Entre le pont et le tunnel de chemin de fer
De Revin, nous poursuivons par la D1 en direction de Monthermé. Nous arrivons à Laifour. Juste avant le pont qui enjambe la Meuse, nous prenons à droite en direction de "La Petite Commune". La petite route en pente raide nous amène sur le chemin de halage. Nous prenons à gauche et nous suivons la rive droite de la Meuse jusqu'au pont (hauteur 3,4 m maximum).
Le site se situe à flanc de coteau sur la rive droite du fleuve à 260 m au Nord du pont routier. Un sentier permet d'atteindre aisément l'ancienne carrière où l'on a exploité le sill de microgranite de Laifour sur un front de 150 m de longueur parallèle à la pente de la colline. Le sill, épais de 4 à 5 m, est enclavé dans les phyllades noirs micacés alternant avec les bancs de quartzite (0,1 à 1 m) noir de formation RV3 au flanc nord du synclinal de la Grande-Commune. On peut encore préciser davantage la position stratigraphique du sill puisque le premier gros banc de quartzite de 5m formant la base de la formation RV4 affleure à une soixantaine de mètres au Sud. Le sill de Laifour se trouve donc à une quarantaine de mètres sous la limite RV4 - RV3.
... et à droite, à 350 mètres le pont de
chemin de fer.
De nombreux morceaux de microgranite jonchent
le sol le long de la paroi.
Photo L.V.B.
Le microgranite de Laifour est d'un type sodique accusé. Il a une texture porphyrique soulignée par les phénocristaux centimétriques de quartz gris foncé, parfois bleutés et d'albite jaune orangée, de séricite et de chlorite dans une pâte microgrenue. Au toit de l'intrusion, sur 1 mètre d'épaisseur, la texture est nettement schisteuse. Les schistes environnants sont totalement noircis comme brûlés, très finement feuilletés, finement plissés, parfois teintés d'oxydes de fer.
Les schistes reviniens avec à la base le sill de microgranite de Laifour...
...schistes très finement feuilletés, noirs et très écrasés...
...avec parfois des veines de couleur rouille prouvant la présence de minerais de fer...
Photo L.V.B.
Une particularité du sill de Laifour est de contenir une enclave lenticulaire de diabase que l'on suit sur toute la longueur du front d'exploitation. Située à environ 2 m du toit de l'intrusion, l'enclave diabasique épaisse de 1,5 m au niveau inférieur de la carrière s'effile vers le sommet où elle n'a plus que 50 cm.
Nous revenons sur la D1, nous traversons le pont et nous continuons vers Deville.
Mais avant d'aller plus loin, jeton un dernier coup d'oeil au site que nous venons de visiter...
1. Ancienne carrière de Laifour en direction des Dames de Meuse.
Sur la D1 entre Revin et Monthermé, nous passons sur le pont qui enjambe la Meuse. Nous entrons dans le village de Laifour. A droite, un chemin nous mène vers le point de vue des "Dames de Meuse".
Ce chemin, au départ asphalté (tant qu'il y a des maisons de part et d'autre) devient un sentier forestier dès qu'il entre dans le bois. A la gauche du sentier se découvre une ancienne carrière de quartzite. Nous pouvons y trouver des cristaux de quartz et des cristaux cubiques de pyrite et parfois de belles associations des deux minéraux.
Photo 1 : Une magnifique plaquette de cristaux de quartz de 12 cm de long, 9 cm de large et 8 cm le haut récoltée à Laifour, dans une poche minéralisée en juillet 1981. Ce quartz est très riche en oxydes de fer. Photo 2 : Le même après rotation de 90° antihoraire Photo 3 : Le même après une nouvelle rotation de 90° antihoraire. Photo L.V.B. Collection L.V.B.
Photo 1 :
Une magnifique plaquette de cristaux enchevêtrés de quartz de 8 cm de long, 5 cm de
large et 6 cm le haut récoltée à Laifour, dans une poche minéralisée en
juillet 1981. Ce quartz est très riche en oxydes de fer.
Photo 2 : Une autre plaquette un peu plus petite que la précédente.
Photo 3 :
Détail de la seconde plaquette avec des cristaux de pyrite pseudomorphosés en
limonite.
Photo L.V.B.
Collection L.V.B.
Retour haut de page
* Les Dames de Meuse est un site au paysage merveilleux qui, selon la légende, est le témoignage gravé dans la pierre d'une tragédie datant du temps des croisades. En effet, les trois fils du Seigneur de Hierges étaient partis en croisade, laissant au château leurs épouses Berthe, Hodierne et Ige, les trois filles du Seigneur de Rethel. Les trois épouses se montrèrent infidèles et Dieu, pour les punir de cet adultère, les changea en trois éperons rocheux au moment précis où Jérusalem tombait sous les coups des Croisés.
Pour me contacter, me faire part de vos idées, me poser vos questions, me laisser vos remarques...
cliquez ici :
Retour vers le sommaire