Les Phacophores ou Polyplacophores

Plan


Les Placophores, ou « Chitons », à corps en général assez aplati dorso-ventralement, à sole pédieuse très développée, sont les seuls Mollusques protégés par une armure de huit plaques successives, articulées entre elles de telle façon que le corps peut s'enrouler sur lui-même. Ces plaques s'insèrent latéralement sur la ceinture, repli palléal muni d'écailles, spicules ou soies chitineuses.

La tête, peu distincte, est séparée du pied par un sillon transversal. Au plafond de la cavité palléale, qui est représentée par la dépression qui sépare la tête et le pied de la ceinture, s'insère un nombre plus ou moins grand de branchies. L'anus s'ouvre en arrière du pied.

Les loriea, ou plaques dorsales, fortement calcifiées, ont une constitution complexe. La plaque antérieure a, comme la postérieure, un contour semi-circulaire.  Les six plaques intermédiaires et la dernière portent des lames suturales saillantes. De l'extérieur, on ne voit des plaques que la zone du tegmentum, couche qui est recouverte de périostracum. 

Les lames sont en fait insérées dans le manteau. Sur la ceinture, des cellules isolées ou en  groupes élaborent des spicules, articulés ou non, ou des écailles calcaires dont la hampe chitineuse peut, seule, subsister et fournir des soies longues et souples. De la musculature complexe on retiendra surtout l'existence de seize paires de muscles dorso-ventraux, chiffre qui indique une tendance à la concentration des faisceaux qui, nombreux chez les Solénogastres, finissent par se réduire à un seul faisceau chez les Gastéropodes.

Les Chitons, organismes littoraux, vivent sur des substrats durs sur lesquels ils se déplacent assez peu. La puissance de leur musculature leur permet d'adhérer très fortement aux roches et de résister au choc des vagues. Ils se nourrissent en général d'Algues, mais certains pourraient être microphages.

Les branchies, par paires et nombreuses, ne sont, en dépit de bien des discussions, que des néoformations.  Elles n'indiquent nullement l'existence d'une métamérisation. Sous leur influence s'établit de l'avant vers l'arrière un courant respiratoire souvent contrôlé par des osphradies situées vers l'anus.

Il débute à la bouche portée par le disque buccal et s'ouvre dans une cavité buccale où débouchent des glandes salivaires. L'appareil radulaire comporte un odontophore massif supportant une radula avec plusieurs rangées de dix-sept dents. Sous l'odontophore un diverticule porte à son plafond un organe subradulaire. Au-dessus du sac radulaire débute l'œsophage où parviennent les conduits de deux volumineuses glandes à sucre. L'estomac, tubuleux, piriforme ou bien fusiforme, est volumineux chez Lepidopleurus et marqué de fortes dépressions chez Chiton. Il est en relation avec une glande digestive paire et asymétrique. L'intestin se distingue par sa longueur et par la disposition des anses, parfois nombreuses, qu'il décrit.

Il reste de type primitif. Le sang quitte le cœur, qui est logé dans le péricarde, par une aorte antérieure qui débouche dans des pseudo-vaisseaux ou des lacunes. Après s'être hématosé dans les branchies il revient au cœur par des veines branchiales.

Il est constitué par deux reins symétriques, formés de longs tubes ouverts dans le péricarde. Ces tubes où se distinguent plusieurs portions successives s'ouvrent à l'extérieur au niveau de la septième plaque.

Il est ici tétraneure.  C'est peut-être le caractère archaïque le plus net des « Chitons ». Les centres nerveux ne laissent point reconnaitre de ganglions distincts.  Ils ne forment qu'un fort cordon arqué, supra œsophagien et doté d'une commissure sous-œsophagienne, et ils se prolongent en arrière par deux arcs.  L'arc palléal, latéral comprend deux longs cordons unis en arrière par une commissure suprarectale, et l'arc pédieux consiste en deux longs cordons plus médians. Ces quatre cordons sont reliés entre eux à intervalles assez réguliers par des commissures pédieuses et par des connectifs latéro-pédieux.

Outre l'osphradie, les esthètes et les yeux coquilliers, quelques organes sensoriels de fonction peu connue sont à mentionner. Ce sont surtout des organes portés par le disque buccal et la sole pédieuse, les soies, les spicules, des tentacules et des cirres.

Tous les Placophores sauf Lepidochitona raimondi sont unisexués et leur gonade est paire. La fécondation a lieu dans l'eau en général, la ponte et l'éjaculation étant souvent nettement commandées par des gamones. Il existe une espèce vivipare (Callisto chiton viviparus) et des formes incubatrices.

La classification actuelle des Placophores est fondée sur la structure des plaques.

·         Ordre Neoloricata (chitons)

 

Les Lepidopleuridae (ordre des Lepidopleurina) , d'assez petite taille, comprennent essentiellement le genre Lepidopleurus à vaste répartition.

Dans l'ordre des Ischnochitonina, les Ischnochitonidae, à ceinture assez large (Ischnochiton, Lepidochitona), ont des spicules simples et des écailles lisses ou costulées nombreuses. Les Chitonidae montrent peu de caractères primitifs.  Ils habitent surtout la zone des marées (Chiton, Tonicia. Acanthopleura).

Les Acanthochitonidae (ordre des Acanthochitonina) ont des plaques plus ou moins recouvertes par la ceinture qui, outre des spicules, porte parfois des touffes d'épines. Acanthochitona (=Acanthochites) est connu de l'Europe occidentale à l'Adriatique. Cryptochiton de Nouvelle-Zélande atteint une grande taille. Les Cryptoplax, allongés, vermiformes, à ceinture épaisse et spiculeuse, ont des plaques réduites.

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Luc Van Bellingen

 

 

 

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