Les massifs cambro-siluriens

Ce massif, le plus ancien de la Belgique, existe partout en sous sol dans notre pays.  Déposé en couches horizontales comme toutes formations sédimentaires, il a été plissé vers la fin de l'époque silurienne et au début de l'époque dévonienne par un effort orogénique intense, qui eut pour résultat de déterminer la surrection de la chaîne calédonienne.  L'émersion du territoire occupé par les couches cambro-siluriennes nouvellement plissées, eut pour effet de réduire le pays à l'état de pénéplaine, avant le dépôt des premières couches dévoniennes.

Partout où l'on peut l'observer, le massif cambro-silurien se montre très plissé, disloqué et souvent métamorphisé à un assez haut degré.  Les roches qui le constituent sont principalement des quartzites, des phyllades et des schistes.

La répartition actuelle des affleurements est gouvernée par deux facteurs : d'une part les couches dévono-carbonifériennes, puis plus tard les sédiments mésozoïques et cénozoïques transgressifs sont venus recouvrir l'ancienne pénéplaine, dont ils cachent encore aujourd'hui la plus grande partie et d'autre part la poussée hercynienne qui a déterminé la naissance des grands plis que dessinent des couches dévono-carbonifériennes, s'est fait sentir également dans les restes de la chaîne calédonienne.  Elle y a produit des effets différents, consistant surtout en la production de surfaces de glissement, plutôt que dans l'établissement de nouveaux plis.  Cependant, le massif cambro-silurien a été relevé dans le noyau des anticlinaux, où l'érosion a eu pour effet de les remettre au jour.

Il affleure donc aujourd'hui dans la partie centrale de l'Ardenne, dans l'axe de la crête du Condroz et dans l'anticlinal du Brabant.

Au Nord d'une ligne passant par Gembloux, Nivelles, Braine-le-Comte et Ath, le cambro-silurien est masqué par les couches crétacées et tertiaires.  Cependant, on le voit affleurer dans la patte d'oie dessinée par les vallées de la Dyle, de la Senne, de la Dendre et de leurs affluents supérieurs.

Il y a donc à distinguer trois zones d'affleurements :

  1. Ceux qui doivent leur existence à l'érosion des voûtes éodévoniennes de l'Ardenne,
  2. Ceux qui forment le noyau de l'anticlinal du Condroz,
  3. Ceux que l'érosion a fait apparaître en les débarrassant de leur couverture crétacée ou tertiaire dans le Massif du Brabant

Dans l'axe anticlinal de l'Ardenne, le Cambrien est seul représenté.  Il forme les massifs de Givonne, de Serpont, de Stavelot et de Rocroi qui sera, ce dernier, le but de notre étude.

Détaillons rapidement les premiers massifs :

Le Massif de Givonne

Ce massif est presque tout entier situé en France.  Seule son extrémité orientale pénètre en Belgique aux environs de Muno, village frontière de la province du Luxembourg.

On y rencontre des schistes noirs ressemblant à ceux du Revinien et des phyllades ottrélitifères, mais il ne s'y rencontre pas de phyllades ardoisiers.

Le massif de Givonne affleure dans l'axe d'un anticlinal séparé du massif de Rocroi par un pli synclinal, appelé bassin de l'Oessling ou de l'Eifel.

Le Massif de Serpont

Situé à l'Ouest de Libramont, il est très analogue à celui de Givonne.  Il n'a que 6 kilomètres de grand axe et se compose de phyllades noirs satinés, de quartzophyllades et de quartzites.  Il est environné de toutes parts par le poudingue de base du Dévonien, le poudingue de Fépin.

Le Massif de Stavelot

Placé à l'extrémité orientale de la région ardennaise, ce massif s'étend entre les environs de La Roche et les abords de Stolberg, en Allemagne.  Il est composé d'un noyau de couches deviliennes et reviniennes, entouré d'une bande de formations plus récentes qui constituent l'étage Salmien.

Le Devillien et le Revinien y ont des caractères très semblables à ceux qui vont être décrits pour le Massif de Rocroi.  Le Salmien est principalement formé de phyllades gris, rouges ou violets, de phyllades aimantifères ou ottrélitifères.  Ces derniers alimentent d'importantes ardoisières. 

Dans les phyllades violets des environs de Vielsalm, sont intercalés de minces couches d'un jaune clair, assez compactes, décrivant fréquemment de petits plis.  Ce sont les fameux coticule qu'on débite en pierres à aiguiser (ou pierres à rasoir) qui doivent leur qualité à d'innombrables cristaux de grenat manganésifères microscopiques.

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Luc Van Bellingen

 

 

 

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