dessins de son père au musée de Valenciennnes. Un de ses tableaux représentant un mineur agenouillé portant une barrette de cuir et une lampe, a été choisi pour illustrer le timbre commémoratif intitulé "Hommage aux mineurs" Courrières 1906 - 2006 édité pour le centenaire de la catastrophe des Mines de la Compagnie de Courrières.
"Le mineur et le cafut", huile sur toile datée et signée par l'artiste. Dimensions hors tout cadre 80 x 95 cm
Détail d'un visage de mineur saisissant de réalisme.
Fusain qui a inspiré le célèbre petit personnage mineur des salles de cinémas créé par le publicitaire Jean Mineur.
"Mineurs", peinture à l'huile, Musée de Lille, restauré en 1925.
"Gueule noire", une œuvre du peintre représentée sur le tirage de ce billet de 10 francs. On a commencé à imprimer ce dernier le 11 septembre 1941 alors que la France était sous occupation allemande.
"Le jeune mineur" peinture de Lucien Hector Jonas, huile sur toile (collections du Centre Historique Minier de Lewarde).
Gabrielle, le cafut, peinture à l'huile.
(Collections du musée d'Anzin)
Marius Carion (1898 - 1949) était un peintre de portraits, natures mortes, caricatures, illustrations et paysages tourmentés.
Il a connu une enfance miséreuse et sera ouvrier dans
une fabrique de cartonnage, puis dans un garage avant d'entamer une carrière artistique.
Il reçoit une formation à l'École des Arts et Métiers de Saint-Ghislain chez
Marius Renard, à l'Académie de Mons chez Duriau (1915-1920), il fait sa première exposition personnelle en 1919.
Il séjourne en Angleterre en 1928 et devient
photographe de métier.
Il aime représenter le charme des vieilles coutumes minières, ou encore
l'intimité des pauvres intérieurs du borinage. Il évoque à travers ses nombreux portraits et
caricatures, l'homme, ses
attitudes, ses gestes, ses fatigues, et le plus souvent campé dans un
paysage haut en couleurs. Dans la foulée du réalisme social, Marius Carion met en place une œuvre
intime et sincère, évoquant la tristesse et la pauvreté d'une certaine vie
ouvrière de l'époque. Il s'inspire de la région minière et des gens qui y travaillent. Ses œuvres témoignent d'un engagement
social.
Il a également illustré plusieurs livres, notamment «Treize hommes dans la
mine» de P. Hubremont (1938).
On peut contempler une grande partie de ses œuvres dans les Musées de
Belgique à Mons, Bruxelles, Spa, Liège, Tournai, Namur, Charleroi et La
Louvière.
"Le Mineur", Marius Carion. Remarquons l'absence d'yeux qui efface la personnalité du sujet et ne laisse paraître que la misère.
Joseph Quentin, pionnier de la photographie des mines. L'œuvre de Joseph Quentin est en effet un témoignage exceptionnel de la mine au début du XXème siècle.
Photographe officiel de la société des mines de Lens, il est le premier à prendre des clichés de mineurs au travail, au jour et au fond. Il s'est aussi attaché à montrer la vie quotidienne des hommes et des femmes de la mine dans les cités de Lens.En 1900 son travail est même présenté lors de l'Exposition Universelle de Paris.
Joseph Quentin, dans son atelier photographique.
6.1.6. Augustin Lesage, mineur de fond, peintre, médium et guérisseur...
C'est à Rimbert-les-Auchel que nait le 9 Août 1876, Auguste Lesage fils d'une modeste famille ouvrière, dont le père Gustave, était mineur de fond à la fosse de Ferfay.
Augustin Lesage, mineur, peintre... médium, guérisseur.
Après avoir obtenu son certificat d'études, il est embauché, au même titre que ses camarades de l'école communale, comme galibot au puits Montebello de Saint Pierre les Auchel.
Il se marie en 1901 avec Irma Diéval avec qui il a eu deux enfants.
En 1911, âgé de 35 ans, alors qu'il abattait une veine mince de 50 cm d'épaisseur de charbon, couché sur le flanc dans l'étroite taille sombre, il entend une voix très nette lui dire : "Un jour, tu seras peintre", pourtant il n'y avait personne à proximité de lui...
Craignant d'être pris pour un illuminé, il n’a jamais parlé à personne de cette étrange révélation, pas même à son épouse.Dès lors, Auguste Lesage qui n'avait jusqu'à ce jour aucun talent de peintre ou de dessinateur, en atteste la piètre note de dessin qu'il a obtenu au certificat d'études, se met à peindre démesurément dans un coin de la cuisine de son modeste logement de la compagnie des mines.
Sans avoir suivi le moindre cours d'art, sans avoir consulté le moindre ouvrage spécialisé, il est rapidement mis en évidence. Caractérisé par un style pictural unique en son genre, il est rapidement propulsé dans les hautes sphères du milieu artistique.
On estime qu'il a réalisé au cours de toute sa carrière artistique, qui fût parallèle à son activité professionnelle de mineur, environ 1000 toiles, dont la plupart étaient de taille démesurée.Il a eu une réputation mondialement reconnue, le président Roosevelt devenant acquéreur d'une de ses œuvres...
Il avait également des dons de guérisseur confirmé puisque l'Ordre du Conseil des Médecins lui a intenté un procès pour "usage illégal de la médecine", procès qu’il a gagné avec l'aide de son ami médium, Ambroise Lecomte, en présentant au juge du tribunal de Béthune plus d'une centaine de témoignages écrits et signés de guérisons "miraculeuses", ou tout au moins inexpliquées par la médecine ou les sciences exactes...
Après avoir parcouru le monde entier pour présenter ses œuvres, Auguste Lesage prend sa retraite à Burbure, un village limitrophe de Ferfay où il termina ses jours épuisé par le travail. Il décède le 21 février 1954 et est enterré dans le cimetière communal de Burbure. Sa tombe est désormais devenue un lieu de pèlerinage incontournable pour les adeptes du spiritisme et des sciences occultes, de passage dans la région.
Buste de Pierre Paulus par le sculpteur Alphonse Darville.
Pierre Paulus est un peintre expressionniste belge connu sous le nom de baron Pierre Paulus de Châtelet, né à Châtelet le 16 mars 1881 et mort à Saint-Gilles le 17 août 1959.
Après des études de géomètre-architecte, Pierre Paulus entre à l'Académie de Bruxelles où il suit les cours de Constant Montald de 1898 à 1903. En 1904-1905, il suit les cours du sculpteur Charles Van der Stappen. Il y rencontre, entre autres,Rik Wouters, Auguste Oleffe et James Ensor. Une bourse de voyage lui permet de se rendre en Italie pour étudier les grands maîtres.
En 1906, il découvre sa vocation en la beauté de son pays natal. Proche du Parti Socialiste, il devient le peintre des ouvriers, le peintre des mineurs, le peintre du prolétariat.
"Fumées". Une vision de Charleroi : la Sambre, les usines sidérurgiques, les charbonnages, les hauts-fourneaux.
Les thèmes des paysages miniers et des humains qui y travaillent se retrouveront dans toute son œuvre.
"Le mineur". Paysage d'industrie lourde : Sidérurgie, charbonnages, ciel maussade gris avec des nuances de rose provenant des hauts-fourneaux. Et le mineur rentrant du boulot, outil sur l'épaule, noirci par la poussière de charbon, le regard et le costume sombres, mains dans les poches, subissant sans broncher son état d'ouvrier prolétarien.
"Vers la mine". Maisons sous la neige, cheminées crachant des volutes de fumées brunes qui colorent le ciel et le mineur courbé en avant, pic sur l'épaule et main en poche avançant vers la mine, sombre et résigné, regard fixé vers l'avant.
"Les mineurs". Peinture datant de 1917, dépeignant un paysage maussade et lourd de fumées noires, grises, jaunes et oranges provenant de la sidérurgie, des charbonnages et des hauts-fourneaux de la région de Charleroi. Deux mineurs en avant plan, l'un portant le sarrau et la lampe de sécurité et l'autre, torse nu, montrant sa musculature d'ouvrier manuel lourd, mais symbolisant aussi la chaleur régnant au fond de la mine. En regardant ce tableau, on ressent le calme, la force mais aussi la dure réalité du métier de mineur.
Le mineur et l'ouvrière.
Il organise sa première exposition à Charleroi en 1909. Il se lie d'amitié avec Jules Destrée qui lui propose de présenter des toiles lors de l'Exposition de l'Art Wallon de Charleroi de 1911 au cours de laquelle le peintre acquiert une grande notoriété.
A la suite de la décision prise le 3 juillet 1913 par l'Assemblée wallonne et à la demande de Paul Pastur, Pierre Paulus dessine le coq figurant sur le drapeau wallon, en héraldique "coq hardi de gueules sur or".
Le coq hardi sur le drapeau wallon.
Au début de la Première Guerre mondiale, il s'exile à Londres avant de se rendre en Italie avec Jules Destrée. En 1916, il est mobilisé par le service de documentation de l'armée belge et incorporera la Section artistique de l'armée belge en campagne.
Après la guerre, il se marie avec Lucie Mathieu et la naissance de son fils l'amène à peindre des maternités ouvrières.
En 1929, Isidore Opsomer l'invite à devenir professeur d'art animalier à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers. Il occupera ce poste jusqu'en 1953.
Paysage typique d'un chemin de halage, le long de la Sambre à Charleroi au début du XXème siècle. En arrière plan toute l'industrie charbonnière et sidérurgique rejetant dans l'air de lourds panaches de fumées noires et rouges. Une barque traversant la rivière et des péniches servant au transport des matières premières utiles aux entreprises ou emportant les produits finis. A l'avant plan, une pauvre femme en sabots et vêtements sobres et sombres accompagnée d'un petit garçon et portant dans ses bras un enfant en bas-âge. Cheveux tirés vers l'arrière, regard triste et visage fermé, on a là, toute la misère du monde ouvrier.
Pendant l'entre-deux-guerres, Pierre Paulus expose à de nombreuses reprises en Europe et aux États-Unis. Il a fait partie du groupe Nervia.
Il est accueilli à l'Académie royale de Belgique en 1946 et anobli baron en 1951 par le roi Baudouin.
6.2. Vocabulaire.Comme toute corporation de métiers, les mineurs emploient un vocabulaire particulier adapté à leur métier.
Voici donc un lexique des termes utilisés dans le langage des mineurs, et plus largement dans toutes les corporations minières de Belgique et du Nord de la France.
Cette liste reprend par ordre alphabétique les termes que vous rencontrez dans les pages suivantes. Issus souvent du Français, mais aussi du Wallon et du Picard, ces termes imagés, parfois truculents méritent d'être expliqués car ils se retrouveront dans les chapitres suivants. L’explication m’en a été fournie par mon grand-père et par quelques anciens mineurs de ma connaissance. Malgré le soin apporté à l’établissement de cette liste, il est certain qu’elle est certainement loin d'être exhaustive.
Aussi, si certains lecteurs ont des éventuels commentaires, corrections et ajouts à y apporter, je prendrai ces informations avec plaisir et bienveillance et je mettrai ce fichier à jour au fur et à mesure. Le but final étant d'enrichir au maximum ce fond documentaire.
AAbattage : Travail consistant à extraire le charbon de la veine. L'abattage se fait au pic, à la rivelaine ou au marteau piqueur.
Abattage du charbon au pic fin du XIXème siècle. Le mineur est éclairé avec, à sa barrette, la fameuse lampe à clou dite " astiquette ".
Abattage du charbon au marteau-piqueur vers 1940.
Abatteur : Ouvrier chargé de l’abattage du
charbon.
About : Entretien du puits, métier à caractère dangereux confié à des hommes de confiance et expérimentés.
Les hommes d'about (les abouts) font partie de l'élite ouvrière à la mine.
Acclaper : Fixer provisoirement avant le boisage définitif.
Accrochage : Tout endroit où le puits rencontre une galerie. C'est l'endroit où la cage est chargée ou déchargée.
Accrochage dans une mine de charbon du Nord - Pas-de-Calais.
Accrocheur : Ouvrier chargé du poste d'accrochage. Il accueille les ouvriers qui
arrivent, fait entrer ceux qui remontent, décharge les berlines vides, engage les berlines pleines. Il est en contact avec
la surface et avec le machiniste d'extraction pour toute manœuvre de la cage.
Aérage : Circulation d'air au fond de la mine. Il y a toujours deux puits dans une mine : un puits d'entrée d'air et un
puits de retour d'air.
Ahu : Exclamation en patois voulant dire "en avant", "faire ahu" : se mettre au travail, y aller.
Aiguille : Barre d'acier pointue à une extrémité d'environ 50 cm de longueur qui s'adapte sur le nez d'un marteau piqueur
pour l'abattage du charbon.
Albraque : Système de récupération des eaux au fond grâce à une pompe d'exhaure.
Aloès : Plante fibreuse originaire d'Afrique dont on confectionna les premiers câbles plats des cages d'extraction avant
la mise en service des câbles métalliques.
Amodiation : Bail accordé par un propriétaire à un autre pour l'exploitation d'une mine de charbon, moyennant redevance.
Anthracite : Charbon de faible teneur en matières volatiles, très riche en carbone, brûlant régulièrement avec peu de flamme.
C'est la meilleure qualité de charbon.
Antidéflagrant : Se dit d'un appareil conçu pour fonctionner en toute sécurité dans un milieu explosif.
Apiette : Hache de mineur, particulièrement celle du callin ou du raccommodeur qui présente à la fois un taillant (tranchant)
et une masse de frappe.
Apode : Moyen de transport individuel, usité par les mineurs pour se déplacer au fond sur les chantiers. Genre de
télésiège escamotable du monorail sur lequel il roule par gravité.
Arayou : Coin de bois faisant office de sabot pour bloquer la berline sur les rails.
Ardinter : Blesser.
Arrêt-barrage : Ensemble de planches posées en équilibre instable au toit d'une galerie et chargées de poussières stériles.
A la moindre explosion de grisou ou coup de poussier, ces planches tombent et libèrent les poussières stériles qui étouffent
l'incendie. Ce système est aussi appelé Tafanel du nom de l'ingénieur qui a inventé ce dispositif de sécurité.
Arrosage : Opération consistant à mouiller ou humidifier les roches des bowettes avant un tir de mine.
Astiquette : Petite lampe à huile à feu nu, nommée aussi lampe à clou, qui se fixait sur la barrette du mineur et qui
se plantait également dans les bois de soutènement. Elle fut utilisée entre 1860 et 1910.
Astiquette (Vers 1870).
Ateliers centraux : Très grands ateliers communs à plusieurs fosses d'une même Compagnie où on retrouvait tous les corps de métiers nécessaires à la fabrication et à la réparation des matériels des installation minières, au fond comme au jour.
Atelier menuiserie à la fin du XIXème siècle.
Atelier Chaudronnerie à la fin du XIXème siècle.
Atelier de réparation mécanique à la fin du XIXème siècle.
Avaleresse : Puits creusé puis abandonné faute d'avoir trouvé le gisement de charbon.
Aval pendage : En-dessous du pendage, en dessous du point le plus bas.
Avant-cœur : Tôle épaisse sur laquelle sont rivés deux fers en forme de cœur, facilitant de ce fait l'engagement des
berlines sur les rails.
Avau : Mélange d'eau et d'huile de colza pour faciliter la glisse des berlines sur les rails.
Azobé : Bois africain très dur, remplaçant le chêne dans la confection des guides de cage.
BBacs à eau : Dispositif de sécurité préventif consistant en des bacs remplis d'une eau colorée fluorescente servant à étouffer un coup de poussier en cas d'explosion de grisou.
Bâcheur : Mineur chargé de bâcher, c'est-à-dire de poser les madriers dans les mines de houille.
Bacneur : Mineur qui creuse les bacnures.
Bacnure (= Baquenure) : Terme liégeois qui désigne une galerie faite à travers des bancs de roches perpendiculairement au puits de la mine (= bouveau).
Balle : Berline pleine de minerai ou de terres stériles (contrairement au barrou).
Baller : Culbuter (retourner) la berline pour la vider.
Baloir : Lieu, généralement au jour où l'on balle (vide) les wagonnets pleins de charbon.
Bande : Bande de convoyeur, généralement en caoutchouc épais - synonyme de tapis.
Barette : Aussi appelée "calotte" en Belgique. Casque en cuir bouilli très épaisse et rigidifiée par un amalgame semblable à une imprégnation de bitume basique protégeant la tête du mineur, les veines et galeries étant généralement de faible hauteur. Cette protection est authentique et date vraisemblablement de la fin du XIXème ou du début du XXème siècle. Au même titre que d'autres objets miniers mis en vente sur les sites du net ou dans les brocantes régionales, de nombreuses copies circulent...malheureusement... Ces dernières sont bien d'avantage molles, c'est ainsi que vous pourrez les reconnaître facilement, du moins quant à leur authenticité...ces protections devant être, à l'origine de leur emploi au fond, et avant tout, rigides....
Le mot "barette" pourrait provenir de "baretta per capelli", le couvre-chef des prélats italiens
Barrette de mineur en cuir bouilli. Fin du XIXème siècle.
Baritel : première forme de la machine d'extraction consistant en tourniquet mu par un cheval sanglé qui faisait enrouler le cordage et remonter les charges du puits (XIXème siècle).
Baritel fin XVIII ème siècle, début XIXème siècle.
Barrage : Mur de roche de couleur bleu-noir brillant avec des niveaux de calcite, de quartzite ou de serpentine indiquant la présence proche d’une poche d’eau. Ce type de roche doit être respecté au plus haut point car son percement sans précaution préalable peut déboucher sur une inondation.
Barrou : Berline vide destinée à être encagée pour le retour au fond (contrairement à la balle).
Batrouille : Fleuret ou burin qui servait à forer les trous de mine en frappant dessus à la masse. C'était la technique employée avant l'invention des perforatrices.
Béguin : Coiffe en tissus que portait le mineur sous sa barrette pour se protéger la tête. Le béguin lui servait également de gant de toilette aux bains-douches.
Benzine: Essence de pétrole utilisée dans les lampes de sécurité à flamme (type Wolf) à partir de 1883.
Berdouille : Boue.
Berline : Wagonnet circulant sur des rails pour le transport du minerai et des stériles au fond. On trouve des berlines de différentes capacités : 450, 600, 800 puis 3000 litres.
Hiercheuses poussant une berline. Fin du XIXème siècle.
Beurtia : Puits intermédiaire également nommé bure.
Bidule : Élément de soutènement mécanique se déplaçant au fur et à mesure de l’avancement du chantier.
Biduleur : Ouvrier mineur manipulant les bidules.
Bille : Rondin de bois utilisé pour le soutènement des galeries et tailles d'exploitation dont la longueur pouvait atteindre 4m.
Billoquet : Système d'accrochage d'une berline.
Biloute : Boudin fait d'argile pour bourrer les trous de mines avant les opérations de dynamitage.
Birouchette : Petite berline.
Blancheur : Tache de pholérite rencontrée dans le toit aux abords d'une faille.
Bleus : Vulgarisation d’un terme de géologie minière désignant les premiers bancs de marne indiquant la présence d’un niveau d'eau. Si rien n’est mis en place lors de la découverte de ces bancs, la progression de la taille ou de la galerie peut déboucher sur le percement d’un barrage et une inondation massive des galeries.
Blindage : Pose d'un cadre métallique destiné à renforcer le soutènement de zones spécifiques des chantiers du fond.
Blindé : Convoyeur métallique à raclettes très résistant utilisé sur les chantiers mécanisés.
Bois de caps : Bois posé en aval (bois d'voué).
Bois de tête : Bois posé en amont (bois d'fond).
Boisage : Opération de pose d'étais et d’étançons en bois aux toits des galeries et des bowettes. Le premier soin du mineur, quand il a creusé une portion de galerie ou abattu une partie de la veine de charbon, est d'assurer la sécurité des lieux en étayant les terrains de façon à se mettre à l'abri, à empêcher les éboulements ou les chutes éventuelles des blocs, à permettre le passage des hommes, de l'air et du matériel.
Cette opération de soutènement s'appelle le "boisage". Ce mot est dérivé du mot "bois" parce que, pendant longtemps, le bois de sapin a été le seul matériau utilisé pour effectuer ce genre de travail, avant que le fer et l'acier ne prennent le relais.
Le bois de sapin, avait la particularité de "parler" : sous la pression des morts terrains, ces derniers craquaient de façon sèche, avertissant les mineurs du danger éminent d'éboulement.
Seul le bois de sapin a cette particularité, c'est la raison pour laquelle il fut usité au fond.
Boisage d'un chantier.
Boiseur : A l'origine "le boisage" des galeries et des chantiers d'abattage se faisait à l'aide de troncs et rondins de bois. Le boiseur est un ouvrier du fond spécialisé dans les opérations de boisage des galeries. Avec une hache, un bon coup d'œil et un sacré coup de main, il étayait la mine. Cela nécessitait du courage et beaucoup de savoir-faire. Ce métier, souvent considéré comme un des plus difficiles, demandait une grande expérience professionnelle et une parfaite connaissance de la mine. Son travail est essentiel car de lui dépend la sécurité des autres mineurs. Les étançons qu'il pose protègent ses collègues des éboulements.
Boiseur maniant l'apiette.
Bouchon : Premier tir de mines destiné à dégager une cavité.
Boulets : Combustible ménager en forme de boule constitué de fines particules de charbon provenant des lavoirs des charbonnages (schlamms) et agglomérées au moyen d'un liant goudronneux. Les boulets étaient élaborés avec des presses rotatives.
Bouniou (ou Bougnou) : Trou creusé dans l'extrême fond du puits pour y laisser s'accumuler les eaux d’infiltration avant de les pomper vers la surface.
Bougnou au fond d'un puits
Bourgeron : Tenue de travail en lin écru ou blanc des mineurs fin du XIXème, début du XXème siècle (analogie à jupon).
Jules Mousseron, mineur, poète du Nord de la France vêtu du traditionnel bourgeron.
Boutefeu : Souvent les mineurs sont obligés d'employer la poudre ou la dynamite pour entamer la houille et plus spécifiquement pour traverser le grès et le schiste houiller.
C’est ici qu’entre en action le boutefeu, artificier des profondeurs… Le fil bleu sur le bouton bleu, le fil vert sur le bouton vert…
"Boutefeu" est celui qui, littéralement, "boute le feu". C’est un expert qui sait manier les explosifs. Il est d’ailleurs le seul habilité à manipuler les charges explosives et les amorces.
Garant de la sécurité de ses compagnons, il doit avoir une moralité sans tâche selon l'enquête de police à laquelle il est soumis avant d'obtenir ce poste. Il fut longtemps un personnage à part dans la hiérarchie de la mine où il avait le rang de porion.
Il supervise les opérations de perforation et d'injection d'eau.
Lors de l'avancement d’une galerie c’est lui qui, en fonction de la roche à traverser, détermine le plan de tir : le nombre de trous à forer, leur profondeur, la distance les séparant les uns des autres. Une fois que les bowetteurs et les foreurs ont terminé, il cure les trous avec de l'air comprimé de façon à pouvoir y entrer l'explosif sans difficulté.
Avant la mise en place des explosifs, il regarde s'il y a des morceaux de roche en suspens qui pourraient tomber et le cas échéant sectionner un fil et mettre en péril le minage. Une cartouche de dynamite non explosée pourrait sauter alors que les mineurs sont au travail au déblaiement. Le cas échéant, il "purge le chantier" c’est-à-dire qu’il fait tomber les blocs instables. Une fois le chantier en situation de sécurité, il introduit l'amorce (détonateur) dans la cartouche, noue le fil électrique autour du bâton de dynamite (afin que l’amorce ne puisse pas en sortir lors des manipulations) et procède à l'introduction de chaque bâton de dynamite au fond du trou. Cette action est nommée "le bourrage". Puis il relie les fils ensemble et fait évacuer le chantier en s'assurant de la mise en sécurité de la zone de tir. Avant l'explosion, les canons à brouillard sont mis en action, dans le but d'abattre le plus gros des fumées et, de la voix, il annonce la mise à feu avant de pratiquer au tir.
Suivant la constitution des terrains, avec un bon plan de tir, c'est-à-dire avec une bonne répartition des trous de foration et un "bourrage" bien dosé, chaque tir assure une avancée d'un mètre cinquante en moyenne.
Ensuite l'équipe déblaie les roches, pose le boisage provisoire et le cycle recommence.
En fin de journée, il rédige un rapport pour le géologue et l’ingénieur dans lequel il établit le décompte des explosifs et des détonateurs utilisés, décrit les terrains rencontrés et indique l’avancement de la galerie. Avec ces informations, tous trois pourront, lors de la réunion de travail du lendemain prévoir la suite des opérations pour faire avancer la galerie de manière optimale.
Boutefeu préparant un tir de mine.
Boutefeu, ou artificier en action, insérant des charges de dynamite dans le front de taille au moyen d'un manche en bois.
Le trou circulaire, relativement profond, devant recevoir la charge d'explosif a été effectué auparavant par un perforateur pneumatique.
On en forait plusieurs sur le front de taille ou sur le mur de la bowette selon la nature du terrain.
Le boutefeu travaille en parfaite coordination avec le gazier.
Pas de tir de mine en présence de méthane (grisou), on constatera sur ce cliché la présence d'une lampe Wolf grisoumètrique de type Arras.
Les fils conducteurs d'alimentation des charges sont visibles.
Ces derniers étaient reliés à un exploseur ("boite à buquer") dont l'enclenchement du tir était commandé par le boutefeu.Bouter : En wallon, travailler et par extension, déplacer du charbon de la taille vers les bowettes.
Bouteur : En wallon, celui qui travaille et par extension, mineur qui déblaye le charbon abattu, et le pousse au moyen d'une pelle le long des tailles vers les bowettes.
Bout'lot ou boutelot : Gourde métallique contenant la boisson du mineur.
Bouveau : Mot d'origine belge désignant la bowette en usage dans quelques mines du Pas-de-Calais.
Bouveleur : Ouvrier mineur dont le travail consiste à creuser les galeries et les bouveaux, également appelé traceur en bouveaux.
Bouveleur forant la paroi d'une galerie en vue de préparer un tir de mines.
Bowette : Galerie à travers la roche percée pour atteindre les veines de gisement ou pour établir une liaison avec une autre galerie. La bowette peut être montante ou descendante.
Bowetteur : Ouvrier mineur dont le travail consiste à creuser les galeries, également appelé traceur en bowette.
Boyau : Raccord flexible pour air comprimé ou eau.
Brandissage : Renforcement de l'étanchéité d'un puits.
Braquant : Bois ou étançon boisé posé a 45° pour pouvoir y amarrer un treuil dans les voies à grande inclinaison. Avec la pression du treuillage, le braquant se serre mécaniquement au toit et ne peut plus bouger.
Brouettage - brouetteur : En 1855, le brouetteur est, en quelque sorte, le second degré des transports; c'est un mode que l'on emploie avant d'en établir un plus perfectionné. Avec la petite brouette, roulant sur le sol des galeries et chargeant 60 kg, l'effet utile d'un brouetteur atteint facilement 500 kg transportés à 1 kilomètre pour un travail de 8 à 10 heures.
Briquet : Casse-croûte du mineur fait de tartines de saindoux, de la graisse de porc, parce qu'au fond avec la chaleur et l’humidité, le beurre devenait vite rance.
Parce que les Anglais sont descendus au fond bien avant les Français, le mot briquet proviendrait de l’Anglais "Break" signifiant "Pause". Mais au fond, avec l’accent picard ou wallon, c'est devenu "brique" et par extension briquet.
Une autre explication sur l'étymologie du mot "briquet" viendrait du député Raoul Bricquet qui aurait obtenu des Compagnies minières une pause casse-croûte de vingt minutes pour les mineurs de fond, pause devant être payée par les Compagnies minières sur le temps de travail, si bien que les mineurs baptisèrent leur casse-croûte "briquet".
La première photo nous montre une pause briquet vers 1900 (les astiquettes présentes aux barrettes prouve que la photo date d'avant 1906), le deuxième photo nous montre la même pose mais vers 1940 (les astiquettes ont disparu et ont été remplacées par les lampes de sécurité et les premières lampes électriques à batterie font leur apparition) et la troisième photo nous présente un mineur des années '70 prenant sa pose. Si ce n'est l'équipement, rien n'a vraiment changé au cours du temps.
Briquette : Combustible ménager en forme de brique composé de lignite compressée à fort taux de matières volatiles.
Bronchage : Voie inclinée qui remplace les treuils dans les faibles inclinaisons.
Broncher : Attaquer le creusement d’une galerie.
Brondir : Boucher les joints d'un cuvelage.
Broutée: Taille qui s'éboule. (Accident minier).
Buquer : Faire sauter une charge de mine au fond (action de dynamiter).
Bure : En surface : Tranchée de recherche de minerais, sondage. Par extension : Puits intérieur, excentré du puits principal, servant soit au transport des hommes et du matériel au moyen d'un treuil, soit à l'aérage.
Buse : Tuyau de grande section destiné à l'aérage des galeries éloignées du puits.
CCacher : Frapper sur un bois pour le mettre en place.
Cacheux à cayaux : Surveillant chargé de surveiller le travail des cafuts. La propreté du charbon est de sa responsabilité.
Atelier de triage aux environs de 1925. Nous voyons les trieuses au travail et au fond, à droite un homme qui les surveille. C'est le "Cacheux à cayaux".
Cadre : Les cadres (aussi appelés un peu dédaigneusement "les ronds de cuir") est une corporation de personnes qui gèrent tout le côté administratif de la mine de charbon, tout comme de toute autre entreprise. Gestion du personnel, commandes, fiches de paie, gestion du matériel, documents divers...
Groupe de cadres des mines, responsables du jour et du fond, ingénieurs... de Bruay vers 1900.
Groupe de cadres et administrateurs des mines de Bruay vers 1900.
Important groupe de cadres saisi près des ateliers centraux où étaient construits et réparés des matériels de taille conséquente.
On remarque devant le groupe au sol une plate forme circulaire avec des rails qui pivote sur son axe.
C'est un transbordeur polaire qui permettait d'acheminer un wagon réparé ou chargé de matériels divers, perpendiculairement par rapport à la voie visible en avant plan qui se prolonge à l'intérieur de l'atelier pour y faire entrer le convoi.
Principe utilisé dans les rotondes ou garages de chemin de fer.
D'imposantes pièces métalliques dressées contre le mur de chaque coté du groupe, montre qu'il s'agit d'un atelier de construction métallique.Cafut : Femme employée au triage manuel du charbon.
Trieuses en 1948.
Cage : Ascenseur servant au transport du personnel et des matériaux dans le puits.
Cage d'extraction désolidarisée du puits et des câbles avec en gros plan la logette où se plaçait les berlines.
Callin ou Plancheu : Ouvrier chargé de la pose et de l'entretien des voies ferrées.
Campanile : Partie supérieure d'un chevalement formant un toit protégeant les molettes et le puits des intempéries.
Campanile sur un chevalement.
Canar : Morceau de conduit placé au bout des buses d'aération.
Capteur Dräger : Système embarqué par les gaziers consistant en un capteur à poire qui analysait automatiquement l'air dans une éprouvette en verre. L'air vicié par le gaz (puteux) était aussi vite détecté et le chantier évacué.
Carreau (de mine) : Ensemble des installations de la mine situées en surface. Désigné par le terme "au jour". Le mot "carreau" fait référence aux halles du Moyen-âge, là où s'installaient les marchands et dont le sol était pavé.
Carreau de mine avec les installations de surface (bâtiments douches, lavoir, triage, ateliers...) le chevalement et la cour de la fosse.
Cayat : Plan incliné.
Cendres de Carneaux : Cendres de charbon brûlé, poussières stériles qui ne peuvent s'enflammer lors d'un coup de grisou ou d'un coup de poussier.
Chandelle ou Candelle: Bois utilisé pour "acclaper" une bille de bois.
Chargeur : Également appelé Hercheur ou Hiercheur, ouvrier qui dégage et évacue le charbon et les stériles des galeries en emplissant les berlines et les wagonnets.
Mines de Carvin en 1902 : hiercheur aidé d'un galibot récupérant le charbon arrivant au bas de la taille et le chargeant dans la berline.
Le charbon descend du chantier par des galeries dites "cheminées" aménagées dans les remblais.
Un galibot de 13 à 14 ans le pousse dans ces cheminées, jusqu'à la voie de roulage, où le chargeur s'emploie à remplir des berlines le reçoit dans sa berline.
Une lampe de sureté à flamme Joris est accrochée sur une des billes du boisage.Chargeuse EIMCO : Pelle pneumatique à chargement rapide par basculement à 180° les berlines évacuant les roches dynamitées lors du creusement des bowettes.
Loco-chargeuse Eimco du Musée de la Mine de Lewarde.
Chassage : Méthode d'exploitation qui consiste à déhouiller en avançant simultanément avec les galeries inférieure et supérieure.
Chef porion : Agent de maîtrise supérieur dépendant directement de l'ingénieur ayant autorité sur plusieurs porions.
Chef taquet : Responsable aux manœuvres de la cage, encagement et décagement des berlines dans la cage.
Chesneau : Grisoumétre à flamme, du nom de son inventeur, ingénieur président de la Commission Nationale du Grisou, similaire à une lampe, fonctionnant à l'alcool et utilisé jusqu'en 1937.
Chevalement ou chevalet : Structure située au dessus du puits et soutenant les molettes sur lesquelles glissent les câbles des cages d'extraction. Les premiers chevalements étaient construits en bois, d'autres, appelés "cocottes" étaient en béton, mais la plupart étaient formés par une structure métallique.
Chevalement provisoire en bois construit juste après la guerre 14-18
Ci-dessous deux chevalements en béton dits "cocotte".
Ci-dessous une série de chevalements métalliques. Autant dire qu'il n'y a pas deux chevalements identiques. Ces cathédrales d'acier sont de véritables œuvres d'art pouvant rivaliser avec la tour Eifel.
Le puits est surmonté d'une tour qui répond à deux buts: servir de point d'appui au guidage au-dessus de la recette, et supporter les molettes, c'est à dire les poulies sur lesquelles passent les câbles à l'aplomb du puits.
Le chevalement doit donc être assez haut pour permettre de soulever entièrement la cage au dessus de l'orifice, tout en laissant une distance suffisante pour qu'elle ne risque pas, en cas de négligence du machiniste, de venir heurter les molettes.
Il faut en outre, qu'il soit assez solide pour résister à l'effort produit par le poids du câble et de la cage et par la traction de la machine.
Les dimensions du chevalement dépendent de plusieurs facteurs : hauteur de la cage, poids des masses en mouvement, diamètre des molettes.
Ainsi, celles ci sont parfois disposées l'une au dessus de l'autre, ce qui contribue encore à augmenter encore la hauteur totale.
Enfin, pour faciliter les manipulations des berlines et l'emmagasinement des produits extraits, la recette est souvent à plusieurs mètres au dessus du sol; les dimensions de la charpente en sont augmentées d'autant. La base en est enveloppée par le bâtiment de la recette. Dans certaines installations, lorsque la hauteur totale n'est pas trop grande, la totalité de l'ouvrage est entourée d'un bâtiment qui le cache entièrement.
Dans les installations modernes, l'axe des molettes est fréquemment à 30 ou 35 m au dessus du sol, à 20 m au dessus de la recette. Lorsque le puits contient deux cages d'extraction, le chevalement porte 4 molettes, soit côte à côte, soit placées deux par deux dans des directions à 90°. L'ouvrage est alors plus compliqué et comporte deux séries de poussards.
La forme donnée au chevalement est déterminée par les efforts à supporter. On donne en général aux poussards du chevalement qui supportent les efforts de traction, une direction inclinée pour mieux supporter l'ouvrage et on l'appuie sur de solides fondations en maçonnerie ou en béton.
Le chevalement comporte en outre quatre montants verticaux, dont les pieds entourent l'orifice du puits, assez solides pour soutenir les molettes et le poids de la cage reposant sur la recette. Ces montants ne sont pas aussi robustes que les poussards ou bigues, qui supportent tous les efforts de traction.
Les toits qui les surmontent sont appelés "campaniles" et sont destinés à protéger les molettes et les puits des intempéries..
Les pointes érigées sur les campaniles sont des paratonnerres protégeant les installations de la foudre et des orages.
Les chevalements à molettes superposées, pour extraction avec poulies Koepe avaient une silhouette caractéristique : les axes des molettes étaient respectivement à 36 m et 28 m au dessus du sol, et la hauteur totale du chevalement était de 46 m. Les molettes avaient 6 m de diamètre.
Sur d'autres puits, la charpente qui soutient les molettes est indépendante de celle qui prolonge les guidages et porte les recettes.
Ch' maître : Chef porion en Picard.
Choque : Surface de taille dégagée par un ouvrier tout le long d’un front d’abattage de mine.
Clarinette : Élément de tuyauterie multiprise à air ou à eau.
Clé à bidules : Outil spécifique utilisé pour manœuvrer les piles de soutènement mécanique se déplaçant au fur et à mesure le l’avancement du chantier.
Clichage : Recette des eaux du puits au niveau du sol du carreau.
Cliche : Genre de réservoir rectangulaire accroché sous la cage servant à clicher les eaux du bouniou.
Clicher : Remonter les eaux du bouniou au niveau du carreau.
Cliper : Se renverser en parlant d'un boisage.
Cloche : Excavation située dans le toit de la galerie.
Clocheton : Autre mot pour désigner le campanile de chevalement.
Coffre : Magasin au fond, généralement situé près des accrochages où l'on stockait des matériaux divers et qui servait également de point de rallumage des lampes à flamme éteintes.
Coke : Combustible puissant obtenu par la combustion du charbon à l'abri de l'air dans un four à 1000° pendant 20 heures, le principe consistant à brûler les matières volatiles. Outre le chauffage domestique, le coke est surtout utilisé dans les hauts fourneaux pour la production de l'acier.
Compagnie minière : Société de droit privé bénéficiant d’une ou plusieurs concessions d'exploitation de charbon ou de minerais.
Conducteur d'loco : Mécanicien chargé de la conduite du locotracteur qui amène le train de berlines à la recette du puits.
Copement : Entaille creusée dans la veine pour la dégager.
Coron: Cité ou groupe d'habitations toutes semblables construites par les compagnies minières pour leurs employés.
Coron d'Auchel (Nord - Pas-de-Calais).
Costeresse : Galerie principale dans la veine.
Galerie principale dans une des mines de Bruay. Remarquons le travail de boisement qui répartit équitablement les pressions des roches environnantes permettant à la galerie de rester ouverte et de ne pas s'effondrer.
Couchant : Exploitation se situant à l'Ouest par rapport au puits d'extraction.
Coudée : Mesure de longueur représentée par la distance qui sépare le coude de l'extrémité du majeur (environ 50 cm).
Couloir oscillant : Ensemble d'auges métalliques suspendues par des chaînes aux toits des tailles et mues par un moteur pneumatique donnant un mouvement continu de va et vient, permettant de ce fait l'évacuation du charbon extrait vers le point de chargement. Ce système est également appelé triczine (de l’argot traczir signifiant tremblement de peur).
Coupe : Synonyme de poste de travail ou de chantier.
Craille : Fente, lézarde, espace entre deux pierres et par extension, faille dans la roche.
Crapaud : Contrepoids.
Crayat (= machefer) : Résidus solides provenant principalement de la fusion de minerais ferreux et de la combustion de la houille, qu'on utilise pour l'élaboration de matériaux de construction (en particulier dans la confection de briques) et comme revêtement de pistes sportives. Certains d'entre eux sont des boules de verre opaques de couleur vert kaki et contenant des bulles de gaz.
Quelques crayats
Criblage : Triage mécanique du charbon par calibrage.
Crochette : Outil constitué d'un fer fixé au bout d'un manche de bois utilisé par les porions, géomètres ou ingénieurs pour évaluer la dureté du minerai sur les chantiers d'exploitation. Elle servait à crocheter la veine pour en prendre des échantillons, à vérifier en tapant dessus, la qualité du boisage ou des rails et à mesurer les avancements des tailles. Elle mesurait 1 mètre et était aussi appelée "piquette" ou "canne de porion".
Crochon : Zone où le charbon est amassé naturellement par suite d'un retournement de veine. Un crochon est bien souvent exploité en gradins.
Croisure / carrure : Boisage renforcé à l'intersection des voies.
Cuffat : Tonneau métallique utilisé par les hommes d'about ou les sauveteurs pour descendre dans le puis en dehors de la cage d'extraction.
Cuffat de la fosse 10 de Sains-en-Gohelle au début du XXème siècle.
Ouvriers d'about descendant lentement dans le puits au moyen du cuffat. Ils vont vérifier l'état du cuvelage et prévoir les réparations éventuelles.
Cuffat de la mine Leboyer en Lorraine. 1948.
Cuffat. Musée historique et minier de Lewarde.
Culbuteur : Appareil cylindrique dans lequel on entre une berline pleine de charbon et qui vide celle-ci par une rotation d'un tour complet et par extension l'ouvrier qui est chargé du basculement des wagonnets, en surface ou sur le terril.
Culbuteur aussi appelé moulineur.
Cul d'arbre : Tronc d'arbre fossilisé et pétrifié au toit d'une couche.
Tronc fossilisé découvert dans une mine de Bruay.
Cul d'femme : Pelle de mineur creuse en forme de cœur retourné. En wallon, on l’appelle "escope" ou "escoupe".
Culle : chemise du mineur.
Curette : Long outil cylindrique et métallique servant à retirer les éclats de roche encombrant les trous forés dans les murs pour le dynamitage.
Cuvelage : Revêtement intérieur d'un puits. D'abord réalisé en bois, il a été ensuite maçonné en briques puis réalisé par des cerclages en fonte. Le cuvelage protège le puits des infiltrations d’eau provenant des terrains aquifères.
Cornet : Sirène mugissant pour l'appel des ouvriers à la mine.
DDaine / Daisne : Sol de la taille, de la galerie, de la bowette...en opposition au "toit". Son vrai nom en terme minier est le "mur".
Décagement : = Désencagement = Action de sortir les berlines de la cage d'extraction au jour comme au fond.
Décagement d'une berline lors de l'arrivée de la cage à la recette du jour.
Déclimètre ou éclimètre ou inclinomètre : Il s'agit d'un appareil de géodésie simple dont le corps était en aluminium et qui était utilisé pour la mesure angulaire par rapport à la ligne d'horizon. Il était employé par les porions pour mesurer des pentes avec une précision d'environ 1 degré (boisages, rails au sol, tuyauteries, inclinaison d'une galerie....). Cet appareil utilise le centre de gravité de l'aiguille en laiton qui immobilise cette dernière sur la verticale théorique quelque soit la position du support, tel un fil à plomb. On couchait ensuite l'appareil d'un quart de tour vers l'arrière, et l'aiguille restait figée sur le vernier permettant de mesurer l'angle.
A la fois très léger (quelques grammes) et très plat (2 ou 3 mm), il s'insérait aisément dans le calepin du porion.
Déclimètre.
Décrotter : Opération consistant à enlever les produits (minerai ou terres) s'avérant être dangereux.
Déflinquer : Attaquer le charbon par tranches successives.
Délégué : Mineur élu syndicalement, responsable de la sécurité et des conditions de travail.
Demi-dressant : Se dit d'une veine à 45° de pente.
Descenderie : Galerie très inclinée reliant deux étages ou niveaux différents sans palier.
Dévaler : Descendre.
Dressant : Veine de charbon de forte pente, supérieure à 45 °.
Taille en dressant.
E
Éclissage : Raccordement des rails entre-eux par des plaques de fer percées.
Écrémer : "Écrémer le gisement " : Prendre le plus rentable dans le gisement.
Éjecteur : Premier tir pour dégager une cavité (synonyme de bouchon).
Encagement : Action de charger les berlines à l'intérieur de la cage d'extraction.
Encageur : Ouvrier chargé de placer les wagonnets dans la cage de l’ascenseur pour qu'ils remontent en surface.
Épautrer : Écraser.
Éponte : Chacune des parois d'une veine.
Équettes : Petits morceaux de bois utilisés pour faciliter l'allumage du feu.
Esclimbe : Terme de boisage qui décrit un morceau de bois taillé en pointe (queue) s’enchâssant dans un autre morceau taillé en creux (Esclimpe).
Escaillage : Charbon impur donné aux mineurs par les Compagnies.
Esclitte: Forme primitive et ancêtre de la berline : sorte de caisse ou luge en bois à l'origine d'une capacité de 120 litres, glissant à même le sol et tirée à la corde par des enfants. L'esclitte est dérivée de la schlitte utilisée dans les Vosges pour le transport du bois sur les versants pentus.
Taille fin du XIXème siècle. A l'avant plan, des abatteurs arrachent le charbon au moyen de la rivelaine. ils s'éclairent au moyen de l'astiquette plantée à un pilier de boisage. Ils portent la barette de cuir bouilli et sont chaussés de sabots. A droite, un hiercheur vêtu du bourgeron de lin pousse une esclitte en coudrier tressé montée sur des sabots de bois.
Escoupe : Pelle de mineur. Ce mot du patois picard et wallon viendrait du mot "écoper".
Estacade : Plate-forme surélevée pour permettre le chargement des matériaux par gravité.
Estansnures : Mot picard désignant les étançons (= stansnons en wallon).
Estape : Remblais.
Estau : Pilier de roche laissé en place pour des raisons de sécurité. Il marque la fin du parcours d'abattage de la veine par un piqueur.
Estoupe : Barrage d'aérage.
Étançons : Pièce métallique qui soutient le toit de la taille. Sorte de pilier.
Exhaure : Évacuation des eaux d’infiltration de la mine soit par une galerie qui rejoint l’extérieur soit par pompage.
Exploseur : Génératrice - dynamo servant à faire exploser les cartouches de dynamite. Outil utilisé par le boutefeu.
Musette du boutefeu contenant le dispositif déclencheur d'explosion.
Exploseur
F
Faux bois : Boisage ou élément de boisage provisoire.
Faux carré (de chevalement) : Élément de charpente métallique présent sur un chevalement. Il s'agit du prolongement hors du puits des guides de cages. La partie basse accueille les cages, la partie supérieure laisse passer les câbles vers les molettes.
Feniess : (Mot wallon signifiant "fenêtre") Ici, dans le monde de la mine, il s’agit d’une porte servant à réguler l'aérage au fond.
Fenzy : Du nom de l'ingénieur de la station de mesure de Liévin qui en est le concepteur. Appareil respiratoire automatique à oxygène utilisé par les sauveteurs lors des catastrophes au fond générant un air vicié par les gaz.
Appareil respiratoire Fenzy à l'usage des sauveteurs.
Fil à buquer ou fil de mine : Fin fil électrique semi-rigide plastifié qui servait à faire sauter les charges d'explosifs dans la mine.
Filon : Petite veine étroite.
Flénu ou flambant : Charbon contenant beaucoup de matières volatiles
Flou : Déchets très fins de lavoir utilisés comme combustible.
Fonçage : Creusement d'un puits.
Fond : Terme se généralisant à tout ce qui se trouve sous la surface du carreau de la mine (mineur de fond, ingénieur du fond....).
Foration : Opération de forer dans le roc ou le charbon.
"Foration à sec" : foration sans eau.
"Foration à l'eau" : foration avec de l'eau, atténuant les poussières.
"Foration" dans le front de taille pour y installer des explosifs.
Foreur-injecteur : Mineur qui procède au forage des
trous dans les massifs de charbon pour y injecter de l'eau de manière à éviter la formation de poussières au moment
de l'exploitation.
Forgeron : Ouvrier chargé de l'entretien de l'outillage métallique.
Fortetoise : Nom donné par les mineurs au calcaire argileux.
Fosse : Nom commun de la mine surtout usité dans le Nord de la France et en Wallonie.
Front de taille : Mur de la veine de charbon exploitée par le mineur.
Foudroyage : Opération consistant à retirer les étançons situés en
arrière du front de taille, le toit s'affaisse et les roches comblent la
veine vidée de son minerai.
Foudroyeur : Ouvrier chargé de retirer les étançons situés en arrière du front de taille.
Freineur : Ouvrier chargé de manœuvrer les freins des cages.
Garnissage : Complément de boisage consistant à insérer des planches ou des bois entre les cadres pour renforcement.Gaiet : Charbon luisant de piètre qualité.
Gaillette : Morceau ou bloc de charbon.Galerie : Passage souterrain donnant l'accès aux chantiers d'exploitation.
Quelques gaillettes.
Gravure parue dans un journal parisien et représentant une galerie des mines d'Anzin. Il est clair que l'auteur de cette gravure n'a jamais mis les pieds dans une mine de charbon car il semble représenter une galerie minière comme un boyau dans nos grottes calcaires, juste accessible par les spéléologues.
Galibot : Un galibot ch'est in infant qui étot imbauché à l'fosse. En patois picard, le galibot est un polisson et dans le monde de la mine, c'est un garçon, un manœuvre, un apprenti mineur. La première occurrence de ce mot se retrouve dans la Revue des "Deux Mondes" du 1er novembre 1871 sous la forme "aide-galibot". Dans le mot picard galibier déformation d'un hypothétique galaubier, signifiant "polisson", le suffixe "ot" se serait substitué au suffixe "ier" .
Gardes des mines : Police des Compagnies minières chargée de la surveillance des installations du jour, fosses, terrils, cités, corons et de faire appliquer la réglementation.
Jeune galibot à la remontée.
Costume du Garde des Compagnies minières.
Képi du Garde des Compagnies minières.
Détail sur l'écusson du képi et sur la pucelle qu'il portait à la boutonnière.
Glaneuse : Ouvrière chargée du lavage du charbon. Terme aussi employé pour désigner une femme pauvre se retrouvant sur les pentes des terrils à ramasser les petits morceaux de charbon qui ont échappé au triage et à redescendre chargées de sacs de combustibles.
Géomètre mesurant l'orientation de la galerie au moyen de la lunette théodolite.
Sur cette photo, en compagnie de leurs chefs, les géomètres, les dessinateurs, les ingénieurs les techniciens du Bureau des Études de la Compagnie des Mines de Bruay photographiés en mai 1900.
Plusieurs instruments symboliques représentatifs des différents corps de métiers de cet important service sont ici mis en évidence avec le groupe : le théodolite du géomètre, le compas du mécanicien...
On remarquera sur les grilles forgées ornant chaque porte du bâtiment une lampe de mineur, un des emblèmes de la corporation minière.
Géomètres, géologues, chefs porions et conducteurs de travaux sont réunis ici autour de l'ingénieur chef de siège.
Ici encore, on retrouve la symbolique des outils utilisés dans leurs métiers: lunette théodolite, niveau, inclinomètre, boussoles.
Les chefs porions du fond arborent sur l'épaule des crochettes servant à tester la dureté du charbon ou des différentes roches au fond, à l'échantillonnage géologique.
Les glaneuses au terril. Source : Patrimoine numérique.
Goyau : Lieu de passage du personnel dans un
beurtia, généralement par des échelles; le goyau était une cloison étanche séparant les puits en plusieurs compartiments
pour permettre l'aérage de la fosse.
Grands-bureaux : Administration des Compagnies minières. Quartier général des décideurs, cadres, mais aussi
des services administratifs.
Au-dessus : Grands Bureaux Administratifs des Mines
de Bruay.
En-dessous : Grands Bureaux Administratifs des Mines de Liévin.
Havée : Largeur de travail comprise entre les lignes de boisage, généralement, cette largeur est de 1,50 m. Une havée est également une saignée faite par la machine d'abattage.
Haver : Action de dégager le charbon par le dessous.
Haverie : Veine friable.
Haveur : Mineur chargé de l'abattage du charbon (synonyme d'abatteur).
Haveur muni de son pic traditionnel. Fusain de Jean Mineur.
Haveurs munis de leurs pics, rivelaines et pelles. Anzin, fin 19ème siècle
Haveuse : Engin d'abattage du charbon équipé d'un ou de deux tambours rotatifs munis de pics ou pointes en carbure de tungstène.
Hierchage : Avant la mise en service des berlines, c'était l'esclitte, sorte de long panier en osier sur patins de bois, qui était en service. L'ouvrier devait la faire glisser du chantier jusqu'à la cage pour la remonter. "Hierchage" est la longueur que les ouvriers étaient accoutumés de traîner l'esclitte dans les ouvrages souterrains, pour la passer à un autre ouvrier ou "traineur" qui les tirait sur une longueur identique pour la passer à un autre et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle soit parvenue au puits (qu'on appelait aussi "buse du bure"). On disait qu'il y avait autant de hierchage depuis l'endroit où l'on travaille jusqu'au puits. un hierchage est donc une mesure de longueur naturelle employée au fond.
Hercheur (euse) ou hiercheur (euse) : Les abatteurs sont secondés par les hiercheurs à la taille, qui déplacent le charbon abattu. Un hiercheur est donc un(e) ouvrier(ère) peu spécialisé(e) (= manœuvre) chargé(e) au fond et au jour de l’évacuation du charbon. Cet ouvrier était donc employé au chargement du charbon dans les berlines (= chargeur) au moyen d’une pelle ou poussait ces berlines au long des galeries. Cette tâche fut également accomplie par les enfants et les femmes. (= bouteur = rouleur).
Au jour, ce sont principalement des femmes qui roulent les balles (berlines pleines) depuis la recette jusqu'aux basculeurs qui déversent le minerai depuis les trémies sur les tapis de l'atelier de triage, puis acheminent les barrous (berlines vides) vers la cage.
Un hercheur (ou herscheur ou hiercheur ou bouteur ou chargeur ou rouleur) est un ouvrier qui charge les berlines et les fait circuler au long des galeries avant la mécanisation.
Ce métier pénible était exécuté aussi par des enfants. Il disparut progressivement, l'homme étant remplacé par le cheval, puis le cheval et enfin par la machine.
En 1847, les hiercheurs sont divisés, dans beaucoup d'exploitations charbonnières liégeoises, en quatre ou cinq classes, se répartissant selon l'âge entre onze et vingt-cinq ans :
- À la première classe appartiennent des hommes de vingt-quatre à vingt-cinq ans qui traînent de grandes bennes (berlines ou berlaines) dans les galeries où les chevaux, pour un motif quelconque, n'ont pu être introduits. Ces ouvriers travaillent de dix à onze heures par jour, et gagnent 2,40fr à 2,50fr.
- Les hiercheurs de deuxième classe sont âgés de vingt ans au moins; ils conduisent les bennes aux grandes galeries, aident au besoin ceux de première classe, et gagnent de 1,80fr à 2fr par jour.
- Les hiercheurs de troisième classe sont employés à conduire les petites bennes (ou birouchettes) dans les petits chemins nommés kwestress. Ils sont âgés de quinze à dix-huit ans, et gagnent 1,50fr par jour.
- Ceux de la quatrième classe aident ces derniers; ce sont plutôt des ouvriers serveurs à la taille, que de véritables hiercheurs. L'un éclaire les ouvriers, l'autre ramasse les outils, un troisième aide les foreurs, etc. Ils sont âgés de quatorze ans environ, gagnent 95 centimes par jour, et ont fini leur tâche en même temps que celle des ouvriers à la taille, c'est-à-dire en dix heures en moyenne.
- Il en est de même des hiercheurs de cinquième classe qui ont de onze à douze ans, gagnent 75 centimes par jour, et dont la principale besogne consiste à chercher les pierres qui se trouvent mêlées à la houille.
Hiercheuses au jour poussant des berlines. Environs de 1910.
Ingénieur : Membre du personnel dont le domaine de compétences est assez large. Il connaît les matériaux, leur utilisation et leur résistance aux contraintes du travail au fond, il connaît la géologie et les roches que les mineurs rencontrent et peut par ses connaissances aider aussi bien le géomètre que le boutefeu ou la maître porion.
1904 : Groupe d'ingénieurs (en tenue de fond) et de porions (agents de maîtrise) de la fosse 5 de Divion dépendant de la Compagnie de Mines de Bruay les mines.
Ils sont équipés de lampes de sécurité à flamme et non de lampes à feu nu (astiquettes), car les mines de Divion étaient très grisouteuses.
Comme c’était la mode à l’époque, tous portent la moustache et certains même la barbe en plus.Jeune ingénieur récemment diplômé, vêtu de la tenue d'apparat spécifique à l'Ecole des Mines, posant ici pour la postérité devant son établissement.
Les ingénieurs chefs de siège, Ingénieurs divisionnaires, ingénieurs chefs de coupe... Tous sortent des grandes écoles telles que: Polytechnique, l'Ecole des Mines. La Faculté Polytechnique de Mons formait la majorité des ingénieurs des mines employés dans nos mines de charbon et dans les mines du Haut Katanga, riche province de notre ancienne colonie, le Congo aujourd’hui RDC.
Pendant leurs études et à leur arrivée dans leur mine d'affectation, ils ont tous, sans exception effectué un stage dans tous les services de la fosse, au fond en particulier, afin de prendre connaissance de chaque corps de métiers et de leurs difficultés respectives.
Leurs recherches et leurs inventions ont largement contribué à l'amélioration du rendement et des conditions d'extraction au cours de l'épopée minière.
Ils sont l'interface entre les propriétaires, les actionnaires des Compagnies et les mineurs. Connaissant la rudesse du métier de mineur, certains ingénieurs tempéraient les ardeurs des actionnaires pour qui, seul le profit comptait et essayaient de rendre la vie plus supportable aux ouvriers de fond. Malheureusement, le cynisme et le manque de considération de certains d'entre eux se sont malheureusement révélés désastreux de conséquences et fatals pour les mineurs...
Epée d'apparat d'ingénieur des mines
Injection : Opération qui consiste à injecter de l'eau dans le massif de charbon (voir foreur-injecteur).
Installation - démantèlement : Opérations faites par un mineur spécialisé dans l'installation du matériel nécessaire à l'exploitation d'une taille et dans le démantèlement de ce même matériel (pour le récupérer) lorsque l'exploitation de la taille est terminée.
J
Jeton de lampisterie : (= taillette) : Jeton de présence échangé à la lampisterie contre la lampe avant la descente. En cas d’accident majeur, cela permet de savoir qui est remonté du fond et qui y est encore resté.
Quelques types de taillettes. Chaque mine a ses formes de taillettes propres et chaque taillette possède son numéro concordant avec le numéro de la lampe.
Jour : Ensemble des installations de la mine situées en surface par opposition au fond. Synonyme de carreau.
Jumbo : Appareil utilisé pour soutenir et pousser plusieurs engins de foration.
Jupon : Longue veste de lin écru à manches longues et boutonnée devant, portée par les mineurs vers 1870 jusque dans les années 1920.
Kernet : Écoulement aménagé le long des galeries pour amener les eaux souterraines à l'albraque.
Kwestress : Petite galerie étroite.
Lampe au chapeau : Phare ou projecteur électrique fixé au casque, relié par un câble à un accumulateur fixé au ceinturon du mineur à partir de 1948. Dernier système d'éclairage innové qui remplaça la lampe électrique portative à main et la lampe à flamme.
Lampe électrique attachée au casque avec batterie.
Lampiste : Employé préposé à la lampisterie, ce métier était bien souvent confié à des femmes.
Em tchote lampiste.
Lampisterie : Atelier du carreau où sont distribuées, récupérées et entretenues les lampes de mines.
Lampisterie de la mine Grillatié en 1925.
Lavabos : Nom commun des bains-douches des ouvriers mineurs situés sur le carreau, qui servaient également de vestiaires. Les effets des mineurs étant suspendus au plafond au moyen de chaînes reliées aux bancs de la salle.
Lors de l'arrivée à la mine, avant de descendre, les mineurs se changent. Ils enlèvent leurs vêtements "de ville" et revêtent leurs vêtements "de travail". Leurs vêtements propres sont attachés à une espèce de porte-manteau pendu au bout d'une chaîne. Dans la coupelle centrale se trouve un gant de toilette et un savon.
Vue des bains-douches de la mine de Lewarde.
Lors de la remontée, les mineurs descendent leurs vêtements propres du plafond, récupèrent leur savon et leur gant de toilette et se douchent. Après s'être séchés, ils revêtent leurs vêtements "de ville" et rependent leurs vêtements de travail qu'ils rapporteront à leur épouse en fin de semaine pour la lessive... je ne vous dis pas l'état de ces vêtements en fin de semaine...
Lavoir : Infrastructure du carreau où le charbon est nettoyé de toutes ses impuretés par un procédé de flottaison dans une eau coupée de liqueur dense. Le lavoir remplaça l'atelier de triage manuel.
Levant : Exploitation se situant à l'Est par rapport au puits d'extraction.
Listel : Partie de terre au milieu de la veine.
Longeon : Bois utilisé dans le boisage des carrures et croisures.
Louquer : Frapper très fort avec une masse.
Lumer : Éclairer avec une lampe de mineur.
Lumion : La flamme de la lampe de mineur.
Maca : Excellent ouvrier fournissant un haut rendement.
Machine d'extraction : Machine, à l'origine à vapeur, puis électrique servant à mouvoir la cage dans le puits. Commandée par un machiniste spécialisé , elle est située dans un bâtiment spécifique au jour.
Machine d'extraction d'un des puits des mines de la région de Lens.
Le câble d'extraction est en aloès (fibre végétale. On distingue bien sur cette photo, un des 2 câbles en aloès enroulé sur le tambour, dont un échantillon étalé sur la rambarde à gauche.
Les câbles en aloès étaient de type plat en corde tissée. Ils s'enroulaient autour du moyeu du tambour guidés par les flasques ajourés de ces derniers.
La machine d'extraction entrainait simultanément 2 cages parallèles en parfaite symétrie de mouvement : l'une montait quand l'autre descendait.
Le mécanicien affecté aux commandes de la montée et la descente des cages et le personnage situé au dessus de la plateforme.
On distingue à gauche, les leviers de commandes de la machine ainsi que le l'amplificateur de sons, tromblon métallique, qui permettait la coordination des ordres entre le machiniste et les moulineurs.
Le poste de travail est rudimentaire, deux chaises de bois à coté même des cylindres à vapeur aux bruits assourdissants.
J'ai peine à imaginer comment les ordres pouvaient être perçus par le machiniste en ces conditions.
Mécanicien d'extraction ou Machiniste d'extraction : Ouvrier qualifié chargé de manœuvrer la machine d'extraction qui a parfaite connaissance du puits et de la machine. C'est le machiniste qui constitue le trait d'union entre le fond, les différents étages du puits et la recette du jour.
Aux commandes de ses manettes, le machiniste surveille et actionne la machine d'extraction, servant à monter ou descendre les cages via les mollettes du chevalement, un énorme ascenseur devant être conduit avec précision.
Il y aura toujours deux cages dans chaque puits en opposition et commandées simultanément : lorsqu’ une est en haut, l'autre est au fond.
Elles sont reliées entre elles par le même câble.
Tout un travail de coordination pour gérer les remontées et descentes des hommes, du matériel et du minerai.
Machiniste d'extraction à son poste.
Maigre: Charbon avec un taux de matières volatiles plus élevé que l'anthracite, les morceaux ne s'agglutinent pas et ne gonflent pas à la combustion.
Maillage : Petite voie qui fait rejoindre deux tailles.
Mancheau : Monceau, tas.
Manicrack : Nom donné au soutènement marchant (probablement le nom de marque de l'appareillage) puis, par extension, à tout équipement mécanique de même type.
Manoqueux : Mauvais ouvrier, paresseux.
Marles : Craies dures et consistantes.
Marcassin : Pyrite (FeS2) ou "or des fous".
Marteau foreur : (= marteau perforateur) : Engin tenu à la main fonctionnant à l'air comprimé d'un poids de 9 à 25 kilos, destiné à donner les mouvements de percussions et de rotation au fleuret exécutant un forage.
Meneur : ouvrier chargé du transport du matériel.
Meneux d'quevaux (meneur de cheval) : Mineur qui s'occupait des chevaux au fond de la mine, dirigeait le cheval le long des rails.
Cheval, mon ami du fond de la fosse.
Méthane : dénomination scientifique (chimie) du grisou (CH4).
Meurtiat : Mur fait de cailloux empilés sans liant.
Mesureur : ouvrier chargé de mesurer le charbon abattu.
Mézières : Parois gauche ou droite des galeries.
Mine image : Ecole ou centre de formation des mineurs avec des galeries creusées en faible profondeur reproduisant les conditions de travail au fond.
Midi : Exploitation se situant au Sud par rapport au puits d'extraction.
Mietter : Un des dangers de la mine, le toit d'une veine, d'une galerie qui miette c'est-à-dire que des petits cailloux tombent du plafond et laissent prévoir la chute d'un bloc de pierre plus important ou préviennent les mineurs de l'imminence d'un éboulement conséquent.
Minage : Opération consistant à placer des explosifs dans des trous préalablement forés dans la roche.
Moise: Importante pièce en bois ou en acier scellée dans la maçonnerie du puits sur laquelle on fixe les guides.
Moisse : Construction en bois ou en métal supportant les pompes.
Molettes : Grandes roues métalliques à gorges situées au sommet des chevalements servant à guider les câbles de la machine d'extraction qui sont reliés aux cages.
Molettes en haut du chevalement.
Montage : Galerie suivant la ligne de la plus grande pente creusée uniquement dans la couche.
Morts terrains : Terrains inexploitables dans une mine. Couches superficielles ou couches sans minerai. Les morts terrains sont situés au dessus du terrain houiller.
Mouchette : Petite tige coudée en acier se situant sous le réservoir des lampes à huile de mineur, servant à remonter ou descendre la mèche pour l'éteindre.
Monorail : Rail suspendu servant au déplacement des hommes et du matériel.
Moulinage : Recette du puits située au jour où sont décagées les berlines pleines et encagées les berlines vides. Le mot vient de moulin en raison du mouvement des berlines pleines qui entrent dans un cylindre qui tourne sur lui-même pour vider le charbon dans le lavoir-triage (moulinache en picard).
Moulineur travaillant au moulinage. On insérait dans ces énormes tambours rotatifs, les berlines pleines de charbon, remontées depuis les cages d'extraction à la recette du jour.
Cet atelier s'appelait le moulinage, par rapprochement aux moulins, machines tournantes.
Une fois décagée, la berline était introduite dans cette machine via les rails de guidage au sol.
Après avoir été introduite dans ce dispositif, un système de blocage maintenait les roues en compression contre le plancher.
Dés lors, la machine effectuait une rotation de 360 °, vidant complètement de ce fait, le contenu de cette dernière à l'étage inférieur.
Une fois la rotation effectuée, la berline, vidée de son contenu était acheminée à la station d'encagement pour descendre à nouveau au fond.
Le cycle était perpétuel...
Selon la chronologie de l'histoire minière, le charbon déversé dans ces trémies se situant juste en dessous de cet atelier, s'orientait vers les tapis des ateliers de triage ou des lavoirs.
Moulineur : Ouvrier du jour affecté à la recette du charbon (réception des wagonnets de charbon en surface) et employé au moulinage.
Musette : Sac tenu en bandoulière où l'ouvrier (le mineur) mettait son briquet, son boutelot, un canif, des outils, etc. bien souvent confectionnée avec du tapis de convoyeur, épais et résistant.
Musette de mineur.
Niche : Coupure faite dans le massif généralement aux extrémités de la taille.
Niveleur : Ouvrier chargé du nivellement du sol.
Niveleux : Nom donné par les mineurs au géomètre.
Ouverture de veine : Épaisseur de la veine de charbon qui détermine la hauteur de taille, donc la hauteur sous laquelle le mineur travaille. Se dit aussi "puissance de veine". Ex : 33 cm d'ouverture.
Pahage : Autre mot servant à désigner l'abraque.
Palefrenier : Ouvrier chargé de soigner les chevaux.
Parachute : Système de sécurité situé de chaque coté et au sommet de la cage, évitant à celle-ci de tomber dans le puits en cas de rupture du câble.
Parcours : Désigne le métrage de charbon à abattre pour atteindre l’objectif fixé.
Panzer : En référence aux chars allemands de la seconde guerre mondiale, c'est le nom que donnent les mineurs au convoyeur blindé.
Convoyeur blindé.
Parc à bois : Réserve de bois de mine sur le carreau près du puits.
Pendage : Orientation d'une couche géologique dans l'espace et par rapport au plan horizontal de la mine.
Pénitent : Jusque 1830, le "pénitent" avait pour mission d'enflammer les poches ou "nids" de grisou dans les galeries de mine avant la descente des mineurs qui allaient abattre le charbon. Cette pratique hallucinante s'explique par la lente évolution des techniques permettant d'une part l'aération efficace des galeries et éviter ainsi la concentration des gaz détonants et d'autre part par l'éclairage des chantiers souterrains. Le pénitent percevait un salaire de 6 à 8 frs pour deux à trois heures de travail alors que le salaire de base d'un piqueur s'élevait à environ 4 frs, pour dix heures au fond. La dangerosité de la tâche explique ce traitement de faveur. Après la mort de certains pénitents, plus aucun mineur ne voulait de cette tâche si bien que ce furent des prisonniers de droit commun condamnés à de lourdes peines qui firent ce travail ingrat contre une promesse de remise de peine.
Le pénitent
Perforatrice : Machine pneumatique permettant le forage des trous de mine.
Pic : Outil composé d'un fer pointu courbe, fixé sur un manche en bois.
Pic ACME: Pic de havage dont la lame s'escamotait rapidement par le biais d'une clavette pentue, facilitant de ce fait l'affutage.
Cet outil était surtout destiné au hâvage (abattage du charbon en veine) en utilisation depuis la fin du XIX ème siècle.
Le pic ACME est formé d'un manche en bois d'Amérique très dur appelé "hickary" et qui a donné des résultats de solidité et de durée supérieure au bon bois de frêne.
Le manche porte à sa partie supérieure une douille à étrier fixée par deux clous solides.
La lame du pic en acier forgé à deux pointes porte au milieu une entaille de la largeur de l'étrier.
On l'introduit dans ce dernier, de façon à ce que l'entaille se trouve dans la partie supérieure et saisisse l'étrier entre ses deux rebords.
On fixait solidement la lame au moyen d'une clavette bombée qu'on enfonçait à force entre la partie inférieure de la lame et la tête du manche.
Cette clavette ne pouvait sortir, ni être égarée car dans un sens elle était arrêtée par un élargissement de sa tête, dans l'autre par une goupille qui glissait dans une rainure de l'étrier; rainure fermée à son extrémité.
Le pic ACME aurait donné de bons résultats en exploitation houillère par sa solidité et la fermeté de l'assujetissement de la lame.
Il était léger et se maniait aisément dans tous les sens.
Il était très employé dans le Nord de la France, mais aussi en Belgique, en Allemagne et en Angleterre.
Le gros avantage de ce type d'outil, était le mode de démontage rapide de la lame qui pouvait être affutée, voir même changée indépendamment du manche en bois.
Pic ACME.
Pichou : Fuite du cuvelage d'un puits traversant un terrain aquifère demandant rapidement une intervention des ouvriers d'about pour la réparation.
Picotage : Travail dans le puits consistant à le consolider et le rendre plus étanche. On utilisait à cet effet du ciment lié à de la mousse et des cloisons avec des lambourdes de chêne.
Picron : Forme primitive d'éclairage minier utilisée au XVIIIème et au début du XIXème siècle. Il s'agissait d'un court manche en bois avec à une extrémité une ouverture où se logeait une bougie de suif et à l'autre, une pointe d'acier sortant pour être piquée dans les boisages de soutènement.
Pilasse : mot de patois provenant du mot français pilastre désignant ici une pile de bois.
Piqueur : = abatteur. Ouvrier affecté à l'abattage du charbon(à l'aide du marteau-piqueur) et par extension, outil pneumatique doté d'une aiguille servant à abattre le charbon.
Plancher : Poser la voie.
Plateure : Terme de géologie caractérisant une couche de roche ou ici une veine de charbon dont la pente est inférieure à 25°.
Plume : Rallonge articulée pour étançon métallique.
Poignée : Mesure de longueur intuitive représentée par la distance entre la base du poing fermé et le haut du pouce tendu à la verticale (environ 15 cm).
Pompe : Extenseur hydraulique servant au serrage des étançons.
Pompier ou tireur d'eau : Ouvrier chargé de pomper l'eau d'infiltration de la mine.
Porion : Agent de maîtrise, conducteur de travaux, chef d'un chantier ou d'un puits, responsable des travaux au fond de la mine, responsable d'un quartier et dépendant de l'autorité du chef porion.
Conseil d'administration à l'étage -650 m regroupant l'Ingénieur, le Chef Porion et les Porions d'un étage
Photo 1928, charbonnage de Wérister dans la région liégeoise.Porteur : En 1855, le porteur n'est employé que dans les voies étroites, dont l'inclinaison ou les sinuosités rendent le parcours difficile. Chargé d'un sac qu'il maintient d'une main sur ses épaules, il porte de l'autre un bâton qui le soutient et une lampe qui l'éclaire. Suivant les pentes des galeries et leur section, la charge d'un porteur varier de 40 à 60 kg. Le portage à dos disparaît peu à peu des habitudes des exploitations et ne doit plus être considéré que comme un moyen de transport accidentel, employé dans quelques galeries basses et inclinées.
Porteur de feu : Apprenti mineur portant les lampes de mineur à flamme au fond pour les échanger avec celles qui étaient éteintes sur les chantiers.
Galibot porteur de lampes, mine de Carvin, 1902.
Potia : Trous effectués dans le sol de la galerie empêchant le ripage des bois d'étançons. Également appelé potelle.
Poudrière : (= Sainte barbe) Lieux où étaient stockés et préparés les explosifs ou mines destinés aux boutefeux.
Poussard : Pièce de bois placée de manière inclinée servant à maintenir par pression un boisage.
Puits : Orifice vertical reliant la surface aux différents étages de l'exploitation. Appelé dans le Nord "ch'trou d'fosse"
Puteux : Sulfure d'hydrogène (H2S) est un hydrure nocif pour les voies respiratoires à l'odeur désagréable d'œuf pourri.
Quadrillage : Méthode de boisage consistant à disposer des cadres en pile formant des gayoles (= cages).
Querchage : Point de chargement.
Quercheux : Encageur au pied du puits.
Querelle : (= cuérelle = kwérelle) Grès houiller. Le grès est une roche cohérente et dure, sédimentaire détritique, issue de l’agrégation et la cimentation (ou diagenèse) de grains de sable avec du micas et des déchets carbonés (déchets de végétaux carbonifères). Sa couleur varie du gris au noir avec des reflets rouges, brillants.
Grès houillers
Queue : Bois d'étançon de courtes dimensions (1,20 m à 1,50 m ).
Quevau : En patois picard, cheval.
Quinzaine : Salaire du mineur pour un demi-mois.
Rainette : Outil constitué d'une lame courbe avec lequel on marque le bois pour le repérer.
Rampant : Galerie reliant le puits de retour d'air au ventilateur de la surface.
Ralâdje plein : Éboulement.
Rallonge : Pièce de bois de 2,50 m - rallonge de doublage, de cassage....
Rauchage : Opération consistant à travailler au rocher.
Raval ou ravalement : Approfondissement d'un puits.
Rave : Lampe à huile lenticulaire ou à pans montée sur un étrier suspendu à un crochet utilisée entre 1850 et 1920 dans les mines de la Loire.
Rave à 8 pans en acier.
Rebacteur : Ouvrier chargé de nettoyer les fossés destinés à l’évacuation des eaux.
Recarreur : Ouvrier chargé de l'élargissement des galeries.
Recette : Endroit en surface où à un étage du puits où arrive le charbon extrait.
Recette au jour.
Retour d'air : = Puits de retour d'air : Puits par lequel s’évacue l'air vicié d'une fosse.
Rivelaine : Pic à deux pointes plates opposées qui servait à couper la houille au pied de la veine utilisé par mineur abatteur vers 1900.
Cet outil, qui puiserait ses origines en Belgique, d'où l'appellation "rivelaine flamande" pour certains modèles utilisés au fond, était surtout destiné au hâvage (abattage du charbon en veine) depuis les environs de 1870 et jusqu'en 1914, année qui vit apparaitre les premiers marteaux piqueurs pneumatiques au fond, mais on en trouva encore dans certaines mines jusqu'au début de la seconde guerre mondiale.
La rivelaine est formée d'un manche en bois de frêne ou d'un bois très dur d'Amérique appelé "hickary" et d'un fer plat à deux cotés en forme de pointe triangulaire.
Cet outil était comme un couteau que le mineur utilisait pour entailler la base de la veine. Il y pratiquait des saignées de plusieurs centimètres de profondeur par des coups verticaux et horizontaux solidement appuyés, facilitant ensuite l'abattage du charbon au moyen d'un pic classique ou d'un pic ACME.
C'est la raison pour laquelle le fer possède deux cotés parfaitement symétriques en forme de triangle que l'on aiguisait périodiquement dans les ateliers de surface sur de grosses meules lapidaires.
Le fer en acier forgé, était fixé sur le manche au moyen de gros rivets métalliques frappés à chaud.
Chaque outil était estampillé avec un numéro et parfois même le nom de la Compagnie Minière.
Rivelaine.
Robineur : Ouvrier qui assure l'emplissage des wagons de chemin de fer pour l'expédition de la production.
Romarin : Fougère fossile.
Fougères fossiles.
Roulage: Opération consistant à faire rouler les berlines sur des rails.
Rouleur : Ouvrier affecté au roulage.
Roulage des berlines : Passerelle avec câble de traction pour la mise à terril des terres stériles provenant du creusement des bowettes et de l'atelier de triage au jour.
On distingue en arrière plan les deux rampes parallèles d'accès au sommet du terril où les berlines se renversent par un mécanisme spécifique et redescendent automatiquement jusqu'à la passerelle, où elles sont de nouveau poussées par les femmes travaillant au jour, jusque la cage pour redescendre et le triage.
Processus perpétuel sur trois postes par jour en parallèle de l'activité d'extraction.
Sacquart : Traverse en acier en opposition au poussard.
Saquer : Tirer, forcer ou travailler dur.
Saqueux : Laborieux, compliqué, difficile. Celui qui travaille dur. (= Maca)
Sauret : Morceau de queue (de bois) refendue utilisé pour le garnissage du toit.
Sautage : Synonyme de dynamitage ou bucage.
Schistification : Opération de sécurité préventive consistant à l'épandage de poussières de calcaire dans les galeries pour lutter contre les éventuels coups de poussier.
Schlamms : Mot d'origine allemande signifiant boues. Ce sont de petites particules de charbon qu'on récupère dans les bassins de décantation provenant de l'eau des lavoirs et avec lesquelles on façonne les boulets et les briquettes.
Sclôneur : Ouvrier chargé d'assister l'abatteur (très anciennement).
Scrapage : Opération qui consiste à traîner les produits sur le sol de la galerie à l’aide d'une caisse appelée scrapeur ou racleur.
Semi-dressants : Veines de charbon dont la pente est comprise entre 30 à 45 °
Silicose : Maladie pulmonaire chronique du mineur due à une dégénérescence des bronches et alvéoles pulmonaires par inhalation prolongée de silice. Les mineurs les plus exposés à cette maladie étant les bowetteurs.
Skip : Trémie automatique de chargement et de déchargement de grande capacité.
Sondage : Opération consistant à carotter le terrain en grande profondeur pour déterminer sa composition et déceler la position et la dimension des veines de charbon.
Sous-caver : Enlever au mur de charbon la partie la plus tendre.
Soutènement marchant : Étançon hydraulique (fonctionnant à l'eau sous pression) mécanisé nommé pile ou bidule, avançant au fur et à mesure de l'exploitation de la taille en poussant le convoyeur blindé qui récolte les produits.
Staples ou stappes : Remblais de taille.
Staut ou stot : Limite d'exploitation du charbon.
Statut du mineur : Ensemble des dispositions législatives et réglementaires qui fixent la situation des mineurs. Créé en 1947.
Stériles : Produits abattus, non combustibles (terres, schistes...) et qui sont mis au terril.
Taille : Partie de la veine où on abat le charbon.
Taille, mine de Carvin en 1902.
Taille chassante : Taille qui avance au fur et à mesure de l'exploitation d'une veine dont le gisement n'est pas reconnu.
Taillette : Jeton de présence et jeton de lampisterie.
Tableaux des taillettes.
Taquet : Pièce métallique de grande résistance et suffisamment solide pour bloquer la cage lors d'un arrêt à l'accrochage.
Taqueur : Ouvrier chargé de l'évacuation des chariots de charbon de la cage.
Tapis : Convoyeur à bande.
Télévigile : Poste de surveillance situé en surface qui centralise toutes les informations fournies par les instruments électroniques de contrôle disposés dans les différentes galeries de l’exploitation. (Notamment la télégrisoumétrie.)
Termisse : Énorme bac en forme d'entonnoir qui reçoit tout le charbon de l’exploitation avant chargement dans les wagons de chemin de fer pour expédition.
Terril : Tas de schistes, de roches et de terres stériles issus du creusement des puits, du creusement galeries ou des lavoirs. Nommé également haldes.
Terril.
Tin : Encoche dans un bois.
Tintiat : Queue portant un tin à l'un de ses bouts. Soutènement provisoire de la rallonge.
Tirebout : Scie égoïne possédant une denture couchée et utilisée par les mineurs boiseurs.
Toit : Couche immédiatement située au dessus de la veine de charbon.
Toron : Brin de câble dont les fils sont torsadés.
Touret : autre nom désignant le beurtia.
Tourtiats : Terme de géologie minière désignant un poudingue calcaire argileux contenant du quartz.
Traçage : Creusement des voies d'accès dans le panneau d'exploitation.
Trainage : En 1855, le traînage s'exécute au moyen de bennes posées sur des patins (esclitte), auxquelles les traîneurs sont attelés par des bricoles (harnais). Le poids ordinaire de ce véhicule est de 33 kg ; l'on y charge 60 à 80 kg. dans les galeries basses qui ont moins d'un mètre de hauteur, et 120 à 160 kg dans les galeries élevées. Ce mode de transport convient mieux que le brouettage dans les galeries inclinées; il comporte une inclinaison de 16°; mais, pour remonter les pentes, on commence à 12° à faire aider le traîneur par un enfant pousseur. Les distances ou relais sont, en moyenne, de 100 mètres. L'effet utile d'un traîneur est très-variable; il sera de 250 à 300 kg transportés à 1 km pour les galeries basses dont le sol est mauvais; il sera de 500 kg à 1 km dans les galeries plates.
Le traînage se fait aussi au moyen de chevaux attelés soit à une benne double, soit à deux bennes ; on les emploie de préférence à l'homme dans les grandes voies de roulage lorsque les distances à parcourir dépassent 150 mètres. Ces deux méthodes sont ordinairement combinées de telle sorte que les traîneurs amènent les bennes par les petites galeries sur les grandes voies, où elles sont prises deux à deux par les chevaux dont la charge est ainsi de 66 kg en poids mort et de 200 à 400 kg en poids utile.
Lors donc qu'on devra organiser un service de transports sur le sol des galeries d'une mine, on déterminera les moyens à employer d'après les sections des galeries et leurs conditions de pente et de longueur. Ces moyens adoptés, on appréciera, d'après l'état des voies de service, l'effet utile qu'on peut attendre des hommes et des chevaux, et l'on pourra prescrire à l'avance la tâche à exiger de chacun. Pour les passages à forte pente, 12 ou 15° par exemple, on calculera les longueurs pour le triple de ce qu'elles sont réellement, et on ajoutera en outre un pousseur de renfort.
Le service des transports se fait ordinairement par les ouvriers les plus jeunes; on y emploie même les enfants à partir de quatorze ans. Les chevaux doivent être choisis petits et bien portants; leur écurie sera placée près des puits et plancheyée de manière à être préservée de l'humidité. Les galeries où ils circuleront devront avoir 1,70 m de hauteur et 1,60 m de largeur, afin qu'ils puissent se retourner.
Trainage
Travers-bancs : Galerie plus ou moins horizontale traversant différentes couches de terrain de natures différentes.
Trémaille : Assemblage de bois de taille.
Triage : Opération de séparation du charbon et de ses déchets (terres stériles, cailloux, schistes). D'abord effectué par les trieuses de façon manuelle cette opération devint par la suite automatisée avec la mise en service des lavoirs.
Triage début du XXème siècle.
Triczine : Cf. couloir oscillant.
Trieuse : Avant l'invention du lavoir, ouvrière chargée du triage manuel du charbon. (aussi appelées dédaigneusement "clapeuses".)
Groupe de trieuses, vraisemblablement dans les mines de Lens à la fin du XIXème siècle. Remarquez les coiffes spécifiques de ces dames qui protégeaient les cheveux des abondantes poussières émanant du tri des produits remontés du fond.
Troussage : Garnissage.
Truck ou truc : Petite plateforme sur roues, identique à la berline, munie de cotés à claires-voies, servant au transport du bois de taille.
Turbinaire : Lampe de grande dimension fonctionnant avec une génératrice actionnée par de l'air comprimé, suspendue aux accrochages, aux murs et aux toits des galeries.
U
VVeine : Couche de houille dont l'épaisseur est variable.
Ventube : Canalisation souple servant à envoyer de l'air au fond.
Vitelage : Partie pointue d'un bois de soutènement en opposition au tin.
Voie : Nom générique donné à toute galerie de communication au fond (voie de tête, voie de pied...)
WWolf : Type de lampe fonctionnant à l'essence ou benzine, du nom de son inventeur Karl Wolf en 1883. Il s'agit de la dernière génération de lampe à flamme.
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