Le Carbonifère : Le peuple de la mine (8)
La mine et ses installations de surface : la partie visible de l'iceberg car en dessous ce n'est qu'un dédale de galeries.
Dessin L.V.B.Le charbon dans sa réalité matérielle, objet de toutes les convoitises des 18ème, 19ème et 20ème siècle...
Tant de sueur, de larmes et de sang pour ces quelques cailloux noirs...
Entrée
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Recherches annexes
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Le Carbonifère |
1. Le Carbonifère 1.1. Etymologie et définition 1.2. Caractéristiques du Carbonifère 2. Les paysages du Carbonifère 2.1. Orogénie 3. La Belgique productrice de minerais |
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Le Carbonifère inférieur : Viséen - Tournaisien |
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Le Carbonifère supérieur : Westphalien - Stéphanien |
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L'exploitation minière du Charbon (1)
6. L'exploitation du charbon |
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L'exploitation minière du charbon (2)
7. L'exploitation du charbon L'exploitation minière du charbon (3)
8. Quelques thèmes pour continuer le tableau L'exploitation minière du charbon (4)
9. Les systèmes d'éclairage L'exploitation minière du charbon (5)
10. Les accidents miniers Le Peuple de la Mine (1)
11. Il était une fois le peuple de la mine
12. Quelques semaines, en compagnie d'un mineur
et de sa famille
12.1. Au petit matin
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11. Il était une fois le peuple de la mine
11.1. Introduction
11.2. La découverte du charbon
11.3. Petite histoire de l'exploitation du charbon11.3.2. La houille et la révolution industrielle
11.3.3. Les nouveaux riches
11.3.4. Les nouveaux riches et le pouvoir
11.3.5. La classe ouvrière
11.3.6. La classe ouvrière s'organise11.3.7. Zola et Germinal
11.3.8. Les thèmes de Zola11.3.9. Le Paternalisme
11.3.10. La Déclaration de Quaregnon
11.3.11. Le Syndicalisme11.3.12. Les conflits sociaux de 1886 en Wallonie
11.3.13. Nouvelles lois suite aux grèves11.3.14. La grève de 1906
11.3.15. Les premiers immigrés
11.3.16. Les grèves de 1913
11.3.17. La Première Guerre Mondiale11.3.20. La Deuxième Guerre Mondiale
11.3.21. L'Après Guerre
11.3.22. Les années '50 et suivantes : Le DéclinIntroduction
Les Chorales, Harmonies et Fanfares
Les Géants
Le Jardinage
La Colombophilie
Le Javelot
Le SportLe Football
Le Cyclisme
Le Tir à l'Arc et les Jeux d'IndiensLes Combats de Coqs et les Coqueleux
Les Guinguettes
Les Bouloirs
Les Kermesses, Ducasses, Braderies et autres Fêtes PopulairesLe charbon du bassin minier du Nord - Pas-de-Calais, Hainaut, Namur et Liège est, dès le début de l’Occupation, l’objet d’enjeux économiques considérables.
Une réalité est souvent oubliée ! Dès le 17 juin 1940, le Nord - Pas-De-Calais n'est pas en zone "occupée", mais en zone "interdite", où près de six cent civils sont massacrés dès les premiers jours de l'invasion.
Région industrielle cruciale pour l'effort de guerre allemand, il est décidé en hauts lieux qu’elle serait à traiter donc, "avec une rigueur et une sévérité particulières".
Il est honteux de voir certains de nos hommes politiques populistes minimiser, aujourd'hui, la barbarie de l'occupation et même de considérer les camps de concentration comme un "détail sans importance de l’histoire du monde"... Les fils et filles de mineurs n'ont pas oublié, eux !...
Directement rattachée à l'administration militaire de Bruxelles et placée sous tutelle de l’Oberfeldkommandantur 670 de Lille, toute la région a connu une lourde occupation militaire et un contrôle total des entreprises industrielles. Y voyant leur intérêt, les compagnies minières deviennent officiellement les auxiliaires de l’occupant et tiennent ainsi leur revanche sur 1936
La politique de collaboration menée par les compagnies minières provoque un sentiment de profond dégoût chez les mineurs.
À la suite de la signature du pacte germano-soviétique, le Parti communiste français a été dissous et ses élus destitués par le gouvernement français. Les militants sont poursuivis, la presse interdite. Dans les mines, les délégués mineurs perdent leur mandat. Les acquis sociaux obtenus sous le Front populaire font maintenant partie du passé.
Les salaires sont bloqués au niveau de 1939. Les horaires de travail et les cadences sont augmentés, au détriment des consignes de sécurité, ce qu'acceptent très mal les mineurs, qui ont participé activement aux grandes grèves de 1936, et qui ont toujours été à l'avant-garde du combat social.
En septembre 1940, suite à un défaut de prévoyance, deux petits galibots ont été asphyxiés à l'étage 210 du puits Dahomey de Dourges, et malgré la volonté des autorités allemandes de garder la plus grande discrétion sur l'événement, l'indignation se généralise.
Dès l’automne de cette année, la vie quotidienne est devenue très pénible. Les difficultés de ravitaillement commencent à se faire sentir. La misère, la pénurie alimentaire et la disette s'installent, en même temps que la mise en place des cartes de rationnement (rations manifestement insuffisantes et qui ne sont même pas respectées à la distribution). Les files d'attente s'allongent de semaine en semaine devant les magasins. Les rations sont trop faibles pour permettre à la main-d'œuvre de reconstituer sa force de travail. Les prix de la nourriture augmentent sans cesse, si bien que les salaires deviennent insuffisants pour vivre.
L’hiver de 1940-1941 très rigoureux, rend les conditions de vie des mineurs et de leurs familles très pénibles. Les conditions de travail se dégradent encore chez les mineurs quand, le 1er janvier 1941, les Allemands décident d'augmenter d'une demi-heure la journée de travail, sans augmentation de salaire… et on assiste à une montée du chômage qui atteint tous les secteurs qui ne travaillent pas pour l’Allemagne.
La grogne s’installe et les premières manifestations revendicatives voient le jour, durement réprimées par les Allemands.
L’exploitation économique est maximale : les mines et les industries du Nord de la France et de Wallonie sont mises à contribution pour l’effort de guerre allemand, pendant que les campagnes environnantes sont pillées de tout ce qu’elles produisent… huiles végétales, viandes, céréales et pommes de terre.
Comme si cela n’était pas encore assez, au cours de ce début de l’année 1941, la pression de l’Oberfeldkommandantur sur les compagnies minières se fait de plus en plus insupportable : elles doivent encore accroître à tout prix leur production au profit de l’Allemagne et pour ce faire, elles réinstaurent le chronométrage. Cette technique a pour but de définir le temps maximum nécessaire aux ouvriers pour produire une activité donnée. Les quottas de production réapparaissent ainsi que l’augmentation des cadences, au mépris encore une fois des conditions de travail et de sécurité des ouvriers.La colère sociale s’installe, l’exaspération face aux pratiques du patronat est à son comble et à cela s’ajoute un sentiment de rejet de la politique de collaboration les compagnies.
Les mineurs, encadrés par les militants communistes clandestins, entament des grèves perlées pour protester contre la dégradation de leurs conditions de vie et de travail, revendications auxquelles se mêlent des sentiments patriotiques. Les mineurs revendiquent à leurs dirigeants des augmentations de salaires, de meilleures conditions de travail, l’amélioration du ravitaillement en beurre, viande rouge, savon... mais aussi la fin du chronométrage. Concrètement, ils commencent à travailler avec une demi-heure de retard et s’arrêtent une demi-heure plus tôt.La réaction des Compagnies minières est rapide. L'enjeu économique et militaire est beaucoup trop important pour souffrir le moindre retard dans la répression du mouvement. Relayée par les préfets du Nord et du Pas-de-Calais, et s'appuyant sur un réseau de mouchards, la répression s’organise… sans grand succès.
Après avoir laissé les compagnies et les autorités françaises gérer sans succès le conflit du travail initial, l’occupant allemand prend en main la répression d’un mouvement qui brave son autorité et devient patriotique.
En mars, les troupes allemandes occupent les puits. Le mouvement s’étend néanmoins et se généralise à tout le bassin; il comptera jusqu’à 100.000 mineurs grévistes. Les industries connexes et l’industrie textile seront également touchées.
Le rythme des arrestations s'accélère, en même temps que les menaces allemandes, et la déportation des meneurs. L’agitation s’étend même jusqu’en Belgique et touche les sidérurgistes et l’industrie textile. Mais une action d’une plus grande ampleur se prépare...
Dès le 1er mai 1941, le mouvement social s'organise autour des comités d’unité syndicale. Les drapeaux rouges et tricolores sont étendus sur les fils électriques. Des cahiers de revendications sont rédigés, des milliers de tracts clandestins sont distribués. La colère est à son paroxysme lorsque les compagnies tentent d’imposer la réintroduction du paiement des mineurs à l’abattage par équipe. La réaction des mineurs va être sans précédent vu l’occupation du territoire par les Nazis.
La préparation de la grande grève est longue et minutieuse, planifiée et préparée, par des actes de sabotage, et une propagande efficace.
C’est là où sont décédés les deux jeunes galibots que la grève éclate. C’est à la fosse 7 des mines de Dourges, dite du Dahomey, le matin du 27 mai, à l’instigation du délégué mineur Michel Brulé et d’Auguste Lecœur que la grève s’initie.
Les femmes de mineurs, jouent un rôle actif dans cette grève, qui s’étend rapidement, comme une traînée de poudre, aux fosses voisines et en cinq jours à l'ensemble du bassin minier, les autorités n’ayant pas mesuré l’ampleur du mouvement.Du 27 mai au 9 juin 1941, 80% mineurs du Nord et du Pas-de-Calais se mettent en grève pour la défense de leurs droits… mais à l’analyse, on se rend compte que les racines du mouvement sont profondément patriotiques car le mot d’ordre des manifestants est... "Pas de charbon pour les boches !"
100 000 hommes en colère sur les 143 000 mineurs recensés, soutenus par leur famille, osent défier les autorités allemandes d'occupation.Pour en revenir au rôle des femmes, dans un monde où la solidarité prolétarienne est une règle de survie, cette grève générale est très largement encouragée par les épouses et filles de mineurs, mais aussi les enfants et les retraités. Les "mégères" comme les appellent les autorités allemandes, organisent des cortèges à l’entrée des fosses pour en bloquer l’accès, et exhortent les non grévistes à rejoindre leurs camarades, barrent les routes, et empêchent les mitrailleuses automobiles allemandes de parvenir au carreau, organisent la logistique, le ravitaillement, parcourent à pied des dizaines de kilomètres pour venir en renfort aux populations des mines voisines, manifestent devant les bureaux des compagnies minières...
Les "jaunes" (collaborateurs, mouchards et non grévistes) sont malmenés et mis au ban de la communauté minière. Toutes les affiches allemandes ordonnant la reprise immédiate du travail sont lacérées, dès qu'elles sont placardées aux portes des commissariats.Les occupants n’hésitent pas à utiliser les armes ou des pompes à incendie contre ces femmes. A leur tête, on retrouve Émilienne Mopty, une femme de mineur et militante communiste.
En quelques jours, la production s'est totalement arrêtée. Les pertes sont rapidement estimées à un demi-million de tonnes de charbon.
Les effets sont ressentis jusque dans l'approvisionnement des agglomérations en gaz de ville, puisque les cokeries sont à l'arrêt. Des villes entières, comme Roubaix ou Tourcoing, peuplées de centaines de milliers d'habitants, en sont privées.Cette grève générale prenant de l'ampleur et cette industrie étant importante économiquement et stratégiquement pour l'Allemagne d'autant que ce mouvement prend un tour politique, elle est violemment et rapidement réprimée.
Sous le commandement du général Heinrich Niehoff, chef de l’Oberfeldkommandantur 670 de Lille, les autorités mettent en œuvre des mesures de répression particulièrement dures.
Les renforts allemands ne tardent pas à se rendre sur les lieux de la grève. Ces derniers dispersent les manifestants, et occupent les carreaux de fosses. Les femmes et mères de mineurs sont arrêtées les premières, et emmenées à Lille ou Valenciennes, comme otages.Des prisonniers russes sont réquisitionnés pour travailler dans les mines, mais ceux-ci refusent de produire pour les Allemands, et ralentissent au maximum les cadences s’exposant à des sanctions inhumaines.
Prisonnier russe en 1941. Camp de prisonnier du Campinaire, Fleurus.
Prisonnier russe par le peintre Grégoire Michonze.
On se demande même si les Allemands les considéraient comme des êtres humains. Au fil des anecdotes que me racontait mon grand père, je ne le crois pas… des animaux auraient été mieux traités. Dans l'esprit des Allemands, les Russes n'étaient pas des prisonniers de guerre comme les autres car "bolchéviques". Ils ne bénéficiaient donc pas à leurs yeux de la protection de la Convention de Genève. Les Allemands les parquaient dans des camps avec des baraquements immondes qui ressemblaient plus à un camp de concentration qu'à un camps de prisonniers de guerre avec des lits superposés serrés les uns contre les autres. Comme des animaux sans aucune mesure d'hygiène, pieds nus, avec juste quelques vêtements en guenilles, rongés par la vermine, les poux, la gale, sous alimentés voire même affamés. Les plus faibles dormaient en dessous et étaient chaque nuit attaqués par les rats qui pullulaient dans les baraquements puis étaient laissés là dans ces mouroirs tandis que les plus valides étaient voués aux travaux forcés jusqu'à l'épuisement total et la mort.
Tous les prisonniers de guerre russes vont pieds nus. Pour l'hiver, un certain nombre de paires de chaussures seront distribuées, mais des centaines d'entre eux seront sans chaussures dans le prochain hiver, baraquements presque sans chauffage, nourriture pauvre et peu abondante... les conditions de survie sont effroyables.
Mon grand père qui a travaillé avec eux au charbonnage du Nord de Gilly, me parlait de leur misérable vie. En guenilles et sans aucune protection, avec juste un navet ou une betterave dans leur musette pour la journée, ils devaient travailler dans la mine et remplir un certain nombre de berlines s’ils voulaient avoir une chance d’avoir le soir une tasse de soupe qui ressemblait plutôt à de l’eau de vaisselle dans laquelle flottaient quelques feuilles de légumes en putréfaction. Pour que leur quota soit rempli, ils devaient tellement travailler à arracher le charbon à la terre qu’ils n’avaient pas vraiment le temps de boiser… et donc les éboulements étaient fréquents là où ils avaient établi un chantier. Les autorités avaient affecté deux Russes à l’équipe de mon grand-père. C’était pathétique. Minces, faméliques, rongés par la malnutrition, en haillons, les pieds emballés dans des loques, ils trainaient péniblement leur carcasse en mauvaise condition physique dans les galeries.
Voyant cela, mon grand père et ses collègues belges se sont mis d’accord
pour qu’à tour de rôle ils apportent dans leur musette une tartine en plus pour leurs hiercheurs russes. Si au jour, les Allemands surveillaient ce
que chacun faisait, au fond, les teutons n’y venaient pas et donc les mineurs étaient libres de s’organiser comme ils voulaient. La solidarité
voulait que la charge des Russes était devenue le charge de l’équipe et que toute l’équipe mettait en œuvre tout ce qui était possible pour que le
quotta soit rempli et qu’il n’y ait pas de sanction car les prisonniers, ils "tombaient comme des mouches" à cause de la faim, de l'épuisement et des
maladies.
Combien ont été ensevelis au Campinaire entre 1941 et 1944 ? Certains chiffres d'après-guerre évoquent plusieurs centaines de victimes, mais
l'État a officiellement recensé 8 morts, un nombre établi à partir du récit de l’éboulement qui a couté la vie aux 8 prisonniers russes qui furent
enterrés au cimetière du Vieux Campinaire.
Firmin Goetals, 88 ans, fait partie de ces derniers témoins pour qui "le compte n'y est pas". A l'été 1941, tout gamin qu’il était, il faisait paître des moutons sur les "pâchis communaux" à proximité du camp, et il a pu observer les allers-retours d'une charrette chargée de 10 à 20 cadavres qui n'avaient plus que la peau et les os sans savoir où ils les emmenaient et de ça, raconte l'octogénaire il en "rêve encore parfois la nuit".
Pour en revenir à notre grève, les compagnies établissent des listes de meneurs.
Les clandestins sont traqués par les forces du régime de Vichy. Mais la population cache les grévistes tandis que les autorités alternent les
menaces et les tentatives de conciliation, promettant l'impunité à ceux qui acceptent de redescendre au fond.
En désespoir de cause, pour faire cesser la grève au plus vite, le général Niehoff décide de suspendre le paiement des salaires, de ne plus distribuer les cartes de ravitaillement, décrète une surveillance - parfois violente - des corons, instaure un couvre-feu et ferme les cafés, restaurants, cinémas… jusqu'à la reprise du travail.
L’argent manque et, très vite, la peur et la faim entament le moral des grévistes. Les privations et la fermeté de la répression ont finalement raison du mouvement. Le 10 juin, les mineurs reprennent le travail. Ils obtiennent tout de même quelques réponses à leurs revendications sociales : pour calmer les esprits, les autorités d’occupation décident une légère augmentation des salaires, des rations de viande, des portions de pain plus importantes de 500 grammes et de savon supplémentaires ainsi que des vêtements de travail.
Quant au bilan final des arrestations, il est impossible à préciser.
Le 5 juin, on comptait déjà plus de 200 arrestations. L’occupant frappait aussi au hasard et procédait à des arrestations arbitraires faisant s’abattre un véritable climat de terreur sur la population. Les hommes comme les femmes sont emprisonnés à la caserne Kléber de Lille ou transférés à la forteresse d'Huy, toutes deux transformées en camps d’internement. Au total, au 10 juin, ce sont plus de 450 personnes (hommes, femmes et enfants) qui ont été arrêtées, maltraitées, torturées. Parmi elles, 274 mineurs sont déportés en Allemagne au camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen situé à 30 km au nord de Berlin. 26 mineurs périront pendant le transport, et 134 y trouveront la mort, fusillés, torturés, morts d’épuisement, de privations ou de maladies.
La grève est terminée mais la répression se poursuit jusqu'en octobre 1941 : les Allemands traquent, arrêtent et fusillent encore des dizaines de mineurs. Les femmes, filles, mères de mineurs s'entassent dans les prisons de toute la région.
Le Parti communiste clandestin, à l’origine de ce mouvement, est dès lors perçu par les Allemands comme un ennemi à abattre. Plusieurs des meneurs ont échappé aux arrestations et sont entrés en clandestinité. Émilienne Mopty, née Émilienne Marie Wantiez en fait partie.
Mère de trois enfants, et femme de mineur, elle habite la cité du Dahomey de
Billy-Montigny, point de départ du mouvement.
Militante communiste, elle a déjà participé aux grèves de 1933-1934. C’est donc tout naturellement qu’elle prend la tête des femmes qui manifestent
devant les bureaux des compagnies minières à Hénin-Liétard et Billy-Montigny.
Son mari est déporté en Allemagne. Elle entre ensuite en résistance et rejoint le groupe Charles Debarge.
Elle cherche des planques pour les résistants, transporte des armes et des explosifs, joue un rôle important chez les FTP en étant agent de liaison
d'un des chefs de la résistance.
Les gendarmes l'arrêtent une première fois en janvier 1942, mais elle est relâchée faute de preuves huit jours plus tard. Elle est arrêtée le soir du
14 mai 1942 par les gendarmes français, mais parvient à s'évader de la gendarmerie par la lucarne des toilettes.
Fin septembre 1942, elle est envoyée en mission à la citadelle d’Arras où elle doit s’attaquer à un peloton d’exécution. Arrivée au rendez-vous, elle
est attendue par la Gestapo, mise au courant de son action. Arrêtée, elle subit la torture et est atrocement mutilée. Condamnée à mort par le tribunal
militaire de la Feldkommandantur d’Arras, elle est décapitée à la hache, le 18 janvier 1943, à 19h30 à la prison de Cologne. Elle avait trente-cinq ans.
Avant de mourir, elle entame le chant de l’Internationale.
Né à Courrières en 1914, Michel Brûlé est mineur au puits n°7 du Dahomey en 1941. Militant communiste, il tient un rôle essentiel dans le déclenchement de la grève. Il entre lui aussi dans la clandestinité pour échapper à la répression, rejoint également Charles Debarge et est notamment l’un des organisateurs de l’attaque de la poudrière de Beaumont-en-Artois, le 23 septembre. Il est arrêté en octobre à la suite d’une dénonciation. Emprisonné à Loos, il subit durant des semaines des séances de torture, mais ne parle pas. Condamné à mort, il est fusillé le 14 avril 1942 avec trente otages. Il a dans la poche un billet où il a écrit "courage et espoir".
Après la grève de 1941, jamais la production, pendant l'occupation, ne retrouvera son niveau d'avant-guerre. Au contraire, elle s'écroule de mois en mois.
Durant la Seconde Guerre mondiale, des mouvements de résistance s'organisent et se structurent autour des puits de mines alors que les mines sont un lieu stratégique d'approvisionnement en l'énergie pour les Allemands.
En août 1944, les mineurs parviennent à empêcher le dynamitage et l'inondation des fosses lors de la retraite allemande, et participent, dès la Libération, à la bataille de la production.
L'épuration
L'attitude des Compagnies minières soutenue par le Régime de Vichy qui ont ouvertement collaboré avec l'occupant nazi ont fait naître dans l'esprit des mineurs, de leurs familles et de la population en général un esprit revanchard qui ne pouvait, à la Libération, que déboucher sur une modification complète de la société.
Le ressentiment, l'amertume et la frustration après ces années de guerre sont si grandes que justice et vengeance sont intimement liées. Les femmes ayant eu une proximité professionnelle ou des relations sexuelles volontaires avec les soldats ennemis ("les poules à boches") se voient soumises à diverses humiliations, dont la tonte de leur chevelure, de la part de compatriotes indignés de leur comportement. Les collaborateurs se voient traduits devant les tribunaux, les commerçants s'étant grassement enrichis par leur commerce avec l'ennemi et par l'exploitation des populations autochtones se voient dépossédés de leurs avoirs. Dans cet ordre d'idée, le Régime de Vichy, décrété comme illégal est dissous et la gauche revient au pouvoir tandis que les compagnies minières perdent leurs concessions et les houillères sont nationalisées.
Le redressement du pays et la Bataille du Charbon
L’agitation est forte après la Libération. L’épuration est jugée insuffisante par de nombreux mineurs. La nationalisation des houillères et l'éviction des "Compagnies Houillères" permet d'apaiser les esprits et de se concentrer sur l'enjeux principal qui est de redresser le pays et de relancer la production houillère.
France, Belgique... Europe, même combat économique pour redresser les pays après la guerre. Affiche belge parue après guerre incitant les hommes à embrasser la carrière de mineur.
Par tous les moyens et notamment par une grande campagne d'affichage, l'Etat tant belge que français essaye de recruter un maximum de mineurs pour augmenter la production de charbon et ainsi donner un coup de fouet à l'économie.
Le parti communiste, qui participe alors au gouvernement, parvient à surmonter cette crise et le bassin minier s’apaise pour 18 mois après les élections d’octobre 1945. Dans des conditions très difficiles, 1946 marque l’apogée de la bataille de la production, surtout, les mines souffrent d’une contradiction fondamentale : comment concilier le besoin – vital – du pays en énergie et les aspirations ouvrières au changement ?
Ces contradictions vont déboucher immanquablement sur de nouveaux conflits sociaux. Les démons du passé ressurgissent : Des objectifs utopiques de production sont imposés aux mineurs... et le chronométrage réapparaît. Le mineur est conscient qu'il est en train de se sacrifier en prestant une masse d'heures supplémentaires pour le bien de la collectivité alors que certains s'engraissent encore et toujours. Le pouvoir a simplement changé de mains, mais les maîtres restent ce qu'ils sont. Des grèves sporadiques préludant la grande grève de 1948 éclatent ici et là. Mais le pouvoir en place ne peut souffrir une grève qui mettrait à mal l'effort de redressement du pays. C'est un luxe que l'Etat ne peut se permettre. Quand la grève éclate, les travailleurs s'attendaient au moins à une négociation ou à une entrevue avec les décideurs, mais ils se trouvent face aux CRS et à la troupe qui ne fait pas dans le détail.
Piquet de grève devant la fosse N°9 de Lens en 1948.
Barricades érigées par les travailleurs à l'entrée des sites miniers.
"Six morts, 2 000 arrestations, autant de condamnations à la prison et des centaines de vies brisées." En rappelant, dans un de ses articles militants, le bilan inouï de la grève mythique des mineurs de 1948, la journaliste Dominique Simonnot, chroniqueuse judiciaire au Canard Enchaîné, lève le voile sur une époque pas si lointaine. A la honte du licenciement, se greffèrent les pertes de la maison, de l'école, du médecin, etc. Car il en est encore ainsi dans les corons du Nord de la fin des années 1940, la vie, la religion, l'éducation, la mort, tout dépend des patrons des Houillères.
Norbert, Georges, René, Daniel, Henri, Simone, Colette, Lucienne, Jeanne .... sont les protagonistes de ce nouveau Germinal. Pour la plupart grands résistants, communistes et syndiqués à la CGT, fiers de leur patrie et de leur travail, ils vivront leur déchéance sociale comme une terrible injustice. Tandis que la guerre froide pointe son nez, les gueules noires gardent la tête haute.
Voila les années '50, les années flamboyantes, mais aussi les années scélérates.
Les pays d'Europe se redressent et L'Europe voit le jour avec le BeNeLux et la CEE. La bataille du charbon est gagnée et la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) voit le jour. Le mineur vivait ces années comme un triomphe, alors qu'en fait il était condamné.
Parce que le mineur, encensé, gonflé, choyé depuis la fin de la guerre et qui se croyait vraiment sur le chemin de la société juste et fraternelle tant exaltée pendant les heures noires de la résistance, se retrouverait bientôt confronté à la sordide réalité : on avait plus autant besoin de lui, on en aurait même plus du tout besoin dans l’avenir, la liquidation de la mine était secrètement programmée...
Le Pétrole et l'Atome font leur entrée sur scène. Les charbons étrangers prélevés à la pelleteuse dans des mines à ciel ouvert dans des veines grandes comme ça arrivents sur le marché, en des quantités jamais égalées à des prix défiant toute concurrence.
Le charbon belgo-français ne fait plus recette. Nos salaires coûtent cher, nos méthodes d'exploitations sont révolues, nos mines sont trop profondes, nos veines sont trop petites, nos productions sont trop faibles. Le prix de revient d'une tonne de charbon est beaucoup trop élevé et rien ne pourra le faire baisser.
Nos mines sont, à plus ou moins brève échéance, condamnées.Le déclin
Dans le Nord de la France, le charbon a une longue histoire, de près de trois siècles.
Le premier filon de charbon est trouvé à Harginghem, près de Boulogne sur Mer, vers 1660, mais ce gisement est modeste et sa valorisation difficile.
Les véritables débuts de l'exploitation ont lieu quelques decennies plus tard dans la région de Valenciennes, c'est ainsi une véritable épopée qui va se dérouler jusqu'au 21 décembre 1990, jour de la fermeture du dernier puits à Oignies dans le Nord - Pas-de-Calais.
Entamée en 1960, la récession des Houillères du Bassin du Nord et du Pas de Calais et de Wallonie s'achève donc au début des années 1990; l'entreprise a su, au cours de ses différentes phases d'adaptation, préserver l'avenir des hommes et contribuer au renouveau industriel de la région, sources d'emplois.
Les reclassements, les conversions vécus par des dizaines de milliers de personnes ne sont pas faits sans problèmes; ils y a eu des heurts, inévitablement, chacun voulant, à tout prix, protéger son gagne pain, même si cela ressemble à un combat contre les moulins à vent.La grève de 1963
L'année 1963 est celle de la grande grève des mineurs du Nord-Pas de Calais mais aussi celle d'une grève nationale d'union de toute la corporation minière. Elle répond à une remise en cause de l'exploitation houillère en France et à la baisse des salaires.
C'est le 1er mars que le mot d'ordre de grève générale de 48 heures est lancé par toutes les organisations syndicales. Mais c'est le décret du 2 mars qui met le feu aux poudres : il prévoit la réquisition des mineurs pour le 4 mars.
Pendant trente-cinq jours la mobilisation est massive et montre une véritable union de tous les mineurs, des ouvriers aux ingénieurs, et de l'ensemble des syndicats.
Le 5 mars, 178 000 mineurs sur les 197 000 de l'effectif sont en grève. D'immenses manifestations se déroulent dans les grandes villes du Nord-Pas de Calais mais aussi dans les autres bassins miniers français. Tout au long de ce mois de mars, la corporation minière reçoit le soutien de la population : des dons en nature et en argent sont adressés aux syndicats ; les enfants de mineurs sont accueillis par des familles un peu partout en France.
Collecte d'argent pour les familles de mineurs en grève en 1963.
D'autres corporations cessent le travail en soutien aux mineurs.
Pendant ce temps, les négociations s'enchaînent ; le 3 avril, le gouvernement Pompidou finit par céder en accordant des augmentations de salaires, mais aussi l'ouverture de discussions sur la quatrième semaine de congés payés et sur la durée du travail ainsi qu'une table ronde sur l'avenir du charbon et de la profession minière.
Un dernier baroud d'honneur, mais une fin inéluctable...
L'enjeu social qui se présentait pour les H.B.N.P.C en 1968 (Plan Bettencourt), ou en 1984 n'était pas gagné d'avance.
Les qualités de courage et d'adaptation que l'on reconnait aux mineurs, les moyens accordés par les pouvoirs publics et tout autant la capacité qu'a manifestée l'entreprise, dans son ensemble, à surmonter les obstacles, ont permis de mener à son terme, en bon ordre, cette importante récession.
Les H.B.N.P.C comptaient 130 856 salariés au début des années 60 au moment où fut annoncé la récession; elles comptaient 21 174 dont 3 617 ouvriers d'origine Marocaine, année où fut arrêté l'ultime programme de fermetures.
Le jeudi 6 septembre 1979 remontent les dernières berlines de "la taille 163 du 16ème" du puits n°6 d'Haillicourt. Une page d'histoire se tourne. Le puits n°6 d'Haillicourt (Bruay) était la dernière fosse de l'ouest du bassin encore en activité.
Dernière berline remontée de la fosse n°9 de l'Escarpelle, le 25 octobre 1990, un peu moins de deux mois avant celle du n°9 d'Oignies, symbole scellant définitivement 270 années d'exploitation houillère.
Remontée de la dernière berline de la fosse n°9 d'Oignies, le 21 décembre 1990.
Le 21 décembre 1990, à Oignies, une page de l'histoire de notre région s'est tournée.
Alors que dans le Nord les puits depuis un siècle fleurissaient, c'est à Oignies en 1842 que l'épopée du charbon gagne le Pas-de-Calais.
C'est aussi là qu'a été remontée la dernière gaillette de tout le bassin minier.
Il est aux alentours de 10 h 45 en ce matin hivernal quand les portes de la cage orange métallique de la fosse 9/9 bis du siège 10 s'ouvrent sur les dernières "gueules noires".
Ils ont chacun ramassé une grosse gaillette ou des petits éclats de charbon et sortent sous les cris et les applaudissements des centaines de riverains, élus, mineurs et familles ainsi que les nombreux journalistes avant de se fondre dans la haie d'honneur qui leur a été préparée.
Ils sont les derniers soldats de cette épopée de deux siècles et demi qui a profondément bouleversé l'Artois, le Douaisis et le Hainaut.
Ils furent 220 000 mineurs au plus fort de l'exploitation, ils ne sont plus que 350 à la "der" de Oignies, pour la plupart marocains, pour la plupart des anciens d'autres fosses qui tour à tour ont fermé.
Ce matin-là, ils ne furent qu'environ 200 à descendre, se souvient Désiré Lefait, le chef porion, adjoint du directeur pour les travaux du fond. "À 6 heures du matin, j'ai croisé ceux qui terminaient leur poste de nuit, souvent tristes de ne pas pouvoir participer quelques heures plus tard à la remontée de la dernière gaillette." Un symbole fort.
Une cérémonie organisée pour les mineurs, les familles et les médias à chaque fermeture de site.
Mais celle-ci avait le goût de l'Histoire avec un grand H.
La véritable fin de l'exploitation avait eu lieu la veille, le 20.
"Jusqu'au bout, les mineurs ont travaillé", a constaté Désiré Lefait. "Quand ils ont appris que ça fermait, ils ont parfois dit à leur femme : "Je ne me ferai plus crever", mais dès qu'ils descendaient au fond... le mineur reste ce qu'il est : un mineur et au fond, ca ne peut pas être la chienlit. C'était trop dangereux et puis il y avait chez les mineurs la fierté du travail bien fait... "
Michel Doligez, le dernier patron du siège, que tous appelaient "grand-père", a fait un discours pour remercier les mineurs qui ont travaillé consciencieusement jusqu'au bout. Pour lui, la fin du charbon était inéluctable à cause de la cherté de l'extraction dans la région, comparée à la concurrence. S'il n'y avait pas eu les deux chocs pétroliers et l'arrivée de la gauche en 1981 pour relancer les embauches, ce serait même arrivé bien plus tôt.
Quand les choses se précisent pour Oignies en 1988, il reste 1500 mineurs sur le site. D'abord il a fallu convaincre les syndicats que cette fois c'était la vraiment la fin. Puis il a fallu préparer la reconversion du personnel qui, au final, s'est relativement bien passée. Il y a eu peu de mouvements sociaux et très peu de gens sont restés sur le carreau. Une centaine de mineurs ont été embauchés pour creuser le tunnel sous la Manche, d'autres à EDF, à Renault Douai... et la plupart dans le BTP.
Tout le personnel était tellement conditionné, tellement résigné, que le jour de la fermeture, il y avait assez peu d'émotion. Quelques applaudissements, quelques larmes, quelques réflexions du style "Voilà, maintenant c'est fini !", ou "Maintenant, elle ne tuera plus !". Chacun s'en retourne chez lui avec un morceau de charbon, certains, pas forcément les plus vieux, très affligés par la silicose. La tueuse étant déjà dans toutes les têtes, la pilule de la fermeture est ainsi plus facilement passée.
À l'issue de cette journée, il ne restait plus qu'à finaliser "le long accompagnement de la mourante vers la fin". Car si la production du charbon était terminée, ce n'était pas encore complètement terminé du fond.
Pendant plusieurs mois, des équipes ont récupéré ce qui pouvait l'être avant de remblayer les kilomètres de galeries. Les visiteurs étaient les bienvenus, empruntant le même trajet que les mineurs : la descente à la base du puits, les deux kilomètres de train, les centaines de mètres allongés sur les tapis roulants et enfin le télésiège d'un kilomètre pour arriver au chantier. Le remblaiement est définitif grâce à une partie du terril déversé dans les galeries et à d'importantes couches de béton qui ont scellé le caveau.
Jean-Marie Minot, l'un des meilleurs spécialistes de la mine, chef de la sécurité des puits et des sites arrêtés explique aux journalistes : "Le 29 août 1992, à Oignies, j'ai laissé remonter les collègues puis j'ai tenu à rester seul au fond dans le silence, en pensant à mon père, deux oncles et deux beaux-frères qui y ont laissé leur vie et à tous ceux qui y ont laissé la vie ou une partie de la santé pour apporter à la France ce dont elle avait alors besoin : l'énergie du charbon... Dans la parfaite solitude, je pense avoir vécu la plus belle et la plus émouvante cérémonie de ma vie. Puis, calmement, j'ai appelé une toute dernière fois la cage. De retour à la surface, j'ai démonté l'attache de la cage pour être sûr d'avoir été le dernier à avoir mis le pied au fond, satisfait d'avoir été le dernier mineur du bassin du Nord et du Pas-de-Calais...
Le métier de la mine est un métier multiple, changeant au gré de l'époque, des méthodes d'exploitation, de la fosse, des particularités du gisement, un métier que chacun a vécu bien différemment selon sa fonction, ses chefs, son origine.... La mine est un monde. Le métier était dur, parfois très dur, et chaque famille peut se souvenir de circonstances où il le fut particulièrement, mais c'était un beau métier parce qu'il était ouvert à tous, des plus brillants aux plus simples. Les premiers y ont trouvé un terrain propice à s'épanouir, évoluer, se réaliser pleinement, les autres un métier dont ils sont dignes et fiers. Dans notre corporation, les relations de travail étaient riches, la solidarité active, et on y pratiqua la participation bien avant les dispositions légales actuelles. Notre métier laissera dans la région des traces indélébiles. Sur plus de 120 kilomètres de long, l'industrie charbonnière a chamboulé le paysage, mais elle a aussi marqué les chairs, les esprits et les cœurs. On peut disserter longuement sur l'alignement uniforme et triste des anciens corons, sur des friches noires et sans vie, sur toutes ces choses qui collent à la mine comme la silicose ou le coup de grisou, mais serait bien plus intéressant d'évoquer la chaleur, l'accueil, la solidarité et les vertus traditionnelles des gueules noires qui ont marqué la vie de nos cités et des communes minières.
Le plus bel hommage que nous puissions rendre à toutes les générations de mineurs est de veiller à ce que notre région, si elle a perdu son charbon, sache garder son âme. Je pense au courage, à la solidarité, à la persévérance... et à l'esprit d'entreprise, aussi. Impossible d'oublier à quel point la région fut irriguée par les "veines de son sous-sol" et "blessée de ce trop-plein", mais impossible de ne pas évoquer les nouveaux défis qui se dégagent à l'horizon..."Suivez la suite de l'histoire du Peuple de la mine sur :
Carbonifère : Le peuple de la mine (9)
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