Les environs de la centrale électrique de Revin
Ardoisière du ruisseau de la pile En route vers Revin L'ardoisière du ruisseau de la pileA Revin, nous prenons la D1 en direction de Monthermé. Nous traversons le quartier d'Orzy, et quelques kilomètres plus loin, nous traversons le pont en direction d'Anchamps. Juste après le pont, nous prenons à droite et nous revenons vers Revin, par une petite route asphaltée, assez étroite située entre la voie ferrée et la Meuse. Après avoir roulé deux ou trois kilomètres, la route traverse la voie ferrée. Cette dernière se retrouve alors à notre droite en contrehaut de la route. Un peu plus loin, un petit pont nous fait traverser un ruisseau qui dévale tumultueusement de la colline. C'est le ruisseau de la Pile. Nous nous arrêtons et par un petit sentier nous pouvons remonter le ruisseau par la droite. Dès notre entrée dans le sous-bois, nous découvrons dans le ruisseau les restes d'un ancien lavoir et d'un ancien moulin à minerais (le lieu s'appelle d'ailleurs le "Moulin de la Pile") et moins de 100 mètres plus haut, à droite l'entrée d'une ancienne galerie d'où sort un ruisselet à l'eau teintée de rouge-brique.
L'entrée de la galerie de l'ancienne
ardoisière d'où s'écoule une eau chargée de rouille.
Photo L.V.B.
La couleur de l'eau et de la boue environnante trahit la présence de grandes quantités de minerais de fer, minerais qui a sans aucun doute été exploité dans cette ancienne exploitation, lavé dans le lavoir, broyé au moulin de la Pile et acheminé via la route, le chemin de fer ou la Meuse vers les fonderies toutes proches de Fumay, Revin, Deville ou Monthermé.
Les deux rives et le lit de la Pile laissent affleurer des phyllades noirs micacés alternant avec de gros bancs de quartzite clairs de la série RV3c. Les couches appartiennent au flanc sud de l'anticlinal d'Anchamps.
Dans le lavoir, le moulin (ou ce qui en reste) et surtout dans le talus de déchets aux abords de l'entrée de la galerie, nous pouvons trouver des restes de minerais de fer (marcassite, pyrite, sidérite) totalement oxydés, pseudomorphosés en limonite, recouverts de superbes cristaux de quartz transparents à translucides blancs à jaunes.
Blocs
de minerais de fer recouverts de cristaux de quartz souvent limpides, parfois
laiteux ou jaunâtres. Récoltés en août 2007
Photo L.V.B.
Collection L.V.B.
Quelques détails de certaines pièces...
Blocs
de minerais de fer recouverts de cristaux de quartz souvent limpides, parfois
laiteux ou jaunâtres. Détails de certains blocs récoltés en août 2007
Photo L.V.B.
Collection L.V.B.
En route vers Revin
Nous repartons et rapidement la route s'élève jusqu'à une seconde cascade. Avant d'y arriver, nous pouvons observer le côté gauche de la route. C'est une paroi verticale formée principalement de phyllades avec des intercalations de quartzites.
Un ruisseau ayant nettement déposé des oxydes de fer sur son fond et ses rives.
A hauteur de cette cascade et sur le flanc Est du ravin, on peut observer une intrusion de diabase calcitique de 2 à 3 m d'épaisseur qui incline vers le Sud de 30 à 35° et qui recoupe nettement les phyllades et quartzites. C'est le seul point connu dans le massif de Rocroi où l'on peut observer un contact discordant de l'intrusion avec les roches encaissantes.
A hauteur du réservoir de l'ancien moulin, on note quelques bancs de quartzite plus épais (1 à 2 mètres) appartenant au niveau de la Crapaude- Pierre (RV3b).
On poursuit la coupe le long de la route d'Anchamps en se dirigeant vers Revin. En montant la route on observe d'abord un ou deux bancs de quartzite noir dans des phyllades micacés (RV3b) un peu moins inclinés. C'est la retombée nord de l'anticlinal d'Anchamps qui apparaît fortement déversée vers le Nord. A 100 m environ au Nord du pied du raidillon, on observe, enclavé dans les phyllades micacés, un sill de diabase calcitique de 1,5 m à 2 m de puissance. C'est la diabase du moulin de la Pile au flanc nord de l'anticlinal où ses contacts avec les roches encaissantes sont ici nettement concordants. Le sill est interrompu par une faille qui s'infléchit au mur du sill pour prendre une allure subparallèle à la schistosité. Au-delà de la faille, le long de la route, on n'observe plus qu'une alternance de phyllades micacés et de petits bancs de quartzite noir.
Nous continuons vers Revin. A l'entrée de la ville un rond point nous permet de prendre à gauche pour se diriger vers le hameau de Saint-Nicolas en empruntant la route de Revin à Rocroi. Nous passons devant l'Usine EDF de Revin. Nous montons la route en direction de Rocroi. Laisser les voitures sur le terre-plein à coté du point de vue qui nous permet d'observer le bassin de rétention des eaux de la Centrale Electrique.
Un peu plus haut, la route entaille fortement la roche et laisse apparaître les empilements de phyllades et quartzites.
Les deux parois de la tranchée montrent les phyllades micacés, séricitisés et chloritisés et les petits bancs de quartzite constituant la série alternante de la formation RV3 au-dessus du niveau de la Crapaude-Pierre et toujours au flanc nord du synclinal d'Orzy. Les quartzites contiennent de l'albite, de la chlorite et de l'épidote, mais aussi de la calcite, du sphène, de la pyrite, de la pyrrhotite et de la chalcopyrite. Dans la partie inférieure de la série quartzophylladeuse, soit à une cinquantaine de mètres au Sud-Est de l'entrée du ravin de Faux s'intercale un sill de diabase calcitique épais de 80 cm à 1 m. Sa teinte claire est due à l'absence d'épidote, la roche étant composée de quartz, d'albite, de chlorite et de calcite.
Coupe géologique allant du bas de la côte (près du point de vue aménagé sur le bassin de rétention d'eau du barrage de la centrale hydroélectrique) jusqu'au parking aménagé en lieu de pique-nique
Dessin L.V.B.
Sur certains blocs de quartzites, nous pouvons observer des tapis de quartz bruns dont certains en bon état peuvent être simplement ramassés à même le sol.
Bloc de quartzite couvert de cristaux de quart et quartz ramassés non loin de là.
Photos L.V.B. sur le terrain
Nettoyés, les quartz ramassés laissent apparaître leur structure tout à fait particulière. Ce sont des cristaux de quartz opaques d'une couleur tout à fait indéfinissable allant du brun au beige en passant par le vert kaki et le gris. En fait, ces cristaux sont recouverts par une recristallisation de "minerais de fer"... que j'aurais tendance à appeler "oxydes métalliques divers" tant les teintes sont diverses.
Photo L.V.B.
Collection L.V.B.
Une petite pièce de 4cm de côté tout à fait particulière et que j'apprécie tout spécialement pour son esthétisme. C'est une espèce d'enchevêtrement anarchique de cristaux de quartz opaques recouverts de ces "oxydes de métaux divers". Ce qui fait, à mes yeux, sa beauté, c'est le fait que la pièce est ajourée. Les espaces entre les cristaux sont vides. Cela lui donne un "cachet" tout à fait particulier.
Après une analyse bien plus fine, au binoculaire, on peut trouver sur ces cristaux de quartz une seconde génération de cristaux de quartz, avec des cristaux de chlorite, quelques cristaux de calcite, quelques cristaux d'ilménite et quelques cristaux de magnétite.
Photo L.V.B.
Collection L.V.B.
