Le quartz

Introduction
Nom et étymologie
Caractéristiques physico-chimiques
Principaux gisements mondiaux
Les gisements de quartz belges et français de la Calestienne et du massif de Rocroi.

Introduction

Le quartz n'a pas vraiment été exploitée en tant que minerais ou que minéral. Et pour cause. Elle n'est pas vraiment un minéral économiquement recherché. En Calestienne, il n'est pas vraiment représenté, si ce n'est à Villers-en-Fagne où j'ai pu découvrir un bel exemplaire. 

Cependant, non loin de la Calestienne, un peu au sud, sur les contrefort du Massif de Rocroi, sur le versant Est de Chooz et à Laifour, d'anciennes carrières ouvertes dans le grès et la quartzite, pour les besoins de la construction des maisons de la région ont mis à jour de belles veines de quartz souvent teintés d'oxydes de fer.  A une époque, de beaux cristaux de plus de 15 cm de long y ont été découverts.  Certains sont présenté dans le petit musée de Bogny sur Meuse et d'autres encore plus beaux sont gardés bien précieusement dans des collections privées, notamment à Revin, chez un collectionneur qui désire ici garder l'anonymat.

Personnellement il y a une quinzaine d'années, j'ai pu découvrir après de nombreux efforts et des tonnes de roches déplacées, trouver quelques beaux exemplaires... qui, il faut bien le dire, deviennent de plus en plus rares, puisque les carrières sont abandonnées et que les minéralogistes récupèrent et sauvent tout ce qui peut encore l'être.

Mais étudions le quartz... Il y a tant à dire...

 

Le Quartz

 

Nom et étymologie

On connaissait le quartz dans l'Antiquité, surtout les cristaux de sa variété la plus pure, le cristal de roche, qui furent naturellement remarqués.  Le nom de cristal vient du grec krystallos, qui signifie glace.  Ce nom lui a été donné parce qu'il ressemble à la glace et qu'il peut rester froid dans la chaleur plus longtemps que le verre.  Cela tient au fait que, de par sa structure interne, le quartz est un mauvais conducteur de la chaleur.  Les anciens Romains connaissaient cette propriété et les riches patriciens possédaient souvent dans leur demeure de grosses boules de cristal de roche, avec lesquelles ils se rafraîchissaient les mains.  Pline l'Ancien en fait mention dans ses écrits et il affirme que le cristal de roche a été produit par un gel si intense de la glace que même la plus grande chaleur ne peut le faire fondre.

Les Grecs et les Romains connaissaient un grand nombre de variétés de quartz, mais ils ignoraient qu'il s'agissait du même minéral.  Ils connaissaient par exemple l'améthyste violette (du grec amethystos.= qui n'est pas ivre) à laquelle ils attribuaient le pouvoir de préserver de l'ivresse.  Elle servait à la fabrication de précieuses amulettes et de bijoux.  Pline parle aussi des jaspes et des onyx noirs, venus de l'Inde, qu'il appelle d'un vieux nom latin « morion » ).

Mais les hommes avaient déjà, dans des temps très reculés, utilisé le quartz, parce qu'il se trouve partout et qu'il offre une résistance exceptionnelle à l'oxydation et à toutes les influences extérieures.  C'est le premier minéral dont l'homme se soit servi au début même de son existence comme arme et comme instrument indispensable à la conquête de sa subsistance.  C'est pourquoi on trouve des instruments en silex (variété de quartz) datant du début du paléolithique jusqu'à la fin du néolithique, au début du II e millénaire avant notre ère.

Les hommes ont utilisé le quartz pour fabriquer les instruments nécessaires à leurs besoins tout au long de leur histoire et nous l'utilisons encore aujourd'hui.   Le mot quartz a été utilisé par les mineurs d'un grand nombre de pays de langues très éloignées, depuis le début du XVème siècle.  L'homme préhistorique a découvert la grande utilité du silex qui est tranchant, dur et ne s'use pas; au cours des temps, les autres propriétés du quartz que l'on a trouvées peu à peu en ont fait un matériau indispensable à l'activité humaine; l'industrie moderne en a encore accru l'usage.

Ce n'est pas tout.  Les anciens mineurs s'extasiaient déjà sur la beauté des cristaux de quartz. A mesure que se développait la civilisation, le quartz et ses nombreuses variétés étaient de plus en plus recherchés, à cause de la beauté de leurs formes et de leurs couleurs, ils servaient de pierres précieuses et pour beaucoup d'usages à but esthétique. On admire aujourd'hui encore les vases en cristal de roche taillé, datant du Moyen Age, et dont les créateurs étaient des maîtres fameux, surtout des Italiens et des Allemands; les plus beaux étaient, à l'époque groupés dans les collections de l'empereur Rodolphe II.  Les œuvres d'art modernes parviennent difficilement à égaler ces chefs-d'œuvre.

La matière première de ces vases précieux provenait surtout des gisements alpins; des marchands entreprenants apportaient les plus gros et les plus purs à Prague, à la cour de l'empereur Rodolphe, généreux mécène, « maximus adorator et amator gemmarum ) qui savait les apprécier.  On peut encore voir, dans certains musées du monde, en particulier à Vienne, quelques-uns de joyaux de l'art de cette époque.

Le Moyen Age et la Renaissance ont également apprécié le quartz et ses diverses variétés pour en fabriquer des bijoux et des objets précieux.  On recherchait beaucoup ces pierres dont la transparence parfaite et le grand éclat leur permettaient de remplacer des pierres plus précieuses dont le prix rendait l'acquisition difficile, tout en donnant la même impression de richesse.

Caractéristiques physico-chimiques

Composition chimique SiO2
Classe minéralogique Oxydes
Système cristallin Rhomboédrique
Tétartroèdre Scalénoèdre Rhomboèdre hémimorphe Tétartroèdre rhomboédrique
Forme des cristaux

Le quartz existe dans la nature sous les formes les plus diverses, soit cristallisé, soit en différents agrégats.

Les cristaux de quartz ont une jolie forme. Ce sont des prismes hexagonaux terminés par deux rhomboèdres dont l'un est parfois plus grand que l'autre. L'angle interne des surfaces prismatiques est toujours de 60°, quelque soit le développement du cristal.  Les surfaces du prisme sont rayées horizontalement. Ces rayures naissent de la répétition des angles entre prismes et rhomboèdres au cours de la croissance du cristal.  Pendant la cristallisation, il n'y a pas toujours les conditions de stabilité nécessaires; il peut se produire, par exemple, une pression latérale ou des variations dans la force du courant de la solution, de sorte que l'on n'obtient pas un cristal idéal, mais des cristaux inégalement développés. Cependant l'angle entre les diverses faces du cristal est toujours respecté.  Ce fait fut observé sur le quartz par le médecin et géologue danois Nicolaus Stensen qui, en 1669, publia ses observations et promulgua la loi sur la constance de l'angle des faces d'un cristal d'un minéral donné.  Il devint ainsi le fondateur de la cristallographie scientifique.

Il existe encore d'autres formes caractéristiques pour les cristaux à nombreuses faces.  Il arrive souvent que les deux rhomboèdres soient parfaitement équilibrés, ce qui donne naissance à une forme de bi-pyramide hexagonale et la symétrie du quartz passe apparemment à une symétrie hexagonale.

On rencontre de tels cristaux dans certains porphyres où le quartz a cristallisé à une température supérieure à 573° et a conservé, après refroidissement, la forme extérieure du quartz de haute température. C'est pourquoi on parle parfois du quartz comme d'un minéral pseudo-hexagonal.  Ces cristaux sont parfois trapus et de basse température, de sorte que les faces rhomboédriques l'emportent sur les faces prismatiques.  On les appelle dihexaèdres.

 

Variétés

En plus du cristal de roche qui a la transparence du verre, on connaît un grand choix de variétés colorées.  L'améthyste, dont les nuances vont du pourpre au violet, est une des plus belles variétés.  La présence de fer et une irradiation radioactive lui donnent sa couleur.  La coloration des gemmes de certains gisements n'est pas constante à la lumière du jour et pâlit assez vite.

Une autre variété de quartz cristallisé est la citrine dont la couleur jaune est due à la présence d'oxyde de fer. Le quartz enfumé est aussi une variété cristallisée, dont la coloration va du gris de fumée au brun foncé, avec une quantité de nuances intermédiaires.  Le morion est une variété de quartz enfumé de couleur noire et presque opaque.  C'est vraisemblablement la libération d'atomes de silice sous éclairage radioactif qui donne au quartz enfumé et au morion leur coloration spéciale. La cuisson fait disparaître leur coloration.

Le quartz rose est une très belle variété dont la délicate coloration rose a parfois des reflets violets.  Cette coloration est due à une faible adjonction d'oxyde de manganèse et elle disparaît par cuisson à 575°.  Quelquefois, la couleur peut pâlir après un certain temps d'exposition à l'air.  On ne connaissait le quartz rose que sous forme massive, mais on a découvert ces dernières années au Brésil une forme cristallisée.

Le quartz ferrugineux, rouge, brun ou jaune, se présente en masses, en grains ou en cristaux.  Le quartz laiteux est un quartz incolore, mais trouble.  Cet aspect résulte de la réfraction de la lumière à travers de nombreuses fissures microscopiques.  Les variétés impures, diversement colorées, sont dites quartz commun.  Le mélange de quartz et de calcédoine donne la cornéenne grise et la pierre à feu, presque noire, qui lui ressemble.

Le prase, appelé prasius au Moyen Age, de couleur verte, doit sa coloration à une adjonction de très nombreuses et fines petites aiguilles d'actinolite.  C'est pour sa jolie teinte fine qu'il a été utilisé dès le Moyen Age, beaucoup plus que de nos jours, comme pierre ornementale, pour les bijoux et la mosaïque. A l'origine, on le désignait comme « la mère de l'émeraude », il était considéré comme la roche-mère de l'émeraude.  Le saphir quartzeux (fausse sidérite) est du quartz massif, vert-bleu, dont la coloration est due à de très nombreuses petites aiguilles filamenteuses bleues, de l'amphibole-crocidolite.

L'aventurine est une curiosité.  C'est un quartz qui contient de nombreuses particules de mica ou d'hématite qui lui donnent son chatoiement caractéristique.  Un fait curieux est qu'on a imité cette pierre avant de la connaître.  Un verrier vénitien a fabriqué par hasard (en italien « par avanture ») à Murano, un objet en verre contenant de nombreuses particules de cuivre qui lui donnaient un chatoiement tout à fait particulier.  On vendit cet objet sous le nom d'aventurine et le minéral de même aspect que l'on découvrit ensuite reçut le même nom.

On connaît, outre les variétés susdites, en cristaux, en grains ou en masse, un certain nombre d'autres résultant d'un processus de formation différent.  Il s'agit en général de cristaux individuels ou d'agrégats de cristaux qui, en général, résultent de dépôts hydrothermaux.  C'est le cas du quartz coiffé, quartz cristallisé qui, par suite d'interruptions dans sa croissance, s'est trouvé recouvert de minces couches de divers autres minéraux, en particulier de mica.  Un choc suffit pour que le cristal se divise en plusieurs « coiffes ».  Le quartz présente des cristaux individuels, disposés en rayons.

Le quartz dit porphyrique est fait de cristaux apparus dans la masse en fusion de certaines roches de porphyre et limités par des surfaces rhomboédriques sans surfaces prismatiques (dites dihexaèdres). Le quartz de Babylone a des formes qui vont se rétrécissant progressivement vers le sommet. 

Le quartz en capuchon naît en tant qu'enveloppe, en pseudomorphose, après la dissolution des minéraux d'origine qui n'ont laissé après eux qu'une enveloppe de quartz.

Le quartz veineux est répandu dans la nature en tant que matière de veines indépendantes, contenant souvent de l’or ou des minerais très divers.  Il est ordinairement d'un blanc gris, parfois avec un net éclat gras, des granules microscopiques et de tous petits grains retombant les uns sur les autres comme des lobes.  Il remplit de nombreuses fissures de roches, le plus souvent au voisinage des roches volcaniques souterraines.

Certaines variétés de quartz, souvent mélangées à de la calcédoine sont nées dans les crevasses de roches éruptives, de surface, surtout les mélaphyres.

La lydite est une roche très ressemblante., ordinairement noire ou gris-noir, colorée par une abondante adjonction de carbone.  C'est une roche quartzeuse à grains fins ou compacte, friable, formée de lamelles de champignons et de pseudopodes de radiolaires, rarement encore apparents. On l'a découverte en Bohême, dans la bande de rochers allant de Klatovy à Brandys sur l'Elbe.  Sa variété d'un beau noir (lapis lydius), découverte en Lydie en Asie Mineure, d'où son nom, était déjà connue des anciens Grecs et Romains.  Elle est connue comme « pierre de touche », pour vérifier l'authenticité et la pureté de l'or et de ses alliages.

Utilisations

Si l'améthyste, la citrine et le quartz enfumé sont utilisées en joaillerie et taillés pour en faire des broches, bagues et autres colliers, les autres espèces de quartz sont aussi employés par l'homme.

On utilise souvent en joaillerie un grand nombre de quartz fibreux, dont les couleurs agréables et le chatoiement accentué par la taille sont dus à des filaments d'amphibole (crocidolite). On distingue, d'après la teinte, l'œil de chat, gris-vert, l'œil de faucon, gris-bleu et l'œil de tigre, avec des filaments jaunes de crocidolite altérée.

Les quartzites sont un matériau recherché pour la production de matériel résistant au feu, indispensable à la garniture des hauts fourneaux.

Les collectionneurs s'intéressent toujours très fort au cristal de roche, car il est l'une des merveilles de la nature.  Les cristaux de cristal de roche, qui ont poussé sur un fond, sont le plus souvent en cristaux allongés et souvent ornés de gravures naturelles.  Ils sont d'habitude complètement limpides, ou bien ils ont des nuances tirant sur le brun qui rappellent la fausse topaze ou topaze enfumée.  Ils enclosent souvent des choses intéressantes, par exemple des écailles de chlorite verte, des aiguilles d'actinote (dites « flèches d'amour ») et autres minéraux.  Sur les fissures de beaucoup de cristaux on peut observer de vives couleurs d'arc-en-ciel, une irisation résultant de la réfraction de la lumière.

Le cristal de roche, qui est une pierre précieuse relativement peu coûteuse, est utilisé pour fabriquer des objets d'art d'un certain volume. Il convient à cet usage à cause de sa dureté et de sa résistance, comme toutes les variétés de quartz. L'améthyste est une variété recherchée pour la fabrication des bijoux et de certains ornements. Les plus appréciés sont les cristaux à coloration homogène et foncée.

En faisant subir une cuisson de 250° à ces diverses variétés, on obtient les pierres jaune miel dont on a déjà fait mention.  Les lapidaires utilisent ce procédé pour se procurer de belles citrines artificielles, pierres précieuses très recherchées, souvent données comme des topazes. Si on soumet ces pierres à une irradiation radioactive, elles reprennent leur couleur violette originelle. L'améthyste, la citrine, le quartz enfumé, le cristal de roche, et plus rarement le quartz rose, sont taillés en brillant allongé, ovale ou rond.  On emploie de préférence le quartz enfumé, le morion et l'améthyste pour les bagues masculines.  On utilise les diverses variétés de quartz pour la glyptique, c'est-à-dire la gravure sur pierre précieuse.  Ce travail produit des pierres en relief (camées) ou en creux (intailles).

Certains quartz transparents contenant de curieuses inclusions sont appréciés comme pierres de joaillerie. Ce sont, par exemple, des paillettes de chlorite verte, des aiguilles d'actinote, de tourmaline ou de rutile-sagénite « Flèches d'amour » dans les régions où on les trouve (par

exemple dans les Alpes), on les cherche pour les vendre à bon prix aux touristes. Il en va de même pour les beaux échantillons de quartz cristallisé, en particulier le cristal de roche et pour d'autres minéraux intéressants, tels l'adulaire, la chlorite ou certains sphènes (titanite). D'audacieux et adroits chercheurs de cristaux, que l'on appelle les Strahlers, escaladent les pentes les plus dangereuses en suivant le parcours des filons de quartz.

A coups de marteau, ils décèlent les cavités qui se trouvent souvent dans des endroits dangereux et d'accès difficile et les ouvrent habilement à la pioche. Ils découvrent ainsi la grandiose beauté de véritables cavernes de cristaux, dont les parois sont tapissées de cristal de roche ou de cristaux de quartz enfumé d'une beauté féerique. C'est en Suisse qu'il y a le plus de Strahlers.

Le quartz a, de nos jours, une grande importance pour l'industrie du verre et pour l'optique. Pour la fabrication des verres optiques, on utilise des cristaux incolores. On emploie beaucoup le quartz dans la technique radio. Mais pour cela on utilise en général des cristaux de quartz synthétique. On en fait des filtres, des prismes et des lentilles optiques, utilisés dans un grand nombre de domaines (microscopes polarisants, détermination des minéraux, spectroscopie, télescopes, etc. . .).

Actuellement, dans le monde entier on s'efforce d'accroître la production de quartz synthétique car on prévoit que les gisements de cristal de roche utilisé par l'industrie seront bientôt épuisés. Les cristaux synthétiques sont employés exclusivement dans l'industrie qui exige un matériau parfaitement pur et une structure du type mono-cristal. Ces conditions ne se présentent pratiquement jamais dans les cristaux naturels; ils conviennent cependant très bien pour la fabrication de bijoux. Tous les pays à niveau technique élevé utilisent une quantité considérable de cristaux synthétiques. Les Etats-Unis, à eux seuls, consomment environ 3000 tonnes de cristaux synthétiques par an, d'une valeur approximative de 18 millions de dollars.

Densité 2,5
  Dureté 7

Clivage

Le quartz ne peut se cliver.
 Fracture

Sa cassure est inégale, conchoïdale et il est assez fragile.

  Trace Blanche
 Eclat Vitreux
Transparence Transparent à opaque

Fluorescence

Nulle
Genèse

Le quartz est le minéral le plus répandu dans l'écorce terrestre.  Il constitue 12 % de sa composition.  De plus, les différents silicates qui sont le principal constituant de la plupart des minéraux, contiennent près de 47 % de silice.  Le quartz est un des éléments essentiels de nombreuses roches éruptives (par exemple les grains grisâtres dans les granites) ou de roches métamorphiques (gneiss, micaschiste, quartzite).

Le quartz est donc né le plus souvent dans les crevasses de roches éruptives..  Cela est dû à ce que les composants des roches éruptives ont été, après leur solidification, dissous par les eaux hydrothermales chaudes, si bien que la silice gélatineuse a rempli les creux. Le quartz est non seulement la composante principale de nombreuses roches éruptives, roches altérées et roches sédimentaires, mais il en forme presque exclusivement de nombreuses, sans parler des plus courantes, le sable et le grès.  La quartzite, par exemple, est une roche indépendante qui contient jusqu'à près de 95 % de quartz à grains fins.  Elle remplit les énormes crevasses de l'écorce terrestre (par exemple les vallées siliceuses bavaroises et tchèques longeant la forêt bavaroise, la forêt de Bohême et la Sumava); elle forme aussi des couches de roches à grains fins passant à l'état cristallisé de schiste, voire enfin du grès finement grenu avec du quartz aggloméré. 

Le quartz présente souvent de petites inclusions plus ou moins pleines de la solution qui lui a donné naissance.  L'étude de ces inclusions apprend beaucoup de choses sur les conditions dans lesquelles le quartz s'est formé dans les différents gisements. 

On rencontre aussi dans la nature des cristaux de quartz d'une certaine grosseur, particulièrement dans les cavités des granites à grains grossiers, appelés pegmatites, et dans de nombreux filons de minerais ou dans les schistes cristallins.  Dans les filons de minerais, il constitue couramment la gangue.  On trouve aussi souvent des filons composés entièrement de quartz.  Les cristaux de cristal de roche se rencontrent le plus souvent dans les crevasses des schistes cristallins, mais aussi dans les roches éruptives, les mélaphyres, par exemple, souvent en compagnie d'agates.

On trouve également l'améthyste dans les cavités des roches éruptives où elle tapisse parfois l'intérieur de boules creuses appelées géodes. On en trouve aussi dans la gangue des filons de minerais et de quartz. Tout cela vaut aussi pour le quartz enfumé et le morion. Le quartz rose est le plus souvent un composant des pegmatites.

La cornéenne, d'origine inorganique, prend naissance dans des filons de minerais. Le silex, lui, s'est formé dans les roches sédimentaires secondaires (jurassique et crétacé), à partir de tests siliceux d'organismes morts. Le quartz est un minéral très résistant à l'oxydation et à la décomposition et on le trouve dans les graviers et les alluvions. C'est pourquoi aussi de nombreuses roches sédimentaires en contiennent de grandes quantités. Ainsi les beaux galets que l'on trouve au bord des rivières, des lacs et des mers, avec leurs si belles couleurs, sont formés surtout de quartz.

On a donc vu que le quartz naît dans la nature de façons très diverses. Il peut cristalliser de la température ordinaire de la surface terrestre jusqu'aux plus hautes températures du magma, à partir de solutions hydrothermales de haute à basse température.

Réaction à l'acide Le quartz est attaqué par l'acide fluorhydrique (HF)

Principaux gisements mondiaux

Les plus beaux cristaux de quartz, en particulier du cristal de roche, proviennent des schistes cristallins des Alpes. En 1719 sur la pente du Zinggenstock, aux environs du Grimsel, dans les Alpes bernoises, en Suisse, on a découvert une grande grotte dite « cave au cristal de roche » de laquelle on a extrait plus de mille quintaux de cristaux dont certains d'une exceptionnelle beauté.  Certaines pièces pesaient huit quintaux.  Les gisements actuels les plus riches en cristal de roche sont à Madagascar (à l'ouest et au nord-ouest), dans le sud du Brésil (environs de Cristallina, dans la Serra dos Cristaes de l'état de Goyaz) et dans l'Arkansas aux Etats-Unis.  C'est dans cette région, près de Hot Springs, que l'on a découvert une caverne de 2 x 10 m, dont on a extrait des wagons de cristal de roche. A Madagascar on trouve des cristaux pouvant atteindre 50 kg et les cristaux de roche les plus grands que l'on ait extraits jusqu'à maintenant (plusieurs mètres de diamètre).  Au Brésil les cristaux peuvent atteindre 50 cm d'épaisseur.  En Ukraine subcarpatique, on trouve, dans les grès et schistes tertiaires des Carpates, de petits cristaux de cristal de roche appelés « diamants de Marmaroche ».

Naturellement on rencontre beaucoup moins souvent dans la nature du cristal de roche que du quartz ordinaire.  Le cristal de roche est cependant relativement abondant dans les roches sédimentaires, par exemple dans les calcaires ainsi que dans les pegmatites, les filons de minerais et dans les crevasses déjà citées de schistes cristallins (dites veines de type alpin).  Là, le cristal de roche se présente très souvent avec l'adulaire ou feldspath nacré, la chlorite et les minerais de titane. On recherche tous ces minéraux pour les revendre à haut prix aux touristes, surtout dans les gisements les plus anciens et les plus connus pour leur cristal de roche, dans les Alpes.  En dérangeant et en mettant à l'air ces roches-mères, on fait parvenir les cristaux jusqu'au cours d'eau, où ils perdent leur forme parfaite de cristal pour devenir des galets. Si on casse ces galets, la typique limpidité du cristal réapparaît. C'est de cette origine que sont les nombreux galets de cristal trouvés dans les alluvions et les graviers des rivières qui dévalent les pentes des Alpes du nord.  On trouve même de ces galets de cristal de roche dans le Rhin, en Hollande. Jusqu'aux années 1860, les Alpes et leurs environs immédiats étaient le seul gisement connu de grands cristaux et de galets de cristal de roche.

On considère comme les mieux délimités des cristaux de cristal de roche ceux que l'on trouve dans le célèbre marbre blanc de neige de Carrare, en Italie du Nord, ils ressemblent fortement aux diamants de Marmaroche déjà cités; mais ils sont beaucoup plus beaux et plus gros. Les «diamants» de Harkimer leur ressemblent; ce sont des cristaux libres de cristal de roche qui proviennent de Harkimer près de New-York. Leur limpidité et leur fort brillant qui trahit leur présence quand on les recherche rappellent vraiment des diamants véritables.

Au Brésil on trouve les plus beaux exemplaires de druses d'améthystes avec des cristaux parfaitement formés et des colorations d'une qualité de pierre précieuse.  Elles se présentent directement dans les creux de mélaphyres ou comme cristaux séparés, libres, ou comme de grands fragments dans les alluvions de rivières ainsi que dans la terre arable, où elles sont parvenues après la désagrégation des roches-mères originelles. Les plus riches trouvailles ont été faites à l'extrême sud du Brésil, dans l'état du Rio Grande do Sul, et dans l'Uruguay voisin, surtout dans les monts Serra do Mar. On rencontre là de grosses boules, souvent creuses (dites géodes), dont les parois sont garnies de nombreux cristaux d'améthyste d'une grandeur inhabituelle. Ce gisement important a été découvert en 1823 par des tailleurs de pierre allemands, venus là d'Idar et d'Oberstein. La recherche et l'extraction d'améthystes est très simple, mais elle exige souvent de l'habileté et de l'expérience. Avec de longues barres de fer, les chercheurs piquent les pierres du sol éboulé des roches volcaniques, les pentes des éboulis ou les dépôts alluvionnaires des rivières, recherchant les boules qui cachent en leur sein les cristaux d'améthyste d'un beau violet. Certaines trouvailles faites en ces lieux ont été sensationnelles. Ces grottes de cristal ne se sont malheureusement pas conservées intactes, souvent on les scie en disques qui vont ensuite se retrouver dans presque tous les musées lapidaires du monde. On trouve cependant des améthystes dans d'autres endroits du Brésil encore. En certains lieux de l'état de Bahia, par exemple, les roches siliceuses sont sillonnées de veines quartzeuses, dans les creux desquelles on a souvent trouvé de grands cristaux d'améthyste, d'une couleur magnifique, qui conviennent fort bien à la taille pour devenir des pierres de bijouterie.

Le plus gros quartz taillé est la boule de cristal conservée dans les collections de la Smithsonian Institution à Washington. Elle a été taillée dans un énorme bloc de quartz découvert en Birmanie, qui pesait plus de 450 kg. La boule a 32 cm de diamètre et pèse environ 48,5 kg. Le plus grand quartz taillé en pierre précieuse se trouve lui aussi dans ces collections. C'est un cristal de roche du Brésil pesant 7 000 carats. On y trouve encore une topaze enfumée pesant 4 500 carats, provenant de Californie; une topaze enfumée foncée, provenant du Brésil, d'un poids de 1 695 carats.

C'est au Brésil, à Rio Grande do Sul en 1900, que l'on a trouvé la plus grande géode d'améthyste. Elle mesurait 10 x 5 X 3 mètres et elle pesait 70 quintaux. On en trouve des fragments dans de nombreux musées.  Des cavités analogues, mais beaucoup plus petites, pleines de variétés cristallisées ou massives de quartz se trouvent près d'Idar-Oberstein, en Allemagne et au pied des monts des Géants en Tchéquie. Actuellement, les plus riches gisements d'améthyste, en dehors de l'état du Rio Grande do Sul se trouvent en Uruguay, au Mexique et à Madagascar (Betafo), d'où l'on exporte des pierres aux couleurs particulièrement foncées. Les plus belles améthystes d'Europe se trouvent dans l'Oural (Mourzinka) et sur les filons de minerais des Carpates, en particulier à Capnic (Roumanie) et à Banska Stiavnica en Tchéquie.  La couleur des améthystes de Stiavnica n'est pas constante à la lumière du jour et les pierres pâlissent assez rapidement.

Les gisements les plus réputés de quartz enfumé et de morion se trouvent dans les Alpes, surtout aux environs du Saint-Gothard où ils se sont formés dans les cavités des roches granitiques. En 1868 on a découvert aux environs du col de Furka (Canton d'Uri, Suisse) une cavité de 6 x 4 X 2 mètres, contenant 300 quintaux de quartz enfumé dont les plus gros cristaux sont exposés au Muséum d'Histoire Naturelle de Berne (le plus gros cristal mesure 70 cm et pèse 130 kg). On trouve de magnifiques druses de quartz enfumé dans l'Oural (Mourzinka), dans le sud du Brésil, à Madagascar et au Colorado. En Tchéquie, les pegmatites de Dolni Bory, près de Velké Mezirici, contiennent également de très beaux cristaux de quartz enfumé.

La citrine naturelle est assez rare. Les plus belles citrines viennent du Brésil et de l'Oural. La plupart de celles qui viennent sur le marché sont des améthystes ou des quartz enfumés qui ont subi une cuisson. On les appelle des «topazes » dorées, espagnoles, de Madère ou encore de l'Oural.

Les plus beaux quartz roses proviennent de Madagascar (massifs) et du Brésil (cristallisés). En Europe on en trouve d'assez grandes quantités dans les pegmatites de Bavière et dans l'Oural.

Certains petits gisements de fer à Horovice (Tchéquie) contiennent du quartz ferrugineux en masses, en Westphalie (Isorlohn) on en trouve du cristallisé.  Les Chinois attachaient un grand prix à l'aventurine verte, qu'ils nommaient «Pierre impériale Yü ».  On trouve l'aventurine en abondance dans l'Oural (Mias), en Sibérie, au Tibet, en Inde et en Europe, en Styrie. Les gisements de quartz fibreux sont rares.  C'est surtout à Sri Lanka que l'on trouve l'œil de chat et l'œil de faucon, l'œil de tigre, qui a une grande vogue, se trouve dans le Doorn (Azbestos-Mountain) en République d'Afrique du Sud. On trouve également des gisements d'œil de tigre en Chine (République Populaire de Chine). Autrefois on en faisait des objets d'ornements et beaucoup sont parvenus jusqu'en Europe. On a récemment fait des découvertes de gisements identiques en Australie.

Le quartz dit « étoilé » était une rareté de Bohême.  On le trouvait en Bohême du Nord, à Perimov près de Jilemnice, où il formait de beaux cristaux disposés en étoile.  De nos jours ses gisements sont épuisés et l'on ne trouve plus le quartz étoilé que dans les collections. Les plus beaux échantillons de gros cristaux de quartz dit «coiffé » proviennent des gisements de Horni Slavkov, en Bohême.

On trouve de grandes quantités de pierre à feu (ou silex) sur les rives de la mer Baltique, surtout sur l'île de Rügen (R.D.A.).  Les pierres à feu ont été apportées en Europe centrale surtout par les glaciers du Nord, qui recouvraient toute la partie septentrionale de l'Europe à l'ère glaciaire. Dans les pierrailles de R.D.A. et de Pologne, on trouve des galets et des fragments provenant des moraines de ce glacier nordique, mais on en trouve également en Bohême et en Moravie, dans leurs parties septentrionales.  Les concrétions sont de formes très variées, par l'adjonction de carbone elles sont habituellement colorées en noir ou gris-noir.  On trouve également par endroits des silex colorés par les impuretés en jaune ou rouge.  Leur écorce, d'un violent blanc de craie, est formée de quartz poudreux mélangé à de la craie.  Les concrétions ont une cassure nettement écailleuse ou friable, avec un éclat mat ou faiblement vitreux.  Dans les concrétions de silex, on trouve assez souvent des spicules d'oursins.  On trouve aussi d'abondants silex sur les côtes de la Manche, du Danemark et des pays baltes.

Les gisements de quartz belges et français de la Calestienne et du massif de Rocroi.

 

De l'ancienne mine de galène de Villers-en-Fagne, une plaquette de calcaire recouverte de cristaux d'Ankérite (rose-orangé) et de quartz transparents.
Collection L.V.B.
Photo L.V.B.

De la carrière de grès, rive droite de la Meuse, en face des villages d'Aubrives et Ham sur Meuse.  Gerbe de quartz laiteux Collection L.V.B. Photo L.V.B.

Pénétrons dans le Massif de Rocroi, formé de couches d'ardoises reviniennes et deviliennes lardées de veines de quartzites.  (Re)découvrons les anciennes ardoisières et les anciennes exploitations de quartzites à Laifour, Anchamps, Monthermé, Haybes... et visitons le cambrien.

Ne boudons pas notre plaisir et allons jusque Bogny-sur-Meuse où un superbe petit musée géré par l'Association Minéralogique et Paléontologique de Bogny-sur-Meuse (AMPB), présente les roches et les fossiles des Ardennes.  Rien que la visite de ce petit musée (petit par la taille mais grand par la qualité de ce qu'il propose à nos yeux), nous donnera envie de poursuivre nos investigations dans la région.


 

Cet enchevêtrement de cristaux de quartz mesure près de 50 cm de long et vient de Monthermé.  C'est une pièce exceptionnelle portant des cristaux de 15 à 20 de long et peut rivaliser avec les quartz alpins.

Il est clair qu'au cours de mes investigations je n'ai pas pu trouver un exemplaire aussi spectaculaire... mais mes visites dans différents sites m'ont tout de même permis de trouver quelques spécimens dignes d'intérêt.  Vous pouvez retrouver ces différents sites et bien d'autres encore à la page consacrée à cette région :

Le-Massif-de-Rocroi

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Luc Van Bellingen

 

 

 

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