Sites prospectés
ou observés dans le Dévonien de la Calestienne.
Une partie des informations présentant les
différents étages provient du site des cours en ligne du Professeur F. Boulvain
que vous pouvez retrouver sur
http://www2.ulg.ac.be/geolsed/
Introduction
Le Famennien
Le Frasnien
Le Givetien
L'Eifelien
L'Emsien
Le Praguien
Le Lochkovien
Introduction
Dans ce chapitre, je vous présenterai les différents sites prospectés dont la localisation se situe dans les couches du
Dévonien, couche par couche, de manière chronologique mais en vrac, minéraux et
fossiles ensembles. Une étude détaillée des minéraux et des fossiles sera
entreprise dans d'autres chapitres. |
But
A terme, le but est d'établir une synthèse des
affleurements visités, de les reporter sur carte et d'établir un levé complet de
la région comprise entre Vireux-Molhain (département des Ardennes - France)
et Chimay (Province de Namur - Belgique), par la vallée du Viroin, de l'Eau Blanche,
de l'Eau Noire et du Ry de Rome |
Méthode
Chaque
affleurement géographiquement positionné sera décrit aussi complètement
que possible, replacé dans sa formation et sera numéroté.
A terme, on
pourra essayer de rassembler et concrétiser des groupes d'affleurements
formant une unité. Cela déterminera un "secteur géologique"
Une vue
d'ensemble des secteurs permettra de mettre en évidence les couches
géologiques.
|
Le Famennien
Avant d'aller plus loin, il me faut faire une mise au point géologique à
propos du Famennien
Au cours du Famennien cependant, une grande régression marine va s'amorcer,
avec le retour des sédimentations continentales formées d'argiles. Cette
modification dans l'écologie de l'époque indique le début de l'orogenèse
varisque mais aussi la continuation de l'extinction des espèces marquant le
passage du Frasnien au Famennien. L'orogenèse varisque est responsable
d'un relèvement partiel du Massif du Brabant. L'érosion des rides situées au
sein du bassin de sédimentation fournit également un important matériel
détritique. Une modification climatique (refroidissement) est probable dès le
Frasnien supérieur avec glaciation aux Pôles et baisse sensible du niveau marin.
Le Famennien inférieur enregistre une sédimentation essentiellement pélitique
dans le Condroz et en Famenne. Il s'agit des schistes verdâtres de la Formation
de la Famenne. Cette formation est
surmontée par la Formation d' Esneux, à caractère plus silteux. Plus au Nord, la Formation d'Aye passe latéralement à la
Formation d'Esneux formée de psammites.
Au-dessus, la Formation de Souverain-Pré, se
caractérise par des grès fins à nodules calcaires. Cette formation traduirait
une faible pulsation transgressive.
Au Famennien supérieur, un complexe sableux indique le passage à la Formation de Montfort.
Ce sont des bancs de grès psammitiques à
stratification plane et entrecroisée. Au nord un milieu alluvio-lagunaire
donne naissance à la Formation d'Evieux.
Dès la fin du Famennien, un premier mouvement transgressif repousse le
littoral vers le nord. Cette pulsation, qualifiée de strunienne, fait succéder
aux faciès à dominante détritique du Famennien, une unité de plus en plus
carbonatée appelée Formation de Comblain-au-Pont dans l'est du Synclinorium de
Dinant.
Mais venons-en à nos observations sur le terrain...
Etage Famennien supérieur / Strunien
4700
Assise de Comblain-au-Pont composée d'une alternance de
calcaires, (calcaires de Comblain-au-Pont), de schistes, de psammites et de macignos (Macignos d'Hastière)
à Phacops
granulatus, Rhynchonella gosseleti, poisson Diptérus
Etage
Famennien Supérieur (Fa2)
Formation des
schistes et grès de la Famenne
4608 Fa2c Assise d'Evieux
composée de psammites (Psammites de Huy, Psammites d'Attré et d'Ecaussines) et schistes à végétaux et débris de poissons (Schistes d'Evieux) avec macignos
ou schistes noduleux à Palaeotéris
hibernica (Archaeopteris hibernica), Holoptychius flemingui, Holoptychius
dewalquei, Holoptichius giganteus, Bothriolepis canadensis, Dinichthys
terrilli.
Dinichthys
terrilli se saisissant d'un requin dévonien
Dessin trouvé sur
Internet
4607 Assise de Monfort
composée de psammites massifs à pavés rouges vers le haut (Psammites de Montfort à Cucullea
hardingii) avec couches stratoïdes vers le bas et Schistes (Schistes d'Hyersin)
à Cuculloea
hardingii.
4606 Fa2a Assise de Souverain Pré
composée de macignos
ou de schistes noduleux avec psammites et schistes vers le haut à Streporhynchus
consimilis
Etage Famennien inférieur
(Fa1)
Formation d'Esneux
Fa1c
(Région de Marche en Famenne)
4605 Un membre supérieur formé d’une alternance de siltites
argileuses et de grès argileux ou micacés (avec horizons à brachiopodes
décalcifiés) ; présence de ripple-marks (rides de courant), slumping, structures
entrecroisées, pistes de vers, figures de charges, litages à convolutions et
débris de plantes..
4604 Un membre moyen composé de schistes violacés avec des
grès calcareux ou argileux laminaires verts à violacés ; présence de lentilles
calcaires avec accumulations de brachiopodes.
4603
Un membre inférieur composée de grès et grès
argileux micacés laminaires verts à violacés avec au sommet des grès calcareux gris-vert et quelques minces lentilles calcaires passant localement à des
lumachelles.
Limites
Les formations d’Aye et d’Esneux peuvent être différenciées, bien qu’à
certains endroits la distinction entre ses deux formations s’avère difficile à
établir. En parcourant le Famennien inférieur, on remarque que son découpage
en formations est loin d’être évident. Cependant l’enrichissement progressif
en sédiments de plus en plus grossiers ainsi que l’augmentation de la quantité
et de l’épaisseur des bancs silteux et silto-gréseux, permet cette
distinction.
Formation des schistes de la Famenne
4602 Fa1b
(Région de Marche en Famenne) Assise d'Aye :
Alternances variables de schistes gris-vert à gris clair et de siltites ou de
grès fins hétérogènes, argileux gris-vert à gris beige, parfois bien
stratifiés et laminaires. Notons également la présence de nodules ou lentilles
de calcaire à brachiopodes et crinoïdes et localement, des assemblages
pluridécimétriques à plurimétriques de bancs de grès micacés.
4601
Fa1b (Région de Couvin) Assise de Mariembourg
composée de schistes violacés avec psammites à Rhynchonella dumonti,
Cyrtospirifer verneuilli
Faciès : Après
diverses observations, j'ai pu dégager plusieurs tendances : les schistes
violacés présentent des bancs minces de psammites avec localement de l'hématite
rouge et dans le massif oriental (massif de la Vesdre, massif de Theux) du "fer
oolithique de Vézin".
Dans l'Est du
Massif de la Vesdre et du Massif de Theux, la partie supérieure de l'assise de
Mariembourg est composée de macignos et de schistes à nodules calcaires tandis
que vers le Sud du Synclinorium de Dinant, vers Romedenne, Doische... l'assise
prend un caractère bien plus schisteux avec de nombreux fossiles de
brachiopodes.
4601.001 A Aye, à 150, 200 m de la "Tour de la Famenne" mais de l'autre côté de la N4, non loin d'un dépôt de grumes et du zoning industriel d'Aye, de part et d'autre de la route, dans les talus schisteux du Famennien, on peut découvrir des brachiopodes de la famille des Spiriféridés et des Rhynchonellidés en bon état de conservation.
Une autre visite sur le site m'a permis de trouver quelques orthocères.
4601.002 De Couvin à Chimay. A l'entrée de Chimay, au rond point, nous prenons la direction de Virelles et nous passons devant le Lac de Virelles. Nous poursuivons puis nous tournons à gauche vers Cerfontaine-Charleroi. Quelques kilomètres après ce carrefour, une grande montée s'enfonce entre deux très hauts talus qui mettent à nu le Famennien, entre les bornes 14.8 et 14.9 de la route N589. Nous voyons une alternance caractéristique du Famennien inférieur : des bancs de schistes finement feuilletés, verts, gris-vert ou violacés, de 20 à 80 cm d'épais, séparés par des couches minces (2 à 5 cm) de grès vert-grisâtre, violacés par altération et de psammites gris-vert ou gris-bleu. A certains endroits, les strates gréseuses atteignent 10 à 15 cm d'épaisseur.
Les schistes et les grès manifestent un pendage de 45° à 80°, ce qui permet de suivre les strates sur une puissance de plus de 50 m. Certaines surfaces des grès et des psammites montrent des formations bizarres : des bourrelets courts ou allongés, souvent fins, mais parfois larges d'un centimètre. Ces reliefs dessinent de temps en temps des sortes de pattes d'oiseau, d'autres des pustules. Les schistes sont pratiquement stériles tandis que les grès contiennent de nombreux fossiles : de petits articles de crinoïdes, de nombreuses Rhynchonelles, à fines côtes, typiques du Famennien, des Rhynchonelles à grosses côtes, des Spirifers et particulièrement Cyrtospirifer
verneuilli. Parmi les Rhynchonelles, nous avons trouvé Rhynchonella
dumonti.
4601.003 De Chimay vers Cerfontaine par la route N589, nous rencontrons deux énormes talus, de la borne 11.2 à la borne 11. Nous y observons d'épais bancs de grès, de psammites et de quartzites, massifs, fossilifères, de teinte bleu-vert ou violacée. Dans ces couches s'intercalent des niveaux minces, bruns, bourrés de Brachiopodes. Ce sont de véritables accumulations de coquilles dans une pâte uniforme brune foncée qui font penser aux "grauwackes" du Dévonien inférieur.
Les grès alternent avec les schistes, généralement stériles, violacés, finement feuilletés, contenant parfois de petits nodules de quartzite. Dans les bancs gréseux, nous avons trouvé de nombreuses Rhynchonelles, des Chonetes, des Spirifers, des Athyris, quelques gros
Cyrtospirifer verneuilli, des Lamellibranches, des petits Gastéropodes et de nombreux moulages d'articles de Crinoïdes. Parmi les Rhynchonelles, nous avons reconnu Rhynchonella
dumonti.
La stratification est quasi verticale, ce qui permet de suivre les bancs sur
une puissance de près de 200 m et de repérer les niveaux fossilifères.
4601.004
De Chimay vers Cerfontaine par la route N589. Dès notre entrée sur le
territoire de la commune de Cerfontaine. A gauche de la route, nous pouvons
observer un monument en marbre rouge commémorant la chute d'une forteresse
volante pendant la 2ème guerre mondiale. Un peu plus loin, entre les bornes
kilométriques 7 et 6.4, à +- 500m des premières maisons de Cerfontaine, une
longue descente montre un affleurement avec des schistes très finement
feuilletés, violacés alternant avec des grès et des quartzites verts ou
violacés, en gros bancs, contenant de nombreux Brachiopodes dont Cyrtospirifer
verneuilli.
4601.005
De Cerfontaine, nous sortons de la ville vers Philippeville et Senzeilles par
la N978 et dans la montée qui suit, tout le talus à droite de la route est à
prospecter, car il nous offre les mêmes couches avec la même faune que le site
4595.004
4601.006 De Cerfontaine,
nous sortons de la ville vers Philippeville et Senzeilles par la N978 et quelques centaines de mètres plus loin
que le site précédent (4601.005), la route passe à nouveau entre deux talus de
même nature mais cette fois avec des bancs de grès de près de 80 cm de
puissance. Toute une faune riche et diversifiée est à notre portée avec
Rhynchonelles, Spirifers, Crinoïdes...
4600
Fa1a
Assise de Senzeilles
composée de schistes verdâtres et noduleux F : Rhynchonella Omaliusi
4600.001
Route Hastière-Agimont-Givet. Après le village d'Hermeton sur Meuse et avant le village d'Heer-Agimont, à gauche de la route se trouve un blindé de la seconde guerre mondiale. A peu près en face du blindé mais le long de la Meuse et le long du chemin de halage, une couche de schistes verts riches en spiriféridés.
Les couches en place le long de la Meuse...
Photo L.V.B.
... et leur propagation sous le niveau de l'eau. Seulement
accessibles pendant les périodes de chômage (= vidange du bief afin
d'effectuer des réparations aux écluses, barrages et berges)
Photo L.V.B.
4600.002
Nous sommes sur la route Hastière-Heer Agimont-Givet. A Heer Agimont, nous prenons à gauche et nous traversons le pont. Au carrefour suivant nous prenons à droite en direction de Givet. A la frontière belge, nous passons sur le petit ruisseau de Massembre le long duquel un affleurement de schistes verts du Famennien nous livre de beaux fossiles de la famille des Rhynchonellidés.
4600.003 De Couvin à Chimay. A l'entrée de Chimay, au rond point, nous prenons la direction de Virelles et nous passons devant le Lac de Virelles. Dans le grand virage à droite qui suit, dans le talus droit de la route on trouvera des schistes verts finement feuilletés à gros nodules de calcaire du type Fa1a,
avec Rhynchonella dumonti (Ptychomaletoechia), Rhynchonella omaliusi (Ptychomaletoechia)
et Hypothyridina cuboïdes.
4600.004
De la carrière Beauchâteau de Senzeilles, rejoindre la N978 et prendre à droite vers Senzeilles. Quelque 200m plus loin, prendre à gauche un petit sentier forestier qui s'enfonce dans la Tranchée de Senzeilles, site géologique internationalement reconnu où le
passage entre le Frasnien et le Famennien a été déterminé. Nous y trouvons une foule de spiriféridés, de rhynchonellidés, des orthocères
et de jolies goniatites.
Photo L.V.B.
La Tranchée de Senzeilles : le Stratotype
4600.005 Situé le long de la N4, aux environs de
la plaque "Sinsin", cet affleurement présente tout comme à Senzeilles le
passage du Frasnien au Famennien. Nous y observons des schistes parfois noduleux de
l'assise de Matagne très feuilletés verts ou noirs qui donnent une faune frasnienne
et des schistes de l'assise de Senzeilles composée de schistes verdâtres et noduleux
qui donnent une faune famennienne. Il est par conséquent assez difficile de
distinguer les fossiles des deux étages. Nous y trouvons principalement des
Brachiopodes comme Cyrtospirifer verneuilli, Cyrtospirifer grabaui, Productella
subaculeata, Chonetes sp., Camarotoechia omaliusi.
4600.006
Au départ de
Rochefort,prendre la direction de Ciney. A notre gauche se situe le Zoning
Industriel. Une partie est déjà construite mais dans les bois avoisinants,
les pouvoirs publics sont en train de préparer son extension. Toute la zone
est à explorer. Nous y trouvons une foule de brachiopodes typiques du Frasnien Supérieur et du Famennien Inférieur : Spirifer
verneuilli, Spirifer
grabaui, Rynchonella dumonti, Hypothyridina cuboïdes, Spirifer orbélianus et
aussi des Orthoceras sp.
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Le Frasnien
Au Frasnien, la phase transgressive entamée à l'Eifelien repousse ses rivages
très loin vers le nord. Elle couvre la totalité du Massif du Brabant et atteint
le Bassin de Campine. La sédimentation évolue vers des faciès mixtes
calcaro-détritiques.
Cet étage est très connu en Wallonie en raison du développement important de
monticules récifaux au bord sud du Synclinorium de Dinant et dans
l'Anticlinorium de Philippeville. Chacun des épisodes de croissance de "récifs"
est interrompu par une période d'élévation du niveau marin, accompagnée d'un
apport de sédiments terrigènes. Le Frasnien a récemment fait l'objet d'une
révision par la Commission nationale de Stratigraphie.
Après les faciès du sommet de la Formation de Fromelennes, la base du Frasnien est caractérisée des
schistes, avec localement quelques faciès carbonatés comme la fameuse "Zone
des Monstres", riche en Brachiopodes de grande taille : il s'agit de la
Formation de Nismes, Membre de la Prée
Cette formation s'observe tout au long du bord sud du Synclinorium de Dinant
et dans l'Anticlinorium de Philippeville. Au bord nord du Synclinorium de
Dinant, la Formation de Nismes est reconnue jusque dans la région
d'Annevoie-Rouillon. Cette formation est constituée de calcaires argileux
à brachiopodes et crinoïdes, suivis de schistes verts fins avec plusieurs
niveaux d'hématite oolithique.
Au sud du Synclinorium de Dinant et dans la partie Est de l'Anticlinorium de Philippeville,
la division du Frasnien repose logiquement sur la superposition des trois
niveaux de monticules récifaux.
- Le niveau biohermal inférieur est représenté par La Formation du Moulin Liénaux, Membre de l'Arche. Ce
niveau est formé de lentilles de
calcaire fin, massif, rouge à gris clair, renfermant une faune abondante de stromatopores, crinoïdes, brachiopodes, coraux. Ils sont envasés
par les schistes gris parfois carbonatés du Membre de l'Ermitage. Au-dessus du
Membre de l'Arche se développent des édifices moins épais mais présentant tous
les faciès des grands biohermes : le Membre de la Boverie.
- Le niveau biohermal moyen est représenté par la Formation des Grands Breux,
Membre du Lion. Il s'agit de lentilles biohermales, où dominent les
calcaires gris à stromatopores, et aussi les calcaires à
Bryozoaires déposés dans un lagon central. Ces calcaires sont
recherchés pour leur pureté chimique et sont exploités à Frasnes et à
Rochefort. Un épisode transgressif, dont témoigne le dépôt des
schistes du Membre de Boussu-en-Fagne provoque l'ennoyage des monticules du
Membre du Lion.
- Le niveau biohermal supérieur est représenté par la Formation de Neuville,
Membre de Petit-Mont. Ce sont des monticules récifaux rouges supérieurs. Ils sont relativement peu
différenciés au bord sud du Synclinorium de Dinant et ne sont constitués que
de faciès à stromatactis.
Dans l'Anticlinorium de Philippeville les deux premiers niveaux de monticules
micritiques sont remplacés par des alternances de calcaires stratifiés, parfois biostromaux et de schistes. Certains faciès des niveaux calcaires fournissent
les marbres de Sainte-Anne et les marbres de Cousolre. On dénombre
successivement les formations suivantes :
Essayons de synthétiser tout cela :
Sud du Synclinorium de Dinant |
Anticlinorium de
Philippeville |
Formation de Matagne |
|
Schistes avec brachiopodes et
orthocères |
Formation de Matagne |
|
Schistes avec brachiopodes et
orthocères |
Formation des Valisettes |
|
Schistes gris
foncés et verdâtres |
Formation des Valisettes |
|
schistes fins gris foncé et verdâtres
avec des nodules de calcaires rougeâtres |
Formation de Neuville |
Membre
de Petit-Mont |
Monticules
récifaux rouges |
Formation de Neuville |
Membre
de Petit-Mont |
Monticules
récifaux rouges |
Formation des Grands Breux |
Membre
de Boussu-en-Fagne |
Schistes gris à verts noduleux |
La Formation de Philippeville
|
|
calcaires noirs en bancs
minces avec quelques lentilles bioconstruites avec possibilité de
dolomitisation |
Membre du Lion |
Lentilles biohermales,
avec calcaires gris à Stromatopores, et calcaires à Bryozoaires |
Formation du Moulin Liénaux |
Membre
de la Boverie |
Calcaires à faciès de biohermes |
Formation du Pont de la Folle |
Membre
des Machenées |
Schistes noduleux |
Membre
de l'Arche |
Lentilles de
calcaire fin, massif, rouge à gris clair, |
Membre de la Fontaine Samart |
Marbre de Cousolre |
Membre
de l'Ermitage |
Schistes
gris parfois carbonatés |
Marbre Sainte Anne |
Formation de Nismes |
Membre de la Prée |
Schistes et quelques faciès
carbonatés "Zone des monstres" |
Formation de Nismes |
|
Schistes et quelques faciès
carbonatés "Zone des monstres" |
Je ne m'intéresserai pas au bord Nord du Synclinorium de Dinant,
ni au bord Sud du Synclinorium de Namur, ni au bord Nord du Synclinorium de
Namur.
La fin du Frasnien
A la fin du Frasnien, en Calestienne, la sédimentation argileuse se généralise et on observe
une disparition des coraux. C'est la fameuse Formation de Matagne,
constituée de schistes fins et foncés à faune
caractéristique (buchioles, goniatites, orthocères) qui peut être observée.
Cette formation témoignerait d'un événement d'importance globale :
l'extinction du passage Frasnien-Famennien. La Formation de Matagne se
retrouve tout au long de la Calestienne mais, par endroit, porte des noms
différents : dans la région de Barvaux et jusqu'à Aywaille, c'est la Formation de Barvaux, au bord nord du Synclinorium de Dinant et au bord sud du
Synclinorium de Namur, c'est la Formation de Lambermont et au bord nord du Synclinorium de Namur,
c'est la Formation de Franc-Waret.
Quoi qu'il en soit, ce passage Fransien-Famennien est très marqué et montre
une grande diminution des espèces animales.
Mais venons-en à nos observations sur le terrain.
Frasnien
supérieur
Formation de Matagne
4519
Fr3b : Schistes de Matagne très feuilletés verts ou noirs à Cardiola Retrostriata, Goniatites Ferrugineuses, Orthoceras Pyriteux, Buchiola Palmata,
Trilobites
4519.001 La Nationale 40
relie Philippeville à Givet via Villers-le-Gambon et Doische. A hauteur de la
borne kilométrique 103, la route traverse des schistes. Comme le remarque
judicieusement Pascal Delvaux, les schistes sont renseignés sur la carte
géologique comme étant des schistes Fa1a (Assise de Senzeilles) composée de
schistes verdâtres et noduleux à Rhynchonella omaliusi. Cependant, de par les
observations faites sur le terrain, ces schistes sont très feuilletés, de
couleur vert à brun et parfois bleu à violet avec quelques nodules. A
l'instar de Pascal Delvaux, je serais d'avis de classer ces schistes dans
l'assise de Matagne. De nombreux brachiopodes, notamment des rhynchonellidés
sont facilement récoltables. La présence de Hypothyridina cuboïdes, typique
du Frasnien me pousse à confirmer l'appartenance des ces couches au Frasnien
et non au Famennien.
4519.002 De Cerfontaine à Philippeville via Senzeilles par la N978. Nous entrons sur le territoire de Senzeilles et la route s'engage entre deux talus bordés d'arbres, talus formés de schistes bleus-noirs avec quelques passées de grès ferrugineux, sans doute de l'assise de Matagne.
On peut y découvrir des Brachiopodes comme Atrypa reticularis,
des tiges et articles de crinoïdes indéterminées, mais parfois aussi des calices de Melocrinus sp.
et des Goniatites ferrugineuses Manticoceras intrumensces.
4519.003 La tranchée du Chemin de Fer des
Trois vallées à Mariembourg
est assez célèbre dans la région car elle a livré de superbes
calices de crinoïdes et de belles petites goniatites ferrugineuses. La prudence
est tout de même de mise car en été, le train à vapeur des Trois Vallées circule
. Il faut donc se renseigner des horaires affichés à Mariembourg et
Treignes. On peut y découvrir des Brachiopodes comme Atrypa reticularis,
des tiges et articles de crinoïdes indéterminées, mais parfois aussi des calices de Melocrinus sp.
et des Goniatites ferrugineuses Manticoceras intrumensces.
4519.004 De Petit-Doisches à Givet par la N46. En face de la « Chapelle Walcourt », prendre
un chemin de terre juste carrossable en direction du Fort Condé. Au virage à
droite en direction du Moto Cross, on recoupe les schistes de Matagne avec
Caryorhynchus tumidus et Pammegetherorhynchus merodae
.
Continuer vers
la gauche et rejoindre le Fort Condé. Il est interdit de visite, parce qu’en
mauvais état. Il s’effondre de partout. De plus, depuis 2002, c’est une
Réserve Naturelle et le terrain juste à côté est une propriété privée
militaire. Il faut donc demander l’autorisation au Domaine Militaire,
9ème ZOUAVES
CENTRE COMMANDO de GIVET. La Grande Muette française ne laisse pas facilement
entrer des civils et encore moins des étrangers sur son territoire (Secret
Défense !!). En fait de « Réserve Naturelle », ce sont les « Zones
Naturelles d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique » qui s’en
intéressent. L'intérêt de la ZNIEFF est également géologique : le
stratotype du Givétien visible au niveau de la falaise de Charlemont et la
présence, à l'intérieur du Fort Condé, d'un magnifique bioherme de "marbre rouge
dit des Flandres" avec fossiles particulièrement abondants ont motivé son
classement. La zone bénéficie de plusieurs types de protection : un Arrêté de
Protection de Biotope a été pris sur une partie du site (7 hectares) le
16/07/90, il fait partie des sites classés selon la loi de 1930 et la falaise
entre dans le périmètre de la Réserve Naturelle de la pointe de Givet.
La seule échappatoire pour « visiter »
le site en toute légalité a été de m’intégrer à un groupe de botanistes et
d’entomologistes français qui allaient étudier les pelouses calcaires toutes
proches. Mon intégration n’a été possible qu’après avoir négocié quelques
points essentiels :
-
Expliquer clairement le but d’étude
géologique qui me motive,
-
Assurer les organisateurs de me
contenter d’un grattage de surface afin de ne prélever qu’un nombre très
limité d’exemplaires de fossiles et
-
Accepter de produire un rapport
circonstancié de mes observations sur le site.
Arrivé sur place, je n’ai pu que
constater de son état de délabrement. Les schistes, du côté Ouest sont riches
en fossiles du type Spirifer pachyrhynchus.
Dès l’entrée dans le
fort, on voit nettement le bioherme de « marbre rouge » décrit par les
spécialistes comme étant un « marbre rouge des Flandres », daté du Frasnien
moyen, de l’Assise de Frasnes. C’est une lentille de calcaire avec a sa
base une couche de quelques centimètres de crinoïdes. Elle a été aménagée
en habitation et est entourée de schistes riches en fossiles Spirifer
pachyrhynchus,
Cardiola
retrostriata, Orthoceras pyriteux, Buchiola palmata, Trilobites,
Hypothyridina
cuboïdes, Manticoceras intumencens. Du côté Est du fort, près du trou de
bombe, on trouve des schistes noirs de l’assise de Matagne avec
Caryorhynchus tumidus et Pammegetherorhynchus merodae.
4519.005
De Petit-Doisches à Givet par la N46, en face de l’ancien poste de Douane se
situent les ruines de la Chapelle Walcourt. Elle est très instable, prête
à s’effondrer et il est totalement insensé de s’y risquer. Par contre, le
chemin qui mène à un calvaire et à une petite chapelle souterraine est
intéressant à plus d’un titre. La chapelle souterraine a été creusée dans
un affleurement de schistes verts foncés du Famennien contenant Rhynchonella
omaliusi. Tout le talus (recouvert d’une végétation très dense, surtout en
été) est à visiter. On pourra y trouver sans gros problème des couches
schisteuses et calcaires contenant Rhynchonella omaliusi, Spirifer mosquensis,
Spirifer verneuilli, Hypothyridina cuboïdes, Stringocephalus burtini, Orthoceras
bohemicum… et je me suis laissé dire qu’on pouvait même y trouver des crustacés
de la famille des Ostracodes mais personnellement, je n’en ai jamais découvert.
4519.006
La dépression située entre Givet et Petit-Doisches, le long de cette N46 est
très riche. Elle est recoupée essentiellement par deux zones : la
dernière couche du Franien, et la première couche du Famennien.
Des Grottes du Nichet à Fromelennes, vue de
la dépression de la Calestienne avec Givet et le Fort de Charlemont sur la
gauche de l'image
Photo L.V.B.
1 : Faille
2 : Fa1a
Assise de Senzeilles composée de schistes verdâtres et noduleux
(F : Rhynchonella Omaliusi)
3 : Fr3b Schistes très feuilletés verts ou noirs
(F : Cardiola retrostriata, Goniatites Ferrugineuses, Orthoceras Pyriteux, Buchiola
palmata, Trilobites)
4 : Fr2i Schistes gris
foncés et verts noduleux pauvres en fossiles bien que quelques couches en soient
très riches. (F : Spirifers pachyrhynchus)
5 : Calcaire stratifié de l'assise de Frasnes
6 : Schistes :
Fr2c : Schistes et calcaires
stratifiés noirâtres
7 : Calcaires :
Fr2c : Schistes et calcaires
stratifiés noirâtres
(F : Phacellophyllum sp.)
8 :
Gva Calcaire de Givet composé de
calcaire à polypiers du Mont d'Haurs (Gid), Calcaires biostromaux massifs à Stringocephalus
burtini (F : Alveolites, Favosites, Disphyllum, Cyathophyllum)
9 : Calschistes du Membre de Terre d'Haurs (Gic) Calcaire argileux foncé parfois crinoïdique
(F : Spirifer mediotextus et Stringocephalus burtini)
10 : Calcaires
11 : Calcaires
12 : Calcaires noirs du Membre des 3 Fontaines (Gib) Calcaire bleu-noir brillant, massif, dur, peu stratifié en gros blocs, portant des veines de calcite massive blanche avec par endroits, de petites mouchetures de fluorine et dolomitisé vers le haut.
(F : Stringocephalus burtini et Lucina proavia, Phacops fernandini et Orthoceras.)
Chapelle "souterraine" à côté de la
"Chapelle Walcourt"
Photo L.V.B.
Schistes verdâtres du Famennien non
loin de la petite chapelle
Photo L.V.B.
En se retournant, on aperçoit les
ruines du Fort Condé
Photo L.V.B.
La Chapelle Walcourt en ruine depuis
bien longtemps vient de renaître de ses cendres. (2007)
Elle a été reconstruite à l'identique
pour le plus grand plaisir de nos yeux.
Photos L.V.B.
Au bout de la dépression, on arrive au
Fort de Charlemont
Photo L.V.B.
Formation de Barvaux
4518
Fr3n : Assise de Barvaux composée de schistes violets avec gros fossiles : Spirifer Verneuilli
Limites
La Formation de la Famenne qui succède à la Formation de Barvaux ne s’en
différencie souvent que par des critères purement paléontologiques. En effet,
il existe un changement important tant dans le contenu que la taille des
brachiopodes (absence de grands Cyrtospirifer, présence de différentes
espèces de Rhynchonelles,…). Un critère lithologique peut parfois être utilisé
; il concerne la teinte de la roche, pratiquement toujours verte et très
rarement brun violacé dans la Formation de la Famenne. Il est cependant
malaisé de différencier ces deux formations sur un seul affleurement, surtout
à proximité de leur limite.
4518.001
Le talus du chemin de fer de Barvaux
: Nous entrons dans Barvaux en venant de Durbuy, Hotton. Nous passons devant une grande surface située à notre droite. Un peu plus loin, une rue à droite nous conduit sous un pont sur lequel passe le chemin de fer. Tout le talus du chemin de fer est à explorer. Attention, depuis quelques années, la S.N.C.B. l'interdit !!!
Nous sortons de Barvaux en se dirigeant vers
Marche-en-Famenne. La route longe le chemin de fer par la droite.
Dans une côte, un long virage sur la gauche s'amorce et nous passons sur un pont
qui enjambe la voie ferrée. Le chemin de fer est maintenant à notre droite
passons. Un peu plus loin, à droite, nous croisons la rue des Mignées.
Nous l'empruntons. Nous
retraversons le chemin de fer et nous nous garons
aux abords de la petite maison. Un chemin forestier sur la gauche pénètre
le bois puis longe un talus qui n'est autre que les déchets du creusement de la
voie ferrée. Ces talus recèlent de nombreux Brachiopodes comme Spirifer
verneuilli et Spirifer grabaui. L'autorisation de prospection est à
demander à l'administration communale de Jalhay et si l'autorisation vous est
accordée, elle sera de toute manière soumise à l'accord préalable de l'agent de
la DNF en charge de la région.
Le talus de fouilles à
Barvaux
Photo L.V.B.
Spirifer verneuilli dans les
gravats
Photo L.V.B.
4518.002
Les travaux de la N4 à
Marche-en-Famenne :
De
Marche-en-Famenne, prendre la N4 en direction de Namur. A 2 ou 3 km nous
rencontrons un restaurant chinois : La Ville Impériale. Un peu plus loin, entre
le km 99,7 et 99,6,
un chantier de route
de part et d'autre de la N4 permet depuis l'été 2003 la récupération d’une riche faune frasnienne
contenue dans des schistes noduleux. Cette faune contient
essentiellement des brachiopodes de grande taille, mais quelques nautiloïdes,
bivalves, gastéropodes et coraux solitaires s’y rencontrent aussi. Nous y
dénombrons des Brachiopodes comme Cyrtospirifer verneuilli (très fréquent), Cyrtospirifer
grabaui, Cyrtospirifer lobatus (très globuleux),
Rhynchonella omaliusi, Athyris concentrica, Athyris undata, Rhynchonella dumonti Schizophoria striatula, Productella
subaculeata, Calvinaria sp., Atrypa reticularis, mais
aussi des Coraux comme Macgeea bouchardi, Heliolites sp. relativement courants, quelques rares
colonies de Phillipsastrea sp. et quelques Gastéropodes et Bivalves indéterminés
ainsi que quelques Orthocères.
4518.003
La route Barvaux vers Wéris (Gare
de Barvaux) :
C'est un petit talus de route derrière la gare de Barvaux. Ce petit site
est à prospecter en fin de saison ou en hiver. La végétation qui le
recouvre sera moins abondante. Nous y découvrons des schistes avec de bien
beaux spirifers (Spirifer verneuilli et Spirifer grabaui) Ils sont bien
plus petits que ceux que l'on trouve sur le talus du chemin de fer mais tout
aussi jolis. On y trouve aussi de petit coraux solitaires et quelques
colonies de rugueux fortement intéressantes.
Frasnien moyen
(Synclinorium de Dinant)
Formation des Valisettes
4517
Fr2i Schistes gris foncés et verts
noduleux pauvres en fossiles bien que quelques couches en soient très riches
avec Spirifers pachyrhynchus
4517.001 De Cerfontaine vers Philippeville par
la N978. Un affleurement se présente à nous sur la droite de la route juste après le panneau "Cerfontaine
centre". Cette fois, nous sommes face à des schistes violets finement
feuilletés à nodules calcaires avec de gros Spirifer verneuilli.
Formation de Neuville
4516
Membre du Petit Mont :
Fr2j Récifs de marbre rouge à Phillipsastrea et Acervularia
4516.001
La Margelle : Du Musée du Marbre à Rance, prendre la direction de Chimay et avant la
sortie du village, prendre à gauche en direction de Froidchapelle. La carrière de la Margelle
se trouve à droite de la route à quelques 500 m du centre de Rance, entourée
de gros blocs de marbre rouge. Pour y pénétrer, une autorisation est à
demander à Mr Philippe Albessart, vétérinaire, 7 rue de Chimay à Rance.
Cette carrière, ennoyée nous permet de récolter des morceaux de marbres de la
"griotte supérieure" avec de nombreuses colonies de coraux comme Thamnopora
cervicornis, Favosites,
Alveolites...
4516.002
Les carrières Gauthier-Wincqz : Sur la route N5
Philippeville - Couvin, juste après Neuville et avant Senzeilles, on verra une
pompe à essence "Agip" : Station de la Jonquière . Juste après cette
station, toujours à droite de la route, un panneau indiquant les carrières
Gauthier-Wincqz. Seule la première est visitable et ce sont les schistes au
contact avec les marbres qui sont intéressants avec de nombreux fossiles de
coraux (Thamnopora cervicornis, Pachypora, Hexagonaria hexagona,
Phillipsastrea et d'autres rugueux solitaires) de brachiopodes (Atrypas
reticularis, quelques Spirifers orbelianus, Hypothyridina
cuboïdes, Ptychomaletoechia omaliusi, Rhynchonella dumonti) et des crinoïdes
en pagaille qui transforment tantôt le marbre et tantôt les schistes en
véritables encrinites. Cependant, aucun calice de crinoïde ni
aucun trilobite en vue.
4516.003
La carrière Beauchâteau : Dans le village de Senzeilles, prendre près de l'église en direction de Neuville. Laisser la place entourée de tilleuls têtards sur la droite et au petit carrefour suivant aller tout droit sur un petit chemin de campagne qui serpente d'abord entre les cultures et les prairies puis dans un sous bois jusque la carrière. Là, nous pouvons observer un cœur de bioherme calcaire du type "Mud Mounds"
qui montre à la perfection un récif corallien en dôme. Les schistes
présents tout autour du récif sont excessivement riches en superbes colonies
coralliennes qui ont ici une belle couleur rougeâtre à
verdâtre. Les coraux solitaires
et brachiopodes, bien que présents, y sont moins bien représentés. Nous
pouvons dénombrer de très nombreuses espèces de fossiles :
Brachiopodes : Atrypa reticularis, Athyris concentrica, Gypidula sp.,
Cyrtospirifer verneuilli, Productella sp., Calvinaria sp. Rhynchonella (Ptychomaleoechia)
dumonti, Rhynchonella (Hypothiridina) cuboïdes, Rhynchonella (Ptychomaletoechia)
amaliusi
Mais aussi de nombreux coraux : Hexagonaria hexagona, Phillipsastrea
sp., Thamnopora boloniensis, Thamnopora cervicornis Alveolites suborbicularis,
Hexagonaria davidsoni, des stromatopores et des tiges de crinoïdes formant parfois une véritable
encrinite.
La carrière Beauchâteau
de Senzeilles en vue globale
Photo L.V.B.
La
carrière Beauchâteau
de Senzeilles en vue globale du côté gauche
Photo L.V.B.
L'échancrure du côté
droit
Photo L.V.B.
Une belle colonie de
polypiers (Thamnoporidés)
Photo L.V.B.
Une colonie de
Disphyllum caespitosum
Photo L.V.B.
Quelques belles
colonies de coraux, mélange de Disphyllum et de Thamnopora
Photo L.V.B.
Etant donné que cette carrière nous donne la possibilité de pouvoir observer un cœur de bioherme calcaire du type "Mud
Mounds" qui montre à la perfection un récif corallien en dôme, nous pouvons en
dresser le plan et ainsi déterminer différentes zones et différents moments de
construction du récif.
Coupe de la carrière
Beauchâteau
1. Schistes avec
faune pauvre en brachiopodes. Eau calme, sédimentation importante et
forte subsidence.
2. Soubassement du
récif calcaire stratifié.
3. Base du récif.
Les parties 2 et 3 indiquent des zones coralliennes à trétracoralliaires et
brachiopodes. Sédimentation plus faible et subsidence relative.
4. Zone
intermédiaire à stromatopores lamellaires. Turbulence des eaux plus
marquée.
7. Schistes de
couverture du récif. Riches en crinoïdes, coraux branchus, sédimentation
importante, forte subsidence.
6. Sommet du récif.
Réapparition des stromatopores lamellaires. Reprise de la subsidence.
5. Coeur du récif à
stromatopores massifs. Eau agitée pure et oxygénée. Subsidence
arrêtée ou fortement ralentie. Le récif s'est rapproché de la surface.
8. Coeur du récif à
stromatopores lamellaires et massifs, tétracoralliaires et brachiopodes.
Subsidence lente, peu de sédimentation.
9. Calcaire
stratifié entourant le récif. Zones coralliennes à trétracoralliaires et
brachiopodes. Sédimentation plus faible et subsidence relative.
Dessin L.V.B.
4516.004
La carrière des Wayons
: Par la N40 Philippeville-Givet, après
le village de Villers le Gambon, un panneau indicateur nous signale Merlemont
à droite et Franchimont à gauche. Prendre à droite en direction de
Merlemont. Nous entrons dans le village de Merlemont. Nous
laissons la place du village à gauche et nous allons jusqu'à une ferme-château
qui marque la fin de la route. Nous prenons à droite un petit chemin en
pente qui rejoint et longe un petit cours d'eau et qui peut, si nous le
suivons nous mener à Villers le Gambon. Sur la droite de cette petite
route, on découvre une petite carrière ouverte dans un bioherme de marbre
rouge, gérée par un club d'escalade. Dans les calcaires et dans les
schistes, quelques brachiopodes et quelques crinoïdes sont récoltables.
Formation des Grands Breux
4515
Membre du Lion :
Fr2h
Récifs de marbre gris bleu, stratifiés à stromatopores avec Stromatopora concentrica
4515.001
Le Tienne du Lion à Frasnes-lez-Couvin
: Le Tienne du lion est une bute calcaire construit avec de nombreuses
espèces de coraux. Nous sommes en face d'un bioherme car, ici, le fond
marin s'est affaissé (subsidence). Ce grand récif corallien est donc très
vraisemblablement un atoll fossile. Les animaux constructeurs se sont
développés les uns sur les autres. Ces coraux ont été fossilisées et
minéralisés en calcite et aragonite blanche à grise. L'aragonite se distingue
de la calcite car elle est fluorescente jaune citron aux U.V. Le calcaire est
stratifié avec de nombreuses diaclases. Les joints de stratification et les
diaclases sont parfois bien minéralisés en pyrite, marcassite, limonite et
galène. La
chalcopyrite semble absente. L'indice du cuivre n'a pas été démontré dans cette région, contrairement à la région de Chanly, Resteigne, Wellin, Rochefort où chalcopyrite, cuivre natif, malachite et azurite ont été récoltés (Carrière Lhoist à Rochefort, anciens travaux d'Ambly, carrière du Fond des Vaulx de Wellin).
Tout autour de la bute de calcaire, des schistes noduleux verts du Fr2i sont empilés sur une puissance de près de 70m. Plus on se rapproche du centre du tienne, plus le schiste devient gris et calcareux, moins il contient de nodules calcareux et plus il contient de coraux constructeurs de récifs. Plus on s'éloigne du centre du tienne, plus le schiste devient vert kaki et argileux,
plus il contient de nodules calcareux et plus la faune de coraux tend à disparaître pour faire place à une faune de brachiopodes.
Nous
pénétrons dans le massif et le couloir d'accès est creusé dans les
schistes noduleux du Membre de Boussu Fr2f
Photo L.V.B.
Au fur et à mesure de notre avancement vers le centre du bioherme, de petits
lits de calcaire viennent s'intercaler dans les schistes
Photo L.V.B.
Les
lits de calcaire deviennent de plus en plus épais...
Photo L.V.B.
...pour atteindre 20 à 25 cm de puissance.
Photo L.V.B.
Enfin, juste avant
de pénétrer dans le coeur du bioherme (la carrière), nous assistons au passage
entre le membre de Boussu schisteux (ici à gauche) et le membre du Lion calcaire
gris en gros bancs (ici à droite)
Photo L.V.B.
Le membre du Lion
formé de calcaire gris massif riche en coraux coloniaux et solitaires
Photo
L.V.B.
J'ai pu y découvrir des
brachiopodes comme Rhynchonella omaliusi, Athyris concentrica, Rhynchonella (Hypothiridina)
cuboïdes, Atrypa reticularis, Cyrtospirifer verneuilli, Gypidula sp., Calvinaria
sp.... mais aussi des coraux comme Thamnopora
cervicornis, Hexagonaria hexagona, Phillipsastrea sp., Polypora sp., Thamnopora boloniensis, Disphyllum goldfussi, Alveolites
suborbicularis, Hexagonaria davidsoni, Acanthophyllum sp., Heliolites sp., des
tiges et articles de crinoïdes indéterminées et quelques pygidiums de
Pseudocrypheatus michelini.
Au cours de la saison 2003-2004, Philippe Cooreman m'a averti dans un courrier qu'il y avait trouvé
deux dents broyeuses d’un poisson holocéphale, une espèce de chimère
primitive qu'il détermine comme étant probablement du Psammodus rugosus ou Psephodus magnus.
Il a découvert cela
dans un bloc de schiste noduleux qui traînait depuis un certain temps dans les
éboulis.
Dent de chimère découverte par Philippe
Cooreman
Photo Philippe Cooreman (Philfossil)
4515.002
La carrière du Cimetière à Boussu-en-Fagne
: Dans le village de Boussu-en-Fagne, se rendre au cimetière. Aller vers
la partie supérieure du cimetière en le longeant par la gauche. Nous
arrivons à un sentier forestier. Nous prenons sur la gauche et une
centaine de mètres plus loin, un petit sentier part sur la droite. Nous
l'empruntons et sans s'en rendre compte car la végétation est très importante,
nous entrons dans l'ancienne carrière dite "du Cimetière", qui elle aussi a été
ouverte dans une lentille de calcaire frasnien gris. Cette carrière est réputée pour les très nombreux fossiles bien
conservés également découverts dans les schistes de bordure des récifs.
Nous y trouvons des Brachiopodes comme Atrypa reticularis, Atrypa aspera, Atrypa zonata, Atrypa squamigeria (en bancs serrés), Athyris concentrica,
Spirifer sp., des Stromatopores comme Stromatopora concentrica, des Coraux
coloniaux comme Thamnopora boloniensis, Thamnopora cervicornis, Popypora sp., Alveolites
suborbicularis, Hexagonaria hexagona, Disphyllum
goldfussi, des Coraux solitaires comme Macgeea sp., de nombreuses tiges et
articles de crinoïdes indéterminés.
4515.003
La carrière
Carmeuse à Frasnes-lez-Couvin : La carrière
Carmeuse à Frasnes est ouverte dans une lentille de "marbre gris". C'est une
bute calcaire construit avec de nombreuses espèces de coraux : Thamnopora
cervicornis, Hexagonaria hexagona, Phillipsastrea sp., Polypora sp. ...) Nous
sommes en face d'un bioherme car, ici, le fond marin s'est affaissé
(subsidence) et les animaux constructeurs se sont développés les uns sur les
autres. Ces coraux ont été fossilisées et minéralisés en calcite et
aragonite blanche à grise. L'aragonite se distingue de la calcite car elle
est fluorescente jaune citron aux U.V. Le calcaire est
stratifié avec de nombreuses diaclases ainsi que de nombreuses cheminées de
dissolution emplies d'argile de décalcification brun-rouge.
Obtenir une
autorisation de visite ou de prospection est purement et simplement
impossible. La politique de la Société Carmeuse est de ne laisser personne
pénétrer dans ses carrières. Sécurité ? Protectionnisme ?... Donc, je ne sais
si les joints de stratification et les diaclases sont bien minéralisés en
pyrite, marcassite, limonite et galène. Mais par comparaison avec le Tienne
du Lion, il doit en être pareil.
Tout autour de
la bute de calcaire, des schistes noduleux verts du Fr2i sont empilés sur une
puissance bien inférieure au Tienne du Lion. Je pense qu'on pourrait aussi y
découvrir des Rhynchonella omaliusi, des Athyris concentrica, des
Hypothiridina cuboïdes, des Atripa reticularis, des Spirifer verneuili, ...
4514
Membre de Bieumont :
Fr2g calcaire stratifié en bancs décimétriques à pluridécimétriques de
couleur grise, finement bioclastique. Présence d’intercalations
argileuses pluricentimétriques.
4513
Membre de Boussu en fagne
:
Fr2f : Schistes gris à verts, noduleux
à brachiopodes entourant les récifs de marbre gris du Membre du Lion
Limites
Le Membre de
Boussu en Fagne est une série de couches de schistes noduleux
entourant les récifs de marbre gris du Membre du Lion. Il est donc
clairement établi que ces deux membres sont intimement liés.
4513.001
La couche de l'Assise de Frasnes à Heer
:
A Agimont, passer le Pont de Heer en direction de Heer, Givet, Beauraing. Après le pont, prendre la première à gauche. A gauche de la route, dans un terrain vague, un affleurement avec à la base du marbre rouge et au dessus du schiste facilement clivable presque vertical de teinte généralement verte avec de gros nodules calcaires très durs. Les fossiles sont peu nombreux ici alors que dans certaines couches ils sont légions avec des coraux rugueux, des brachiopodes spiriféridés et rhynchonellidés. Sur le site, assez pauvre, il faut bien le reconnaître, je n'ai récolté qu'un beau brachiopode déterminé comme étant un Rhynchonella
dumonti.
Photo L.V.B.
La couche de l'Assise de Frasnes à Heer
4513.002
Le carrefour de Froidchapelle
: De Chimay
vers Cerfontaine par la N589. Nous arrivons près du village de Cerfontaine et nous arrivons au carrefour de Froidchapelle. La chaussée est immédiatement bordée par deux talus schisteux où nous observons : des schistes bruns finement feuilletés, des calcaires argileux, des schistes noduleux verts et bruns. Parmi les schistes noduleux, nous trouvons de nombreux fossiles : des colonies de tabulés (Alvéolites...), des colonies de rugueux (Phillipsastrea...), des rugueux solitaires de petite
taille, des fragments de squelettes de crinoïdes et de nombreux
Cyrtospirifer verneuilli. Plus au sud, vers la borne kilométrique 24, nous retrouvons les mêmes niveaux avec sensiblement la même faune, avec en plus, quelques Athyris, des Thamnopora
cervicornis, des colonies de branchus (Disphyllum...), des rugueux de grande taille, des colonies d'Hexagonaria
hexagona et quelques gastéropodes à coquilles spiralées.
4513.003
Les schistes aux abords des récifs de marbre rouge Fr2j
:
Les récifs de marbre rouge Fr2j de type "Mud Mounds" sont entourés de schistes de Matagne riches en fossiles : Thamnopora Cervicornis, Pachypora, Crinoïdes divers et très nombreux à tel point que certaines couches sont devenues des encrinites, Hexagonaria
hexagona, Phillipsastrea sp., Atrypa reticularis, Ptychomaletoechia omaliusi, Rhynchonella
dumonti, Hypothyridina cuboides...
4513.004
Le Km 31.2 de la N978.
En
empruntant la route N978 de Cerfontaine à Philippeville à hauteur de
Senzeilles, des talus se présentent à nous de part et d'autre de la borne kilométrique 31.2. Nous y découvrons des schistes verts à nodules très riches en fossiles : coraux, spirifers, rhynchonelles, atrypas...
Un peu plus loin, nous pouvons prendre à gauche en direction du domaine des
"Valisettes".
4513.005
La route Sinsin-Baillonville
:
Le site se situe dans une ancienne carrière aujourd'hui réaménagée en
parking, sur la route reliant Sinsin et Baillonville. Les talus montrent des
couches de schistes noduleux qui contiennent une grande quantité de
brachiopodes. Malheureusement, la présence d'oxydes de fer ne permet pas
toujours une conservation optimale. La faune est principalement composée
de Brachiopodes comme Cyrtinopsis sp., Atrypa reticularis et quelques
rhynchonelles.
Formation du Moulin Liénaux
4512
Membre de la Boverie : Fr2e : Calcaires à faciès de bioherme.
Visible à la carrière de la Boverie, société Lhoist, à Rochefort
4512.001
la carrière Lhoist
:
A Rochefort, prendre la direction de Jemelle. Au rond point, prendre la direction de Marche, Malagne-la-Romaine. En haut de la côte, nous arrivons face aux exploitations Lhoist. Prendre à gauche une route passant entre les tas de produits de la carrière et aller jusqu'au bout de ce chemin. (+-2 km) Nous sommes à la carrière de La Boverie qui exploite le calcaire gris à stromatopores (bioherme) de deux lentilles récifales. Cette carrière est très riche en fossiles : coraux, crinoïdes et brachiopodes mais aussi minéraux : calcite, limonite, pyrite, galène et marcassite.
Lors de la sortie du 18 mars 2001, en prenant à droite en entrant dans la carrière (le côté gauche étant en voie de remblayage), nous nous sommes rendus d'abord deuxième étage et nous avons pu prospecter manganite, sidérite, pyrite, marcassite, calcite, fluorite, galène et chalcopyrite dans les failles toujours bien minéralisées et dans les cheminées de dissolution.
Ce dernier minéral prouve, une fois de plus si c'est encore nécessaire, que l'occurrence du Cuivre en Fagne Famenne est bien réelle. Au premier étage, sur le dessus de la lentille calcaire, nous avons pu récolter de nombreux blocs de galène et de nombreux fossiles : principalement des coraux coloniaux comme Disphyllum
goldfussi, Disphyllum caeospitosum, Macgeea bouchardi, Hexagonaria hexagona et de nombreux crinoïdes. Un gros bloc de roche très
calcitée avec de belles alvéoles de couleurs grises a été dégagé. Scié et poli, le bloc est en fait une partie de récif de corail fossilisé en calcite et aragonite fluorescente. On a pu aussi y reconnaître le Thamnopora
cervicornis et des crinoïdes. Les nuances de gris au sein de cette roche, les bandes de gris clair de l'aragonite ceinturant le blanc de la calcite sont du plus bel effet.
Photo L.V.B.
Carrière Lhoist : les numérotations de couches lors des repérages par le personnel de la carrière
Photo L.V.B.
Lhoist
4511
Membre de l'Ermitage : Fr2d schistes gris noirâtres
à verdâtres avec quelques alignements de nodules et petits bancs de
calcaires argileux, parfois finement bioclastiques à
Phacellophyllum sp., Leiorhynchus formosus, Leiorhynchus megistanus, Receptaculites neptuni
4511.001
Les schistes et
calcaires de Doisches
:
Sur la N40
Philippeville-Givet, prendre à droite en direction de Doisches. Au
centre du village, avant d'arriver à l'église se trouve un gros bâtiment de
la gendarmerie. Prendre à gauche le petit chemin qui longe ce
bâtiment. Il monte, très étroit, entre les maisons et soudain, se
dessine un parking asphalté. C'est une ancienne excavation (carrière?)
qui recoupe d'Ouest en Est les schistes noduleux frasniens. On peut
aussi y rencontrer du calcaire stratifié. Les schistes ont une couleur
brun-vert plus ou moins claire tandis que les calcaires sont de couleur
bleu-noir assez foncé avec quelques veines de calcite. Les calcaires
stratifiés dont on vient de parler sont disposés en lits irréguliers de 10 à
30 cm de puissance interstratifiés de lits de schistes noduleux de quelques
cm de puissance. De beaux fossiles peuvent y être découverts :
Calvinaria megistanus et Calvinaria formusus
4510
Membre de Chalon : Fr2c alternance régulière de
schistes gris-brunâtre à nodules calcaires et de calcaires argileux
gris-noirâtre parfois bioclastiques. avec brachiopodes, rugueux et tabulés.
Limites
En fait, le Membre de Chalon est
intimement lié au Membre de l'Arche. Le Membre de Chalon peut être
la semelle calcaire d'un bioherme du Membre de l'Arche mais dans le plus
souvent, il sera schisteux et entourera le bioherme.
4509
Membre de l'Arche : Fr2b
lentille
de calcaire massif biohermal, calcaire massif micritique de couleur rosâtre
à grise. La faune y est abondante : stromatopores, tabulés branchus,
rugueux, brachiopodes, crinoïdes,...
Limites
La limite entre le Membre de l'Arche
et la Formation de Nismes est le premier banc de calcaire gris à
stromatopores surmontant le banc de calcaire gris noduleux. C'est
donc le passage d'un calcaire noduleux à un calcaire à stromatopores qui
marque le passage du Frasnien inférieur au Frasnien moyen
4509.001
La carrière de l'Arche à Frasnes-lez-Couvin
: Cette ancienne carrière est ouverte dans un récif corallien fossile du
Frasnien très semblable au Tienne du Lion. On peut y voir des plans nets résultant du sciage des blocs de
"marbre". Les
fossiles, bien que présents en masse dans les calcaires gris massifs, sont
impossibles à dégager. Il faut donc comme dans les autres récifs coralliens se
contenter de les observer, d'en faire des photos et de s'intéresser aux schistes
entourant le récif qui contiennent fréquemment de
nombreux restes fossilisés faciles à récupérer et à extraire. Attaquer les
schistes à grands coups de marteaux et de burin ne vous donnera que bien peu de
satisfactions en vous livrant des débris de
fossiles éclatés. L’altération
naturelle y fait du bien meilleur travail que nous et les fossiles naturellement dégagés “en
douceur” par les gelées, l'infiltration des eaux... sont plus fréquemment entiers
et de bien meilleure qualité que ceux que vous aurez arrachés de force à la
paroi. On y trouvera sans effort des Brachiopodes comme Atrypa reticularis, Athyris concentrica,
Gypidula sp., des Spongiaires comme Receptaculites neptuni, des Coraux coloniaux
comme Thamnopora boloniensis, Thamnopora cervocornis, Alveolites suborbicularis,
Disphyllum coespitosum, des Coraux solitaires comme Macgeea bouchardi et
des tiges et articles de crinoïdes indéterminées.
Frasnien moyen (Synclinorium de Philippeville)
Formation de Philippeville
4508 calcaires noirs en bancs
minces avec quelques lentilles bioconstruites avec possibilité de
dolomitisation
Formation du Pont de la Folle
(Correspond à la formation du Moulin Liénaux dans le synclinorium de
Dinant)
4507 Membre
des Machenées : Schistes noduleux
localement riches en crinoïdes et
brachiopodes
4506
Membre de la Fontaine Samart : Marbre de Cousolre de couleur noire
avec de fines veines de calcite blanche
4505 Membre de la Fontaine Samart : Marbre de Sainte Anne
de
couleur gris brun tacheté de blanc
Frasnien inférieur
Formation de Nismes
4504
Fr1o Calcaire gris à rouge stratifié
massif et noduleux
4503
Fr1y Dolomie (dans
les carrières en exploitation - Merlemont, Froidchapelle, Villers-le-Gambon...)
4503.001 La dolomie de Merlemont (1)
: Par la N40,
Philippeville-Givet, après le village de Villers-le-Gambon, un panneau
indicateur nous signale Merlemont à droite et Franchimont à gauche.
Nous prenons à droite, en direction de Merlemont. Juste avant l'entrée
dans le village, à droite de la route, non loin d'un parking, une carrière
de dolomie abandonnée nous livre de la dolomie cristallisée, des coraux (Favosites,
Disphyllum caespitosum) et quelques brachiopodes.
4503.002
La dolomie de Merlemont (2)
: Par la N40 Philippeville-Givet, à Merlemont, une carrière de dolomie de chaque côté
de la route peut livrer des produits dolomitiques divers mais aussi et
surtout de la dolomie
massive, rubanée,
de beaux cristaux de dolomite jaune, blanche et
accessoirement rose.
La carrière est ouverte dans le Tienne de
Merlemont qui fait partie du massif de l'anticlinal de Philippeville,
d'âge Frasnien. Ce tienne s'étire d'est en ouest sur près de 2 km, entre
le lieu-dit "Malplaque" et le village de Merlemont. Ce coteau est traversé
par une voie ferrée désaffectée aujourd'hui reconvertie en RAVeL et est
actuellement en grande partie entamé par deux carrières, une petite
carrière de marbre rouge aujourd'hui désaffectée, la carrière de
l'Abreuvoir et une grande carrière de dolomie exploitée par la s.a.
Dolomies de Merlemont. Cette dernière consiste en une excavation creusée
sur environ 1km et profonde d'une vingtaine de mètres.
4503.003
La dolomie du Tienne Beumont
: Par la N40
Philippeville-Givet, après le village de Villers-le-Gambon, un panneau
indicateur nous signale Merlemont à droite et Franchimont à gauche.
Prendre à gauche. Rejoindre le village de Franchimont, le traverser de
part en part et ensuite prendre vers Surice. Passer à côté de la
station d'épuration et la carrière du Tienne Beumont est sur la droite.
Cette carrière exploite la dolomie et aux abords, des coraux coloniaux sont
présents (Disphyllum, Philipsastraea...)
4502
Fr1oy Quelques faciès carbonatés
4501
Membre de la Prée
Fr1m : Schistes
verts fins ou noduleux avec brachiopodes à la base avec Goniatites intumescens
Receptaculites neptuni Camarophoria formosa, Spirifer sp.
4500
Fr1a Schistes calcareux avec très
grands brachiopodes de la famille des spiriféridés (zone des monstres)
Limites
La limite inférieure de la formation de Nismes est
fixée au premier banc de calcaire noduleux riche en gros brachiopodes ("Zone
des Monstres"), situé au dessus du dernier banc de calcaire de la formation
de Fromelennes.
4500.001
La carrière de Préalle à Heyd
: La carrière de Préalle présente des calcaires, des calschistes et des calcaires gréseux sur deux niveaux : un niveau inférieur et un niveau supérieur. Le niveau inférieur ne présente pas beaucoup d'intérêt car il ne présente qu'exclusivement des calcaires du Givetien du Membre des Trois Fontaines. On n'y rencontre presque aucun fossile si ce n'est le Stringocephalus Burtini dans un état de conservation lamentable ou tellement imbriqué dans le calcaire qu'il en est indégageable. Une petite particularité est tout de même à noter : un niveau de couche présente un calcaire fissuré, troué comme un gruyère. Ces trous sont souvent calcités et parfois ce sont des géodes qui sont présentes. Ce niveau se situe au fond du niveau inférieur à peu près à mi
hauteur du front de taille.
Le niveau supérieur est beaucoup plus intéressant car il présente une plus grande diversité de roches qu'il convient d'étudier. En effet, on peut observer des schistes, des calcaires, des calschistes et des calgrès du Frasnien. En progressant du concasseur vers le fond de la carrière, on peut y voir : des calcaires stratifiés massifs et noduleux sans doute du Fr1o des schistes calcareux avec de grands brachiopodes de la famille des Atrypas du
Fr2a, des schistes verts du Fr2b ou du Fr2c, des schistes noduleux du Fr2 et des schistes de Barvaux et/ou de Matagne, très feuillets violets à noirs du Fr3n/f. De beaux fossiles de constructeurs de récifs peuvent être observés, ainsi que de beaux et gros brachiopodes de la famille des Atrypas et des Spirifers. Un niveau à mi-hauteur dans le front de taille présente de belles géodes de calcite blanche à ocre. Le schiste et le calschiste sont parfois si bien fissurés que les interstices sont emplis de calcite fluorescente en cristaux.
Photo L.V.B.
La Préalle à Heyd en 1987
4500.002
Petigny
:
De Couvin à Charleroi par la N5, avant d'arriver à Frasnes-lez-Couvin, nous prenons à droite vers Petigny. A 2km de la route Couvin-Charleroi, nous montons légèrement entre deux champs. Au sommet de cette côte, face à un bois, la route oblique vers la gauche. Nous nous arrêtons à droite sur une petite aire de stationnement située à l'entrée du bois. De part et d'autre de la route dans les deux champs (attendre qu'ils soient labourés) nous trouvons une source intarissable de gros brachiopodes globuleux : Atrypa
reticularis, Cyrtospirifer orbelianus et Spirifer verneuilli et quelques
Orthoceras sp.
4500.003
Fromelennes et la
Grotte de Nichet : A Givet, prendre la direction de Beauraing. Au
premier rond point, à la sortie de la ville, prendre la direction de Fromelennes.
Dans le village après la place de l'église ornée d'un kiosque, prendre à gauche
en direction des Grottes de Nichet. Nous passons à côté du cimetière et
nous grimpons la colline par une route en lacets. Au détour d'un virage
sur la droite en épingle à cheveux où un banc est installé pour l'observation du
beau paysage, nous pouvons observer que la route a entaillé le talus. Ce dernier et le
haut de la colline boisé de pins font partie d'une Réserve Naturelle de la
Pointe de Givet. Cependant, après chaque hiver, l'altération naturelle des
bancs de calcaires et de schistes libère les Brachiopodes et il suffit de les
ramasser sur le bord de la route. On y trouvera ainsi des Brachiopodes
comme Atrypa reticularis et Atrypa legayi de belle taille.
Le virage en épingle à cheveux avec le
talus fossilifère
Photo L.V.B.
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Le Givetien
C'est au cours du Givetien qu'a lieu la deuxième
phase de la grande transgression marine du Dévonien qui a été
entamée au cours de l'Eifelien. La mer s'avance sur une plate-forme peu
profonde. Le littoral gagne le bord nord du Synclinorium de Namur. Cette transgression,
qui n'est que la continuation de la précédente, progresse en direction du Nord-Nord-Est.
Au bord nord du Synclinorium de Dinant, à l'est de Gerpinnes et dans la
partie méridionale du Synclinorium de Namur, de Presles à la vallée du Samson,
le groupement des 3 formations principales du Givetien (Formations de Trois-Fontaines, Terres d'Haurs et Mont
d'Haurs) est remplacé par la Formation de Nèvremont.
Il s'agit généralement de calcaires fins et de calcaires grenus
à faciès oolithique. La Formation de Nèvremont est surmontée de la Formation du Roux, caractérisée par des schistes, des dolomies et des calcaires
gréseux, suivis de calcaires et dolomies avec un niveau de stromatopores
branchus. Dans la partie orientale du Synclinorium de Dinant, la Formation de
Fromelennes surmonte la Formation de Nèvremont.
Au nord du Synclinorium de Namur, le Givetien est limité à l'ouest de Namur.
Dans la vallée de l'Orneau, il s'agit de la Formation du Bois de Bordeaux. Cette formation est constituée de trois membres, à savoir le
Membre des Mautiennes constitué de conglomérat et roches argilo-gréseuses rouges, vertes ou
bigarrées, le Membre d'Alvaux contitué d'une alternance de calcaire organoclastique, parfois
oolithique et de schistes; localement, stromatolithes, et le Membre de Mazy
formé de "roches rouges": siltites, calcaires rougeâtres, paléosols.
Comparons ces différents faciès :
Bord Sud du Synclinorium de Dinant
Formation de
Fromelennes |
Calcaire argileux à
brachiopodes, calcaire gris à stromatopores, |
Formation de Charlemont |
Calcaire à polypier du Membre des Monts d'Haurs |
Calcaires biostromaux massifs. |
Calschiste du Membre des Terres d'Haurs |
Calcaire argileux foncé parfois crinoïdique
|
Calcaire du Membre des Trois Fontaines |
Calcaire bleu-noir brillant, massif, dur, peu stratifié en
gros blocs, portant des veines de calcite massive blanche avec par endroits,
de petites mouchetures de fluorite et dolomitisé vers le haut |
Bord Nord du Synclinorium de Dinant
Formation de
Roux |
Schistes, dolomies et calcaires gréseux,
suivis de calcaires et dolomies avec un niveau de stromatopores branchus.
|
Formation de
Nèvremont |
Calcaires fins et de calcaires grenus à faciès oolithique
|
Bord Nord du Synclinorium de Namur
Formation du Bois de Bordeaux |
Membre de Mazy
|
"Roches rouges": siltites, calcaires rougeâtres, paléosols. |
Membre d'Alvaux |
Alternance de calcaires organoclastiques, parfois
oolithiques et de schistes et localement de stromatolithes,
|
Membre
des Mautiennes |
Conglomérat et roches argilo-gréseuses
rouges, vertes ou bigarrées |
Dans la région-type de Givet, région que nous
prendrons comme référence puisqu'elle se situe au centre de la Calestienne, le
Givetien comprend
- la Formation de Trois-Fontaines qui renferme à sa base
un biostrome surmonté de calcaires lagunaires;
-
la Formation des Terres d'Haurs qui témoigne d'une ouverture du
milieu, avec dépôt de calcaires argileux;
-
la Formation du Mont d'Haurs avec une succession de biostromes à
coraux et stromatopores, (que nous pouvons observer à gauche du second étage
de la carrière de Resteigne) suivis de calcaires de milieu plus confiné;
- la Formation de Fromelennes qui débute par des schistes et des
calcaires noduleux, surmontés de séquences de calcaires à stromatopores
branchus.
D'un point de vue géomorphologique, au bord sud du
Synclinorium de Dinant, la présence d'une bande calcaire de plusieurs centaines
de mètres d'épaisseur, encadrée de roches plus argileuses se marque nettement dans les paysages. La
bande calcaire, appelée "Calestienne", forme un relief bordant au sud la
dépression schisteuse de Fagne-Famenne. Cette dépression est limitée au nord par
le Condroz, d'altitude plus élevée, suite à la présence des grès famenniens.
Mais venons-en à nos observations sur le terrain...
Givetien (Gv)
Formation de Fromelennes (Gvb)
Calcaire argileux à brachiopodes, calcaire gris à stromatopores, Thamnopora
polyforata, calschistes et calcaires argileux coquilliers à Disphyllum
vergatus avec Myophoria transrhenana (Calcshistes), Stromatopores (Calcaires stratifiés), Spirifer
tenticulum (Schistes) avec schistes à la base.
4406
Membre du Fort Hulobiet caractérisé par des schistes carbonatés et
des calcaires argileux grossièrement noduleux, parfois coquillier.
4405
Membre du Moulin Boreux constitué d’environ 80 mètres de calcaires
biostromaux (au sens large du terme) à coraux, stromatopores globuleux et
branchus, tabulés,... le tout en bancs pluridécimétriques à métriques
alternant avec des calcaires fins, en bancs décimétriques à
pluridécimétriques, à fréquentes laminations algaires; on n’y observe pas de
stringocéphales.
4405.001
Le calcaire à stromatoporoïdes d'Ave et Auffe
:
Prendre la route Sourd'Ave - Han sur Lesse. Entre le village d'Ave et Auffe et Han sur Lesse, à gauche, on peut observer la "Cluse du Ry d'Ave" qui est une superbe formation anticlinale dans le calcaire de Fromelennes que l'on appelle aussi "l'anticlinal de Wavreille." Avant la Cluse, on prend à gauche un petit sentier d'abord asphalté puis en terre qui nous mène sur la colline du Ry d'Ave et dans le bois du Roptai. De chaque côté du sentier, on peut observer les anciennes galeries d'exploitation de la Baryte, de la Fluorite et de la Galène. Ces minéraux exploités ne sont plus observables que dans les haldes et celles-ci recèlent de magnifiques exemplaires des calcaires de Fromelennes aussi appelés calcaires à stromatoporoïdes.
Photo L.V.B.
Calcaire type de la formation de Fromelennes avec, en dessous, un détail de la roche montrant parfaitement les "stromatoporoïdes".
4404
Membre de Flohimont se caractérise par une trentaine de mètres
de calcaire argileux, interrompus par une ou plusieurs passées schisteuses.
Limites
La limite inférieure est définie à la suite du dernier banc de calcaire
construit du sommet de la Formation du Mont d’Haurs, isolé dans des
calcaires de plus en plus argileux.
Formation de Charlemont Gva
Calcaire de Givet
4403
Calcaire à polypiers du
Membre du Mont d'Haurs (Gid) : Calcaires biostromaux massifs à Stringocephalus
burtini, Alveolites, Favosites, Disphyllum, Cyathophyllum
Limites
La base du Membre du Mont d'Haurs est marquée par un premier biostrome
coiffant les calcaires argileux du Membre de Terre d'Haurs
4402 Calschistes du Membre de Terre d'Haurs (Gic)
: Calcaires argileux foncé qui
semblent à première vue, un peu gréseux ou finement dolomitiques et qui sont en
réalité des calcaires à péloïdes parfois crinoïdiques
avec Spirifer mediotextus
Limites
La Formation des Terres d’Haurs, succédant à celle de Trois-Fontaines,
correspond à une complète réouverture du milieu. En témoigne l’abondance des
brachiopodes (Stringocéphales exceptés) et des crinoïdes. Les stromatopores
ont totalement disparu et le décompte des coraux se réduit à quelques
Thamnopora, l’un ou l’autre rugueux solitaire et, proches de la base,
quelques rares colonies d’Hexagonaria
4401
Calcaires noirs du
Membre des 3 Fontaines (Gib) : Calcaire bleu-noir brillant, massif, dur, peu stratifié en gros blocs, portant des veines de calcite massive blanche avec par endroits, de petites mouchetures de fluorite et dolomitisé
vers le haut avec Stringocephalus burtini, Lucina proavia, Phacops fernandini et Orthoceras
sp.
Limites
Au point de vue
paléontologique il est aisé de différencier les calcaires Eifeliens des
calcaires Givetiens. En effet, dans les premiers on y trouve un corail
solitaire en forme de babouche, Calceola sandalina et dans les calcaires des 3
Fontaines, on y trouve un brachiopode particulier, Stringocephalus burtini
D'un point de vue
lithologique le calcaire Givetien commence au premier banc de calcaire bleu-noir
brillant, massif, dur, peu stratifié en gros blocs, portant des veines de
calcite massive blanche surmontant un calschiste stratifié d'aspect brunâtre,
gris-bleu mat sur cassure fraîche.
4401.001
Le Fondry des Chiens
(partie biohermale) et le Matricolo
:
Nous sommes sur la route Couvin-Nismes-Treignes. A Nismes, nous entrons dans le village et nous montons à gauche au Matricolo en passant devant les Pompres Funèbres "Tremblez" et à droite au Fondry des Chiens par la rue Orgeveau. Ces deux butes calcaires portent en leur sommet de larges crevasses au fond desquelles on peut trouver des lentilles de limonite, des blocs de calcaire avec des inclusions de Limonite. Le calcaire formant les deux butes est un calcaire
par endroit construit, très riche en Stromatopores, en crinoïdes et en
coraux compacts prouvant que la profondeur de l'eau avait 2 à 4 m et qu'elle
était chaude, claire et oxygénée.
Le Fondry
des Chiens (2 vues) et un superbe stromatopore au fond du gouffre.
Photo L.V.B.
4401.002
Le terrain de football de Bure
: Pour trouver le terrain de football, il faut quitter le village
vers le Nord-Ouest, par de petites routes de campagne, vers la chapelle de ND
d'Haurs. (Nom symptomatique faisant référence à la géologie ???)
Dans les champs autour du
terrain de football de Bure, on trouve de très belles colonies d'Hexagonaria
hexagona parfois encroûtées de stromatopores, et de gros coraux
solitaires.
Attention !!! S'y rendre en hiver quand les
moissons sont terminées et que les champs ont été charrués... de manière à ne
pas endommager les cultures... Etre tout de même prudent car en hiver, les
terrains sont "loués" aux chasseurs qui traquent lapins et lièvres... déranger
le gibier équivaut à un "crime de lèse-chasseur"
4401.003
La carrière des 3 Fontaines
à Givet
:
Nous sortons de Givet en direction de Charleville et juste après la porte de la ville, nous avons en face de nous l'imposante carrière des Trois Fontaines qui exploite le calcaire noir Givetien à Stringocephalus. De magnifiques (mais trop rares) fossiles viennent de cette carrière : le brachiopode typique de cette couche : le Stringocephalus
burtini, un magnifique trilobite nageant à gros yeux : le Phacops
fernandini et un beau mollusque céphalopode : un Orthoceras sp.
En fait, pour être
complet sans être trop long ni ennuyeux, je dirai que la "Société Anonyme des Carrières de Pierre Bleue" fit l'acquisition en 1938 De la
carrière de roche massive ouverte au cœur du Calcaire Givetien extra-dur dans
l'assise des Trois Fontaines. Elle fût notamment choisie par Vauban, qui
en fit une large utilisation pour la construction et la restauration d'ouvrages
militaires régionaux importants. Entre les deux dernières guerres, en raison de
l'évolution du marché, l'activité de la taille de pierre entra progressivement
en récession au profit du concassage de la roche. Les performances obtenues par
ces matériaux concassés dans les emplois en viabilité et pour la construction
ont amené la Carrière à réaliser un complexe industriel de près d'un million de
tonnes de puissance de production annuelle pour l'élaboration de granulats, de
graves traitées pour assises de chaussées, de bétons bitumeux à usage routier et
de bétons hydrauliques prêts à l'emploi pour la construction. Depuis 1998, la
Carrière devenue Granulats Nord-Est, fait partie du groupe Lafarge.
La carrière exploite des formations datées du Dévonien supérieur et moyen et
pour le site des Trois Fontaines au niveau du gisement exploité, du Givetien ou
calcaire de Givet,
pour lequel la carte géologique et certaines observations locales possibles
permettent de constater que cette formation passe d'Est en Ouest d'une série
normale à une série renversée juste au niveau de la carrière et de sa réserve de gisement. Les bancs
de la Carrière sont caractérisés par la régularité de leur direction et de leur
pendage de l'ordre de 48° vers le Sud Est.
Tant que la carrière appartenait à la "Société Anonyme des Carrières de Pierre
Bleue", on pouvait, très difficilement, je l'avoue, obtenir une autorisation
individuelle de visite. Ainsi, j'ai pu, grâce à un membre du personnel que
je connaissait, visiter le site une dizaine de fois.
Deux exemplaires de calcite qu'on peut trouver dans la carrière
de Givet
Photo L.V.B.
La calcite
Depuis 1998 et l'entrée de la carrière dans le Groupe Lafarge, plus aucune
autorisation n'est possible. Les lettres de demande restent sans réponse
et si on se présente à l'entrée de la carrière, le garde vous expulse sans
ménagement.
Carrière de Pierre Bleue de Givet, appelée "Carrière des Trois Fontaines",
aujourd'hui "Carrière Lafarge"
Photo L.V.B.
Photo L.V.B. Roche type du Membre des Trois Fontaines : Calcaire bleu-noir brillant, massif, dur, peu stratifié en gros blocs, portant des veines de calcite massive blanche avec par endroits, de petites mouchetures de fluorine et dolomitisé vers le haut.
4401.004
La carrière Frimoye : A Olloy sur Viroin, en direction de Couvin, prendre
à droite la petite route en face du pont qui enjambe la rivière.
Suivre la route jusqu'à un virage en épingle à cheveu. Là, continuer
tout droit, un chemin juste carrossable qui nous amène à la carrière
Frimoye. Cette carrière est soit disant une Réserve Naturelle gérée
par le Centre Marie Victorin de Vierves car le Grand Duc et le Gypaète
Barbu nichent dans les
pins sur les hauteurs. J'insiste sur le fait "soit disant une
Réserve Naturelle" car périodiquement (1 à 2 fois par an) on y effectue un
tir de mines et on y exploite les roches ainsi débitées.
Géologiquement, cette
carrière présente dans sa partie méridionale la Formation
d'Hanonet, dans sa partie septentrionale, elle présente la Formation des 3
Fontaines dans son intégralité ainsi que le passage de la Formation des 3
Fontaines, à celle des Terres d’Haurs qui est visible du côté ouest.
On peut y trouver de la calcite, de la fluorite, de la marcassite, de la
pyrite, de la sidérite et dolomite.
Un exemplaire de calcite d'Olloy sur Viroin
Photo L.V.B.
La calcite
Plan d'accès à la carrière d'Olloy sur Viroin
(1)
Quelques vues de la carrière à différents
moments de son exploitation
Photo L.V.B.
4401.005
La carrière de Resteigne :
De Wellin, prendre la direction Halma, Chanly et Resteigne. A l'entrée du village, près de l'église, prendre à gauche en direction de Belvaux. Garer la voiture près du pont qui enjambe la Lesse
et la carrière est juste là. Il y a une longtemps qu'elle n'est plus exploitée mais elle est encore riche. Dans cette carrière, 3 couches sont présentes : A gauche, un calcaire argileux parfois crinoïdique des
Terres d'Haurs , au centre, un calcaire bleu - noir à Stringocephalus
du Membre des 3 Fontaines et à droite un calcaire argileux de la
Formation d'Hanonet avec Gastéropodes du type Euomphalus, coraux rugueux solitaires, brachiopodes, trilobites
(de la famille des Phacops), Calceola sandalina et orthocères
indéterminés. Attention : Les beaux fossiles se cantonnent dans la partie
sud-est de la carrière, là où un affleurement de la Formation d'Hanonet apparaît (calschites) Pour ce qui est des minéraux, par l'intérieur de la carrière on atteint le rez-de-chaussée où nous pouvons récolter de la Calcite et de l'Aragonite (CaCO3) et le 1er niveau où nous trouvons de la Limonite
(FeO(OH).nH2O). La Calcite se présente sous forme de petites géodes de cristaux blancs et transparents tandis que la Limonite se présente sous forme de lentilles brunes ou d'un encroûtement jaune - ocre. Par le sentier à droite de l'entrée, nous pouvons atteindre le 2ème et le 3ème niveau où nous pouvons trouver du Quartz (SiO2) en petits cristaux transparents, de la Goëtite (Fe2O3) sous forme d'un encroûtement noir brillant, un filon d'Hématite (Fe2O3) en petites paillettes brun foncé à noir, du grès ferrugineux de couleur rouille, du Wad sous forme d'un aspect terreux brun - rouge - violet tachant les doigts (oxydes et hydroxydes de manganèse, Pyrolusite et Limonite mélangés), de la Dolomite (CaMgCO3) de couleur jaune - rose, mais aussi de la Sidérite (FeCO3)
en petits rhomboèdres bruns - noirs et même des grains de cuivre natif
disséminés dans le calcaire.
Au 2ème étage on peut y trouver aussi à l'extrème gauche
la couche
des
Calcaires à polypiers du
Membre du Mont d'Haurs (Gid), Calcaires biostromaux massifs grosses
colonies d'Hexagonaria.
Le Givetien
à Resteigne : le calcaire du Membre des Trois Fontaines : calcaire bleu noir
compact
Photo L.V.B.
Une autre vue du Givetien
à Resteigne : le calcaire du Membre des Trois Fontaines : calcaire bleu noir
compact
Photo L.V.B.
Le
calcaire du Membre des Trois Fontaines : calcaire bleu noir compact finement
veiné de calcite
Photo L.V.B.
Un pygidium de trilobite
découvert en juillet 2006 dans le
Givetien
de Resteigne
Photo L.V.B.
Détail du
pygidium de trilobite découvert en juillet 2006 dans le
Givetien
de Resteigne
Photo L.V.B.
Le filon métallifère dans
le Givetien
de Resteigne
Photo L.V.B.
Le filon métallifère
dans
le Givetien
de Resteigne : limonite, sidérite, hématite, goetite,
Photo L.V.B.
4401.006
La carrière La Couvinoise
:
Nous sommes à Couvin, près de la gare, en bordure de la N5. La carrière La Couvinoise
peut se visiter sur simple demande avec une décharge de responsabilité
A l'entrée de la carrière, laisser le concasseur à gauche et se diriger vers la droite. L'extrême droite de la carrière exploite le sommet des couches de l'affleurement. Le calcaire qui y est exposé est un calcaire bleu - noir, brillant, massif, dur, peu stratifié, en gros blocs, portant des veines de calcite massive et blanche avec, par endroit des mouchetures de fluorine et dolomitisé sur le dessus. Ce calcaire est évidemment le calcaire du Membre des Trois Fontaines. Il contient, par endroit, de nombreux coraux constructeurs de récifs mais si intimement liés et imbriqués dans le calcaire qu'ils sont indégageables. En suivant le fond de la carrière vers la gauche, on va rencontrer des couches
formées d'un calcaire assez différent. Il est gris - bleu sur cassure fraîche mais prenant une patine brune avec le temps. On peut aussi trouver un calschiste brun-beige-ocre.
Un bloc de la formation de Hanonet
Photo L.V.B.
Le calcaire est crinoïdique avec de beaux brachiopodes bien conservés, calcités au maximum et qui se détachent facilement quand on fait éclater la roche aux alentours avec un marteau pointu. Dans ce second cas, la calcite n'est presque pas présente. Les coraux sont pratiquement absents. C'est le paysage typique de la Formation d'Hanonet.
4400
Schistes calcareux du Gia avec Spirifer undiferus. Si l'on excepte la
Formation X très limitée dans l'espace, cette couche marque véritablement le
passage de la Formation de Hanonet aux Calcaires noirs du Membre des 3
Fontaines.
Limites
Assez complexe à discerner. D'un
point de vue lithologique, cette couche ne se différencie pas vraiment de la
Formation de Hanonet... si ce n'est par la disparition totale de Calceola
sandalina et l'apparition de Spirifer undiferus.
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L'Eifelien
Au bord nord du Synclinorium de Dinant qui correspond plus ou moins au bord sud du Synclinorium de
Namur, nous pouvons observer la Formation de Rivière, Membre de Rouillon,
constituée de schistes et grès rouges et verts, ainsi que d'un conglomérat
appelé le "Poudingue
de Tailfer". Au dessus du Membre de Rouillon se situe la seconde partie de
la Formation de Rivière : le Membre de Claminforge, composé de calcaires
argileux, parfois laminaires, des schistes et des grès calcaires localement
décalcifiés.
Formation de
Rivière |
Membre de Claminforge |
Calcaires argileux, schistes
et grès calcaires |
Membre de Rouillon |
Schistes, grès rouges et verts
et Poudingue de Tailfer |
Mais, nous, dans nos recherches, nous nous sommes bornés à étudier le bord
sud du synclinorium de Dinant.
Au flanc sud du Synclinorium de Dinant, l'Eifelien est composé à sa base de
schistes et des grès calcaires avec intercalation de calcaires fossilifères. Le
ralentissement de la sédimentation détritique favorise le dépôt de calcaires
argileux. Un régime récifal s'installe dans la
région de Couvin et on voit apparaître de nombreux massifs de calcaires
construits. Dans le détail, on distingue les formations suivantes :
- la Formation de Couvin, surmontant la Formation de l'Eau Noire au
sein de laquelle se situe la limite Emsien-Eifelien: il s'agit de calcaires
crinoïdiques, calcaires à stromatopores et coraux avec une intercalation de
calcaires argileux. L'épaisseur de la Formation diminue considérablement entre
Nismes et Givet; elle disparaît au profit de la Formation de Jemelle à l'est
de cette dernière localité;
- la Formation de Jemelle renferme des schistes gréseux à
rares nodules ou lentilles calcaires; ensuite, une alternance de bancs minces
de calcaire et de schistes nodulaires avec coraux, brachiopodes, etc... Dans
la partie supérieure de la formation, on relève la présence de biohermes à
Wellin, Couvin, Nismes et Macon;
- plus à l'est encore, la Formation de Jemelle passe à la Formation de la
Lomme (environ 110 m): reconnue vers l'ouest juqu'à Tellin, elle est
constituée de schistes gréseux à intercalations de grès; ensuite de grès
massif et enfin, de calcaire dans sa partie supérieure;
- la Formation d'Hanonet (50-70 m) marque un retour à une sédimentation
franchement carbonatée avec des calcaires argileux foncés à stromatopores et
tabulés lamellaires vers le sommet de l'unité.
Mais venons-en à nos observations sur le terrain...
Faciès
de l'Eifelien: Après diverses
observations, j'ai pu dégager plusieurs tendances : l'Eifelien s'étend dans le Synclinorium
de Dinant, jusqu'au Massif de la Vesdre et au Massif de Theux. Au sommet de
l'Eifelien du bord Est, nous trouvons des calcaires et macignos à crinoïdes et à Stringocephalus
burtini. La présence de ce dernier fossile a incité certains géologues à classer ce faciès dans le Givetien. Cependant, la présence notoire de Calceola
sandalina m'incite personnellement à garder ce faciès dans l'Eifelien et à
estimer que cette couche est réellement la transition entre la Formation de
Hanonet et le Givetien inférieur. Dans la région sud du Synclinorium de Dinant, nous trouvons des schistes argileux et des calschistes noirs avec Calceola
sandalina, Uncinulus angulosa et Spirifer speciosus. Localement, entre Couvin et Chimay, nous pouvons trouver de l'hématite oolithique. Au Nord du Synclinal de Dinant, nous trouvons des Grès, des psammites, des Schistes rouges et verts, des calcaires et des macignos formant deux faciès distincts : le premier, supérieur, avec calcaires à Calceola
sandalina et Macignos et l'autre, inférieur avec Grès, Psammites et Schistes, le tout étant désigné par l'appellation "Grauwacke de Rouillon".
Eifelien
Formation X
4313 Calcaire
argileux crinoïdique
stratifié et dolomitique sous forme de lentilles biohermales
Limites
La formation X est très limitée dans
l'espace et ne se trouve que dans la partie gauche de la carrière du Fond
des Vaulx de Wellin. C'est le seul endroit où une formation surmonte
la formation de Hanonet avant l'entrée dans le Givetien. Cette
formation est excessivement fossilifère avec brachiopodes, coraux
solitaires et coloniaux., crinoïdes et trilobites.
4313.001
La carrière du Fond des Vaux et des Limites
:
De Wellin, prendre la direction de Han sur Lesse. On longera la carrière du Fond des Vaux (en activité...autorisation !!) qui se continue le long de la E 411 par la carrière les Limites (aussi en activité).
La carrière du Fond des Vaulx : entrée
Photo L.V.B.
La carrière du Fond des Vaulx est celle que j'ai le plus étudiée. Elle
présente quatre grandes formations qu'il convient de prospecter : D'abord, la
partie gauche derrière la trémille, en montant le chemin d'accès
qui mène à l'étage supérieur, juste après la mare. La carrière recoupe
deux formations : la formation X de Wellin et la
formation de Hanonet qui sont classées
dans l'Eifelien supérieur. Ces formations ont livré en leur temps des fossiles "à la pelle".
Ce sont des calcaires argileux en bancs minces, avec de nombreuses passées
d'argile. Le calcaire argileux est parfois même très argileux et si bien qu'on
peut le qualifier de calschiste argileux. Le calcaire est très bien
stratifié portant de nombreuses diaclases. Il est bleu-noir sur cassure
fraîche mais avec le temps, il prend une patine brune sans doute due aux sels de
fer contenus dans les argiles qui le composent. Cette formation m'a livré
de superbes Calceola sandalina, des crinoïdes, de beaux brachiopodes de la famille des Atrypa, des coraux de la famille des Thamnoporidés, de gros
Acanthophyllum vermiculare,
des coraux rugueux solitaires du genre Zaphrentis, des Hexagonaria, et des trilobites du type Phacops
...
Au fond de la carrière, le front de taille, recoupe de début du Givetien avec le Membre des Trois Fontaines.
Ce sont des calcaires compacts, bleu-noirs, bien stratifiés, avec quelques
passées de calcite massive. Cette formation, bien que parfois riche en
calcaires crinoïdiques, en coraux, en brachiopodes du genre Stringocephalus et
en stromatopores est très pauvre en fossiles dégageables. Les
fossiles sont tellement cimentés et imbriqués dans la masse de calcaire qu'ils
en font partie intégrante. Cependant, juste avant le Givetien, on trouve le Membre d'Hanonet qui livre juste au joint de stratification entre ces deux couches de belles colonies de Spiriféridés
(Spirifer mediotextus). Par endroits, on peut découvrir de larges cheminées de dissolution du calcaire, cheminées emplies d'argile de décalcification de couleur rouille et contenant des nodules de Limonite.
Si cette partie de la carrière n'est pas propice à la récolte de fossiles, ce
sont les minéraux qui y sont intéressants. En effet, on peut y trouver de
la calcite, de l'aragonite fluo, de la pyrite, de la marcassite, de la fluorite, de la chalcopyrite
et même de la sphalérite gemme (micro)... parfois même avec de belles associations.
Enfin,
la partie droite de la carrière recoupe la formation des Terres D'Haurs qui est
constituée de calcaire argileux d'un brun très foncé, parfois crinoïdique avec
par endroits, des restes et des débris de coraux.
Quelques plaques de coraux du Membre des Terres d'Haurs
Avant d'entrer dans
la carrière, un ancien four à chaux nous indique l'usage premier auquel l'homme
destinait le calcaire
Photo L.V.B.
La carrière du Fond des Vaulx
:
Le passage de l'Eifelien (à gauche un calschiste
brun de la formation X de Wellin et de la formation de Hanonet riche en colonies de spiriféridés) au
Givetien (Au centre le Membre des Trois Fontaines calcaire bleu noir compact) et
à droite, la formation des Terres D'haurs avec un calcaire crinoïdique.
Photo L.V.B.
Tout le côté gauche de la
carrière ou l'Eifelien supérieur affleure
(Membre de Hanonet et
Formation X)
Photo L.V.B.
Côté
gauche de la carrière : le calcaire argileux de la Formation X avec les veines
argileuses riches en fossiles
Photo L.V.B.
A gauche de l'endroit
précédent... des couches du Membre de Hanonet nous laissant présager de belles
découvertes potentielles
Photo L.V.B.
Roche caractéristique du
membre de Hanonet (Eifelien supérieur)
Calcaire bleu noir sur cassure fraîche prenant
rapide ment une patine d'un brun-rouille, avec quelques veinules de calcite des
de nombreux fossiles
Photo L.V.B.
En 1995, j'ai pu extraire un bloc de calcaire
de ces poches d'argile, calcaire sur lequel se trouvent en position de vie
Acanthophyllum vermiculare, Atrypa reticularis, Alveolites suborbicularis,
Calceola sandalina et un trilobite de la famille des Phacops
Formation de Hanonet
4312
Cob (sommet)
Calcaires assez francs, argileux, schisteux, gris-bleu sur cassure
fraîche, prenant rapidement une patine brune
terne,
finement feuilletée,
due à la grande quantité d'argile contenue dans le calcaire
avec à
certains endroits, un calschiste brun-beige-ocre. Peu de calcite et
de minéraux mais de nombreux brachiopodes en bon état de
conservation avec Calceola sandalina, Gypidula sp.,
Cyrtoceras sp., Trilobites, Atrypides, Spiriferidés
Limites
La
formation de Hanonet est la partie sommitale de l'Eifelien. Ici le
calcaire argileux reprend ses droits avec de nombreux fossiles de
brachiopodes, coraux solitaires et coloniaux., crinoïdes et trilobites
Les psammites disparaissent.
4312.001
Le Fondry des Chiens
(partie sud à encrinite) et le Matricolo
:
Nous sommes sur la route Couvin-Nismes-Treignes. A Nismes, nous entrons dans le village et nous montons à gauche au Matricolo en passant devant les Pompes Funèbres "Tremblez" et à droite au Fondry des Chiens par la rue Orgeveau. Ces deux butes calcaires portent en leur sommet de larges crevasses au fond desquelles on peut trouver des lentilles de limonite, des blocs de calcaire avec des inclusions de Limonite. Le calcaire formant les deux butes est un calcaire
par endroit construit, très riche en Stromatopores, en crinoïdes et
en coraux compacts prouvant que la profondeur de l'eau avait 2 à 4 m et
qu'elle était chaude, claire et oxygénée.
4312.002
Juste avant Resteigne : Nous sommes sur la route Chanly - Resteigne.
Cette route passe sous la E411. De part et d'autre du pont, dans les talus de
la route, nous trouvons des fossiles de l'Eifelien en bon état de conservation et facilement récoltables : Calceola
sandalina et divers autres coraux rugueux solitaires, Spirifer speciosus et d'autres Spiriféridés ainsi que quelques Rhynchonellidés.
4312.003
Le chemin d'accès à la
carrière des Trois Fontaines
: De Givet, prendre la N51 en
direction de Fumay-Revin. Dès la sortie de la ville, en longeant la
Meuse, nous passons devant la carrière Lafarge, anciennement appelée Carrière
des Trois Fontaines. Nous arrivons à un rond point et nous continuons
vers Fumay-Revin. Nous empruntons un pont qui nous fait passer au dessus
de la voie ferrée et juste après le pont, avant d'entamer la côte de Foisches,
nous prenons à droite, le chemin d'accès à la carrière qui se termine devant
les grilles et le poste de garde.
Ce
chemin d'accès est bordé à droite par la voie ferrée et à gauche par un
talus creusé dans des roches brun-gris-noir du membre de Hanonet.
Nous pouvons y découvrir quelques brachiopodes comme Atrypa reticularis,
quelques bryozoaires comme Fenestella antiqua et quelques coraux
solitaires dont quelques Calceola sandalina. Il faut reconnaître que
la faune n'est pas très riche, ni en nombre d'individus, ni en nombre
d'espèces.
Calcaire stratifié
bleu noir avec les couches presque verticales, crinoïdique avec Calceola
sandalina, quelques brachiopodes : la Formation d' Hanonet.
Photos L.V.B
4312.004
La carrière La Couvinoise
:
Nous sommes à Couvin, près de la gare, en bordure de la N5. La carrière La Couvinoise
peut se visiter sur simple demande avec une décharge de responsabilité
A l'entrée de la carrière, laisser le concasseur à gauche et se diriger vers la droite. L'extrême droite de la carrière exploite le sommet des couches de l'affleurement. Le calcaire qui y est exposé est un calcaire bleu - noir, brillant, massif, dur, peu stratifié, en gros blocs, portant des veines de calcite massive et blanche avec, par endroit des mouchetures de fluorine et dolomitisé sur le dessus. Ce calcaire est évidemment le calcaire du Membre des Trois Fontaines. Il contient, par endroit, de nombreux coraux constructeurs de récifs mais si intimement liés et imbriqués dans le calcaire qu'ils sont indégageables. En suivant le fond de la carrière vers la gauche, on va rencontrer des couches
formées d'un calcaire assez différent. Il est gris - bleu sur cassure fraîche mais prenant une patine brune avec le temps. On peut aussi trouver un calschiste brun-beige-ocre.
Le calcaire est crinoïdique avec de beaux brachiopodes bien conservés, calcités au maximum et qui se détachent facilement quand on fait éclater la roche aux alentours avec un marteau pointu. Dans ce second cas, la calcite n'est presque pas présente. Les coraux sont pratiquement absents. C'est le paysage typique de la Formation d'Hanonet.
4312.005 Quand
à la
route du contournement de Vierves, elle entaille une bute calcaire (un tienne)
et forme de part et d'autre de la route deux grands talus. Il est bon
aussi de jeter un coup d'oeil aux roches en présence. Les fossiles y
sont aussi très nombreux : Trois couches différentes ont été mises à nu par le
contournement : un Eifelien inférieur formé de schistes très argileux bruns à
jaunes avec des lits de fossiles (coraux brachiopodes divers, spiriféridés
dont Spirifer speciosus et j'y ai même découvert un Scutellum entier,
malheureusement pas en très bon état ensuite un Eifelien formé de calcaires argileux gris-bleu sur cassure fraîche
prenant une patine brune avec de nombreux lits de fossiles (sans doute le
Membre de Hanonet) et enfin un Givetien formé d'un calcaire bleu-noir compact
avec quelques passées de calcite, (sans aucun doute le Membre des Trois
Fontaines).
Plan du contournement de Vierves
Dessin L.V.B.
Formation de la Lomme
4311
Membre de Wamme : grès massif psammitique avec calcaire
dans la partie supérieure avec lits argile et minces lentilles de calcaire
crinoïdique
4310 Membre du Fond des Valennes : Schiste gréseux, par endroit
micacés avec passées de grès massif psammitique
Limites
La formation de la
Lomme commence avec le premier banc de psammite (grès micacé) surmontant
les calcaires et schistes de la Formation de Jemelle
Formation de Jemelle
4309
Membre de la Chavée
: Environ 190 m d’une
alternance décimétriques de calcaire massif ou noduleux, par endroits
argileux ou crinoïdique, et de schiste en bancs plus épais avec nodules et
lentilles calcaires; macrofaune abondante, rugueux solitaires, tabulés,
brachiopodes, lamellibranches, trilobites. Ce membre est caractérisé
par le développement de biohermes pluridécamétriques de calcaire gris
clair massif.
4309.001
En direction de Dourbes : Au sortir du sentier de la Goulette à Olloy
sur Viroin,
nous prenons à droite, une route qui mène à Dourbes. Nous arrivons à un
endroit où la route s'élève quelque peu, tandis que sur la droite un
sentier agricole semble dessiner avec notre route un Y. Juste à cet
endroit, à droite nous pouvons observer une dépression qui remonte ensuite
vers les pins. La dépression est en partie cultivée. Au départ
du sentier agricole, un chemin privé longe à droite une culture et à
gauche une prairie. A peu près au milieu de la dépression se trouve
une espèce de talus. Ce talus est formé de schistes du Membre de la
Chavée, Formation de Jemelle, très fossilifères : Spirifer speciosus,
coraux rugueux, Phacops latifrons....
Aux dernières nouvelles (2010) dans les calcaires présents sous les
schistes, on trouverait des Phacops sp.noirs très semblables à ceux qui
proviennent du Maroc... Cela reste à confirmer...
3. Le talus fossilifère
Dessin L.V.B.
4309.002
Route Chimay-Couvin
:
Nous sommes sur la route Chimay-Couvin, à hauteur de Pesche, 200 à 300m avant la plaque indiquant "Couvin" et même après cette plaque. De part et d'autre de la route, dans les talus formant les bas-côtés de la route. Nous sommes devant un banc de calcaire. Nous y découvrons une faune abondante d'invertébrés fossiles : des Brachiopodes et notamment de nombreux Spirifers
spéciosus, des lamellibranches, des Gastéropodes, des Bryozoaires, des Orthidés dont Chonetes
plebeja, des restes de Crinoïdes, des Calceola sandalina...
Les petits rugueux sont coniques, mais généralement déformés : ils prennent l'aspect d'une petite corne tordue. Cette déformation particulière est due à la croissance de l'animal dans un habitat parcouru par un courant d'eau. Le squelette et l'animal lui-même s'allongeaient et s'élargissaient dans la direction du courant.
4308 Membre du Cimetière
: 110 à 115 m de shales
fins et siltites gréseuses avec nodules, lentilles ou bancs centimétriques
(pluricentimétriques) de calcaire fin, noir.
4308.001
Ham sur Meuse
: Sortir de Givet en
direction de Charleville. Passer en face de la "Carrière de 3 Fontaines". Au rond point, prendre la direction de Chooz puis directement à droite direction Ham-sur-Meuse.
De part et d'autre de la route, un champ de schistes avec fossiles de la
Formation de Jemelle avec de nombreux brachiopodes de la famille des Orthidés, des Spiriféridés, des Rhynchonellidés et quelques pygidium de trilobites indéterminés.
Le talus schisteux de Ham
sur Meuse
Photo L.V.B.
4307 Membre de la Station
: Sur environ 40 m, shales
gréseux, feldspathifères, avec bancs centimétriques de grès par place
micacé et rares nodules calcaires. On observe régulièrement de nombreux
brachiopodes.
Limites
La limite entre le membre du Vieux
Moulin et le Membre de la Station n'est pas simple à déterminer. En
effet, entre Couvin et Treignes, les membres de la Station et du Cimetière
sont peu visibles et ne sont présents que dans la région de Beauraing à
Rochefort.
4306
Membre du Vieux Moulin
supérieur
:
Formé d'un packstone* à crinoïdes qui ne contient plus de tempestites et
qui présente une forte réaction à HCl. Les fossiles présents dans ce
sommet de formation sont des crinoïdes, des brachiopodes, des coraux
solitaires et coloniaux. Les bancs deviennent plus épais vers le
sommet.
*Conglomérat: Grainstone,
packstone ou wackestone?
Attention
:
- Un conglomérat est une roche détritique, résultant de l'érosion
mécanique de reliefs terrestres ; c'est un ensemble de bouts de roches
reliés par un ciment chimique.
Poudingue est un conglomérat
dont les bouts de roches reliés par un ciment ressemblent à des galets
(ovoïdes)
Brèche est un conglomérat dont
les bouts de roches relies par un ciment ressemblent à des roches cassées
(bords anguleux)
- Un grainstone, un packstone
et un wackestone désignent tous des roches carbonatées résultant d'une
sédimentation organique, typiquement au fond des océans : ce sont des
roches d'origine organique (coquilles et autres) liés entre eux soit par
une matrice, soit par un ciment.
Avec une absence totale de
liant :
-
grainstone :
grains jointifs
Avec une matrice boueuse de
type micritique :
-
mudstone : <
10% de grain
-
wackestone : >
10% de grain mais non jointifs
-
packstone :
grains jointifs
Conglomérats et roches classés
par Dunham sont donc des résultats de deux processus différents de
sédimentation.
J'ai trouvé l' "astuce"
suivante, pour m'aider : je commence par me poser la question "la roche
sédimentaire, elle provient de morceaux de roches érodées ou elle
résulte de dépôts organiques ?" ; une fois cette question répondue :
- Si c'est le premier cas, je sais que l'érosion mécanique joue un grand
rôle et c'est la taille des morceaux qui compte principalement et donc
j'utilise la granulométrie.
- Si c'est le deuxième cas, je sais que le milieu de dépôt a joué un
rôle important, je regarde si c'est une matrice ou du ciment, la
quantité de ciment par rapport aux grains, j'essaie de voir quels bouts
organiques je peux reconnaître et j'utilise la classification de Dunham.
En fait, je détermine comment la roche s'est formée avant de coller un
nom dessus : en passant d'un processus de classification à un processus
d'explication, je m'en tire beaucoup mieux puisque tout est alors clair
dans ma tête.
4305
Membre du Vieux Moulin inférieur : La base de la formation est une
siltite fine gris-bleu foncé en bancs pluridécimétriques, contenant des
galets calcaires mous (tempestites) et des laminations de couleur rouille.
Schistes et siltites se partagent l’épaisseur en proportions sensiblement égales (2 x
130 m environ à Olloy).
Certains auteurs classent
maintenant ici
le gîte à trilobites du Mur des Douaniers, de Vireux. Je ne peux
malheureusement pas souscrire à cette modification car en "homme de
terrain" je peux dire que les roches présentes sur le site sont des
schistes verdâtres à kaki, légèrement micacés exempts de tout galet et
dont certains fossiles sont recouverts d'une patine de limonite, ce qui ne correspond pas
à la description des roches du Membre du Vieux Moulin. De plus, la
présence sur le site de Spirifer arduennensis, Arduspirifer intermedius,
Arduspirifer mosellanus, Pleurodictyum problematicum et d'Athyris undata prouvent
bien que nous sommes en face de couches emsiennes.
Limites
D'Ouest en Est, la formation de Couvin
perd très rapidement la puissance (380 à 400 m) qu’elle avait à Couvin et
encore à Petigny. Elle est rapidement remplacée par la formation de
Jemelle et le membre du Vieux Moulin. La limite est donc assez
aléatoire selon les endroits. Néanmoins, le passage entre les
calcaires couvinois et les siltites gréseuses de Jemelle peut être observé sur certains sites.
4305.001
Le carrefour du Vieux Moulin
:
Carrefour à l'Est de Treignes
entre la route "Treignes - Vireux" (N963) et la route "Mazée - Le Mesnil"
(N998). Carrefour dit "du Vieux Moulin". Affleurement de 350 m de long,
discontinu pour une hauteur de 2 à 8 m, partiellement recouvert de
végétation. Stratification visible. Faible réaction en présence de
HCl et raie le verre. Roche gris-clair sur cassure
fraîche. Présence de grains de quartz + quelques micas ainsi que des
lentilles calcaires (anciens récifs de coraux) = silltite carbonatée.
On observe aussi des galets altérés. Présence de quelques fossiles de
Brachiopodes et de Tétracoralliaires. Les galets présents dans la roche
sont antérieurs à la formation de la roche et sont sans doute originaires de
récifs de coraux démantelés lors des tempêtes de l'époque, les morceaux
roulés par le sac et le ressac des vagues et intégrés à la vase qui formera
la roche que nous étudions.
Les couches silteuses de la Formation du
Vieux Moulin
Photo L.V.B.
4305.002 La route Mazée-Le Mesnil : 80 m
après le carrefour du Vieux Moulin en direction de Mazée. Talus est de
la route. Beaucoup de végétation. 10 m de long pour 3 m de haut.
Schistosité bien marquée. Roche gris-bleu sur cassure fraîche et
présentant une faible réaction en présence de HCl = siltite carbonatée avec
quelques lentilles de brachiopodes fossiles.
20 m plus loin, en direction de Mazée, on retrouve le même type
d'affleurement. La réaction en présence de HCl est bien plus vive qu'à
l'affleurement précédent.
20 m
plus loin encore, en direction de Mazée, on retrouve le même type
d'affleurement sur une longueur d'environ 50 m. La réaction en présence
de HCl est très vive ce qui implique que la roche devient progressivement plus
carbonatée.
60 m plus loin toujours en direction de Mazée, toujours sur le talus Est de la
route on retrouve un affleurement de 3m de long pour 1 m de haut. Pas de
bancs visibles mais présence d'un Atrypa bien conservé. La réaction en
présence de HCl est toujours très vive. Nous sommes en présence d'une
roche qui devient de plus en plus calcaire.
Atrypa reticularis récolté sur le site
Photo L.V.B.
200 m après le carrefour du Vieux Moulin en direction de "Le
Mesnil" (N998, BK10). Talus Est et Ouest de la route. Affleurement complètement envahi par la végétation.
150 m de long pour 2 à 3 m de haut. Schistosité importante mais
stratification peu visible. Faible réaction en présence de HCl et raie difficilement le
verre. Roche grise sur cassure
fraîche. Présence de quelques grains de quartz épars + quelques micas
ainsi que des lentilles calcaires mais en forte diminution. On observe
aussi une présence accrue des schistes et donc de l'argile = silltite
carbonatée. Présence de quelques fossiles de Brachiopodes et de
Crinoïdes peu abondants.
650 m après le carrefour du Vieux Moulin en direction de "Le
Mesnil" (N998). Talus Est de la route. Affleurement envahi de manière discontinue par la
végétation. 1 m de long. Très faible réaction en présence de HCl et ne raie pas le
verre. Roche gris-brun sur cassure
fraîche. Le quartz a maintenant disparu et le schiste se fait de plus
en plus présent avec une granulométrie fine = silltite. Présence de
quelques fossiles de Brachiopodes et de Crinoïdes.
670 m après le carrefour du Vieux Moulin en direction de "Le
Mesnil" (N998). Affleurement envahi par les mousses et les lichens. 2
m de long pour 1 m de haut. Les roches semblent bien stratifiées. Très faible réaction en présence de HCl et ne raie pas le
verre. Roche gris-brun sur cassure
fraîche avec une granulométrie fine = silltite. Présence de quelques
fossiles de Brachiopodes.
Les couches silteuses de la Formation du
Vieux Moulin
Photo L.V.B.
4305.003
Le champs de Fossiles d'Aubrives
:
Sortir de Givet en
direction de Charleville, passer devant la Carrière de Fontaine, passer le
rond point toujours en direction de Charleville et monter la côte.
En haut de la côte
on se trouve à la limite d'Aubrives et dans la descente on peut voir à droite de
la route une cabine électrique et plus bas un hôtel - restaurant. Entre la
cabine et l'hôtel se trouve un beau champs de schistes calcaires fossilifères
très riches coraux coloniaux tabulaires, brachiopodes spiriféridés,
rhynchonellidés et orthidés, bryozoaires, crinoïdes et quelques trilobites du
type Phacops.
Les couches recoupées par la
route en haut de la côte avant la cabine électrique et l'hôtel restaurant
"Impératrice Eugénie"
Photo L.V.B.
Ci-dessus, à gauche de la photo, la cabine électrique. Le champ de fossiles est en amont
et en aval...
Photo L.V.B.
4305.004
Une autre couche très riche
:
Sortir de Givet en direction de Charleville. Après la carrière de Trois Fontaines et après le rond point, dans la montée qui suit, juste en face d'un petit sentier agricole à gauche, on trouve à droite de la route un affleurement
de schistes calcareux avec fossiles très nombreux. Cette couche livre en grandes quantités des brachiopodes orthidés, spiriféridés, rhynchonellidés, des coraux solitaires et coloniaux tabulés et
branchus, des gastéropodes, des trilobites, des céphalopodes du genre Orthoceras, des crinoïdes avec même un calice et des bryozoaires. En direction de Foisches, à quelques 100m de là, à gauche de la route dans le bas côté, cette couche réapparaît.
Photo L.V.B.
Au centre de la photo, dans le talus du bas-côté de la route, on peut voir de légers travaux ayant livré une foule de fossiles...
voyons cela d'un peu plus près...
Formation de Couvin
4304 Membre de la Goulette
:
Formé de calcaires en bancs minces très fossilifères (Calceola sandalina).
Limites
Dans le sentier de la Goulette, le passage de la Formation de Couvin au
Membre de la Chavée est visible dans de relativement bonnes conditions.
(Membre du Cimetière et de la Station peu visibles entre Treignes et
Couvin)
4304.001
Le sentier de la Goulette : Nous sommes sur la route Nismes - Treignes et nous arrivons à Olloy sur Viroin. En face de l'entrée principale du village et du petit pont de pierre qui enjambe le Viroin,
nous prenons à gauche. Face à nous se trouve le sentier de la Goulette.
D'abord c'est une rue macadamisée qui devient un sentier pierreux à partir
de la dernière maison et de la source (à gauche). Entre ce point et le
dessus du sentier (qui rejoint une route bétonnée), pas moins de 5
affleurements (tout le côté gauche du sentier) donnent accès à des schistes
calcareux et calcaires massifs de la Formation de Couvin très fossilifères avec notamment : Brachiopodes (Atrypa
reticularis, Atrypa aspera, Spirifer speciosus, Spirifer elegans...) Coraux (Calceola
sandalina...) Bryozoaires (Fenestella antiqua... )
2. Le sentier de la Goulette
Dessin L.V.B.
4303 Membre de l'Abîme
: Il
est formé d’une épaisseur d’environ 160 m constitué d’une alternance de
calcaires en bancs épais métriques à plurimétriques (biostromes) à
stromatopores (formes branchues, lamellaires et massives de taille
métrique!) et coraux divers, et de bancs décimétriques à
pluridécimétriques de calcaire fin, généralement sans macrofaune.
4302 Membre de la Foulerie
supérieur
Cobd
: 140 m de calcaire crinoïdique
à
polypiers,
gris clair
à
gris bleu foncé, localement dolomitisé,
parfois
argileux,
renfermant généralement une faune abondante de stromatopores
et de coraux.
4302.001
Le calcaire de Treignes :
Sur la route Couvin-Nismes-Treignes, nous allons jusque Treignes, où, près de l'église nous prenons en direction de Mazée puis à gauche en direction des Matagnes et enfin à droite dans une rue réservée à la circulation locale. Le long des nouvelles maisons, nous retrouvons très exactement la même couche de calcaire que précédemment avec exactement la même faune.
En cet été 2008, les fondations d'une maison ont eu lieu dans les environs.
Une aubaine... des tas de roches fracturées, empilées les unes sur les autres ne
demandaient que ma visite. Autorisation demandée au propriétaire et au
chef de chantier. Accordée sans problème pour autant que je ne balance pas
de roches sur la route.
De nombreux blocs sont stériles
mais certains laissent entrevoir des "veines fossilifères". En cassant les
roches à cet endroit, on peut y découvrir de beaux fossiles :
Photo L.V.B.
Acanthophyllum
Un autre corail
Photo L.V.B.
La découverte d'un pygidium de Treveropyge et
un négatif incomplet de trilobite totalement indéterminable m'ont incité à
chercher encore plus... un autre pygidium de Treveropyge apparaît alors...
Photos L.V.B.
Un Atrypa reticularis dans les déblais...
Photo L.V.B.
.
Il faudra bien le nettoyer et bien le
dégager... mais ce sera une belle pièce...
Photo L.V.B.
En direction de Matagne, sur la gauche, nous
pouvons observer un ancien four à chaux en voie de restauration...
Photos L.V.B.
4302.002 à prospecter : Le moto-cross de Nismes
Nous sommes sur la route Couvin-Nismes-Treignes. A Nismes, juste en face de l'entrée principale de la localité, on prend à droite en direction du moto-cross. Tout au fond du circuit se trouvent les couches qui nous intéressent. Ce sont des calschistes gris-bruns. Plus vers l'entrée, se trouvent des couches de calcaire bleu noirs,
le tout faisant partie de la formation de Couvin. Mais revenons à notre banc de schistes calcareux. Il possède des strates bien distinctes. Les couches nous ont livré
quelques espèces de coraux coloniaux et solitaires comme des Hexagonaria, Thamnopora,
Acanthophyllum, quelques Stromatopores,
des Gastéropodes striés du genre Euomphalopterus
subalatus et quelques Brachiopodes spiriféridés. Notons aussi la
présence de quelques trilobites indéterminés.
Calshiste du Membre de Saint Joseph
Photo L.V.B.
Fond de la carrière à gauche : le membre de
Saint Joseph composé de calschistes
Petit Euomphalopterus subalatus, gastéropode
pulmoné
Photo L.V.B.
4301
Membre de la Foulerie moyen :
40 m de calcaire argileux gris-bleu
foncé avec localement de petits bancs de schiste carbonaté à nodules de
calcaire fin et noir
4301.a
Co2 ou Cob
Assise de Couvin
Cobc Schistes avec Spirifer
ostiolatus
4301.b Co2 ou Cob
Assise de Couvin
Coba Schistes avec Spirifer
speciosus
4301.b.001
Vierves (juin 2001) :
De Treignes à Vierves, nous voyons à gauche le cimetière de Vierves et nous arrivons au nouveau rond point aménagé pour le contournement de la localité. Nous prenons à droite dans le rond point en direction du parc à containers. Nous le laissons à droite et nous empruntons le sentier carrossable qui longe par la droite et en contrebas le détournement de la localité. Au bas de la descente, nous apercevons à gauche un talus. Ce talus, formé de calcaire gris-vert très argileux, présente une très importante schistosité. Des bancs de calcaire plus compact y sont aussi présents, de couleur brun-rouille.
Le talus se
situe à côté de la ferme
La faune y est très diversifiée : coraux (Calceola
sandalina, Dhomophyllum cyathoïdes, Acanhophyllum vermiculare, Zaphrentis
phrygia...) brachiopodes (Spirifer speciosus, Atrypa reticularis, Orthis sp.,... ) bryozoaires (Fenestella
antiqua) quelques tiges de crinoïdes...
La faune est exactement pareille à celle que l'on peut aussi rencontrer sur la route de contournement de la localité de Vierves. Calcaires, calcaires argileux et schistes avec coraux, brachiopodes et bryozoaires.
Photo L.V.B.
Le talus en contrebas du contournement de Vierves
4301.b.002 Vierves : En entrant
dans le village de Vierves et en s'arrêtant sur le parking, près de la cabine
téléphonique, J'ai pu profiter de travaux de creusement effectués par
Belgacom. J'ai retrouvé la couche de calcaire très argileux de
l'Eifelien inférieur où les trilobites du
genre Phacops sont très nombreux. Il semble que chaque spécimen soit
séparé en deux : la tête d'un côté et le groupe corps-pygidium à quelques
centimètres. Il semble que je sois sur un site de mues.
4300
Membre de la Foulerie inférieur
Cobm
:
40 m de calcaire
de Couvin,
crinoïdique gris-bleu foncé, généralement avec une faune
abondante de stromatopores et coraux,
avec Calceola sandalina, Spirifers sp.
Limites
La Formation de Couvin débute à la base de la succession essentiellement
calcaire en bancs décimétriques à métriques qui surmonte le dernier gros
banc d’argilo-siltite carbonatée (schiste de l’Eau noire.). Le
fossile marquant de la formation est la Calceola sandalina qui se retrouve
jusqu'à la Formation X
4300.001
Juste avant Olloy sur Viroin
:
Nous sommes sur le route Treignes-Couvin,
juste avant le village de Olloy sur Viroin. Le côté droit de la route
présente un talus de schistes parfois calcareux qui s'effondre à de nombreux
endroits. Je ne puis dire si ces effondrements sont l'oeuvre des agents
météorologiques (eaux d'infiltration, gel et soleil qui font se dilater et se
contracter la roche) ou si ce sont les recherches des géologues amateurs.
Pour être clair, je crois que les effondrements sont dû aux deux causes
confondues. Quoi qu'il en soit, des treillis tentent de protéger la route
d'éventuelles chutes de pierres. Cet affleurement de la couche Cobn
(schistes de Couvin) présente de très nombreux
fossiles. Cette couche livre en grandes quantités des brachiopodes, des coraux solitaires et coloniaux tabulés et
branchus, des gastéropodes, des trilobites, des céphalopodes du genre Orthocéras
et des crinoïdes.
Le point 4 présente cet affleurement
assez riche.
Dessin L.V.B.
4300.002
Le site de la Roche Trouée
:
Nous sommes sur la route Couvin, Nismes, Treignes. Juste après le village de Nismes, à gauche, un écriteau nous indique "La Roche Trouée", ancien site d'habitation préhistorique. La caverne de ce site historique est formé de calcaire riches en coraux de plusieurs espèces. Nous pouvons facilement reconnaître des Thamnopora, Stromatopores, Cyatophyllum. Nous nous trouvons dans une Réserve Naturelle de classe C, c'est-à-dire libre de visite, sans guide ni gardien mais sous la protection du public, des gens du village et des visiteurs. En effet, nous sommes dans un site au passé historique chargé situé en bordure d'une magnifique pelouse calcaire riche en orchidées et en insectes adaptés à ce milieu. Dans un cas comme celui-ci, nous veillerons à emprunter les sentiers, à ne pas déranger ni la flore ni la faune et notre esprit civique ne nous permettra pas, dans de telles conditions de prendre le moindre échantillon de roche .
4300.003 à prospecter : Le moto-cross de Nismes
Nous sommes sur la route Couvin-Nismes-Treignes. A Nismes, juste en face de l'entrée principale de la localité, on prend à droite en direction du moto-cross. Tout au fond du circuit se trouvent les couches qui nous intéressent. Ce sont des calschistes gris-bruns. Plus vers l'entrée, se trouvent des couches de calcaire bleu noirs,
le tout faisant partie de la formation de Couvin.
En face, une superbe trace
d'un "dos" de trilobite avec à côté un petit Thamnopora cervicornis
Photo L.V.B.
De superbes Thamnopora cervicornis
Photo L.V.B.
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L'Emsien
Les formations emsiennes du bord sud du Synclinorium de Dinant sont constituées d'une alternance de schistes.
Dans un premier temps, l'Emsien me semble transgressif sur le Praguien, mais
j'ai pu observer des caractères régressifs qui vont aller en augmentant jusqu'à la fin du
Dévonien inférieur.
J'ai pu dénombrer sept formations qui sont successivement
- la Formation de Pernelle,
- la Formation de Pesche ou de Montigny sur
Meuse,
- la Formation de Vireux,
- la Formation de Winenne ou de Chooz,
- la Formation de Hierges,
-
la Formation de Saint-Joseph,
- la Formation de l'Eau Noire.
Depuis la région de Hampteau
jusqu'au voisinage de la faille de Xhoris, la Formation de Hampteau, constituée
de grès, de
grès graveleux, de conglomérats, de shales et de siltites rouges ou verts s'intercale entre les Formations de Saint-Joseph
et de Chooz. Cette formation de Hampteau est donc un synonyme de la Formation de Hierges
pour l'Est de la Belgique
Mais venons-en à nos observations sur le terrain...
Emsien
Formation de Bure
4208 Membre de l'Eau Noire Supérieur
: (30 m environ) avec, de bas en haut : des calcaires (quelques mètres)
plus ou moins mêlés de schistes, à stromatopores et tabulés lamellaires ;
des encrinites (quelques mètres encore) ; des calcaires nodulaires et des
calcschistes avec
Dielasma loxogonia
Limites
Le Membre Supérieur étant
essentiellement composé de calcaires et le membre inférieur étant
essentiellement composé de schistes, la limite entre les deux est assez
visible pour autant que les deux membres de la formation soient présents.
En effet, sur de nombreux sites, la formation de l'Eau noire est tellement
amoindrie que la Formation de Saint Joseph passe directement à la
Formation de Couvin, les reliquats de la formation de l'Eau Noire étant
alors englobés dans la Formation de Couvin.
4208.001
L'ancienne carrière de Grimbiémont
:
De Marche en Famenne à La Roche en Ardenne par la N888, à hauteur de la borne 28 à droite de la route, une petite carrière dans l'Emsien permettait l'extraction du grès et/ou quartzite pour la construction. Des niveaux de schiste très ferrugineux (de couleur rouille) nous donnent la possibilité de récolter des Brachiopodes, des trilobites et des crinoïdes dans un état de conservation très limite. Cependant, en creusant une cinquantaine de centimètres dans les schistes, ceux-ci ne semblent plus altérés et les fossiles sont alors de très bonne qualité, surtout au joints de stratifications séparant les schistes des grès, avec, à la clé de très beaux brachiopodes et de superbes trilobites
4207 Membre de l'Eau Noire Inférieur : (60
m environ) essentiellement formée de schistes avec encore, à la base,
quelques lits gréseux et, dans les 15 ou 20 derniers mètres, un certain
nombre de bancs calcaires avec
Uncinulus orbignyanus Paraspirifer
cultrijugatus
Limites
La Formation de l'Eau Noire débute
avec le premier banc de grès surmontant le dernier banc de calcaire
crinoïdique de la Formation de Saint Joseph
4207.001
Le bassin de natation de Couvin
:
A Couvin, nous prenons la direction de Rocroi par la N5. Nous voyons une plaque qui nous indique "Rocroi 15". Nous prenons à droite puis la 1ère à droite. Nous nous garons près du bassin de natation. Nous traversons l'Eau Noire et descendons le cours de la rivière. Nous sommes devant des schistes séparés par du calcaire.
peu de fossiles en vue.
4207.002
Un nouveau site inédit à Vierves sur Viroin
( juin 2001 ) :
Nous sommes toujours à Vierves, au nouveau rond point qui mène au
contournement de la localité. Nous empruntons la route qui mène au parc à containers. Avant d'y arriver, nous trouvons à notre droite un hangar du "Service Travaux" de l'entité de Viroinval.
Des travaux de fondation ont été entrepris pour la construction d'un nouvel
hangar.
Le site à côté du hangar du M.E.T.
Dessin L.V.B.
Les fondations ont mis à nu des couches de schistes calcareux gris - vert
séparés par des couches de calcaire d'un bleu - noir sur cassure fraîche et
prenant une patine brune avec le temps (Ce calcaire est donc légèrement
argileux). Les couches sont pratiquement verticales et se délitent facilement au
marteau. Certaines couches sont pratiquement stériles alors que d'autres
regorgent d'une faune excessivement variée :
Bryozoaires
: Fenestella antiqua.
Coraux : Calceola sandalina, Zaphrentis
phrygia, Acanthophyllum vermiculare, Alveolites suborbicularis, Stromatopora
concentrica.
Crinoïdes divers indéterminés.
Brachiopodes : Paraspirifer
cultrijugatus, Arduspirifer cupraspeciosus, Atrypa reticularis, Nemesa
nemesana, Uncinulus orbignyanus, Acrospirifer moselanus gracilis (superbe !!!), Leptaena
rhomboïdalis, Arduspirifer arduennensis (Qualité +++), Productella subculeata, Xystostrophia
umbracula, Camarotoechia daleidensis, Euryspirifer paradoxus, Arduspirifer
intermedius, Spinocyrtia ostiolata, Undispirifer undiferus, Aulacella
interlineata, Tetratomia parvula, Athyris concentrica, Cytinopsis undosa, Oligoptycherhynchus
hexatomus.
Photo L.V.B.
Les déblais des fondations.
Photo L.V.B.
Les couches en place. Remarquons leur schistosité importante et leur pseudo-verticalité.
4206 Membre de Saint Joseph composée de 10-12
m
de calcaires suivis de siltites avec l’un ou l’autre banc de grès ou de mauvais
calcaire et, pour terminer, un ou plusieurs gros bancs silto-calcaires,
crinoïdiques et coquilliers.
Certains auteurs classent
maintenant
le gîte à trilobites du Mur des Douaniers, de Vireux dans la Formation du
Vieux Moulin. Je ne peux
malheureusement pas souscrire à cette modification car en "homme de
terrain" je peux dire que les roches présentes sur le site sont des
schistes verdâtres à kaki, légèrement micacés exempts de tout galet et
dont certains fossiles sont recouverts d'une patine de limonite, ce qui ne correspond pas
à la description des roches du Membre du Vieux Moulin. De plus, la
présence sur le site de Spirifer arduennensis, Arduspirifer intermedius,
Arduspirifer mosellanus, Pleurodictyum problematicum et d'Athyris undata prouvent
bien que nous sommes en face de couches emsiennes.
Limites
La base de
la Formation de Saint Joseph est marquée par un banc de calcaire coquillier
clair
4206.001
Le mur des douaniers de Vireux
:
De Givet à Vireux-Molhain
par la N51. A l'entrée de Vireux, prendre la direction de Treignes par
la route de Najauge.
A la
sortie de Vireux, un grand virage à gauche s'amorce et de part et d'autre
de la route, des talus nous indiquent que nous
nous trouvons au lieux dit : le "Mur des
Douaniers" , site bien connu de tous les chasseurs de trilobites et qui a été
échantillonné par de nombreux géologues amateurs et professionnels mais aussi et malheureusement par de soi-disant
géologues mais qui n'étaient en fait que des marchands sans scrupules seulement
animés par l'appât du gain. Depuis 1991, ce site est devenu une réserve naturelle. Ce banc de schistes Emsiens a livré en son temps de nombreuses espèces de trilobites d'un état de conservation impeccable ainsi que de très beaux brachiopodes.
(Spirifer arduennensis, Athyris undata...)
Spirifer arduennensis du Mur des Douaniers
Photo L.V.B.
Plan de Vireux-Molhain avec les couches observées
Dessin L.V.B.
Photo : L.V.B.
Le mur des Douaniers de Vireux aujourd'hui :
des barrières assez esthétiques (mieux de que barbelés comme cela avait été
prévu) délimitent la réserve. Un panneau explicatif présente la réserve et
(pour nous faire un peu plus mal encore) dénombre les espèces de trilobites
découverts sur le site avec photos et dessins à l'appui.
Plan de situation de la réserve et aperçu géologique. Notons que les
pictogrammes sont explicites : pas de grattage, même de surface et pas de
ramassage... évidemment, pas de déchets
Photo L.V.B.
Gros plan sur la région
Photo L.V.B.
Panneau explicatif : première partie
Photo L.V.B.
Panneau explicatif : deuxième partie
Photo L.V.B.
Panneau explicatif : troisième partie
Photo L.V.B.
Panneau explicatif : quatrième partie
Photo L.V.B.
C'est ici
que commence pour moi (et pour bon nombre d'amateurs et de chercheurs) une
réflexion sur "l'utilité" cette "Réserve Naturelle"... et sur l'utilité de
bien d'autres réserves d'ailleurs.
Certains
évènements m'ont touché personnellement et ont touché des amis... évènements
qui me font réfléchir.
Vous le savez, je traîne mes
basques depuis le début des années 1970 maintenant dans la région
et si j'ai fait partie des chercheurs anonymes qui ont échantillonné le "Mur
des Douaniers", dès l'annonce de la création d'une "Réserve Naturelle", je
n'ai pas pu cacher ma satisfaction parce que j'étais persuadé que cette
réserve allait être gérée par l'Association Minéralogique et Paléontologique
de Bogny sur Meuse dont le Président, Monsieur Gibout, a édité un fascicule
présentant ce haut lieu de la recherche des trilobites.
J'ai
rapidement déchanté et dans cette affaire, j'ai été de désillusions en
désillusions.
D'abord,
quelques temps après la création de la dite réserve, il
suffisait de s'arrêter à proximité du site pour voir débarquer les motards ou
les policiers français, vous demandant sur un ton inquisiteur ce que vous
faites sur les lieux, comme si vous aviez déjà commis un crime. N'ayez
pas dans le coffre de votre voiture ou à vue un pic ou un marteau de géologue
et vous étiez déjà suspecté de "vol du patrimoine géologique français" avec à
la clé, saisie administrative du véhicule et se voir déféré devant le parquet
de Charleville Mézières.
Ensuite, on
a parlé de barbelés qu'on allait placer sur le site et enfin les pancartes et
les barrières en bois plus esthétiques, je vous l'accorde sont apparues.
Mais de gestion, il n'en est nullement question...
Tout ce
qu'on voit sur les panneaux c'est un plan de la réserve et une
interdiction claire et précise, bilingue (franco-allemande)
de
fouiller
et même de ramasser
des
fossiles.
En fait de gestion, c'est
l'Office National des Forêts qui "gère" ce site et qui est sensé protéger les
fossiles.
Or, pour toute protection, on a recouvert le site d'une belle couche de
graviers et on laisse la nature reprendre ses droits. Des végétaux
poussent sur le site et bientôt, il aura complètement disparu des regards, dès
qu'il sera recouvert de ronces, de prunelliers, de saules et d'herbes folles.
J'espérais
une gestion intelligente par l'Association Minéralogique et Paléontologique de
Bogny sur Meuse
réglementant mais
permettant la poursuite des fouilles. Ici, on a une simple mise sous
cloche du site... et encore...
Cette
"mise sous cloche" ne protège nullement le site et les fossiles qu'il contient
encore
des infiltrations d'eau
qui
auront vite fait de
transformer le tout en gravillons informes
Cette
interdiction de fouiller ne protège rien du tout mais laisse le site se
dégrader naturellement et annihile toute possibilité d'une recherche
éventuelle, pouvant déboucher, pourquoi pas, par la découverte d'une nouvelle
espèce de trilobite.
Est-ce de
cela que les autorités ont peur ? Qu'un amateur fasse avancer la science
en découvrant une nouvelle espèce de trilobite sur ce site ?
Je ne
pense pas. Je pense plutôt à une espèce de réflexion de fonctionnaire
borné qui, pour ne pas avoir à travailler plus que les 35 heures/semaines
prévues par le contrat syndical s'est dit que plutôt que de gérer avec l'aide
d'une Association (et donc devoir travailler un peu plus, et donc devoir
prévoir des réunions de concertation), il valait mieux tout interdire, fermer
et même pourquoi pas bétonner le site. Comme cela il se ménageait sa
tasse de café à 10h00, son heure et demie de table le midi, son biscuit de
15h00 et il pouvait sans problème rentrer chaque jour à 16h30 pour lire son
journal et regarder sa TV en attendant calmement que l'heure de la retraite
sonne.
Suis-je
amer ?
Non,
simplement déçu de cette attitude négationniste vis-à-vis de la science.
Mon
expérience sur ce sujet n'est qu'une petite goutte dans un océan... Je vous
conseille de lire ces différents textes qui nous éclairent bien sur la
situation actuelle...
Quelques réactions à
l'extrémisme protectionniste. (par Philippe Cooreman)
Et pour
quelques mauvaises nouvelles de plus...
José Dehove va plus loin encore dans cette réflexion...
Essai sur la protection des fossiles, minéraux et
sites
Didier
Lelubre donne son avis sur la question
Formation de Hierges
appelée Formation de Wiltz pour le massif de l'Eifel
4205 Membre du Barrage
: C'est le sommet de la Formation de Hierges composée de, schistes et
siltites, contenant par endroits des plages de ciment calcaire et dans
lesquels s’intercalent de nombreux bancs de grès calcaires fossilifères et
de grès coquilliers ou non.
Limites
La Formation de Hierges, Membre du
Barrage débute aux premiers bancs de schistes calcaires surmontant les
grès du Membre du Bois Chestion.
4205.001 La route Mazée-Le Mesnil :
Partir du carrefour à l'Est de Treignes
entre la route "Treignes - Vireux" (N963) et la route "Mazée - Le Mesnil"
(N998). Carrefour dit "du Vieux Moulin". Se diriger en direction de "Le
Mesnil" (N998).
770 m après le carrefour du Vieux Moulin en direction de "Le
Mesnil" (N998). Talus Est de la route. Affleurement fort recouvert par la végétation. 80 cm
de long pour 70 cm de long. Les roches semblent bien stratifiées et
présentent un plan de débitage. La base montre des galets arrondis. Pas de réaction en présence de HCl et ne raie pas le verre. Roche gris-brun sur cassure
fraîche avec une granulométrie fine = silltite schisteuse. Présence de
quelques fossiles de Brachiopodes et de Crinoïdes en moules internes.
120 m plus loin en direction de "Le Mesnil".
Talus Est de la route. Affleurement bien caché par la végétation. 2 m
de long pour 2 m de long. Les roches semblent bien stratifiées et présentent
plusieurs plans de débitage. Affleurement plus massif, bancs de 1 à 40 cm de
puissance présentant un silt fin dans les bancs fins et silt plus grossier
dans les bancs plus épais. Pas de réaction en présence de HCl et ne raie pas le verre
= silltite schisteuse. Roche gris-vert sur cassure fraîche. Présence de
quelques fossiles de Brachiopodes et de Crinoïdes en moules internes (peu
abondants !!!).
20 m plus loin en direction de "Le Mesnil". Talus Est de la route.
Affleurement envahi par une végétation dense. 2,5 m de long pour 2 m de
haut.
Pas de réaction en présence de HCl et ne raie pas le verre = silltite
schisteuse. Roche gris-vert sur cassure fraîche. Fossiles de
Brachiopodes et de Crinoïdes en moules internes très peu nombreux.
4204 Membre du Bois Chestion
: C'est la base de la formation de Hierges composée d'un niveau d’environ
20 m d’épaisseur caractérisé par des grès quartzitiques ou pélitiques,
localement fossilifères, formant deux ou trois ensembles séparés par des
intervalles schisteux de couleur grise ou gris-vert, avec certains bancs
pétris d’empreintes de fossiles (grauwackes
) (brachiopodes, lamellibranches) de couleur brun-rouille et d’aspect terreux
avec Spirifer
subcuspidatus, Spirifer arduennensis, Uncinulus pila
Limites
La Formation de Hierges, Membre du
Bois Chestion débute aux premiers bancs de grès et de schistes faisant
suite au dernier banc de couleur lie-de-vin de la Formation de Chooz
4204.001
Les schistes du
viaduc de Thanville : Sur la route Hastière-Beauraing-Bouillon, nous croisons, juste après la ville de Beauraing,
le viaduc de Thanville. De part et d'autre de cet ouvrage d'art, dans
les schistes qui bordent la route et le chemin de fer, nous pouvons
trouver de beaux spiriféridés souvent en moules internes.
Le viaduc de Thanville
Photos L.V.B.
Schistes de la formation de Hierges
Photo L.V.B.
4204.002 De
Fourmies, nous prenons la route en direction de Momignies. A la sortie de Fourmies, nous découvrons des talus jonchés de
cailloux, à droite de la chaussée. Ce sont des schistes et des quartzites
verdâtres à jaunâtres, avec de nombreux niveaux horizontaux très poreux. La
roche est comme cariée, de teinte brune ou rousse. Il s'agit de
grès argileux décalcifiés, contenant des moulages de coquilles de
Brachiopodes : Spirifer paradoxus, Spirifer arduennensis, Schizophoria
vulgaria. Nous retrouvons ici la faune très caractéristique
de l'Emsien supérieur, représenté par la « Grauwacke de
Hierges », riche en crinoïdes et en Brachiopodes.
4204.003
Vierves (Coa - Co2a) :
Dans le village de Vierves sur Viroin, prendre au sud de la localité en direction du Parc Résidentiel de la Jussière. La route forme un Y avec à gauche la direction du Mesnil. Prendre à droite par la rue de la Chapelle qui se continue par le Chemin du Bois. A 100m de la dernière maison de la rue de la Chapelle, dans le 1er virage vers la gauche, dans le côté droit de la route; non loin d'une fontaine pittoresque ornée d'un bas relief, un affleurement de schistes noirs et verts avec quelques passées gréseuses du Burnotien est bien visible. Ce site est assez peu fossilifère avec un schiste compact paraissant noir superficiellement par altération. On peut y trouver quelques fossiles de brachiopodes divers mais les gîtes fossilifères intéressants sont maintenant englobés dans les nouvelles constructions.
4204.004
Lomprez :
De l'église de Lomprez (près de Wellin), se diriger vers Barzin. A la sortie de Barzin, prendre à droite la route de Froidlieu, route qui descend en pente assez raide. Dans les talus de part et d'autre de la route, des schistes et des calcaires renfermant des fossiles, pour la plupart des Brachiopodes, rarement entiers, le plus souvent ne présentant qu'une seule valve, coquillages très imbriqués les uns dans les autres ne laissant que peu d'espoir de les dégager de leur gangue, ce qui laisse à penser que cette couche représente un bord de plage où s'amoncelaient les coquilles d'animaux morts.
4204.005
La Grauwacke de Hierges à Vireux Molhain
:
A Vireux-Molhain, prendre la rue de
Strée qui va de la N51 vers la rue de l'Egalité en traversant le passage à
niveau. nous prenons la rue de l'Egalité. Cette rue monte
régulièrement à flanc de coteau. Nous laissons à droite l'indication
"Camp Romain" et nous continuons à monter en direction du quartier résidentiel
"Une Maison Pour Tous", que nous laissons à notre droite, tout en restant sur
la route principale. Nous apercevons rapidement un terrain de tennis à
gauche et nous garons la voiture dans les environs. Après un bâtiment
EDF (transformateur électrique), dans le bas côté de la route (qui devient
alors un chemin empierré, juste carrossable), nous trouvons des roches brunes
de l'assise de Hierges avec Spirifer arduennensis, Spirifer pachyrhynchus,
Schizophoria striatula, crinoïdes, Fenestella antiqua...
Formation de
Hierges à Vireux-Molhain
4204.006
La route de Najauge à Vireux-Molhain :
De
Givet à Vireux-Molhain
par la N51. A l'entrée de Vireux, prendre la direction de Treignes par
la route de Najauge.
Plan de Vireux-Molhain avec les
différentes couches observées
Dessin L.V.B.
Une
vingtaine de mètres avant le n°1 de la rue de Najauge, prendre un sentier se
dirigeant vers le Nord-Est qui nous conduit à une ancienne carrière. Le
côté Est est composé d'un silt moyen rouge, typique de la Formation de Chooz
tandis que le côté Ouest est composé d'un grès moyen beige et que le centre
est composé d'un grès gris, ce qui nous indique un passage de formation.
Le coté Ouest marque le début d'une nouvelle formation : la Formation de
Hierges.
De retour sur la route de Najauge,
continuer vers Treignes et 158 m plus loin, toujours sur le côté Nord de la
route, nous retrouvons la grauwacke de Hierges. Nous continuons plus en
avant vers la frontière et 7 m plus loin, nous trouvons un autre affleurement
caché par la végétation. Il nous montre des stratifications visibles et
des lentilles ocres avec fossiles de brachiopodes (en mauvais état de
conservation).
Nous
progressons toujours vers la frontière et 2 m plus loin, nous trouvons un
autre affleurement bien dissimulé par la végétation. 2 m de long pour
1,5 m de haut. Quelques plans de stratification sont visibles mais aucun
fossile n'est présent sur le site. La roche silteuse fine ne réagit pas
en présence de HCl.
Nous
continuons vers la frontière et quelques 150 m plus loin, nous trouvons à 7 m
du bord de la route (donc invisible) un affleurement envahi par la végétation.
2 m de long pour 2 m de large. La roche reste ocre mais vire au
gris-bleu sur cassure fraîche dans les lentilles fossilifères.
La roche silteuse ne réagit pas
en présence de HCl sauf si on est en présence d'une lentille de fossiles
calcités.
Lentille fossilifère dans la Grauwacke
de Hierges
Photo L.V.B.
Lentille fossilifère dans la Grauwacke
de Hierges (Détail)
Photo L.V.B.
Nous continuons toujours vers la frontière
et 90 m plus loin, nous trouvons un affleurement recouvert de mousses. 5
m de long pour 3 m de haut. Plusieurs plans de stratification sont
visibles, montrant des bancs pluridécimétriques. Roche gris-brun sur
cassure fraîche. Pas de réaction en présence de HCl. Présence de
fossiles de crinoïdes et de brachiopodes en moules internes et externes.
Quelques fossiles de la Formation de
Hierges
Photo L.V.B.
Nous
continuons vers la frontière et 15 m plus loin, un nouvel affleurement caché
par la végétation se présente à nous. 2,5 m de long pour 1m de haut avec plans
de stratification visibles. Roche de couleur ocre mais gris-bleu sur
cassure fraîche. Faible réaction en présence de HCl ce qui prouve qu'un
peu de calcaire s'est mêlé au silt moyen. Pas de fossiles visibles.
Nous
progressons toujours vers la frontière et 20 m plus loin, toujours sur le côté
Nord de la route, un affleurement bien visible de la route mais envahi par la
végétation. 1,5 m de long pour 2 m de long. Plans de
stratification visibles, bancs pluridécimétriques. Faible réaction en présence
de HCl. Pas de fossiles visibles.
L'affleurement général (la bute que nous suivons depuis le chemin de fer avec
la Formation de Chooz et la carrière au n°1 de la rue de Najauge pour la
Formation de Hierges) se termine aux environs du croisement avec la route à
gauche qui nous conduit à la Collégiale. Si nous continuons vers la
frontière, nous passons devant un champs et juste après une petite route juste
carrossable à droite commence le site du Mur des Douaniers (Formation de Bure)
Formation de Chooz ou
Formation de Winenne
4203
Schistes gréseux et siltites lie-de-vin et verts, avec des bancs décimétriques
de grès quartzitiques ou argileux de même couleur, dans lesquels sont intercalés
d’importants ensembles de grès verts ou lie-de-vin lenticulaires et pouvant
atteindre plusieurs mètres d’épaisseur.
Cette couche est aussi décrite comme étant les
Grès et schistes rouges de Winenne appelés Grès et quartzites de Berlé et Schistes Bigarrés de Clervaux pour le
massif de l'Eifel
Limites
La Formation de Chooz débute à la base du premier banc de schiste ou de
grès de couleur lie-de-vin surmontant la Formation de Vireux
4203.001
Fourmies
: Nous sommes à Fourmies. A la sortie de cette ville, la route d'Avesnes est bordée de hauts talus où affleure l'Emsien moyen. Au niveau du grand carrefour des routes vers Fourmies, Wignehies et Avesnes, on suit une bande de circulation à sens unique, en direction d'Avesnes, qui est bordée par un long et important affleurement de roches à teinte dominante lie-de-vin. Sur la droite, du Sud au Nord, nous découvrons une alternance de quartzites verts ou gris-vert et de fines couches de schistes verts. Ceux-ci sont surmontés par des schistes lie-de-vin, feuilletés, se débitant en petits morceaux. Nous voyons ensuite des grès et des quartzites gris-vert ou gris, légèrement rougeâtres, des quartzites vert foncé et des intercalations de schistes verts, puis des quartzites rouge violacé. A cette série fait suite un ensemble de schistes rouges et verts assez friables, où la teinte rouge domine. Ils sont séparés d'un nouvel ensemble de schistes lie-de-vin par des quartzites violacés, montrant une patine rouge (d'altération) très marquée. Après les quartzites rouge violacé, un hiatus ne laisse apparaître que quelques traces de psammites jaune verdâtre, altérés qui se désagrègent facilement. Les psammites sont des grès qui se débitent en lamelles, à cause de la présence de très fins lits de mica : ces minuscules cristaux brillants sont bien visibles sur les faces de clivage de la roche. Après l'interruption de l'affleurement, nous voyons successivement : des schistes lamellaires vert clair, des quartzites gris-vert avec parfois une patine d'altération rose, des schistes lamellaires verts, des quartzites et des grès foncés, gris-vert, avec des niveaux graveleux gris foncé, des quartzites micacés rouges et verts, des grès rouge violacés. Cet affleurement long de plusieurs centaines de mètres nous montre de nombreux exemples de roches sédimentaires (schistes, grès, quartzites, psammites) d'une très large variété de teintes d'altération ou non. Il constitue un bel exemple du niveau des roches rouges de Chooz et de Winenne qui caractérisent l'Emsien
moyen de notre région.
Photo L.V.B.
Grès et schistes de Chooz et de Winenne
4203.002 Vireux-Molhain :
De Givet à Vireux-Molhain
par la N51. A l'entrée de Vireux, prendre la direction de Treignes par
la route de Najauge.
Juste après le passage à niveau,
prendre à droite une rue qui longe la voie ferrée. Les roches observées
à gauche de la route sont un schiste rouge très feuilleté sans aucun fossile,
typique de la formation de Chooz.
De retour sur la route de Najauge
en direction de Treignes, juste après la scierie de Vireux, on peut observer
un affleurement bien dégagé. Les roches sont bien stratifiées et on peut
observer sur 150 m de long des schistes rouges, des schistes verts et un silt
grossier vert en alternance avec un silt moyen rouge sans aucun fossile.
Continuer vers Treignes et une
vingtaine de mètres avant le n°1 de la rue de Najauge, prendre un sentier se
dirigeant vers le Nord-Est qui nous conduit à une ancienne carrière. Le
côté Est est composé d'un silt moyen rouge, typique de la Formation de Chooz
tandis que le côté Ouest est composé d'un grès moyen beige et que le centre
est composé d'un grès gris, ce qui nous indique un passage de formation.
Le coté Ouest marque le début d'une nouvelle formation : la Formation de
Hierges.
Plan de Vireux-Molhain avec les
différentes couches observées
Dessin L.V.B.
4 clichés
montrant les schistes et grès moyens rouge et verts de la formation de Chooz
Photo
L.V.B.
Pour continuer nos
observations de la formation de Chooz, prendre à gauche la rue de
l'Aciérie, passer le pont sur le Viroin et immédiatement à droite la rue des
Crayats en direction de la station d'épuration. Laisser la station
d'épuration sur la droite et continuer la rue des Crayats jusqu'au bout.
Prendre à droite une rue en forte pente et au bout, à gauche la rue Gambetta.
Prendre à droite un petit chemin situé au fond d'une petite place, passer sur
le Déluve. une grosse ferme est à droite. La dépasser et le chemin
jusqu'alors macadamisé devient pierreux, juste carrossable. Parcourir
quelques 300 mètres puis à gauche en épingle à cheveux entre un petit bois et
une prairie. Dès l'entrée dans le bois, le chemin redevient macadamisé.
Dans un virage sec à droite très en pente, un champ de grès de Vireux (déchets
dus à la rectification du virage de la route) sur un socle de schistes bleus
apparaît.
Au bas de la descente, on a
une superbe vue sur l'autre rive du Déluve avec les rues Gambetta et Thiers et
les affleurements de la Formation de Chooz
Les schistes et grès rouges de la Formation de Chooz depuis
le point de vue
Photo L.V.B.
Les schistes et grès de la Formation de Chooz dans la rue
Thiers
Photo L.V.B.
Pour le retour, nous
descendons le chemin qui nous ramène à Vireux par la place Jussière et la rue
du Gué. Dans cette rue, la montée en pente raide qui arrive à la rue
Carnot est bordée du côté gauche d'un mur de schistes rouges de la Formation
de Chooz.
4203.003 La route Mazée-Le Mesnil :
Partir du carrefour à l'Est de Treignes
entre la route "Treignes - Vireux" (N963) et la route "Mazée - Le Mesnil"
(N998). Carrefour dit "du Vieux Moulin". Se diriger en direction de "Le
Mesnil" (N998). 1010
m après le carrefour du Vieux Moulin en direction de "Le Mesnil" (N998). Talus
Est de la route. 2 m
de long pour 2 m de long.
Affleurement envahi par la végétation.
Les roches ont un aspect stratifié. Pas de réaction en présence de HCl et raie le verre
= grès fin. Roche beige sur cassure fraîche. Pas de fossiles.
15 m plus loin en direction de "Le Mesnil". Talus Est de la route.
Long affleurement de 175 m de long pour 5 m de haut présentant 3 secteurs
distincts : D'abord une roche rouge-brun sur cassure fraîche présentant un
aspect de silt moyen sans réaction en présence de HCl et ne contenant aucun
fossile, ensuite une roche en bancs de 60 cm de puissance gris-vert sur
cassure fraîche présentant un aspect de silt grossier sans réaction en
présence de HCl et ne contenant aucun fossile, et enfin, à nouveau un silt
rouge de granulométrie moyenne.
Formation de Vireux
Cb3
Masses épaisses de quartzites et de grès gris-bleu ou verdâtre avec
intercalations de schistes noirs appelés quartzophyllades, phyllades et
grès de Schutbourg dans le massif de l'Eifel
4202 Membre du Déluve
: Grès et grès quartzitiques pélitiques bruns à verdâtres, avec des niveaux
fossilifères formant d’épaisses masses séparées par des niveaux
pluridécimétriques argilo-silteux gris-vert. Certains niveaux
contiennent des débris de végétaux, des rides de courant, des craquelures
de dessication, des laminations.
Limites
Le Membre du Déluve débute dès l'apparition des grès pélitiques verdâtres
surmontant l'ensemble gréseux gris-bleu du Membre de l'Ecluse.
4201 Membre de l'Ecluse
: Grès et grès quartzitiques gris, gris-bleu, avec des niveaux
fossilifères formant d’épaisses masses séparées par des niveaux pluridécimétriques argilo-silteux gris foncé. Certains niveaux
contiennent des débris de végétaux, des rides de courant, des craquelures
de dessication, des laminations.
Limites
Le Membre de l'Ecluse débute à la
base du premier ensemble gréseux gris-bleu surmontant les siltites verts
de la Formation de Pesche.
4202 - 4201.001
La carrière de Vireux :
De Givet à Vireux. Juste après le pont qui enjambe le
Viroin, prendre à droite la rue du 18 Juin 1940, traverser le chemin de
fer, puis la
rue Carnot.
Prendre la première rue à gauche et continuer tout droit jusqu'à un grand
parking (sur la gauche).
Pour atteindre la carrière, prendre le chemin caillouteux en pente sur la
gauche.
La carrière de Vireux
vaut à elle seule le détour tant elle est riche au point de vue
géologique. Nous sommes devant une paroi verticale de 350 m de long
sur 45 m de haut.
Plan de Vireux-Molhain avec les différentes couches
observées
Dessin L.V.B.
La carrière de Vireux depuis le point de vue de Molhain
Photo L.V.B.
Les stratifications
sont bien visibles présentant des bancs pluridécimétriques à
plurimétriques d'une intercalation de schistes et de quartzites. Nous
pouvons observer dans le schiste des lentilles de silt. Ces
lentilles mesurent quelques mètres de long sur une trentaine de
centimètres d'épaisseur et se présentent sous la forme d'un fuseau.
Bancs
pluridécimétriques à plurimétriques d'une intercalation de schistes et de
quartzites.
Photo L.V.B.
Dans les schistes, un ami néerlandais, Geert
Vandemeulebroek, a découvert un Trimérus delphinocephalus.
Photo L.V.B.
En ce qui me concerne, je n'y ai jamais trouvé qu'un
pygidium en 2007
Photo L.V.B.
Intercalation
de schistes et de quartzites.
Photo L.V.B.
Les quartzites sont lardées de veines de quartz
Photo L.V.B.
Le côté gauche de la
carrière
présente des couches plissées en un
vaste anticlinal.
L'anticlinal de la partie gauche de la carrière
Photo L.V.B.
Le côté droit de la carrière présente une structure bien plus
complexe. Suivons la couche de
schiste noir qui semble monter vers le ciel.
Mettons-la en place sur
notre schéma
Nous retrouvons cette couche un peu plus sur la droite, mais
dans une position bien différente. Mettons-la alors en place
sur notre schéma.
Il apparaît alors tout à
fait impossible de réunir les deux morceaux de la couche. Ces morceaux ne peuvent
être réunis car une gigantesque cassure les a séparés. Cette cassure est un
ensemble de failles qu'on appelle "Faille du Midi". Les couches ont été
cassées et séparées. Le rejet de la faille est ici d'une trentaine de
mètres.
Sous l'action des
contraintes formidables qui les ont plissées, ces roches ont réagi de manière
différente : le schiste, plus malléable se plie tandis que la quartzite, moins compétente
se plie aussi mais en plus se fracture en blocs dont certains ont même quitté leur couche d'origine.
Des plis formidables, coffrés, en chaise, très serrés apparaissent.
A l'extrême droite de la carrière, les schistes bleus que nous
observons présentent des ondulations et des rides lingoïdes. Ce sont les
mêmes qui sont visibles actuellement en bordure de plage. Nous sommes
donc ici devant une plage fossile du Dévonien. Ces ondulations sont appelées
des ripple-marks. La présence de quelques niveaux coquillés nous donnent
des indications assez précises sur la paléoécologie du lieu : une plage avec
une faible profondeur d'eau, un courant léger et une faune de coquillages
(brachiopodes et lamellibranches) s'y développant. Les sédiments,
au départ horizontaux ont été redressés à plus de 45°.
Ripple-marks dans les schistes bleus
Photo L.V.B.
4202 - 4201.002
Vireux Molhain : De Givet à Vireux-Molhain par la N51. A l'entrée
de Vireux, prendre la direction de Treignes par la route de Najauge.
Prendre à gauche la rue de l'Aciérie, passer le pont sur le Viroin et
immédiatement à droite la rue des Crayats en direction de la station
d'épuration. Laisser la station d'épuration sur la droite et continuer
la rue des Crayats jusqu'au bout. Prendre à droite une rue en forte
pente et au bout, à gauche la rue Gambetta. Prendre à droite un petit
chemin situé au fond d'une petite place, passer sur le Déluve. une
grosse ferme est à droite. La dépasser et le chemin jusqu'alors
macadamisé devient pierreux, juste carrossable. Parcourir quelques 300
mètres puis à gauche en épingle à cheveux entre un petit bois et une prairie.
Dès l'entrée dans le bois, le chemin redevient macadamisé. Dans un
virage sec à droite très en pente, un champ de grès de Vireux (déchets dus à
la rectification du virage de la route) sur un socle de schistes bleus
apparaît.
Au bas de la descente, on a
une superbe vue sur l'autre rive du Déluve avec les rues Gambetta et Thiers et
les affleurements de la Formation de Chooz
Le champs de grès de Vireux
Photo L.V.B.
Le socle de schistes bleus
Photo L.V.B.
Le socle de schistes bleus
Photo L.V.B.
Le grès de Vireux avec quartz
Photo L.V.B.
Formation de Pesche
4200 Siltites et schistes verts
interstratifiés de bancs et lentilles de grès. Certains sont coquilliers,
à ciment carbonaté.
Limites
La Formation de Pesche débute par des
schistes et siltites verts coiffant les grès brunâtres et fossilifères de la Formation de Pèrnelle
Praguien = anciennement
Gedinnien et Siegenien
Formation de Pèrnelle
4105
Grès et grès quartzitiques bleu-vert, brunâtres, fossilifères, en bancs
épais avec des joints schisteux au sein desquels s’individualise, dans la
partie médiane (du moins dans le stratotype), un niveau plurimétrique
formé de schistes et de siltites foncés avec quelques minces bancs de
grès.
Limites
La
limite inférieure de la formation de Pèrnelle est le premier banc de grès
fossilifère brunâtre surmontant le dernier banc de schistes phylladeux
bleu sombre de
la formation de La Roche
Formation de La Roche
4104 Schistes phylladeux généralement bleu
sombre à verts et phyllades quartzeux avec des niveaux plus franchement
gréseux d’épaisseur décimétrique à pluridécimétrique. Fréquemment,
présence de petits bancs pluricentimétriques à décimétriques et de niveaux
à pseudonodules de grès gris-bleu.
Limites
Le passage de la Formation de Villé (grès
et siltites de couleur rouille) à la Formation de La Roche (schistes
phylladeux bleu sombre) est généralement bien marqué dans la topographie :
les premiers phyllades de cette dernière formation forment généralement
une arête saillante.
Formation de Villé
4103 Association en bancs décimétriques à
pluridécimétriques de schistes et siltites de couleur verte ou gris-vert
avec de fréquents niveaux de grès carbonatés, souvent fossilifères
(brachiopodes, crinoïdes, lamellibranches, etc.), cariés superficiellement
et de grès laminaires gris-vert, gris-bleu, présentant souvent une
altération superficielle brune.
Limites
La formation débute par des schistes gris-vert surmontant le sommet de la
dernière masse de quartzites de couleur claire de la Formation de Mirwart
Cb2
Formation de Montigny-sur-Meuse
4102 Grauwacke,
schistes, psammites et grès de Montigny sur Meuse
Il s'agit
d'une grauwacke possédant des brachiopodes
divers en moules internes et le fameux Corail Pleurodyctium problematicum (corail vivant sans doute en
symbiose avec un ver.)
Limites
La formation débute par
le premier banc de psammites fossilifères surmontant le dernier banc de
quartzites de la Formation de Mirwart.
4102.001 Entre Anor et Ohain
: Nous sommes dans le village d'Anor. Au-delà du carrefour, au
centre du village, nous suivons la route d'Ohain. A moins d'un kilomètre, une
montée en virages s'annonce entre deux talus. De part et d'autre, affleure
le Praguien supérieur, représenté par la Grauwacke de Montigny : ce sont
des schistes et des quartzites verts avec une patine rouillée, due aux oxydes
de fer. Ces roches décalcifiées contiennent de nombreux fossiles :
Brachispirifer carinatus, Athyris avirostris, Proschizophoria personata,
Schizophoria vulgaria, Meganteris Ovata... ainsi que des empreintes internes
et externes de coraux rugueux solitaires. Les lits de fossiles sont presque
verticaux et s'enfoncent perpendiculairement dans le
talus. L'aspect
de la Grauwacke de Montigny est assez
particulier : ce sont des schistes et des quartzites verts avec une patine rouillée, due aux oxydes de fer.
Pleurodictyum problematicum, corail
vivant en symbiose avec un ver
Photo L.V.B.
Photo L.V.B.
La Grauwache de Montigny sur Meuse
Formation de Mirwart
4101 Il s’agit essentiellement de niveaux de
quartzites, de grès grossiers verts, brunâtres, en bancs lenticulaires
d’épaisseur décimétrique à métrique. Ces masses devraient être séparées
les unes des autres par des bancs de schistes riches en micas noirs ou
bronzés avec fossiles de plantes sur le dessus.
Limites
La formation débute par des siltites schisteuses vert grisâtre surmontant
l’importante masse de grès de couleur claire de la Formation d'Anor ou de
Bastogne
Photo L.V.B.
L'affleurement du grès de
Mirwart à la carrière de Flamièrge
La carrière de
Flamièrge
Formation des grès d'Anor aussi appelée
Formation des grès de Bastogne
4100
Ce sont des grès quartzeux de teinte majoritairement
claire, allant du beige au gris, avec des particules altérées de feldspath
et des paillettes de mica. Des passées de schistes noirs, feuilletés sont
également présentes. L'ensemble atteint 450 mètres de puissance.
4100.001
Le grès
d'Anor à Couvin : De Couvin, nous prenons la direction de Rocroi par la N5 et nous nous garons
sur le 1er parking à gauche de la route. Là, un sentier à peine visible nous
conduit par un escalier et une rampe à travers champs jusqu'au bord de l'Eau
Noire. Là, une petite route forestière nous permet d'observer dans le talus le
Grès d'Anor.
Photo L.V.B.
L'affleurement du grès d'Anor
Photo L.V.B.
Grès d'Anor
Lochkovien
Formation de Saint Hubert
4008 Schistes et phyllades de Saint Hubert
: Ensemble mal stratifié de schistes et
siltites parfois caverneux, verts à gris-vert.
4008.001
Seloignes
: De Chimay à Seloignes par la N99, à proximité de l'étang d'Oise, au pied du
pont du déversoir, qu'enjambe la route Seloignes à Cendron. A hauteur de
l'étang, la route passe sur l'ancienne digue, puis enjambe la rivière. Le pont
est construit sur une alternance de schistes verts et de gros bancs de
quartzites verts. L'aspect général rappelle les schistes d'Oignies mais la
teinte, au lieu d'être plus rouge que verte est plus verte que rouge, ce qui
nous rapproche des schistes de Saint Hubert.
Les schistes de
Saint Hubert
Photo L.V.B.
4008.002
Le barrage du Ry de Rome
:
A Couvin, nous prenons la direction Nismes-Treignes.
A Pétigny, nous prenons la direction du barrage du Ry de Rome. Nous garons les voitures au parking visiteurs et aux abords du barrage, nous pouvons observer des affleurements
de Schistes verdâtres.
Schistes bigarrés d'Oignies à dominante rouge avec des
passées vertes
Photo L.V.B.
A gauche, schistes bigarrés de Saint Hubert,
à dominante verte avec des pannées rouge et à droite, schistes bigarrés d'Oignies à dominante rouge avec des
passées vertes.
Photo L.V.B.
Photo L.V.B.
L'affleurement des grès et schistes de Saint Hubert
Photo L.V.B.
Hématite au Barrage du Ry de Rome
4007 Grès et quartzites de Saint Hubert
: Ensemble mal stratifié de grès et quartzites parfois caverneux, verts à gris-vert.
Limites
La limite inférieure est le premier bloc
de schiste vert à gris-vert surmontant la couleur rouge (lie-de-vin) de la
couche précédente
4007.001
Le barrage du Ry de Rome
:
A Couvin, nous prenons la direction Nismes-Treignes.
A Pétigny, nous prenons la direction du barrage du Ry de Rome. Nous garons les voitures au parking visiteurs et aux abords du barrage, nous pouvons observer des affleurements Grès
et Quartzite
et sels de fer (Limonite, Goetite et Hématite).
Grès avec sels de fer
Photo L.V.B.
Voir
Lochkovien-Pridolien
Formation d'Arkose
4006 Il s'agit d'une arkose vraie avec grains de
feldspaths s'altérant en kaolin (argile blanche)
Limites
Très facilement visible
car le faciès de schistes rougeâtres et de "béton naturel" de la Formation
d'Oignies fait radicalement place à une couche de grès grossier clair.
4006.001
Un
dernier affleurement d'Arkose :
Sur la route Chimay-Couvin, en direction de Couvin, nous prenons à droite en direction de Gonrieux, Presgaux puis vers Brûly de Pesche et Cul des Sarts.
Après le pont du chemin de fer, à gauche de la route, nous pouvons observer le
Dernier Affleurement d'Arkose, totalement détritique avec des feldspaths en
décomposition argileuse, des veines de Quartzite et des sels de fer. Il s'agit
des derniers niveaux d'arkose vraie indiquant les tous derniers sédiments
provenant du massif de Rocroi qui finit de s'éroder. Après ce moment il
aura complètement disparu.
Photo L.V.B.
Les derniers lits d'arkose
Photo L.V.B.
Un beau bloc d'arkose
Formation d'Oignies
4005
Alternance de siltites et schistes rougeâtres en bancs épais dans lesquels
sont fréquemment interstratifiés des bancs parfois pluridécimétriques de
grès de couleur verte et de schistes et siltites de couleur rouge
lie-de-vin ou bigarrée (rouge et vert). Certains bancs contiennent des
nodules carbonatés d’aspect carié, suite à l’altération atmosphérique.
Limites
La limite inférieure est le premier
banc de schistes lie-de-vin lardé de quartzite blanc surmontant une
alternance beaucoup plus régulière de bancs silteux et le dernier banc gréseux toujours bleutés,
parfois marbrés de couleurs violacées.bleuté de la Formation de Mondrepuis
Voir
Lochkovien-Pridolien
4005.001
Les schistes bigarrés d'Oignies des étangs Milourd
:
De Mondrepuis à Anor. A 1500 m au sud
d'Anor, nous prenons à droite en direction des étangs Milourd. Arrivés à
l'étang, nous prenons à droite un sentier forestier. Nous garons les voitures
sur la droite de la route un peu après le parking interdit avec de gros blocs de
calcaire. Nous descendons le chemin sur une bonne centaine de mètres puis, nous prenons la 1ère
à droite et nous arrivons à un affleurement de schistes bigarrés d'Oignies de
couleursvert et rouge en couches.
Photo L.V.B.
Schistes bigarrés d'Oignies
4005.002
Forge Petit-Jean
: De Chimay vers Couvin par la N99; nous prenons en direction de Baileux par la N589 vers Rièze, Rocroi et Cul-des-Sarts. Nous progressons sur cette route sur 3 à 4 km
jusqu'au lieu-dit "Forge Petit Jean", au-delà de la borne kilométrique 29. Au
niveau d'un carrefour où est aménagée une aire de pique-nique. Nous garons
la voiture à cet endroit. Nous revenons sur nos pas, à pied le long de la route N589, sur la gauche, en direction de Baileux.
A la hauteur de la borne 28.2 commence un important affleurement de roches rouge-violacé (lie-de-vin) ou vertes, qui correspondent à l'horizon des schistes bigarrés d'Oignies. La teinte dominante rouge est due à la présence d'oxydes de fer
(Hématite ?). On voit successivement du sud vers le nord : des schistes et des
quartzites verts, des schistes lie-de-vin, des schistes verts, des quartzites
verts, un banc de quartzite rouge violacé de 20 cm de puissance et des schistes
verts, des schistes et des quartzites lie-de-vin, puis bigarrés rouges et verts,
des schistes verts. Certains schistes contiennent des petites cavités avec un
peu d'argile brune : ces cavités ont été laissées par des cailloux de calcaire
argileux qui ont été dissous par les eaux météoriques. Seule l'argile a
subsisté. Nous sommes en présence des schistes bigarrés avec grès d'Oignies. Il s'agit
comme nous pouvons l'observer de schistes, quartzites et grès à dominante rouge avec des passées vertes.
Photo L.V.B.
Schistes et grès d'Oignies
Photo L.V.B.
Schistes et grès d'Oignies
4005.003
Schistes bigarrés à Couvin
: A Couvin, nous prenons la N5 en direction de Rocroi. A 2-3 km de Couvin, nous
trouvons un affleurement des Schistes Bigarrés d'Oignies dont la couleur
dominante est le rouge avec des passées vertes. Ces schistes ne présentent pas
de fossiles.
Photo L.V.B.
L'affleurement
Photo L.V.B.
Les schistes bigarrés
Formation de Mondrepuis
4004 Schistes et siltites bleutés en niveaux
épais et compacts (plurimétriques à décamétriques). Présence de bancs
souvent lenticulaires d’épaisseur décimétrique à métrique de grès
également bleutés.
Limites
La limite inférieure est le premier banc de grès bleuté surmontant le
dernier banc de grès grossier d'arkose d'Haybes
4004.001 Les étangs Milourd
: De Mondrepuis à
Anor. A 1500 m au sud d'Anor, nous prenons à droite en direction des étangs
Milourd. Arrivés à l'étang, nous prenons à droite un sentier forestier.
Nous garons les voitures sur la droite de la route un peu après le parking
interdit avec de gros blocs de calcaire. Un affleurement intéressant se
trouve à droite de la route en descendant à une centaine de mètres. Il s'agit
des Schistes et Quartzites de Mondrepuis. Il s'agit en fait d'un mélange de
Quartz et d'Argiles intimement liés donnant une espèce de Quartzite
feuilletée dans lesquelles on a retrouvé de petits fossiles de poissons
ostracodermes (très très rares).
Poisson ostracoderme de la formation de Mondrepuis (Collection
privée)
Photo L.V.B.
Les quartzites de Mondrepuits
Photo L.V.B.
4004.002
Forge Petit Jean
:
De Chimay vers Couvin par la N99; nous prenons en direction de Baileux par la N589 vers Rièze, Rocroi et Cul-des-Sarts. Nous progressons sur cette route sur 3 à 4 km
jusqu'au lieu-dit "Forge Petit Jean", au-delà de la borne kilométrique 29. Au
niveau d'un carrefour où est aménagée une aire de pique-nique. Nous garons
la voiture à cet endroit. Après avoir observé le Poudingue de Fépin
(4000.001), et l'Arkose d'Haybes (4003.001), nous poursuivons notre chemin le long de la route N589, sur la gauche, en direction de Baileux.
Après un virage vers la gauche, s'amorce une longue descente. 25m avant la borne
28.4, nous rencontrons des schistes et des grès verdâtres. Les schistes sont
grossièrement feuilletés, légèrement micacés. Des passées brunâtres, altérées,
montrent des niveaux fossilifères, avec des empreintes de Brachiopodes. Nous
sommes en présence des quartzophyllades et schistes fossilifères de Mondrepuis (parfois fossilifères car on y a découvert
des brachiopodes mais aussi des restes de poissons cuirassés !!)
Photo L.V.B.
Quartzophyllades de Mondrepuis
Formation de l'Arkose d'Haybes
4003
Il s'agit d'un grès grossier, blanchâtre, grisâtre ou verdâtre avec grains de tourmaline noire. A certains
niveaux nous retrouvons des cailloux roulés ainsi que des filons de quartz blanc ou de teinte rouille qui proviennent d'un remplissage secondaire des fissures.
C'est la "fausse arkose.
Limites
Très facilement visible
car le faciès de schistes foncés et de "béton naturel" de la Formation de Fépin
fait radicalement place à une couche de grès grossier clair.
Voir
Lochkovien-Pridolien
4003.001
Forge Petit-Jean
De Chimay vers Couvin par la N99; nous prenons en direction de Baileux par la N589 vers Rièze, Rocroi et Cul-des-Sarts. Nous progressons sur cette route sur 3 à 4 km
jusqu'au lieu-dit "Forge Petit Jean", au-delà de la borne kilométrique 29. Au
niveau d'un carrefour où est aménagée une aire de pique-nique. Nous garons
la voiture à cet endroit. Après avoir observé le Poudingue de Fépin
(4000.001), nous descendons vers la route et
au-delà du poudingue et des Quartzites verts, affleure une paroi d'Arkose qui
correspond au niveau de l'Arkose d'Haybes. Il s'agit d'un grès grossier, blanchâtre, grisâtre ou verdâtre avec grains de tourmaline noire. A certains niveaux nous retrouvons des cailloux roulés ainsi que des filons de quartz blanc ou de teinte rouille qui proviennent d'un remplissage secondaire des fissures. C'est la "fausse arkose".
L'arkose et sa tourmaline noire sont les témoins du passé volcanique du Massif
de Rocroi. Ils sont en fait les produits de la désagrégation de ce massif
par l'action de l'érosion.
4003.002
La carrière d'Arkose d'Haybes à Fépin
:
A Fépin, prendre à droite vers Le Mesnil et Oignies en Thiérache. Après
plus ou moins 1 km, nous trouvons à gauche de la route une carrière. Cette carrière est ouverte dans l'arkose d'Haybes reposant directement sur le
Cambrien qui affleure un peu plus au Sud; le contact discordant n'est toutefois
pas visible. L'assise de l'arkose d'Haybes est constituée ici de bancs
d'arkose grossière à prismes roulés de tourmaline et de couches lenticulaires de
schistes noirs qui ont livré plusieurs fossiles (Pterygotus rhenanius (Agassiz),
Lingula minima (Sowerby) et débris de plantes diverses) permettant de leur
assigner un âge Ludlovien supérieur (Silurien supérieur) bien que
traditionnellement, l'arkose d'Haybes soit placée à la base du Dévonien inférieur. L'arkose d'Haybes jalonnant le bord sud du
synclinorium de Dinant, forme des entablements du mont devant Haybes à quelque
250 m au-dessus du niveau de la Meuse. Les couches inclinent de 25 à 35°
vers le Nord, quelques failles à faible rejet affectent ces formations dont
l'épaisseur peut atteindre une trentaine de mètres.
En face de l'entrée de la carrière et de l'autre côté du chemin, on découvre
le panorama de la rive droite de la Meuse dominé par la Roche à Fépin.
Entre les carrières des Hairies au Nord et la Roche à Fépin au sud, les couches
du Dévonien inférieur sont d'abord faiblement inclinées vers le Nord, on les suit
dans les parties inférieures des collines ou les gros blocs blancs d'arkose
forment des entablements plus ou moins horizontaux et se rapprochant de la Roche
à Fépin, les couches sont d'abord redressées, plissées en chaise puis
renversées. La Roche à Fépin, point culminant de la rive droite est
entièrement constitué d'arkose et de poudingue en allure renversée. Sous
les couches dévoniennes, les phyllades et quartzites cambriens appartenant au
flanc sud de l'anticlinal d'Haybes inclinent de 20° vers le Sud soulignant ainsi
d'une façon très nette la discordance de l'Ardenne au bord Nord du Massif de
Rocroi. Tout ceci est bien visible et surtout observable sous l'éclairage
favorable de l'après midi.
Arkose d'Haybes
Photo L.V.B.
Formation de Fépin
:
Un poudingue est un conglomérat de cailloux globuleux ou plats ou arrondis de 1 à 25 cm dans une pâte argilo-siliceuse. La matrice argilo-siliceuse est formée de quartzite vert sur cassure fraîche mais est fortement altéré et montre une patine rouillée. Les galets sont formés de fragments de quartzite gris à blanc
4002 Au sommet, un faciès schisteux formé de schistes fins et silteux
de teinte variée (verdâtre, noire, bleu-vert) dont l’épaisseur des bancs
peut atteindre le mètre.
4001 Au centre, un faciès gréseux où sont associés des grès
grossiers à gravillons et galets mous, à stratifications entrecroisées en
bancs métriques, d’extension décamétrique, et des grès fins nettement mieux
classés que les précédents, en bancs d’épaisseur inframétrique.
4000 A la
base, un faciès conglomératique formé de bancs épais de galets et de blocs
mal classés, souvent roulés et parfois anguleux et dispersés dans une matrice
argilo-sableuse.
Limites
La base de la formation est un contact sédimentaire discordant sur les
roches déformées du Cambrien de la bordure nord du Massif de Rocroi. Le
contact est sédimentaire parce qu’il épouse les aspérités d’une surface
d’érosion liée à la phase de pénéplanation calédonienne.
4000.001
Le poudingue de Fépin
:
De Chimay vers Couvin par la N99; nous prenons en direction de Baileux par la N589 vers Rièze, Rocroi et Cul-des-Sarts. Nous progressons sur cette route sur 3 à 4 km jusqu'au lieu-dit "Forge Petit Jean", au-delà de la borne kilométrique 29. Au niveau d'un carrefour où est aménagée une aire de pique-nique, nous tournons à gauche vers l'est, en direction de Cul-des-Sarts.
Sur la N589, à hauteur du carrefour à
l'aire de pique-nique, nous reprenons la direction de Baileux. 200m plus loin,
nous apercevons à mi-hauteur du talus, un gros bloc de Poudingue. Cette roche
forme une couche d'une puissance de 3 mètres. Nous revenons à hauteur de la
borne 29. nous nous enfonçons d'une cinquantaine de mètres dans un bois
d'épicéas et nous découvrons une masse rocheuse. C'est de nouveau un gros bloc
de Poudingue d'une puissance d'environ 5 mètres avec de gros galets de 5 à 10
cm. C'est le fameux Poudingue de Fépin qui nous indique la présence de la
falaise antique juste avant la transgression du Dévonien.
Un poudingue est un conglomérat de cailloux globuleux ou plats ou arrondis de 1 à 25 cm dans une pâte argilo-siliceuse. La matrice argilo-siliceuse est formée de quartzite vert sur cassure fraîche mais est fortement altéré et montre une patine rouillée. Les galets sont formés de fragments de quartzite gris à blanc.
Les galets
proviennent des effondrements de la falaise martelée par les vagues. Les
cailloux sont alors roulés par le sac et le ressac des vagues et englués dans un sédiment argilo-siliceux.
Photo L.V.B.
Le massif de poudingue de Fépin
Photo L.V.B.
Poudingue de Fépin en détail
4000.002
Le long de l'Oise :
Se rendre à Momignies, sur la place du village. Prendre la direction de Hirson. Dans le village de Mondrepuis,
prendre à gauche en direction de "Pas Bayard". On prend à gauche un petit chemin
dont l'angle nous fait presque revenir en arrière. Par ce chemin, on rejoint les
rives de l'Oise, bassin hydrographique de la Seine, petite rivière qui a pris sa
source dans le parc de l'Abbaye de Scourmont à Chimay.
Non loin de là, une carrière montre des couches intéressantes. Les couches que nous pouvons observer, au départ horizontales, ont été plissées par le plissement Calédonien et on peut les observer presque verticales. Nous avons une successions de couches allant du sud vers le nord avec du Poudingue de Fépin (béton naturel avec galets roulés. Si les galets ne sont pas roulés et possèdent des côtés anguleux, on aura une Brêche), de l'Arkose d'Haybes
(grès à gros grains de plus de 1mm avec des grains de Tourmaline (grains noirs)
et des Feldspaths (grains blancs) ce qui prouve qu'elle provient de la
désagrégation d'un massif volcanique. Ici, en l'occurrence, ce fut le massif de
Rocroi où des volcans se sont développés dès le Cambrien.
Photo L.V.B.
Tranche de Poudingue de Fépin en détail