Sites prospectés ou observés dans le Dévonien de la Calestienne.

Une partie des informations présentant les différents étages provient du site des cours en ligne du Professeur F. Boulvain que vous pouvez retrouver sur http://www2.ulg.ac.be/geolsed/

Introduction
Le Famennien
Le Frasnien
Le Givetien
L'Eifelien
L'Emsien
Le Praguien
Le Lochkovien
 

Introduction

Dans ce chapitre, je vous présenterai les différents sites prospectés dont la localisation se situe dans les couches du Dévonien, couche par couche, de manière chronologique mais en vrac, minéraux et fossiles ensembles. Une étude détaillée des minéraux et des fossiles sera entreprise dans d'autres chapitres.

But

A terme, le but est d'établir une synthèse des affleurements visités, de les reporter sur carte et d'établir un levé complet de la région comprise entre Vireux-Molhain (département des Ardennes - France) et Chimay (Province de Namur - Belgique),  par la vallée du Viroin, de l'Eau Blanche, de l'Eau Noire et du Ry de Rome

Méthode

Chaque affleurement géographiquement positionné sera décrit aussi complètement que possible, replacé dans sa formation et sera numéroté.
A terme, on pourra essayer de rassembler et concrétiser des groupes d'affleurements formant une unité.  Cela déterminera un "secteur géologique"
Une vue d'ensemble des secteurs permettra de mettre en évidence les couches géologiques.

Le Famennien

(Voir aussi les travaux et les cours en ligne du Professeur Boulvain : "Université de Liège, Faculté des Sciences, Département de Géologie, Introduction à la géologie de la Wallonie http://www2.ulg.ac.be/geolsed/geolwal/geolwal.htm et Université de Liège, Faculté des Sciences, Département de Géologie, Excursions des cours de Processus Sédimentaires et Géologie de la Wallonie http://www2.ulg.ac.be/geolsed/excu/excursions.htm)

Avant d'aller plus loin, il me faut faire une mise au point géologique à propos du Famennien

Au cours du Famennien cependant, une grande régression marine va s'amorcer, avec le retour des sédimentations continentales formées d'argiles.  Cette modification dans l'écologie de l'époque indique le début de l'orogenèse varisque mais aussi la continuation de l'extinction des espèces marquant le passage du Frasnien au Famennien.  L'orogenèse varisque est responsable d'un relèvement partiel du Massif du Brabant. L'érosion des rides situées au sein du bassin de sédimentation fournit également un important matériel détritique. Une modification climatique (refroidissement) est probable dès le Frasnien supérieur avec glaciation aux Pôles et baisse sensible du niveau marin.

Le Famennien inférieur enregistre une sédimentation essentiellement pélitique dans le Condroz et en Famenne. Il s'agit des schistes verdâtres de la Formation de la Famenne. Cette formation est surmontée par la Formation d' Esneux, à caractère plus silteux. Plus au Nord, la Formation d'Aye passe latéralement à la Formation d'Esneux formée de psammites.

Au-dessus, la Formation de Souverain-Pré, se caractérise par des grès fins à nodules calcaires. Cette formation traduirait une faible pulsation transgressive.

Au Famennien supérieur, un complexe sableux indique le passage à la Formation de Montfort.  Ce sont des bancs de grès psammitiques à stratification plane et entrecroisée.  Au nord un milieu alluvio-lagunaire donne naissance à la Formation d'Evieux.

Dès la fin du Famennien, un premier mouvement transgressif repousse le littoral vers le nord. Cette pulsation, qualifiée de strunienne, fait succéder aux faciès à dominante détritique du Famennien, une unité de plus en plus carbonatée appelée Formation de Comblain-au-Pont dans l'est du Synclinorium de Dinant.

Mais venons-en à nos observations sur le terrain...

Etage Famennien supérieur / Strunien

4700     Assise de Comblain-au-Pont composée d'une alternance de calcaires, (calcaires de Comblain-au-Pont), de schistes, de psammites et de macignos (Macignos d'Hastière) à Phacops granulatus, Rhynchonella gosseleti, poisson Diptérus

Etage Famennien Supérieur (Fa2)

Formation des schistes et grès de la Famenne 

4608     Fa2c Assise d'Evieux
composée de psammites (Psammites de Huy, Psammites d'Attré et d'Ecaussines) et schistes à végétaux et débris de poissons (Schistes d'Evieux) avec macignos ou schistes noduleux à Palaeotéris hibernica (Archaeopteris hibernica), Holoptychius flemingui, Holoptychius dewalquei, Holoptichius giganteus, Bothriolepis canadensis, Dinichthys terrilli.
 
 
Dinichthys terrilli se saisissant d'un requin dévonien
Dessin trouvé sur Internet
 
4607 Assise de Monfort
composée de psammites massifs à pavés rouges vers le haut (Psammites de Montfort à Cucullea hardingii) avec couches stratoïdes vers le bas et Schistes (Schistes d'Hyersin) à Cuculloea hardingii.
 
4606     Fa2a Assise de Souverain Pré
composée de macignos ou de schistes noduleux avec psammites et schistes vers le haut à Streporhynchus consimilis
Etage Famennien inférieur (Fa1)

Formation d'Esneux Fa1c (Région de Marche en Famenne)

4605     Un membre supérieur formé d’une alternance de siltites argileuses et de grès argileux ou micacés (avec horizons à brachiopodes décalcifiés) ; présence de ripple-marks (rides de courant), slumping, structures entrecroisées, pistes de vers, figures de charges, litages à convolutions et débris de plantes..

4604     Un membre moyen composé de schistes violacés avec des grès calcareux ou argileux laminaires verts à violacés ; présence de lentilles calcaires avec accumulations de brachiopodes.

4603     Un membre inférieur composée de grès et grès argileux micacés laminaires verts à violacés avec au sommet des grès calcareux gris-vert et quelques minces lentilles calcaires passant localement à des lumachelles.
 
Limites
Les formations d’Aye et d’Esneux peuvent être différenciées, bien qu’à certains endroits la distinction entre ses deux formations s’avère difficile à établir. En parcourant le Famennien inférieur, on remarque que son découpage en formations est loin d’être évident. Cependant l’enrichissement progressif en sédiments de plus en plus grossiers ainsi que l’augmentation de la quantité et de l’épaisseur des bancs silteux et silto-gréseux, permet cette distinction.
 
Formation des schistes de la Famenne
4602     Fa1b (Région de Marche en Famenne) Assise d'Aye :
Alternances variables de schistes gris-vert à gris clair et de siltites ou de grès fins hétérogènes, argileux gris-vert à gris beige, parfois bien stratifiés et laminaires. Notons également la présence de nodules ou lentilles de calcaire à brachiopodes et crinoïdes et localement, des assemblages pluridécimétriques à plurimétriques de bancs de grès micacés.
 
4601     Fa1b (Région de Couvin) Assise de Mariembourg
composée de schistes violacés avec psammites à Rhynchonella dumonti, Cyrtospirifer verneuilli
 
Faciès : Après diverses observations, j'ai pu dégager plusieurs tendances : les schistes violacés présentent des bancs minces de psammites avec localement de l'hématite rouge et dans le massif oriental (massif de la Vesdre, massif de Theux) du "fer oolithique de Vézin".
Dans l'Est du Massif de la Vesdre et du Massif de Theux, la partie supérieure de l'assise de Mariembourg est composée de macignos et de schistes à nodules calcaires tandis que vers le Sud du Synclinorium de Dinant, vers Romedenne, Doische... l'assise prend un caractère bien plus schisteux avec de nombreux fossiles de brachiopodes.

4601.001     A Aye, à 150, 200 m de la "Tour de la Famenne" mais de l'autre côté de la N4, non loin d'un dépôt de grumes et du zoning industriel d'Aye, de part et d'autre de la route, dans les talus schisteux du Famennien, on peut découvrir des brachiopodes de la famille des Spiriféridés et des Rhynchonellidés en bon état de conservation. Une autre visite sur le site m'a permis de trouver quelques orthocères.

4601.002     De Couvin à Chimay. A l'entrée de Chimay, au rond point, nous prenons la direction de Virelles et nous passons devant le Lac de Virelles. Nous poursuivons puis nous tournons à gauche vers Cerfontaine-Charleroi. Quelques kilomètres après ce carrefour, une grande montée s'enfonce entre deux très hauts talus qui mettent à nu le Famennien, entre les bornes 14.8 et 14.9 de la route N589. Nous voyons une alternance caractéristique du Famennien inférieur : des bancs de schistes finement feuilletés, verts, gris-vert ou violacés, de 20 à 80 cm d'épais, séparés par des couches minces (2 à 5 cm) de grès vert-grisâtre, violacés par altération et de psammites gris-vert ou gris-bleu. A certains endroits, les strates gréseuses atteignent 10 à 15 cm d'épaisseur.
Les schistes et les grès manifestent un pendage de 45° à 80°, ce qui permet de suivre les strates sur une puissance de plus de 50 m. Certaines surfaces des grès et des psammites montrent des formations bizarres : des bourrelets courts ou allongés, souvent fins, mais parfois larges d'un centimètre. Ces reliefs dessinent de temps en temps des sortes de pattes d'oiseau, d'autres des pustules. Les schistes sont pratiquement stériles tandis que les grès contiennent de nombreux fossiles : de petits articles de crinoïdes, de nombreuses Rhynchonelles, à fines côtes, typiques du Famennien, des Rhynchonelles à grosses côtes, des Spirifers et particulièrement Cyrtospirifer verneuilli. Parmi les Rhynchonelles, nous avons trouvé Rhynchonella dumonti.
 
4601.003     De Chimay vers Cerfontaine par la route N589, nous rencontrons deux énormes talus, de la borne 11.2 à la borne 11. Nous y observons d'épais bancs de grès, de psammites et de quartzites, massifs, fossilifères, de teinte bleu-vert ou violacée. Dans ces couches s'intercalent des niveaux minces, bruns, bourrés de Brachiopodes. Ce sont de véritables accumulations de coquilles dans une pâte uniforme brune foncée qui font penser aux "grauwackes" du Dévonien inférieur.
Les grès alternent avec les schistes, généralement stériles, violacés, finement feuilletés, contenant parfois de petits nodules de quartzite. Dans les bancs gréseux, nous avons trouvé de nombreuses Rhynchonelles, des Chonetes, des Spirifers, des Athyris, quelques gros Cyrtospirifer verneuilli, des Lamellibranches, des petits Gastéropodes et de nombreux moulages d'articles de Crinoïdes. Parmi les Rhynchonelles, nous avons reconnu Rhynchonella dumonti. La stratification est quasi verticale, ce qui permet de suivre les bancs sur une puissance de près de 200 m et de repérer les niveaux fossilifères.
 
4601.004    De Chimay vers Cerfontaine par la route N589.  Dès notre entrée sur le territoire de la commune de Cerfontaine. A gauche de la route, nous pouvons observer un monument en marbre rouge commémorant la chute d'une forteresse volante pendant la 2ème guerre mondiale. Un peu plus loin, entre les bornes kilométriques 7 et 6.4, à +- 500m des premières maisons de Cerfontaine, une longue descente montre un affleurement avec des schistes très finement feuilletés, violacés alternant avec des grès et des quartzites verts ou violacés, en gros bancs, contenant de nombreux Brachiopodes dont Cyrtospirifer verneuilli.
 
4601.005     De Cerfontaine, nous sortons de la ville vers Philippeville et Senzeilles par la N978 et dans la montée qui suit, tout le talus à droite de la route est à prospecter, car il nous offre les mêmes couches avec la même faune que le site 4595.004
 
4601.006     De Cerfontaine, nous sortons de la ville vers Philippeville et Senzeilles par la N978 et quelques centaines de mètres plus loin que le site précédent (4601.005), la route passe à nouveau entre deux talus de même nature mais cette fois avec des bancs de grès de près de 80 cm de puissance. Toute une faune riche et diversifiée est à notre portée avec Rhynchonelles, Spirifers, Crinoïdes...
4600     Fa1a Assise de Senzeilles  composée de schistes verdâtres et noduleux F : Rhynchonella Omaliusi
4600.001     Route Hastière-Agimont-Givet. Après le village d'Hermeton sur Meuse et avant le village d'Heer-Agimont, à gauche de la route se trouve un blindé de la seconde guerre mondiale. A peu près en face du blindé mais le long de la Meuse et le long du chemin de halage, une couche de schistes verts riches en spiriféridés.
 
 
 
Les couches en place le long de la Meuse...
Photo L.V.B.
 
 
 
... et leur propagation sous le niveau de l'eau.  Seulement accessibles pendant les périodes de chômage (= vidange du bief afin d'effectuer des réparations aux écluses, barrages et berges)
Photo L.V.B.
 
4600.002     Nous sommes sur la route Hastière-Heer Agimont-Givet. A Heer Agimont, nous prenons à gauche et nous traversons le pont. Au carrefour suivant nous prenons à droite en direction de Givet. A la frontière belge, nous passons sur le petit ruisseau de Massembre le long duquel un affleurement de schistes verts du Famennien nous livre de beaux fossiles de la famille des Rhynchonellidés. 
 
4600.003     De Couvin à Chimay. A l'entrée de Chimay, au rond point, nous prenons la direction de Virelles et nous passons devant le Lac de Virelles. Dans le grand virage à droite qui suit, dans le talus droit de la route on trouvera des schistes verts finement feuilletés à gros nodules de calcaire du type Fa1a, avec Rhynchonella dumonti (Ptychomaletoechia), Rhynchonella omaliusi (Ptychomaletoechia) et Hypothyridina cuboïdes.
 
4600.004     De la carrière Beauchâteau de Senzeilles, rejoindre la N978 et prendre à droite vers Senzeilles. Quelque 200m plus loin, prendre à gauche un petit sentier forestier qui s'enfonce dans la Tranchée de Senzeilles, site géologique internationalement reconnu où le passage entre le Frasnien et le Famennien a été déterminé. Nous y trouvons une foule de spiriféridés, de rhynchonellidés, des orthocères et de jolies goniatites.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Photo L.V.B.
La Tranchée de Senzeilles : le Stratotype
 
4600.005     Situé le long de la N4, aux environs de la plaque "Sinsin", cet affleurement présente tout comme à Senzeilles le passage du Frasnien au Famennien.  Nous y observons des schistes parfois noduleux  de l'assise de Matagne très feuilletés verts ou noirs qui donnent une faune frasnienne et des schistes de l'assise de Senzeilles composée de schistes verdâtres et noduleux qui donnent une faune famennienne. Il est par conséquent assez difficile de distinguer les fossiles des deux étages. Nous y trouvons principalement des Brachiopodes comme Cyrtospirifer verneuilli, Cyrtospirifer grabaui, Productella subaculeata, Chonetes sp., Camarotoechia omaliusi.
 
4600.006     Au départ de Rochefort,prendre la direction de Ciney. A notre gauche se situe le Zoning Industriel. Une partie est déjà construite mais dans les bois avoisinants, les pouvoirs publics sont en train de préparer son extension. Toute la zone est à explorer. Nous y trouvons une foule de brachiopodes typiques du Frasnien Supérieur et du Famennien Inférieur : Spirifer verneuilli, Spirifer grabaui, Rynchonella dumonti, Hypothyridina cuboïdes, Spirifer orbélianus et aussi des Orthoceras sp.
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Le Frasnien
 
(Voir aussi les travaux et les cours en ligne du Professeur Boulvain : "Université de Liège, Faculté des Sciences, Département de Géologie, Introduction à la géologie de la Wallonie http://www2.ulg.ac.be/geolsed/geolwal/geolwal.htm et Université de Liège, Faculté des Sciences, Département de Géologie, Excursions des cours de Processus Sédimentaires et Géologie de la Wallonie http://www2.ulg.ac.be/geolsed/excu/excursions.htm)

Au Frasnien, la phase transgressive entamée à l'Eifelien repousse ses rivages très loin vers le nord. Elle couvre la totalité du Massif du Brabant et atteint le Bassin de Campine. La sédimentation évolue vers des faciès mixtes calcaro-détritiques.

Cet étage est très connu en Wallonie en raison du développement important de monticules récifaux au bord sud du Synclinorium de Dinant et dans l'Anticlinorium de Philippeville. Chacun des épisodes de croissance de "récifs" est interrompu par une période d'élévation du niveau marin, accompagnée d'un apport de sédiments terrigènes. Le Frasnien a récemment fait l'objet d'une révision par la Commission nationale de Stratigraphie.

Après les faciès du sommet de la Formation de Fromelennes, la base du Frasnien est caractérisée des schistes, avec localement quelques faciès carbonatés comme la fameuse "Zone des Monstres", riche en Brachiopodes de grande taille : il s'agit de la Formation de Nismes, Membre de la Prée

Cette formation s'observe tout au long du bord sud du Synclinorium de Dinant et dans l'Anticlinorium de Philippeville. Au bord nord du Synclinorium de Dinant, la Formation de Nismes est reconnue jusque dans la région d'Annevoie-Rouillon. Cette formation est constituée de calcaires argileux à brachiopodes et crinoïdes, suivis de schistes verts fins avec plusieurs niveaux d'hématite oolithique.

Au sud du Synclinorium de Dinant et dans la partie Est de l'Anticlinorium de Philippeville, la division du Frasnien repose logiquement sur la superposition des trois niveaux de monticules récifaux.

Dans l'Anticlinorium de Philippeville les deux premiers niveaux de monticules micritiques sont remplacés par des alternances de calcaires stratifiés, parfois biostromaux et de schistes. Certains faciès des niveaux calcaires fournissent les marbres de Sainte-Anne et les marbres de Cousolre. On dénombre successivement les formations suivantes :

Essayons de synthétiser tout cela :

 

Sud du Synclinorium de Dinant

Anticlinorium de Philippeville
Formation de Matagne   Schistes avec brachiopodes et orthocères Formation de Matagne   Schistes avec brachiopodes et orthocères
Formation des Valisettes   Schistes gris foncés et verdâtres Formation des Valisettes    schistes fins gris foncé et verdâtres avec des nodules de calcaires rougeâtres
Formation de Neuville Membre de Petit-Mont Monticules récifaux rouges Formation de Neuville Membre de Petit-Mont Monticules récifaux rouges
 Formation des Grands Breux Membre de Boussu-en-Fagne Schistes gris à verts noduleux La Formation de Philippeville    calcaires noirs en bancs minces avec quelques lentilles bioconstruites avec possibilité de dolomitisation
Membre du Lion Lentilles biohermales, avec calcaires gris à Stromatopores, et calcaires à Bryozoaires
Formation du Moulin Liénaux Membre de la Boverie Calcaires à faciès de biohermes Formation du Pont de la Folle Membre des Machenées Schistes noduleux
Membre de l'Arche Lentilles de calcaire fin, massif, rouge à gris clair, Membre de la Fontaine Samart Marbre de Cousolre
Membre de l'Ermitage Schistes gris parfois carbonatés Marbre Sainte Anne
Formation de Nismes Membre de la Prée Schistes et quelques faciès carbonatés "Zone des monstres" Formation de Nismes   Schistes et quelques faciès carbonatés "Zone des monstres"

 

Je ne m'intéresserai pas au bord Nord du Synclinorium de Dinant, ni au bord Sud du Synclinorium de Namur, ni au bord Nord du Synclinorium de Namur.

La fin du Frasnien

A la fin du Frasnien, en Calestienne, la sédimentation argileuse se généralise et on observe une disparition des coraux.  C'est la fameuse Formation de Matagne, constituée de schistes fins et foncés à faune caractéristique (buchioles, goniatites, orthocères) qui peut être observée.

Cette formation témoignerait d'un événement d'importance globale : l'extinction du passage Frasnien-Famennien.  La Formation de Matagne se retrouve tout au long de la Calestienne mais, par endroit, porte des noms différents : dans la région de Barvaux et jusqu'à Aywaille, c'est la Formation de Barvaux, au bord nord du Synclinorium de Dinant et au bord sud du Synclinorium de Namur, c'est la Formation de Lambermont et au bord nord du Synclinorium de Namur, c'est la Formation de Franc-Waret.

Quoi qu'il en soit, ce passage Fransien-Famennien est très marqué et montre une grande diminution des espèces animales.

Mais venons-en à nos observations sur le terrain.
 
 
Frasnien supérieur
Formation de Matagne
4519     Fr3b : Schistes de Matagne très feuilletés verts ou noirs à Cardiola Retrostriata, Goniatites Ferrugineuses, Orthoceras Pyriteux, Buchiola Palmata, Trilobites
4519.001     La Nationale 40 relie Philippeville à Givet via Villers-le-Gambon et Doische.  A hauteur de la borne kilométrique 103, la route traverse des schistes.  Comme le remarque judicieusement Pascal Delvaux, les schistes sont renseignés sur la carte géologique comme étant des schistes Fa1a  (Assise de Senzeilles) composée de schistes verdâtres et noduleux à Rhynchonella omaliusi.  Cependant, de par les observations faites sur le terrain, ces schistes sont très feuilletés, de couleur vert à brun et parfois bleu à violet avec quelques nodules.  A l'instar de Pascal Delvaux, je serais d'avis de classer ces schistes dans l'assise de Matagne.  De nombreux brachiopodes, notamment des rhynchonellidés sont facilement récoltables.  La présence de Hypothyridina cuboïdes, typique du Frasnien me pousse à confirmer l'appartenance des ces couches au Frasnien et non au Famennien.
 
4519.002     De Cerfontaine à Philippeville via Senzeilles par la N978.  Nous entrons sur le territoire de Senzeilles et la route s'engage entre deux talus bordés d'arbres, talus formés de schistes bleus-noirs avec quelques passées de grès ferrugineux, sans doute de l'assise de Matagne.  On peut y découvrir des Brachiopodes comme  Atrypa reticularis, des tiges et articles de crinoïdes indéterminées, mais parfois aussi des calices de Melocrinus sp. et des Goniatites ferrugineuses Manticoceras intrumensces.
 
4519.003     La tranchée du Chemin de Fer des Trois vallées à Mariembourg est assez célèbre dans la région car elle a livré de superbes calices de crinoïdes et de belles petites goniatites ferrugineuses. La prudence est tout de même de mise car en été, le train à vapeur des Trois Vallées circule .  Il faut donc se renseigner des horaires affichés à Mariembourg et Treignes.  On peut y découvrir des Brachiopodes comme  Atrypa reticularis, des tiges et articles de crinoïdes indéterminées, mais parfois aussi des calices de Melocrinus sp. et des Goniatites ferrugineuses Manticoceras intrumensces.

4519.004     De Petit-Doisches à Givet par la N46.  En face de la « Chapelle Walcourt », prendre un chemin de terre juste carrossable en direction du Fort Condé.  Au virage à droite en direction du Moto Cross, on recoupe les schistes de Matagne avec Caryorhynchus tumidus et Pammegetherorhynchus merodae.

Continuer vers la gauche et rejoindre le Fort Condé.  Il est interdit de visite, parce qu’en mauvais état.  Il s’effondre de partout.  De plus, depuis 2002, c’est une Réserve Naturelle et le terrain juste à côté est une propriété privée militaire.  Il faut donc demander l’autorisation au Domaine Militaire, 9ème ZOUAVES CENTRE COMMANDO de GIVET. La Grande Muette française ne laisse pas facilement entrer des civils et encore moins des étrangers sur son territoire (Secret Défense !!).  En fait de « Réserve Naturelle », ce sont les « Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique » qui s’en intéressent.  L'intérêt de la ZNIEFF est également géologique : le stratotype du Givétien visible au niveau de la falaise de Charlemont et la présence, à l'intérieur du Fort Condé, d'un magnifique bioherme de "marbre rouge dit des Flandres" avec fossiles particulièrement abondants ont motivé son classement.  La zone bénéficie de plusieurs types de protection : un Arrêté de Protection de Biotope a été pris sur une partie du site (7 hectares) le 16/07/90, il fait partie des sites classés selon la loi de 1930 et la falaise entre dans le périmètre de la Réserve Naturelle de la pointe de Givet.

La seule échappatoire pour « visiter » le site en toute légalité a été de m’intégrer à un groupe de botanistes et d’entomologistes français qui allaient étudier les pelouses calcaires toutes proches.  Mon intégration n’a été possible qu’après avoir négocié quelques points essentiels :

  • Expliquer clairement le but d’étude géologique qui me motive,
  • Assurer les organisateurs de me contenter d’un grattage de surface afin de ne prélever qu’un nombre très limité d’exemplaires de fossiles et
  • Accepter de produire un rapport circonstancié de mes observations sur le site.

Arrivé sur place, je n’ai pu que constater de son état de délabrement.  Les schistes, du côté Ouest sont riches en fossiles du type Spirifer pachyrhynchus.

Dès l’entrée dans le fort, on voit nettement le bioherme de « marbre rouge » décrit par les spécialistes comme étant un « marbre rouge des Flandres », daté du Frasnien moyen, de l’Assise de Frasnes.  C’est une lentille de calcaire avec a sa base une couche de quelques centimètres de crinoïdes.  Elle a été aménagée en habitation et est entourée de schistes riches en fossiles Spirifer pachyrhynchus, Cardiola retrostriata, Orthoceras pyriteux, Buchiola palmata, Trilobites, Hypothyridina cuboïdes, Manticoceras intumencens.  Du côté Est du fort, près du trou de bombe, on trouve des schistes noirs de l’assise de Matagne avec Caryorhynchus tumidus et Pammegetherorhynchus merodae.

4519.005     De Petit-Doisches à Givet par la N46, en face de l’ancien poste de Douane se situent les ruines de la Chapelle Walcourt.  Elle est très instable, prête à s’effondrer et il est totalement insensé de s’y risquer.  Par contre, le chemin qui mène à un calvaire et à une petite chapelle souterraine est intéressant à plus d’un titre.  La chapelle souterraine a été creusée dans un affleurement de schistes verts foncés du Famennien contenant Rhynchonella omaliusi.  Tout le talus (recouvert d’une végétation très dense, surtout en été) est à visiter.  On pourra y trouver sans gros problème des couches schisteuses et calcaires contenant Rhynchonella omaliusi, Spirifer mosquensis, Spirifer verneuilli, Hypothyridina cuboïdes, Stringocephalus burtini, Orthoceras bohemicum… et je me suis laissé dire qu’on pouvait même y trouver des crustacés de la famille des Ostracodes mais personnellement, je n’en ai jamais découvert.

4519.006     La dépression située entre Givet et Petit-Doisches, le long de cette N46 est très riche.  Elle est recoupée essentiellement par deux zones : la dernière couche du Franien, et la première couche du Famennien.

Des Grottes du Nichet à Fromelennes, vue de la dépression de la Calestienne avec Givet et le Fort de Charlemont sur la gauche de l'image
Photo L.V.B.

1 : Faille
2 : Fa1a Assise de Senzeilles composée de schistes verdâtres et noduleux (F : Rhynchonella Omaliusi)
3 : Fr3b Schistes très feuilletés verts ou noirs (F : Cardiola retrostriata, Goniatites Ferrugineuses, Orthoceras Pyriteux, Buchiola palmata, Trilobites)
4 : Fr2i Schistes gris foncés et verts noduleux pauvres en fossiles bien que quelques couches en soient très riches. (F : Spirifers pachyrhynchus)
5 : Calcaire stratifié de l'assise de Frasnes
6 : Schistes : Fr2c : Schistes et calcaires stratifiés noirâtres
7 : Calcaires : Fr2c : Schistes et calcaires stratifiés noirâtres (F :  Phacellophyllum sp.)
8 : Gva Calcaire de Givet composé de calcaire à polypiers du Mont d'Haurs (Gid), Calcaires biostromaux massifs à Stringocephalus burtini  (F : Alveolites, Favosites, Disphyllum, Cyathophyllum)
9 : Calschistes du Membre de Terre d'Haurs (Gic) Calcaire argileux foncé parfois crinoïdique  (F : Spirifer mediotextus et Stringocephalus burtini)
10 : Calcaires
11 : Calcaires
12 : Calcaires noirs du Membre des 3 Fontaines (Gib) Calcaire bleu-noir brillant, massif, dur, peu stratifié en gros blocs, portant des veines de calcite massive blanche avec par endroits, de petites mouchetures de fluorine et dolomitisé vers le haut. (F : Stringocephalus burtini et Lucina proavia, Phacops fernandini et Orthoceras.)
 
Chapelle "souterraine" à côté de la "Chapelle Walcourt"
Photo L.V.B.
Schistes verdâtres du Famennien non loin de la petite chapelle
Photo L.V.B.
 
En se retournant, on aperçoit les ruines du Fort Condé
Photo L.V.B.
La Chapelle Walcourt en ruine depuis bien longtemps vient de renaître de ses cendres. (2007)
Elle a été reconstruite à l'identique pour le plus grand plaisir de nos yeux.
Photos L.V.B.
Au bout de la dépression, on arrive au Fort de Charlemont
Photo L.V.B.
Formation de Barvaux
4518     Fr3n : Assise de Barvaux composée de schistes violets avec gros fossiles : Spirifer Verneuilli
Limites
La Formation de la Famenne qui succède à la Formation de Barvaux ne s’en différencie souvent que par des critères purement paléontologiques. En effet, il existe un changement important tant dans le contenu que la taille des brachiopodes (absence de grands Cyrtospirifer, présence de différentes espèces de Rhynchonelles,…). Un critère lithologique peut parfois être utilisé ; il concerne la teinte de la roche, pratiquement toujours verte et très rarement brun violacé dans la Formation de la Famenne. Il est cependant malaisé de différencier ces deux formations sur un seul affleurement, surtout à proximité de leur limite.
4518.001     Le talus du chemin de fer de Barvaux : Nous entrons dans Barvaux en venant de Durbuy, Hotton. Nous passons devant une grande surface située à notre droite. Un peu plus loin, une rue à droite nous conduit sous un pont sur lequel passe le chemin de fer. Tout le talus du chemin de fer est à explorer. Attention, depuis quelques années, la S.N.C.B. l'interdit !!!
Nous sortons de Barvaux en se dirigeant vers Marche-en-Famenne.  La route longe le chemin de fer par la droite.  Dans une côte, un long virage sur la gauche s'amorce et nous passons sur un pont qui enjambe la voie ferrée.  Le chemin de fer est maintenant à notre droite passons.  Un peu plus loin, à droite, nous croisons la rue des Mignées.  Nous l'empruntons.  Nous retraversons le chemin de fer et nous nous garons aux abords de la petite maison.  Un chemin forestier sur la gauche pénètre le bois puis longe un talus qui n'est autre que les déchets du creusement de la voie ferrée.  Ces talus recèlent de nombreux Brachiopodes comme Spirifer verneuilli et Spirifer grabaui.  L'autorisation de prospection est à demander à l'administration communale de Jalhay et si l'autorisation vous est accordée, elle sera de toute manière soumise à l'accord préalable de l'agent de la DNF en charge de la région.

Le talus de fouilles à Barvaux
Photo L.V.B.

                                                                                 
Spirifer verneuilli dans les gravats
Photo L.V.B.
 
4518.002     Les travaux de la N4 à Marche-en-Famenne : De Marche-en-Famenne, prendre la N4 en direction de Namur.  A 2 ou 3 km nous rencontrons un restaurant chinois : La Ville Impériale.  Un peu plus loin, entre le km 99,7 et 99,6, un chantier de route de part et d'autre de la N4 permet depuis l'été 2003 la récupération d’une riche faune frasnienne contenue dans des schistes noduleux. Cette faune contient essentiellement des brachiopodes de grande taille, mais quelques nautiloïdes, bivalves, gastéropodes et coraux solitaires s’y rencontrent aussi.  Nous y dénombrons des Brachiopodes comme Cyrtospirifer verneuilli (très fréquent), Cyrtospirifer grabaui, Cyrtospirifer lobatus (très globuleux), Rhynchonella omaliusi, Athyris concentrica, Athyris undata, Rhynchonella dumonti Schizophoria striatula, Productella subaculeata, Calvinaria sp., Atrypa reticularis, mais aussi des Coraux comme Macgeea bouchardi, Heliolites sp. relativement courants, quelques rares colonies de Phillipsastrea sp. et quelques Gastéropodes et Bivalves indéterminés ainsi que quelques Orthocères.
 
4518.003     La route Barvaux vers Wéris (Gare de Barvaux) : C'est un petit talus de route derrière la gare de Barvaux.  Ce petit site est à prospecter en fin de saison ou en hiver.  La végétation qui le recouvre sera moins abondante.  Nous y découvrons des schistes avec de bien beaux spirifers (Spirifer verneuilli et Spirifer grabaui)  Ils sont bien plus petits que ceux que l'on trouve sur le talus du chemin de fer mais tout aussi jolis.  On y trouve aussi de petit coraux solitaires et quelques colonies de rugueux fortement intéressantes.
Frasnien moyen
(Synclinorium de Dinant)
Formation des Valisettes
4517     Fr2i Schistes gris foncés et verts noduleux pauvres en fossiles bien que quelques couches en soient très riches avec Spirifers pachyrhynchus
4517.001     De Cerfontaine vers Philippeville par la N978.  Un affleurement se présente à nous sur la droite de la route juste après le panneau "Cerfontaine centre". Cette fois, nous sommes face à des schistes violets finement feuilletés à nodules calcaires avec de gros Spirifer verneuilli.
Formation de Neuville
4516     Membre du Petit Mont : Fr2j      Récifs de marbre rouge à Phillipsastrea et Acervularia

4516.001     La Margelle : Du Musée du Marbre à Rance, prendre la direction de Chimay et avant la sortie du village, prendre à gauche en direction de Froidchapelle.  La  carrière de la Margelle se trouve à droite de la route à quelques 500 m  du centre de Rance, entourée de gros blocs de marbre rouge.  Pour y  pénétrer, une autorisation est à demander à Mr Philippe Albessart,  vétérinaire, 7 rue de Chimay à Rance.  Cette carrière, ennoyée nous  permet de récolter des morceaux de marbres de la "griotte supérieure" avec de nombreuses colonies de coraux comme Thamnopora cervicornis, Favosites, Alveolites...    

4516.002     Les carrières Gauthier-Wincqz : Sur la route N5 Philippeville - Couvin, juste après Neuville et avant Senzeilles, on verra une pompe à essence "Agip" : Station de la Jonquière .   Juste après cette station, toujours à droite de la route, un panneau  indiquant les carrières Gauthier-Wincqz.  Seule la première est visitable  et ce sont les schistes au contact avec les marbres qui sont intéressants  avec de nombreux fossiles de coraux (Thamnopora cervicornis, Pachypora, Hexagonaria hexagona, Phillipsastrea et d'autres rugueux solitaires)  de brachiopodes (Atrypas reticularis, quelques Spirifers orbelianus, Hypothyridina cuboïdes, Ptychomaletoechia omaliusi, Rhynchonella dumonti) et des crinoïdes en pagaille qui transforment tantôt le marbre et tantôt les schistes en véritables encrinites.  Cependant, aucun calice  de crinoïde ni aucun trilobite en vue.   

4516.003     La carrière Beauchâteau : Dans le village de Senzeilles, prendre près de l'église en direction de Neuville. Laisser la place entourée de tilleuls têtards sur la droite et au petit carrefour suivant aller tout droit sur un petit chemin de campagne qui serpente d'abord entre les cultures et les prairies puis dans un sous bois jusque la carrière. Là, nous pouvons observer un cœur de bioherme calcaire du type "Mud Mounds" qui montre à la perfection un récif corallien en dôme.  Les schistes présents tout autour du récif sont excessivement riches en superbes colonies coralliennes qui ont ici une belle couleur rougeâtre à verdâtre. Les coraux solitaires et brachiopodes, bien que présents, y sont moins bien représentés.  Nous pouvons dénombrer de très nombreuses espèces de fossiles :
Brachiopodes : Atrypa reticularis, Athyris concentrica, Gypidula sp., Cyrtospirifer verneuilli, Productella sp., Calvinaria sp. Rhynchonella (Ptychomaleoechia) dumonti, Rhynchonella (Hypothiridina) cuboïdes, Rhynchonella (Ptychomaletoechia) amaliusi
Mais aussi de nombreux coraux : Hexagonaria hexagona, Phillipsastrea sp., Thamnopora boloniensis, Thamnopora cervicornis Alveolites suborbicularis, Hexagonaria davidsoni, des stromatopores et des tiges de crinoïdes formant parfois une véritable encrinite.
 
                     La carrière Beauchâteau de Senzeilles en vue globale                                      
              Photo L.V.B.                                                                                                             

La carrière Beauchâteau de Senzeilles en vue globale du côté gauche
Photo L.V.B.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'échancrure du côté droit
Photo L.V.B.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Une belle colonie de polypiers (Thamnoporidés)
Photo L.V.B.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

         

Une colonie de Disphyllum caespitosum
Photo L.V.B.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques belles colonies de coraux, mélange de Disphyllum et de Thamnopora
Photo L.V.B.
 
Etant donné que cette carrière nous donne la possibilité de pouvoir observer un cœur de bioherme calcaire du type "Mud Mounds" qui montre à la perfection un récif corallien en dôme, nous pouvons en dresser le plan et ainsi déterminer différentes zones et différents moments de construction du récif.

Coupe de la carrière Beauchâteau
1.  Schistes avec faune pauvre en brachiopodes.  Eau calme, sédimentation importante et forte subsidence.
2.  Soubassement du récif calcaire stratifié.
3.  Base du récif.
         Les parties 2 et 3 indiquent des zones coralliennes à trétracoralliaires et brachiopodes.  Sédimentation plus faible et subsidence relative.
4.  Zone intermédiaire à stromatopores lamellaires.  Turbulence des eaux plus marquée.
7.  Schistes de couverture du récif.  Riches en crinoïdes, coraux branchus, sédimentation importante, forte subsidence.
6.  Sommet du récif.  Réapparition des stromatopores lamellaires.  Reprise de la subsidence.
5.  Coeur du récif à stromatopores massifs.  Eau agitée pure et oxygénée.  Subsidence arrêtée ou fortement ralentie.  Le récif s'est rapproché de la surface.
8.  Coeur du récif à stromatopores lamellaires et massifs, tétracoralliaires et brachiopodes.  Subsidence lente, peu de sédimentation.
9.  Calcaire stratifié entourant le récif.  Zones coralliennes à trétracoralliaires et brachiopodes.  Sédimentation plus faible et subsidence relative.
Dessin L.V.B.
 
4516.004     La carrière des Wayons : Par la N40 Philippeville-Givet, après le village de Villers le Gambon, un panneau indicateur nous signale Merlemont à droite et Franchimont à gauche.  Prendre à droite en direction de Merlemont.  Nous entrons dans le village de Merlemont.  Nous laissons la place du village à gauche et nous allons jusqu'à une ferme-château qui marque la fin de la route.  Nous prenons à droite un petit chemin en pente qui rejoint et longe un petit cours d'eau et qui peut, si nous le suivons nous mener à Villers le Gambon.  Sur la droite de cette petite route, on découvre une petite carrière ouverte dans un bioherme de marbre rouge, gérée par un club d'escalade.  Dans les calcaires et dans les schistes, quelques brachiopodes et quelques crinoïdes sont récoltables.
Formation des Grands Breux
4515     Membre du Lion : Fr2h   Récifs de marbre gris bleu, stratifiés à stromatopores avec Stromatopora concentrica
4515.001     Le Tienne du Lion à Frasnes-lez-Couvin : Le Tienne du lion est une bute calcaire construit avec de nombreuses espèces de coraux.  Nous sommes en face d'un bioherme car, ici, le fond marin s'est affaissé (subsidence). Ce grand récif corallien est donc très vraisemblablement un atoll fossile.  Les animaux constructeurs se sont développés les uns sur les autres. Ces coraux ont été fossilisées et minéralisés en calcite et aragonite blanche à grise. L'aragonite se distingue de la calcite car elle est fluorescente jaune citron aux U.V. Le calcaire est stratifié avec de nombreuses diaclases. Les joints de stratification et les diaclases sont parfois bien minéralisés en pyrite, marcassite, limonite et galène. La chalcopyrite semble absente. L'indice du cuivre n'a pas été démontré dans cette région, contrairement à la région de Chanly, Resteigne, Wellin, Rochefort où chalcopyrite, cuivre natif, malachite et azurite ont été récoltés (Carrière Lhoist à Rochefort, anciens travaux d'Ambly, carrière du Fond des Vaulx de Wellin).
Tout autour de la bute de calcaire, des schistes noduleux verts du Fr2i sont empilés sur une puissance de près de 70m. Plus on se rapproche du centre du tienne, plus le schiste devient gris et calcareux, moins il contient de nodules calcareux et plus il contient de coraux constructeurs de récifs. Plus on s'éloigne du centre du tienne, plus le schiste devient vert kaki et argileux, plus il contient de nodules calcareux et plus la faune de coraux tend à disparaître pour faire place à une faune de brachiopodes.
 
Nous pénétrons dans le massif et le couloir d'accès est creusé dans les schistes noduleux du Membre de Boussu Fr2f
Photo L.V.B.
Au fur et à mesure de notre avancement vers le centre du bioherme, de petits lits de calcaire viennent s'intercaler dans les schistes
Photo L.V.B.
Les lits de calcaire deviennent de plus en plus épais...
Photo L.V.B.
...pour atteindre 20 à 25 cm de puissance.
Photo L.V.B.
Enfin, juste avant de pénétrer dans le coeur du bioherme (la carrière), nous assistons au passage entre le membre de Boussu schisteux (ici à gauche) et le membre du Lion calcaire gris en gros bancs (ici à droite)
Photo L.V.B.
Le membre du Lion formé de calcaire gris massif riche en coraux coloniaux et solitaires
Photo L.V.B.
J'ai pu y découvrir des brachiopodes comme Rhynchonella omaliusi, Athyris concentrica, Rhynchonella (Hypothiridina) cuboïdes, Atrypa reticularis, Cyrtospirifer verneuilli, Gypidula sp., Calvinaria sp....  mais aussi des coraux comme Thamnopora cervicornis, Hexagonaria hexagona, Phillipsastrea sp., Polypora sp., Thamnopora boloniensis, Disphyllum goldfussi, Alveolites suborbicularis, Hexagonaria davidsoni, Acanthophyllum sp., Heliolites sp., des tiges et articles de crinoïdes indéterminées et quelques pygidiums de Pseudocrypheatus michelini.
 
Au cours de la saison 2003-2004, Philippe Cooreman m'a averti dans un courrier qu'il y avait trouvé deux dents broyeuses d’un poisson holocéphale, une espèce de chimère primitive qu'il détermine comme étant probablement du Psammodus rugosus ou Psephodus magnus.  Il a découvert cela dans un bloc de schiste noduleux qui traînait depuis un certain temps dans les éboulis.
 
 
Dent de chimère découverte par Philippe Cooreman
Photo Philippe Cooreman (Philfossil)
4515.002     La carrière du Cimetière à Boussu-en-Fagne : Dans le village de Boussu-en-Fagne, se rendre au cimetière.  Aller vers la partie supérieure du cimetière en le longeant par la gauche.  Nous arrivons à un sentier forestier.  Nous prenons sur la gauche et une centaine de mètres plus loin, un petit sentier part sur la droite.  Nous l'empruntons et sans s'en rendre compte car la végétation est très importante, nous entrons dans l'ancienne carrière dite "du Cimetière", qui elle aussi a été ouverte dans une lentille de calcaire frasnien gris.  Cette carrière est réputée pour les très nombreux fossiles bien conservés également découverts dans les schistes de bordure des récifs. Nous y trouvons des Brachiopodes comme Atrypa reticularis, Atrypa aspera, Atrypa zonata, Atrypa squamigeria (en bancs serrés), Athyris concentrica, Spirifer sp., des Stromatopores comme Stromatopora concentrica, des Coraux coloniaux comme Thamnopora boloniensis, Thamnopora cervicornis, Popypora sp., Alveolites suborbicularis, Hexagonaria hexagona, Disphyllum goldfussi, des Coraux solitaires comme Macgeea sp., de nombreuses tiges et articles de crinoïdes indéterminés.
 
4515.003     La carrière Carmeuse à Frasnes-lez-Couvin : La carrière Carmeuse à Frasnes est ouverte dans une lentille de "marbre gris".  C'est une bute calcaire construit avec de nombreuses espèces de coraux : Thamnopora cervicornis, Hexagonaria hexagona, Phillipsastrea sp., Polypora sp. ...) Nous sommes en face d'un bioherme car, ici, le fond marin s'est affaissé (subsidence) et les animaux constructeurs se sont développés les uns sur les autres.   Ces coraux ont été fossilisées et minéralisés en calcite et aragonite blanche à grise.  L'aragonite se distingue de la calcite car elle est fluorescente jaune citron aux U.V.  Le calcaire est stratifié avec de nombreuses diaclases ainsi que de nombreuses cheminées de dissolution emplies d'argile de décalcification brun-rouge.

Obtenir une autorisation de visite ou de prospection est purement et simplement impossible.  La politique de la Société Carmeuse est de ne laisser personne pénétrer dans ses carrières.  Sécurité ? Protectionnisme ?... Donc, je ne sais si les joints de stratification et les diaclases sont bien minéralisés en pyrite, marcassite, limonite et galène.  Mais par comparaison avec le Tienne du Lion, il doit en être pareil.

Tout autour de la bute de calcaire, des schistes noduleux verts du Fr2i sont empilés sur une puissance bien inférieure au Tienne du Lion.  Je pense qu'on pourrait aussi y découvrir des Rhynchonella omaliusi, des Athyris concentrica, des Hypothiridina cuboïdes, des Atripa reticularis, des Spirifer verneuili, ...

4514     Membre de Bieumont : Fr2g  calcaire stratifié en bancs décimétriques à pluridécimétriques de couleur grise, finement bioclastique.  Présence d’intercalations argileuses pluricentimétriques.
 
4513     Membre de Boussu en fagne : Fr2f : Schistes gris à verts, noduleux à brachiopodes entourant les récifs de marbre gris du Membre du Lion
Limites
Le Membre de Boussu en Fagne est une série de couches de schistes noduleux  entourant les récifs de marbre gris du Membre du Lion.  Il est donc clairement établi que ces deux membres sont intimement liés.
4513.001     La couche de l'Assise de Frasnes à Heer : A Agimont, passer le Pont de Heer en direction de Heer, Givet, Beauraing. Après le pont, prendre la première à gauche. A gauche de la route, dans un terrain vague, un affleurement avec à la base du marbre rouge et au dessus du schiste facilement clivable presque vertical de teinte généralement verte avec de gros nodules calcaires très durs. Les fossiles sont peu nombreux ici alors que dans certaines couches ils sont légions avec des coraux rugueux, des brachiopodes spiriféridés et rhynchonellidés. Sur le site, assez pauvre, il faut bien le reconnaître, je n'ai récolté qu'un beau brachiopode déterminé comme étant un Rhynchonella dumonti.
 
Photo L.V.B.
La couche de l'Assise de Frasnes à Heer
 
4513.002     Le carrefour de Froidchapelle : De Chimay vers Cerfontaine par la N589.  Nous arrivons près du village de Cerfontaine et nous arrivons au carrefour de Froidchapelle. La chaussée est immédiatement bordée par deux talus schisteux où nous observons : des schistes bruns finement feuilletés, des calcaires argileux, des schistes noduleux verts et bruns. Parmi les schistes noduleux, nous trouvons de nombreux fossiles : des colonies de tabulés (Alvéolites...), des colonies de rugueux (Phillipsastrea...), des rugueux solitaires de petite taille, des fragments de squelettes de crinoïdes et de nombreux Cyrtospirifer verneuilli. Plus au sud, vers la borne kilométrique 24, nous retrouvons les mêmes niveaux avec sensiblement la même faune, avec en plus, quelques Athyris, des Thamnopora cervicornis, des colonies de branchus (Disphyllum...), des rugueux de grande taille, des colonies d'Hexagonaria hexagona et quelques gastéropodes à coquilles spiralées.
 
4513.003     Les schistes aux abords des récifs de marbre rouge Fr2j : Les récifs de marbre rouge Fr2j de type "Mud Mounds" sont entourés de schistes de Matagne riches en fossiles : Thamnopora Cervicornis, Pachypora, Crinoïdes divers et très nombreux à tel point que certaines couches sont devenues des encrinites, Hexagonaria hexagona, Phillipsastrea sp., Atrypa reticularis, Ptychomaletoechia omaliusi, Rhynchonella dumonti, Hypothyridina cuboides...
 
4513.004     Le Km 31.2 de la N978.
En empruntant la route N978 de Cerfontaine à Philippeville à hauteur de Senzeilles, des talus se présentent à nous de part et d'autre de la borne kilométrique 31.2. Nous y découvrons des schistes verts à nodules très riches en fossiles : coraux, spirifers, rhynchonelles, atrypas... Un peu plus loin, nous pouvons prendre à gauche en direction du domaine des "Valisettes".
 
4513.005     La route Sinsin-Baillonville : Le site se situe dans une ancienne carrière aujourd'hui réaménagée en parking, sur la route reliant Sinsin et Baillonville. Les talus montrent des couches de schistes noduleux qui contiennent une grande quantité de brachiopodes.  Malheureusement, la présence d'oxydes de fer ne permet pas toujours une conservation optimale.  La faune est principalement composée de Brachiopodes comme Cyrtinopsis sp., Atrypa reticularis et quelques rhynchonelles.
Formation du Moulin Liénaux
4512     Membre de la Boverie : Fr2e : Calcaires à faciès de bioherme. Visible à la carrière de la Boverie, société Lhoist, à Rochefort
4512.001     la carrière Lhoist : A Rochefort, prendre la direction de Jemelle. Au rond point, prendre la direction de Marche, Malagne-la-Romaine. En haut de la côte, nous arrivons face aux exploitations Lhoist. Prendre à gauche une route passant entre les tas de produits de la carrière et aller jusqu'au bout de ce chemin. (+-2 km) Nous sommes à la carrière de La Boverie qui exploite le calcaire gris à stromatopores (bioherme) de deux lentilles récifales. Cette carrière est très riche en fossiles : coraux, crinoïdes et brachiopodes mais aussi minéraux : calcite, limonite, pyrite, galène et marcassite.
Lors de la sortie du 18 mars 2001, en prenant à droite en entrant dans la carrière (le côté gauche étant en voie de remblayage), nous nous sommes rendus d'abord deuxième étage et nous avons pu prospecter manganite, sidérite, pyrite, marcassite, calcite, fluorite, galène et chalcopyrite dans les failles toujours bien minéralisées et dans les cheminées de dissolution.
Ce dernier minéral prouve, une fois de plus si c'est encore nécessaire, que l'occurrence du Cuivre en Fagne Famenne est bien réelle. Au premier étage, sur le dessus de la lentille calcaire, nous avons pu récolter de nombreux blocs de galène et de nombreux fossiles : principalement des coraux coloniaux comme Disphyllum goldfussi, Disphyllum caeospitosum, Macgeea bouchardi, Hexagonaria hexagona et de nombreux crinoïdes. Un gros bloc de roche très calcitée avec de belles alvéoles de couleurs grises a été dégagé. Scié et poli, le bloc est en fait une partie de récif de corail fossilisé en calcite et aragonite fluorescente. On a pu aussi y reconnaître le Thamnopora cervicornis et des crinoïdes. Les nuances de gris au sein de cette roche, les bandes de gris clair de l'aragonite ceinturant le blanc de la calcite sont du plus bel effet.
 
 
Photo L.V.B.
Carrière Lhoist : les numérotations de couches lors des repérages par le personnel de la carrière
 
 
Photo L.V.B.
Lhoist
4511     Membre de l'Ermitage : Fr2d  schistes gris noirâtres à verdâtres avec quelques alignements de nodules et petits bancs de calcaires argileux, parfois finement bioclastiques à Phacellophyllum sp., Leiorhynchus formosus, Leiorhynchus megistanus, Receptaculites neptuni
4511.001     Les schistes et calcaires de Doisches : Sur la N40 Philippeville-Givet, prendre à droite en direction de Doisches.  Au centre du village, avant d'arriver à l'église se trouve un gros bâtiment de la gendarmerie.  Prendre à gauche le petit chemin qui longe ce bâtiment.  Il monte, très étroit, entre les maisons et soudain, se dessine un parking asphalté.  C'est une ancienne excavation (carrière?) qui recoupe d'Ouest en Est les schistes noduleux frasniens.  On peut aussi y rencontrer du calcaire stratifié.  Les schistes ont une couleur brun-vert plus ou moins claire tandis que les calcaires sont de couleur bleu-noir assez foncé avec quelques veines de calcite.  Les calcaires stratifiés dont on vient de parler sont disposés en lits irréguliers de 10 à 30 cm de puissance interstratifiés de lits de schistes noduleux de quelques cm de puissance.  De beaux fossiles peuvent y être découverts : Calvinaria megistanus et Calvinaria formusus
 
4510     Membre de Chalon : Fr2c  alternance régulière de schistes gris-brunâtre à nodules calcaires et de calcaires argileux gris-noirâtre parfois bioclastiques. avec brachiopodes, rugueux et tabulés.
Limites
En fait, le Membre de Chalon est intimement lié au Membre de l'Arche.  Le Membre de Chalon peut être la semelle calcaire d'un bioherme du Membre de l'Arche mais dans le plus souvent, il sera schisteux et entourera le bioherme.
 
4509     Membre de l'Arche : Fr2b  lentille de calcaire massif biohermal, calcaire massif micritique de couleur rosâtre à grise. La faune y est abondante : stromatopores, tabulés branchus, rugueux, brachiopodes, crinoïdes,...
Limites
La limite entre le Membre de l'Arche et la Formation de Nismes est le premier banc de calcaire gris à stromatopores surmontant le banc de calcaire gris noduleux.  C'est donc le passage d'un calcaire noduleux à un calcaire à stromatopores qui marque le passage du Frasnien inférieur au Frasnien moyen
4509.001     La carrière de l'Arche à Frasnes-lez-Couvin : Cette ancienne carrière est ouverte dans un récif corallien fossile du Frasnien très semblable au Tienne du Lion.  On peut y voir des plans nets résultant du sciage des blocs de "marbre". Les fossiles, bien que présents en masse dans les calcaires gris massifs, sont impossibles à dégager. Il faut donc comme dans les autres récifs coralliens se contenter de les observer, d'en faire des photos et de s'intéresser aux schistes entourant le récif qui contiennent fréquemment de nombreux restes fossilisés faciles à récupérer et à extraire. Attaquer les schistes à grands coups de marteaux et de burin ne vous donnera que bien peu de satisfactions en vous livrant des débris de fossiles éclatés.  L’altération naturelle y fait du bien meilleur travail que nous et les fossiles naturellement dégagés “en douceur” par les gelées, l'infiltration des eaux... sont plus fréquemment entiers et de bien meilleure qualité que ceux que vous aurez arrachés de force à la paroi.  On y trouvera sans effort des Brachiopodes comme  Atrypa reticularis, Athyris concentrica, Gypidula sp., des Spongiaires comme Receptaculites neptuni, des Coraux coloniaux comme Thamnopora boloniensis, Thamnopora cervocornis, Alveolites suborbicularis, Disphyllum coespitosum, des Coraux solitaires comme  Macgeea bouchardi et des tiges et articles de crinoïdes indéterminées.
Frasnien moyen (Synclinorium de Philippeville)
Formation de Philippeville
4508     calcaires noirs en bancs minces avec quelques lentilles bioconstruites avec possibilité de dolomitisation
Formation du Pont de la Folle (Correspond à la formation du Moulin Liénaux dans le synclinorium de Dinant)
4507     Membre des Machenées : Schistes noduleux localement riches en crinoïdes et brachiopodes
 
4506     Membre de la Fontaine Samart : Marbre de Cousolre de couleur noire avec de fines veines de calcite blanche
 
4505     Membre de la Fontaine Samart : Marbre de Sainte Anne de couleur gris brun tacheté de blanc
Frasnien inférieur
Formation de Nismes
4504     Fr1o Calcaire gris à rouge stratifié massif et noduleux
 
4503     Fr1y Dolomie (dans les carrières en exploitation - Merlemont, Froidchapelle, Villers-le-Gambon...)
4503.001     La dolomie de Merlemont (1) : Par la N40, Philippeville-Givet, après le village de Villers-le-Gambon, un panneau indicateur nous signale Merlemont à droite et Franchimont à gauche.  Nous prenons à droite, en direction de Merlemont.  Juste avant l'entrée dans le village, à droite de la route, non loin d'un parking, une carrière de dolomie abandonnée nous livre de la dolomie cristallisée, des coraux (Favosites, Disphyllum caespitosum) et quelques brachiopodes.
 
4503.002     La dolomie de Merlemont (2) : Par la N40 Philippeville-Givet, à Merlemont, une carrière de dolomie de chaque côté de la route peut livrer des produits dolomitiques divers mais aussi et surtout de la dolomie massive, rubanée, de beaux cristaux de dolomite jaune, blanche et accessoirement rose.  La carrière est ouverte dans le Tienne de Merlemont qui fait partie du massif de l'anticlinal de Philippeville, d'âge Frasnien. Ce tienne s'étire d'est en ouest sur près de 2 km, entre le lieu-dit "Malplaque" et le village de Merlemont. Ce coteau est traversé par une voie ferrée désaffectée aujourd'hui reconvertie en RAVeL et est actuellement en grande partie entamé par deux carrières, une petite carrière de marbre rouge aujourd'hui désaffectée, la carrière de l'Abreuvoir  et une grande carrière de dolomie exploitée par la s.a. Dolomies de Merlemont. Cette dernière consiste en une excavation creusée sur environ 1km et profonde d'une vingtaine de mètres.   
 
4503.003     La dolomie du Tienne Beumont : Par la N40 Philippeville-Givet, après le village de Villers-le-Gambon, un panneau indicateur nous signale Merlemont à droite et Franchimont à gauche.  Prendre à gauche.  Rejoindre le village de Franchimont, le traverser de part en part et ensuite prendre vers Surice.  Passer à côté de la station d'épuration et la carrière du Tienne Beumont est sur la droite.  Cette carrière exploite la dolomie et aux abords, des coraux coloniaux sont présents (Disphyllum, Philipsastraea...)
4502     Fr1oy Quelques faciès carbonatés
 
4501     Membre de la Prée
Fr1m  : Schistes verts fins ou noduleux avec brachiopodes à la base avec Goniatites intumescens Receptaculites neptuni Camarophoria formosa, Spirifer sp.
 
4500     Fr1a Schistes calcareux avec très grands brachiopodes de la famille des spiriféridés (zone des monstres)
Limites
La limite inférieure de la formation de Nismes est fixée au premier banc de calcaire noduleux riche en gros brachiopodes ("Zone des Monstres"), situé au dessus du dernier banc de calcaire de la formation de Fromelennes.
4500.001      La carrière de Préalle à Heyd : La carrière de Préalle présente des calcaires, des calschistes et des calcaires gréseux sur deux niveaux : un niveau inférieur et un niveau supérieur. Le niveau inférieur ne présente pas beaucoup d'intérêt car il ne présente qu'exclusivement des calcaires du Givetien du Membre des Trois Fontaines. On n'y rencontre presque aucun fossile si ce n'est le Stringocephalus Burtini dans un état de conservation lamentable ou tellement imbriqué dans le calcaire qu'il en est indégageable. Une petite particularité est tout de même à noter : un niveau de couche présente un calcaire fissuré, troué comme un gruyère. Ces trous sont souvent calcités et parfois ce sont des géodes qui sont présentes. Ce niveau se situe au fond du niveau inférieur à peu près à mi hauteur du front de taille.
Le niveau supérieur est beaucoup plus intéressant car il présente une plus grande diversité de roches qu'il convient d'étudier. En effet, on peut observer des schistes, des calcaires, des calschistes et des calgrès du Frasnien. En progressant du concasseur vers le fond de la carrière, on peut y voir : des calcaires stratifiés massifs et noduleux sans doute du Fr1o des schistes calcareux avec de grands brachiopodes de la famille des Atrypas du Fr2a, des schistes verts du Fr2b ou du Fr2c, des schistes noduleux du Fr2 et des schistes de Barvaux et/ou de Matagne, très feuillets violets à noirs du Fr3n/f. De beaux fossiles de constructeurs de récifs peuvent être observés, ainsi que de beaux et gros brachiopodes de la famille des Atrypas et des Spirifers. Un niveau à mi-hauteur dans le front de taille présente de belles géodes de calcite blanche à ocre. Le schiste et le calschiste sont parfois si bien fissurés que les interstices sont emplis de calcite fluorescente en cristaux.
 
 
Photo L.V.B.
La Préalle à Heyd en 1987
 
4500.002     Petigny  : De Couvin à Charleroi par la N5, avant d'arriver à Frasnes-lez-Couvin, nous prenons à droite vers Petigny. A 2km de la route Couvin-Charleroi, nous montons légèrement entre deux champs. Au sommet de cette côte, face à un bois, la route oblique vers la gauche. Nous nous arrêtons à droite sur une petite aire de stationnement située à l'entrée du bois. De part et d'autre de la route dans les deux champs (attendre qu'ils soient labourés) nous trouvons une source intarissable de gros brachiopodes globuleux : Atrypa reticularis, Cyrtospirifer orbelianus et Spirifer verneuilli et quelques Orthoceras sp.
 
4500.003     Fromelennes et la Grotte de Nichet : A Givet, prendre la direction de Beauraing.  Au premier rond point, à la sortie de la ville, prendre la direction de Fromelennes.  Dans le village après la place de l'église ornée d'un kiosque, prendre à gauche en direction des Grottes de Nichet.  Nous passons à côté du cimetière et nous grimpons la colline par une route en lacets.  Au détour d'un virage sur la droite en épingle à cheveux où un banc est installé pour l'observation du beau paysage, nous pouvons observer que la route a entaillé le talus.  Ce dernier et le haut de la colline boisé de pins font partie d'une Réserve Naturelle de la Pointe de Givet.  Cependant, après chaque hiver, l'altération naturelle des bancs de calcaires et de schistes libère les Brachiopodes et il suffit de les ramasser sur le bord de la route.  On y trouvera ainsi des Brachiopodes comme Atrypa reticularis et Atrypa legayi de belle taille.
 
Le virage en épingle à cheveux avec le talus fossilifère
Photo L.V.B.
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Le Givetien

C'est au cours du Givetien qu'a lieu la deuxième phase de la grande transgression marine du Dévonien qui a été entamée au cours de l'Eifelien. La mer s'avance sur une plate-forme peu profonde. Le littoral gagne le bord nord du Synclinorium de Namur.  Cette transgression, qui n'est que la continuation de la précédente, progresse en direction du Nord-Nord-Est.

Au bord nord du Synclinorium de Dinant, à l'est de Gerpinnes et dans la partie méridionale du Synclinorium de Namur, de Presles à la vallée du Samson, le groupement des 3 formations principales du Givetien (Formations de Trois-Fontaines, Terres d'Haurs et Mont d'Haurs) est remplacé par la Formation de Nèvremont. Il s'agit généralement de calcaires fins et de calcaires grenus à faciès oolithique. La Formation de Nèvremont est surmontée de la Formation du Roux, caractérisée par des schistes, des dolomies et des calcaires gréseux, suivis de calcaires et dolomies avec un niveau de stromatopores branchus. Dans la partie orientale du Synclinorium de Dinant, la Formation de Fromelennes surmonte la Formation de Nèvremont.

Au nord du Synclinorium de Namur, le Givetien est limité à l'ouest de Namur. Dans la vallée de l'Orneau, il s'agit de la Formation du Bois de Bordeaux. Cette formation est constituée de trois membres, à savoir le Membre des Mautiennes constitué de conglomérat et roches argilo-gréseuses rouges, vertes ou bigarrées, le Membre d'Alvaux contitué d'une alternance de calcaire organoclastique, parfois oolithique et de schistes; localement, stromatolithes, et le Membre de Mazy formé de "roches rouges": siltites, calcaires rougeâtres, paléosols.

Comparons ces différents faciès :

Bord Sud du Synclinorium de Dinant

Formation de Fromelennes Calcaire argileux à brachiopodes, calcaire gris à stromatopores,
Formation de Charlemont Calcaire à polypier du Membre des Monts d'Haurs Calcaires biostromaux massifs.
Calschiste du Membre des Terres d'Haurs Calcaire argileux foncé parfois crinoïdique
Calcaire du Membre des Trois Fontaines Calcaire bleu-noir brillant, massif, dur, peu stratifié en gros blocs, portant des veines de calcite massive blanche avec par endroits, de petites mouchetures de fluorite et dolomitisé vers le haut

Bord Nord du Synclinorium de Dinant

Formation de Roux Schistes, dolomies et calcaires gréseux, suivis de calcaires et dolomies avec un niveau de stromatopores branchus.
Formation de Nèvremont  

Calcaires fins et de calcaires grenus à faciès oolithique

 

Bord Nord du Synclinorium de Namur

Formation du Bois de Bordeaux Membre de Mazy "Roches rouges": siltites, calcaires rougeâtres, paléosols.
Membre d'Alvaux Alternance de calcaires organoclastiques, parfois oolithiques et de schistes et localement de stromatolithes,
Membre des Mautiennes Conglomérat et roches argilo-gréseuses rouges, vertes ou bigarrées

Dans la région-type de Givet, région que nous prendrons comme référence puisqu'elle se situe au centre de la Calestienne, le Givetien comprend

D'un point de vue géomorphologique, au bord sud du Synclinorium de Dinant, la présence d'une bande calcaire de plusieurs centaines de mètres d'épaisseur, encadrée de roches plus argileuses se marque nettement dans les paysages. La bande calcaire, appelée "Calestienne", forme un relief bordant au sud la dépression schisteuse de Fagne-Famenne. Cette dépression est limitée au nord par le Condroz, d'altitude plus élevée, suite à la présence des grès famenniens.

Mais venons-en à nos observations sur le terrain...

Givetien (Gv)
Formation de Fromelennes (Gvb) Calcaire argileux à brachiopodes, calcaire gris à stromatopores, Thamnopora polyforata, calschistes et calcaires argileux coquilliers à Disphyllum vergatus avec Myophoria transrhenana (Calcshistes), Stromatopores (Calcaires stratifiés), Spirifer tenticulum (Schistes) avec schistes à la base.
4406     Membre du Fort Hulobiet caractérisé par des schistes carbonatés et des calcaires argileux grossièrement noduleux, parfois coquillier.
 
4405     Membre du Moulin Boreux constitué d’environ 80 mètres de calcaires biostromaux (au sens large du terme) à coraux, stromatopores globuleux et branchus, tabulés,... le tout en bancs pluridécimétriques à métriques alternant avec des calcaires fins, en bancs décimétriques à pluridécimétriques, à fréquentes laminations algaires; on n’y observe pas de stringocéphales.

4405.001     Le calcaire à stromatoporoïdes d'Ave et Auffe : Prendre la route Sourd'Ave - Han sur Lesse. Entre le village d'Ave et Auffe et Han sur Lesse, à gauche, on peut observer la "Cluse du Ry d'Ave" qui est une superbe formation anticlinale dans le calcaire de Fromelennes que l'on appelle aussi "l'anticlinal de Wavreille." Avant la Cluse, on prend à gauche un petit sentier d'abord asphalté puis en terre qui nous mène sur la colline du Ry d'Ave et dans le bois du Roptai. De chaque côté du sentier, on peut observer les anciennes galeries d'exploitation de la Baryte, de la Fluorite et de la Galène. Ces minéraux exploités ne sont plus observables que dans les haldes et celles-ci recèlent de magnifiques exemplaires des calcaires de Fromelennes aussi appelés calcaires à stromatoporoïdes.

Photo L.V.B.
Calcaire type de la formation de Fromelennes avec, en dessous, un détail de la roche montrant parfaitement les "stromatoporoïdes".
4404     Membre de Flohimont se caractérise par une trentaine de mètres de calcaire argileux, interrompus par une ou plusieurs passées schisteuses.
Limites
La limite inférieure est définie à la suite du dernier banc de calcaire construit du sommet de la Formation du Mont d’Haurs, isolé dans des calcaires de plus en plus argileux.
Formation de Charlemont   Gva     Calcaire de Givet
4403     Calcaire à polypiers du Membre du Mont d'Haurs (Gid) : Calcaires biostromaux massifs à Stringocephalus burtini, Alveolites, Favosites, Disphyllum, Cyathophyllum
Limites
La base du Membre du Mont d'Haurs est marquée par un premier biostrome coiffant les calcaires argileux du Membre de Terre d'Haurs
 
4402     Calschistes du Membre de Terre d'Haurs (Gic) : Calcaires argileux foncé qui semblent à première vue, un peu gréseux ou finement dolomitiques et qui sont en réalité des calcaires à péloïdes parfois crinoïdiques avec Spirifer mediotextus
Limites
La Formation des Terres d’Haurs, succédant à celle de Trois-Fontaines, correspond à une complète réouverture du milieu. En témoigne l’abondance des brachiopodes (Stringocéphales exceptés) et des crinoïdes. Les stromatopores ont totalement disparu et le décompte des coraux se réduit à quelques Thamnopora, l’un ou l’autre rugueux solitaire et, proches de la base, quelques rares colonies d’Hexagonaria
 
4401     Calcaires noirs du Membre des 3 Fontaines (Gib) : Calcaire bleu-noir brillant, massif, dur, peu stratifié en gros blocs, portant des veines de calcite massive blanche avec par endroits, de petites mouchetures de fluorite et dolomitisé vers le haut avec Stringocephalus burtini, Lucina proavia, Phacops fernandini et Orthoceras sp.
Limites
Au point de vue paléontologique il est aisé de différencier les calcaires Eifeliens des calcaires Givetiens.  En effet, dans les premiers on y trouve un corail solitaire en forme de babouche, Calceola sandalina et dans les calcaires des 3 Fontaines, on y trouve un brachiopode particulier, Stringocephalus burtini
D'un point de vue lithologique le calcaire Givetien commence au premier banc de calcaire bleu-noir brillant, massif, dur, peu stratifié en gros blocs, portant des veines de calcite massive blanche surmontant un calschiste stratifié d'aspect brunâtre, gris-bleu mat sur cassure fraîche.

4401.001     Le Fondry des Chiens (partie biohermale) et le Matricolo : Nous sommes sur la route Couvin-Nismes-Treignes. A Nismes, nous entrons dans le village et nous montons à gauche au Matricolo en passant devant les Pompres Funèbres "Tremblez" et à droite au Fondry des Chiens par la rue Orgeveau. Ces deux butes calcaires portent en leur sommet de larges crevasses au fond desquelles on peut trouver des lentilles de limonite, des blocs de calcaire avec des inclusions de Limonite. Le calcaire formant les deux butes est un calcaire par endroit construit, très riche en Stromatopores, en crinoïdes et en coraux compacts prouvant que la profondeur de l'eau avait 2 à 4 m et qu'elle était chaude, claire et oxygénée.

Le Fondry des Chiens (2 vues) et un superbe stromatopore au fond du gouffre.
Photo L.V.B.

4401.002    Le terrain de football de Bure : Pour trouver le terrain de football, il faut quitter le village vers le Nord-Ouest, par de petites routes de campagne, vers la chapelle de ND d'Haurs. (Nom symptomatique faisant référence à la géologie ???)

Dans les champs autour du terrain de football de Bure, on trouve de très belles colonies d'Hexagonaria hexagona parfois encroûtées de stromatopores, et de gros coraux solitaires.

Attention !!! S'y rendre en hiver quand les moissons sont terminées et que les champs ont été charrués... de manière à ne pas endommager les cultures... Etre tout de même prudent car en hiver, les terrains sont "loués" aux chasseurs qui traquent lapins et lièvres... déranger le gibier équivaut à un "crime de lèse-chasseur"

4401.003     La carrière des 3 Fontaines à Givet : Nous sortons de Givet en direction de Charleville et juste après la porte de la ville, nous avons en face de nous l'imposante carrière des Trois Fontaines qui exploite le calcaire noir Givetien à Stringocephalus. De magnifiques (mais trop rares) fossiles viennent de cette carrière : le brachiopode typique de cette couche : le Stringocephalus burtini, un magnifique trilobite nageant à gros yeux : le Phacops fernandini et un beau mollusque céphalopode : un Orthoceras sp.

En fait, pour être complet sans être trop long ni ennuyeux, je dirai que la "Société Anonyme des Carrières de Pierre Bleue" fit l'acquisition en 1938 De la carrière de roche massive ouverte au cœur du Calcaire Givetien extra-dur dans l'assise des Trois Fontaines.  Elle fût notamment choisie par Vauban, qui en fit une large utilisation pour la construction et la restauration d'ouvrages militaires régionaux importants. Entre les deux dernières guerres, en raison de l'évolution du marché, l'activité de la taille de pierre entra progressivement en récession au profit du concassage de la roche. Les performances obtenues par ces matériaux concassés dans les emplois en viabilité et pour la construction ont amené la Carrière à réaliser un complexe industriel de près d'un million de tonnes de puissance de production annuelle pour l'élaboration de granulats, de graves traitées pour assises de chaussées, de bétons bitumeux à usage routier et de bétons hydrauliques prêts à l'emploi pour la construction. Depuis 1998, la Carrière devenue Granulats Nord-Est, fait partie du groupe Lafarge.
La carrière exploite des formations datées du Dévonien supérieur et moyen et pour le site des Trois Fontaines au niveau du gisement exploité, du Givetien ou calcaire de Givet, pour lequel la carte géologique et certaines observations locales possibles permettent de constater que cette formation passe d'Est en Ouest d'une série normale à une série renversée juste au niveau de la carrière et de sa réserve de gisement. Les bancs de la Carrière sont caractérisés par la régularité de leur direction et de leur pendage de l'ordre de 48° vers le Sud Est.

Tant que la carrière appartenait à la "Société Anonyme des Carrières de Pierre Bleue", on pouvait, très difficilement, je l'avoue, obtenir une autorisation individuelle de visite.  Ainsi, j'ai pu, grâce à un membre du personnel que je connaissait, visiter le site une dizaine de fois.

 
Deux exemplaires de calcite qu'on peut trouver dans la carrière de Givet
Photo L.V.B.
La calcite

Depuis 1998 et l'entrée de la carrière dans le Groupe Lafarge, plus aucune autorisation n'est possible.  Les lettres de demande restent sans réponse et si on se présente à l'entrée de la carrière, le garde vous expulse sans ménagement.

Carrière de Pierre Bleue de Givet, appelée "Carrière des Trois Fontaines", aujourd'hui "Carrière Lafarge" Photo L.V.B.

Photo L.V.B. Roche type du Membre des Trois Fontaines : Calcaire bleu-noir brillant, massif, dur, peu stratifié en gros blocs, portant des veines de calcite massive blanche avec par endroits, de petites mouchetures de fluorine et dolomitisé vers le haut.

4401.004     La carrière Frimoye : A Olloy sur Viroin, en direction de Couvin, prendre à droite la petite route en face du pont qui enjambe la rivière.  Suivre la route jusqu'à un virage en épingle à cheveu.  Là, continuer tout droit, un chemin juste carrossable qui nous amène à la carrière Frimoye.  Cette carrière est soit disant une Réserve Naturelle gérée par le Centre Marie Victorin de Vierves car le Grand Duc et le Gypaète Barbu nichent dans les pins sur les hauteurs.  J'insiste sur le fait "soit disant une Réserve Naturelle" car périodiquement (1 à 2 fois par an) on y effectue un tir de mines et on y exploite les roches ainsi débitées.

Géologiquement, cette carrière présente dans sa partie méridionale  la Formation d'Hanonet, dans sa partie septentrionale, elle présente la Formation des 3 Fontaines dans son intégralité ainsi que le passage de la Formation des 3 Fontaines, à celle des Terres d’Haurs qui est visible du côté ouest.  On peut y trouver de la calcite, de la fluorite, de la marcassite, de la pyrite, de la sidérite et dolomite.

Un exemplaire de calcite d'Olloy sur Viroin
Photo L.V.B.
La calcite

Plan d'accès à la carrière d'Olloy sur Viroin (1)
Quelques vues de la carrière à différents moments de son exploitation
Photo L.V.B.

4401.005     La carrière de Resteigne : De Wellin, prendre la direction Halma, Chanly et Resteigne. A l'entrée du village, près de l'église, prendre à gauche en direction de Belvaux. Garer la voiture près du pont qui enjambe la Lesse et la carrière est juste là. Il y a une longtemps qu'elle n'est plus exploitée mais elle est encore riche. Dans cette carrière, 3 couches sont présentes : A gauche, un calcaire argileux parfois crinoïdique des Terres d'Haurs , au centre, un calcaire bleu - noir à Stringocephalus du Membre des 3 Fontaines et à droite un calcaire argileux de la Formation d'Hanonet avec Gastéropodes du type Euomphalus, coraux rugueux solitaires, brachiopodes, trilobites (de la famille des Phacops), Calceola sandalina et orthocères indéterminés. Attention : Les beaux fossiles se cantonnent dans la partie sud-est de la carrière, là où un affleurement de la Formation d'Hanonet apparaît (calschites) Pour ce qui est des minéraux, par l'intérieur de la carrière on atteint le rez-de-chaussée où nous pouvons récolter de la Calcite et de l'Aragonite (CaCO3) et le 1er niveau où nous trouvons de la Limonite (FeO(OH).nH2O). La Calcite se présente sous forme de petites géodes de cristaux blancs et transparents tandis que la Limonite se présente sous forme de lentilles brunes ou d'un encroûtement jaune - ocre. Par le sentier à droite de l'entrée, nous pouvons atteindre le 2ème et le 3ème niveau où nous pouvons trouver du Quartz (SiO2) en petits cristaux transparents, de la Goëtite (Fe2O3) sous forme d'un encroûtement noir brillant, un filon d'Hématite (Fe2O3) en petites paillettes brun foncé à noir, du grès ferrugineux de couleur rouille, du Wad sous forme d'un aspect terreux brun - rouge - violet tachant les doigts (oxydes et hydroxydes de manganèse, Pyrolusite et Limonite mélangés), de la Dolomite (CaMgCO3) de couleur jaune - rose, mais aussi de la Sidérite (FeCO3) en petits rhomboèdres bruns - noirs et même des grains de cuivre natif disséminés dans le calcaire.  Au 2ème étage on peut y trouver aussi à l'extrème gauche la couche  des Calcaires à polypiers du Membre du Mont d'Haurs (Gid), Calcaires biostromaux massifs grosses colonies d'Hexagonaria.

Le Givetien à Resteigne : le calcaire du Membre des Trois Fontaines : calcaire bleu noir compact
Photo L.V.B.

Une autre vue du Givetien à Resteigne : le calcaire du Membre des Trois Fontaines : calcaire bleu noir compact
Photo L.V.B.
 
 
Le calcaire du Membre des Trois Fontaines : calcaire bleu noir compact finement veiné de calcite
Photo L.V.B.
 

Un pygidium de trilobite découvert en juillet 2006 dans le Givetien de Resteigne
Photo L.V.B.

Détail du pygidium de trilobite découvert en juillet 2006 dans le Givetien de Resteigne
Photo L.V.B.

Le filon métallifère dans le Givetien de Resteigne
Photo L.V.B.

Le filon métallifère dans le Givetien de Resteigne : limonite, sidérite, hématite, goetite,
Photo L.V.B.
 
4401.006     La carrière La Couvinoise : Nous sommes à Couvin, près de la gare, en bordure de la N5. La carrière La Couvinoise peut se visiter sur simple demande avec une décharge de responsabilité
A l'entrée de la carrière, laisser le concasseur à gauche et se diriger vers la droite. L'extrême droite de la carrière exploite le sommet des couches de l'affleurement. Le calcaire qui y est exposé est un calcaire bleu - noir, brillant, massif, dur, peu stratifié, en gros blocs, portant des veines de calcite massive et blanche avec, par endroit des mouchetures de fluorine et dolomitisé sur le dessus. Ce calcaire est évidemment le calcaire du Membre des Trois Fontaines. Il contient, par endroit, de nombreux coraux constructeurs de récifs mais si intimement liés et imbriqués dans le calcaire qu'ils sont indégageables. En suivant le fond de la carrière vers la gauche, on va rencontrer des couches formées d'un calcaire assez différent. Il est gris - bleu sur cassure fraîche mais prenant une patine brune avec le temps. On peut aussi trouver un calschiste brun-beige-ocre.
 
 
Un bloc de la formation de Hanonet
Photo L.V.B.
 
Le calcaire est crinoïdique avec de beaux brachiopodes bien conservés, calcités au maximum et qui se détachent facilement quand on fait éclater la roche aux alentours avec un marteau pointu. Dans ce second cas, la calcite n'est presque pas présente. Les coraux sont pratiquement absents. C'est le paysage typique de la Formation d'Hanonet.
4400     Schistes calcareux du Gia avec Spirifer undiferus.  Si l'on excepte la Formation X très limitée dans l'espace, cette couche marque véritablement le passage de la Formation de Hanonet aux Calcaires noirs du Membre des 3 Fontaines.
Limites
Assez complexe à discerner.  D'un point de vue lithologique, cette couche ne se différencie pas vraiment de la Formation de Hanonet... si ce n'est par la disparition totale de Calceola sandalina et l'apparition de Spirifer undiferus.
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L'Eifelien

Au bord nord du Synclinorium de Dinant qui correspond plus ou moins au bord sud du Synclinorium de Namur, nous pouvons observer la Formation de Rivière, Membre de Rouillon, constituée de schistes et grès rouges et verts, ainsi que d'un conglomérat appelé le "Poudingue de Tailfer".  Au dessus du Membre de Rouillon se situe la seconde partie de la Formation de Rivière : le Membre de Claminforge, composé de calcaires argileux, parfois laminaires, des schistes et des grès calcaires localement décalcifiés.

Formation de Rivière Membre de Claminforge Calcaires argileux, schistes et grès calcaires
Membre de Rouillon Schistes, grès rouges et verts et Poudingue de Tailfer

Mais, nous, dans nos recherches, nous nous sommes bornés à étudier le bord sud du synclinorium de Dinant.

Au flanc sud du Synclinorium de Dinant, l'Eifelien est composé à sa base de schistes et des grès calcaires avec intercalation de calcaires fossilifères. Le ralentissement de la sédimentation détritique favorise le dépôt de calcaires argileux. Un régime récifal s'installe dans la région de Couvin et on voit apparaître de nombreux massifs de calcaires construits. Dans le détail, on distingue les formations suivantes :

Mais venons-en à nos observations sur le terrain...

Faciès de l'Eifelien: Après diverses observations, j'ai pu dégager plusieurs tendances : l'Eifelien s'étend dans le Synclinorium de Dinant, jusqu'au Massif de la Vesdre et au Massif de Theux. Au sommet de l'Eifelien du bord Est, nous trouvons des calcaires et macignos à crinoïdes et à Stringocephalus burtini. La présence de ce dernier fossile a incité certains géologues à classer ce faciès dans le Givetien. Cependant, la présence notoire de Calceola sandalina m'incite personnellement à garder ce faciès dans l'Eifelien et à estimer que cette couche est réellement la transition entre la Formation de Hanonet et le Givetien inférieur. Dans la région sud du Synclinorium de Dinant, nous trouvons des schistes argileux et des calschistes noirs avec Calceola sandalina, Uncinulus angulosa et Spirifer speciosus. Localement, entre Couvin et Chimay, nous pouvons trouver de l'hématite oolithique. Au Nord du Synclinal de Dinant, nous trouvons des Grès, des psammites, des Schistes rouges et verts, des calcaires et des macignos formant deux faciès distincts : le premier, supérieur, avec calcaires à Calceola sandalina et Macignos et l'autre, inférieur avec Grès, Psammites et Schistes, le tout étant désigné par l'appellation "Grauwacke de Rouillon".

Eifelien
Formation X
4313     Calcaire argileux crinoïdique stratifié et dolomitique sous forme de lentilles biohermales
Limites
La formation X est très limitée dans l'espace et ne se trouve que dans la partie gauche de la carrière du Fond des Vaulx de Wellin.  C'est le seul endroit où une formation surmonte la formation de Hanonet avant l'entrée dans le Givetien.  Cette formation est excessivement fossilifère avec brachiopodes, coraux solitaires et coloniaux., crinoïdes et trilobites.
 
4313.001     La carrière du Fond des Vaux et des Limites  : De Wellin, prendre la direction de Han sur Lesse. On longera la carrière du Fond des Vaux (en activité...autorisation !!) qui se continue le long de la E 411 par la carrière les Limites (aussi en activité).

La carrière du Fond des Vaulx : entrée
Photo L.V.B.

La carrière du Fond des Vaulx est celle que j'ai le plus étudiée.  Elle présente quatre grandes formations qu'il convient de prospecter : D'abord, la partie gauche derrière la trémille, en montant le chemin d'accès qui mène à l'étage supérieur, juste après la mare.  La carrière recoupe deux formations : la formation X de Wellin et la formation de Hanonet qui sont classées dans l'Eifelien supérieur. Ces formations ont livré en leur temps des fossiles "à la pelle". Ce sont des calcaires argileux en bancs minces, avec de nombreuses passées d'argile. Le calcaire argileux est parfois même très argileux et si bien qu'on peut le qualifier de calschiste argileux.  Le calcaire est très bien stratifié portant de nombreuses diaclases. Il est bleu-noir sur cassure fraîche mais avec le temps, il prend une patine brune sans doute due aux sels de fer contenus dans les argiles qui le composent.  Cette formation m'a livré de superbes Calceola sandalina, des crinoïdes, de beaux brachiopodes de la famille des Atrypa, des coraux de la famille des Thamnoporidés, de gros Acanthophyllum vermiculare, des coraux rugueux solitaires du genre Zaphrentis, des Hexagonaria, et des trilobites du type Phacops ...

Au fond de la carrière, le front de taille, recoupe de début du Givetien avec le Membre des Trois Fontaines.  Ce sont des calcaires compacts, bleu-noirs, bien stratifiés, avec quelques passées de calcite massive.  Cette formation, bien que parfois riche en calcaires crinoïdiques, en coraux, en brachiopodes du genre Stringocephalus et en stromatopores est très pauvre en fossiles dégageables.  Les fossiles sont tellement cimentés et imbriqués dans la masse de calcaire qu'ils en font partie intégrante. Cependant, juste avant le Givetien, on trouve le Membre d'Hanonet qui livre juste au joint de stratification entre ces deux couches de belles colonies de Spiriféridés (Spirifer mediotextus). Par endroits, on peut découvrir de larges cheminées de dissolution du calcaire, cheminées emplies d'argile de décalcification de couleur rouille et contenant des nodules de Limonite.  Si cette partie de la carrière n'est pas propice à la récolte de fossiles, ce sont les minéraux qui y sont intéressants.  En effet, on peut y trouver de la calcite, de l'aragonite fluo, de la pyrite, de la marcassite, de la fluorite, de la chalcopyrite et même de la sphalérite gemme (micro)... parfois même avec de belles associations.

Enfin, la partie droite de la carrière recoupe la formation des Terres D'Haurs qui est constituée de calcaire argileux d'un brun très foncé, parfois crinoïdique avec par endroits, des restes et des débris de coraux.

Quelques plaques de coraux du Membre des Terres d'Haurs

Avant d'entrer dans la carrière, un ancien four à chaux nous indique l'usage premier auquel l'homme destinait le calcaire
Photo L.V.B.

La carrière du Fond des Vaulx :
Le passage de l'Eifelien (à gauche un calschiste brun de la formation X de Wellin et de la formation de Hanonet riche en colonies de spiriféridés) au Givetien (Au centre le Membre des Trois Fontaines calcaire bleu noir compact) et à droite, la formation des Terres D'haurs avec un calcaire crinoïdique.
Photo L.V.B.

Tout le côté gauche de la carrière ou l'Eifelien supérieur affleure
(Membre de Hanonet et Formation X)
Photo L.V.B.

Côté gauche de la carrière : le calcaire argileux de la Formation X avec les veines argileuses riches en fossiles
Photo L.V.B.

A gauche de l'endroit précédent... des couches du Membre de Hanonet nous laissant présager de belles découvertes potentielles
Photo L.V.B.

Roche caractéristique du membre de Hanonet (Eifelien supérieur)
Calcaire bleu noir sur cassure fraîche prenant rapide ment une patine d'un brun-rouille, avec quelques veinules de calcite des de nombreux fossiles
Photo L.V.B.
En 1995, j'ai pu extraire un bloc de calcaire de ces poches d'argile, calcaire sur lequel se trouvent en position de vie Acanthophyllum vermiculare, Atrypa reticularis, Alveolites suborbicularis, Calceola sandalina et un trilobite de la famille des Phacops
Formation de Hanonet
4312     Cob (sommet)  Calcaires assez francs, argileux, schisteux, gris-bleu sur cassure fraîche, prenant rapidement une patine brune terne, finement feuilletée, due à la grande quantité d'argile contenue dans le calcaire avec à certains endroits, un calschiste brun-beige-ocre.  Peu de calcite et de minéraux mais de nombreux brachiopodes en bon état de conservation avec Calceola sandalina, Gypidula sp., Cyrtoceras sp., Trilobites, Atrypides, Spiriferidés
Limites
La formation de Hanonet est la partie sommitale de l'Eifelien.  Ici le calcaire argileux reprend ses droits avec de nombreux fossiles de brachiopodes, coraux solitaires et coloniaux., crinoïdes et trilobites  Les psammites disparaissent.
4312.001     Le Fondry des Chiens (partie sud à encrinite) et le Matricolo : Nous sommes sur la route Couvin-Nismes-Treignes. A Nismes, nous entrons dans le village et nous montons à gauche au Matricolo en passant devant les Pompes Funèbres "Tremblez" et à droite au Fondry des Chiens par la rue Orgeveau. Ces deux butes calcaires portent en leur sommet de larges crevasses au fond desquelles on peut trouver des lentilles de limonite, des blocs de calcaire avec des inclusions de Limonite. Le calcaire formant les deux butes est un calcaire par endroit construit, très riche en Stromatopores, en crinoïdes et en coraux compacts prouvant que la profondeur de l'eau avait 2 à 4 m et qu'elle était chaude, claire et oxygénée.
 
4312.002     Juste avant Resteigne : Nous sommes sur la route Chanly - Resteigne. Cette route passe sous la E411. De part et d'autre du pont, dans les talus de la route, nous trouvons des fossiles de l'Eifelien en bon état de conservation et facilement récoltables : Calceola sandalina et divers autres coraux rugueux solitaires, Spirifer speciosus et d'autres Spiriféridés ainsi que quelques Rhynchonellidés.
 
4312.003     Le chemin d'accès à la carrière des Trois Fontaines : De Givet, prendre la N51 en direction de Fumay-Revin.  Dès la sortie de la ville, en longeant la Meuse, nous passons devant la carrière Lafarge, anciennement appelée Carrière des Trois Fontaines.  Nous arrivons à un rond point et nous continuons vers Fumay-Revin.  Nous empruntons un pont qui nous fait passer au dessus de la voie ferrée et juste après le pont, avant d'entamer la côte de Foisches, nous prenons à droite, le chemin d'accès à la carrière qui se termine devant les grilles et le poste de garde.
Ce chemin d'accès est bordé à droite par la voie ferrée et à gauche par un talus creusé dans des roches brun-gris-noir du membre de Hanonet.  Nous pouvons y découvrir quelques brachiopodes comme Atrypa reticularis, quelques bryozoaires comme Fenestella antiqua et quelques coraux solitaires dont quelques Calceola sandalina.  Il faut reconnaître que la faune n'est pas très riche, ni en nombre d'individus, ni en nombre d'espèces.
 
 
 
Calcaire stratifié bleu noir avec les couches presque verticales, crinoïdique avec Calceola sandalina, quelques brachiopodes : la Formation d' Hanonet.
Photos L.V.B
 
4312.004     La carrière La Couvinoise : Nous sommes à Couvin, près de la gare, en bordure de la N5. La carrière La Couvinoise peut se visiter sur simple demande avec une décharge de responsabilité
A l'entrée de la carrière, laisser le concasseur à gauche et se diriger vers la droite. L'extrême droite de la carrière exploite le sommet des couches de l'affleurement. Le calcaire qui y est exposé est un calcaire bleu - noir, brillant, massif, dur, peu stratifié, en gros blocs, portant des veines de calcite massive et blanche avec, par endroit des mouchetures de fluorine et dolomitisé sur le dessus. Ce calcaire est évidemment le calcaire du Membre des Trois Fontaines. Il contient, par endroit, de nombreux coraux constructeurs de récifs mais si intimement liés et imbriqués dans le calcaire qu'ils sont indégageables. En suivant le fond de la carrière vers la gauche, on va rencontrer des couches formées d'un calcaire assez différent. Il est gris - bleu sur cassure fraîche mais prenant une patine brune avec le temps. On peut aussi trouver un calschiste brun-beige-ocre.
Le calcaire est crinoïdique avec de beaux brachiopodes bien conservés, calcités au maximum et qui se détachent facilement quand on fait éclater la roche aux alentours avec un marteau pointu. Dans ce second cas, la calcite n'est presque pas présente. Les coraux sont pratiquement absents. C'est le paysage typique de la Formation d'Hanonet.
 
4312.005     Quand à la route du contournement de Vierves, elle entaille une bute calcaire (un tienne) et forme de part et d'autre de la route deux grands talus.  Il est bon aussi de jeter un coup d'oeil aux roches en présence.  Les fossiles y sont aussi très nombreux : Trois couches différentes ont été mises à nu par le contournement : un Eifelien inférieur formé de schistes très argileux bruns à jaunes avec des lits de fossiles (coraux brachiopodes divers, spiriféridés dont Spirifer speciosus et j'y ai même découvert un Scutellum entier, malheureusement pas en très bon état ensuite un Eifelien formé de calcaires argileux gris-bleu sur cassure fraîche prenant une patine brune avec de nombreux lits de fossiles (sans doute le Membre de Hanonet) et enfin un Givetien formé d'un calcaire bleu-noir compact avec quelques passées de calcite, (sans aucun doute le Membre des Trois Fontaines). 
 
Plan du contournement de Vierves
Dessin L.V.B.
Formation de la Lomme
4311     Membre de Wamme : grès massif psammitique avec calcaire dans la partie supérieure avec lits argile et minces lentilles de calcaire crinoïdique
 
4310     Membre du Fond des Valennes : Schiste gréseux, par endroit micacés avec passées de grès massif psammitique
Limites
La formation de la Lomme commence avec le premier banc de psammite (grès micacé) surmontant les calcaires et schistes de la Formation de Jemelle
Formation de Jemelle
4309     Membre de la Chavée : Environ 190 m d’une alternance décimétriques de calcaire massif ou noduleux, par endroits argileux ou crinoïdique, et de schiste en bancs plus épais avec nodules et lentilles calcaires; macrofaune abondante, rugueux solitaires, tabulés, brachiopodes, lamellibranches, trilobites.  Ce membre est caractérisé par le développement de biohermes pluridécamétriques de calcaire gris clair massif.
4309.001     En direction de Dourbes : Au sortir du sentier de la Goulette à Olloy sur Viroin, nous prenons à droite, une route qui mène à Dourbes.  Nous arrivons à un endroit où la route s'élève quelque peu, tandis que sur la droite un sentier agricole semble dessiner avec notre route un Y.  Juste à cet endroit, à droite nous pouvons observer une dépression qui remonte ensuite vers les pins.  La dépression est en partie cultivée.  Au départ du sentier agricole, un chemin privé longe à droite une culture et à gauche une prairie.  A peu près au milieu de la dépression se trouve une espèce de talus.  Ce talus est formé de schistes du Membre de la Chavée, Formation de Jemelle, très fossilifères : Spirifer speciosus, coraux rugueux, Phacops latifrons....
 
Aux dernières nouvelles (2010) dans les calcaires présents sous les schistes, on trouverait des Phacops sp.noirs très semblables à ceux qui proviennent du Maroc... Cela reste à confirmer...
 
 
3.  Le talus fossilifère
Dessin L.V.B.
 
4309.002     Route Chimay-Couvin : Nous sommes sur la route Chimay-Couvin, à hauteur de Pesche, 200 à 300m avant la plaque indiquant "Couvin" et même après cette plaque. De part et d'autre de la route, dans les talus formant les bas-côtés de la route. Nous sommes devant un banc de calcaire. Nous y découvrons une faune abondante d'invertébrés fossiles : des Brachiopodes et notamment de nombreux Spirifers spéciosus, des lamellibranches, des Gastéropodes, des Bryozoaires, des Orthidés dont Chonetes plebeja, des restes de Crinoïdes, des Calceola sandalina... Les petits rugueux sont coniques, mais généralement déformés : ils prennent l'aspect d'une petite corne tordue. Cette déformation particulière est due à la croissance de l'animal dans un habitat parcouru par un courant d'eau. Le squelette et l'animal lui-même s'allongeaient et s'élargissaient dans la direction du courant.
4308     Membre du Cimetière : 110 à 115 m de shales fins et siltites gréseuses avec nodules, lentilles ou bancs centimétriques (pluricentimétriques) de calcaire fin, noir.
4308.001     Ham sur Meuse : Sortir de Givet en direction de Charleville. Passer en face de la "Carrière de 3 Fontaines". Au rond point, prendre la direction de Chooz puis directement à droite direction Ham-sur-Meuse. De part et d'autre de la route, un champ de schistes avec fossiles de la Formation de Jemelle avec de nombreux brachiopodes de la famille des Orthidés, des Spiriféridés, des Rhynchonellidés et quelques pygidium de trilobites indéterminés.

Le talus schisteux de Ham sur Meuse
Photo L.V.B.
 
4307     Membre de la Station : Sur environ 40 m, shales gréseux, feldspathifères, avec bancs centimétriques de grès par place micacé et rares nodules calcaires. On observe régulièrement de nombreux brachiopodes.
Limites
La limite entre le membre du Vieux Moulin et le Membre de la Station n'est pas simple à déterminer.  En effet, entre Couvin et Treignes, les membres de la Station et du Cimetière sont peu visibles et ne sont présents que dans la région de Beauraing à Rochefort.
 
4306     Membre du Vieux Moulin supérieur : Formé d'un packstone* à crinoïdes qui ne contient plus de tempestites et qui présente une forte réaction à HCl.  Les fossiles présents dans ce sommet de formation sont des crinoïdes, des brachiopodes, des coraux solitaires et coloniaux.  Les bancs deviennent plus épais vers le sommet.
*Conglomérat: Grainstone, packstone ou wackestone?
Attention :
- Un conglomérat est une roche détritique, résultant de l'érosion mécanique de reliefs terrestres ; c'est un ensemble de bouts de roches reliés par un ciment chimique.
Poudingue est un conglomérat dont les bouts de roches reliés par un ciment ressemblent à des galets (ovoïdes)
Brèche est un conglomérat dont les bouts de roches relies par un ciment ressemblent à des roches cassées (bords anguleux)
- Un grainstone, un packstone et un wackestone désignent tous des roches carbonatées résultant d'une sédimentation organique, typiquement au fond des océans : ce sont des roches d'origine organique (coquilles et autres) liés entre eux soit par une matrice, soit par un ciment.

Avec une absence totale de liant :

  • grainstone : grains jointifs

Avec une matrice boueuse de type micritique :

  • mudstone : < 10% de grain
  • wackestone : > 10% de grain mais non jointifs
  • packstone : grains jointifs
Conglomérats et roches classés par Dunham sont donc des résultats de deux processus différents de sédimentation.
J'ai trouvé l' "astuce" suivante, pour m'aider : je commence par me poser la question "la roche sédimentaire, elle provient de morceaux de roches érodées ou elle résulte de dépôts organiques ?" ; une fois cette question répondue :
- Si c'est le premier cas, je sais que l'érosion mécanique joue un grand rôle et c'est la taille des morceaux qui compte principalement et donc j'utilise la granulométrie.
- Si c'est le deuxième cas, je sais que le milieu de dépôt a joué un rôle important, je regarde si c'est une matrice ou du ciment, la quantité de ciment par rapport aux grains, j'essaie de voir quels bouts organiques je peux reconnaître et j'utilise la classification de Dunham.
En fait, je détermine comment la roche s'est formée avant de coller un nom dessus : en passant d'un processus de classification à un processus d'explication, je m'en tire beaucoup mieux puisque tout est alors clair dans ma tête.
 
4305     Membre du Vieux Moulin inférieur : La base de la formation est une siltite fine gris-bleu foncé en bancs pluridécimétriques, contenant des galets calcaires mous (tempestites) et des laminations de couleur rouille.
Schistes et siltites se partagent l’épaisseur en proportions sensiblement égales (2 x 130 m environ à Olloy).
Certains auteurs classent maintenant ici le gîte à trilobites du Mur des Douaniers, de Vireux.  Je ne peux malheureusement pas souscrire à cette modification car en "homme de terrain" je peux dire que les roches présentes sur le site sont des schistes verdâtres à kaki, légèrement micacés exempts de tout galet et dont certains fossiles sont recouverts d'une patine de limonite, ce qui ne correspond pas à la description des roches du Membre du Vieux Moulin.  De plus, la présence sur le site de Spirifer arduennensis, Arduspirifer intermedius, Arduspirifer mosellanus, Pleurodictyum problematicum et d'Athyris undata prouvent bien que nous sommes en face de couches emsiennes.
Limites
D'Ouest en Est, la formation de Couvin perd très rapidement la puissance (380 à 400 m) qu’elle avait à Couvin et encore à Petigny.  Elle est rapidement remplacée par la formation de Jemelle et le membre du Vieux Moulin.  La limite est donc assez aléatoire selon les endroits.  Néanmoins, le passage entre les calcaires couvinois et les siltites gréseuses de Jemelle peut être observé sur certains sites.
 
4305.001     Le carrefour du Vieux Moulin : Carrefour à l'Est de Treignes entre la route "Treignes - Vireux" (N963) et la route "Mazée - Le Mesnil" (N998).  Carrefour dit "du Vieux Moulin". Affleurement de 350 m de long, discontinu pour une hauteur de 2 à 8 m, partiellement recouvert de végétation.  Stratification visible. Faible réaction en présence de HCl et raie le verre. Roche gris-clair sur cassure fraîche.  Présence de grains de quartz + quelques micas ainsi que des lentilles calcaires (anciens récifs de coraux) = silltite carbonatée.  On observe aussi des galets altérés. Présence de quelques fossiles de Brachiopodes et de Tétracoralliaires. Les galets présents dans la roche sont antérieurs à la formation de la roche et sont sans doute originaires de récifs de coraux démantelés lors des tempêtes de l'époque, les morceaux roulés par le sac et le ressac des vagues et intégrés à la vase qui formera la roche que nous étudions.
 
 
Les couches silteuses de la Formation du Vieux Moulin
Photo L.V.B.
 
4305.002     La route Mazée-Le Mesnil : 80 m après le carrefour du Vieux Moulin en direction de Mazée.  Talus est de la route.  Beaucoup de végétation.  10 m de long pour 3 m de haut.  Schistosité bien marquée.  Roche gris-bleu sur cassure fraîche et présentant une faible réaction en présence de HCl = siltite carbonatée avec quelques lentilles de brachiopodes fossiles.
                                              20 m plus loin, en direction de Mazée, on retrouve le même type d'affleurement.  La réaction en présence de HCl est bien plus vive qu'à l'affleurement précédent.
                                              20 m plus loin encore, en direction de Mazée, on retrouve le même type d'affleurement sur une longueur d'environ 50 m.  La réaction en présence de HCl est très vive ce qui implique que la roche devient progressivement plus carbonatée.
                                              60 m plus loin toujours en direction de Mazée, toujours sur le talus Est de la route on retrouve un affleurement de 3m de long pour 1 m de haut.  Pas de bancs visibles mais présence d'un Atrypa bien conservé.  La réaction en présence de HCl est toujours très vive.  Nous sommes en présence d'une roche qui devient de plus en plus calcaire.
 
 
Atrypa reticularis récolté sur le site
Photo L.V.B.
                                              200 m après le carrefour du Vieux Moulin en direction de "Le Mesnil" (N998, BK10).  Talus Est et Ouest de la route.  Affleurement complètement envahi par la végétation.  150 m de long pour 2 à 3 m de haut.  Schistosité importante mais stratification peu visible.  Faible réaction en présence de HCl et raie difficilement le verre.  Roche grise sur cassure fraîche.  Présence de quelques grains de quartz épars + quelques micas ainsi que des lentilles calcaires mais en forte diminution.  On observe aussi une présence accrue des schistes et donc de l'argile = silltite carbonatée.  Présence de quelques fossiles de Brachiopodes et de Crinoïdes peu abondants.
                                              650 m après le carrefour du Vieux Moulin en direction de "Le Mesnil" (N998).  Talus Est de la route. Affleurement envahi de manière discontinue par la végétation.  1 m de long. Très faible réaction en présence de HCl et ne raie pas le verre.  Roche gris-brun sur cassure fraîche.  Le quartz a maintenant disparu et le schiste se fait de plus en plus présent avec une granulométrie fine = silltite.  Présence de quelques fossiles de Brachiopodes et de Crinoïdes.
                                              670 m après le carrefour du Vieux Moulin en direction de "Le Mesnil" (N998).  Affleurement envahi par les mousses et les lichens.  2 m de long pour 1 m de haut. Les roches semblent bien stratifiées. Très faible réaction en présence de HCl et ne raie pas le verre. Roche gris-brun sur cassure fraîche avec une granulométrie fine = silltite.  Présence de quelques fossiles de Brachiopodes.
 
 
Les couches silteuses de la Formation du Vieux Moulin
Photo L.V.B.
 
4305.003     Le champs de Fossiles d'Aubrives : Sortir de Givet en direction de Charleville, passer devant la Carrière de Fontaine, passer le rond point toujours en direction de Charleville et monter la côte.
En haut de la côte on se trouve à la limite d'Aubrives et dans la descente on peut voir à droite de la route une cabine électrique et plus bas un hôtel - restaurant. Entre la cabine et l'hôtel se trouve un beau champs de schistes calcaires fossilifères très riches coraux coloniaux tabulaires, brachiopodes spiriféridés, rhynchonellidés et orthidés, bryozoaires, crinoïdes et quelques trilobites du type Phacops.
 

Les couches recoupées par la route en haut de la côte avant la cabine électrique et l'hôtel restaurant "Impératrice  Eugénie"
Photo L.V.B.
 
 
Ci-dessus, à gauche de la photo, la cabine électrique. Le champ de fossiles est en amont et en aval...
Photo L.V.B.
 
4305.004     Une autre couche très riche : Sortir de Givet en direction de Charleville. Après la carrière de Trois Fontaines et après le rond point, dans la montée qui suit, juste en face d'un petit sentier agricole à gauche, on trouve à droite de la route un affleurement de schistes calcareux avec fossiles très nombreux. Cette couche livre en grandes quantités des brachiopodes orthidés, spiriféridés, rhynchonellidés, des coraux solitaires et coloniaux tabulés et branchus, des gastéropodes, des trilobites, des céphalopodes du genre Orthoceras, des crinoïdes avec même un calice et des bryozoaires. En direction de Foisches, à quelques 100m de là, à gauche de la route dans le bas côté, cette couche réapparaît.

Photo L.V.B.
Au centre de la photo, dans le talus du bas-côté de la route, on peut voir de légers travaux ayant livré une foule de fossiles... voyons cela d'un peu plus près...
 
 
 
 
Formation de Couvin
4304     Membre de la Goulette : Formé de calcaires en bancs minces très fossilifères (Calceola sandalina). 
Limites
Dans le sentier de la Goulette, le passage de la Formation de Couvin au Membre de la Chavée est visible dans de relativement bonnes conditions. (Membre du Cimetière et de la Station peu visibles entre Treignes et Couvin)
 

4304.001     Le sentier de la Goulette : Nous sommes sur la route Nismes - Treignes et nous arrivons à Olloy sur Viroin. En face de l'entrée principale du village et du petit pont de pierre qui enjambe le Viroin, nous prenons à gauche. Face à nous se trouve le sentier de la Goulette. D'abord c'est une rue macadamisée qui devient un sentier pierreux à partir de la dernière maison et de la source (à gauche). Entre ce point et le dessus du sentier (qui rejoint une route bétonnée), pas moins de 5 affleurements (tout le côté gauche du sentier) donnent accès à des schistes calcareux et calcaires massifs de la Formation de Couvin très fossilifères avec notamment : Brachiopodes (Atrypa reticularis, Atrypa aspera, Spirifer speciosus, Spirifer elegans...) Coraux (Calceola sandalina...) Bryozoaires (Fenestella antiqua... )

2.  Le sentier de la Goulette
Dessin L.V.B.
 
4303     Membre de l'Abîme : Il est formé d’une épaisseur d’environ 160 m constitué d’une alternance de calcaires en bancs épais métriques à plurimétriques (biostromes) à stromatopores (formes branchues, lamellaires et massives de taille métrique!) et coraux divers, et de bancs décimétriques à pluridécimétriques de calcaire fin, généralement sans macrofaune.
 
4302     Membre de la Foulerie supérieur Cobd  : 140 m de calcaire crinoïdique à polypiers, gris clair à gris bleu foncé, localement dolomitisé, parfois argileux, renfermant généralement une faune abondante de stromatopores et de coraux.
4302.001     Le calcaire de Treignes : Sur la route Couvin-Nismes-Treignes, nous allons jusque Treignes, où, près de l'église nous prenons en direction de Mazée puis à gauche en direction des Matagnes et enfin à droite dans une rue réservée à la circulation locale. Le long des nouvelles maisons, nous retrouvons très exactement la même couche de calcaire que précédemment avec exactement la même faune.

En cet été 2008, les fondations d'une maison ont eu lieu dans les environs.  Une aubaine... des tas de roches fracturées, empilées les unes sur les autres ne demandaient que ma visite.  Autorisation demandée au propriétaire et au chef de chantier.  Accordée sans problème pour autant que je ne balance pas de roches sur la route.

De nombreux blocs sont stériles mais certains laissent entrevoir des "veines fossilifères".  En cassant les roches à cet endroit, on peut y découvrir de beaux fossiles :

Photo L.V.B.
Acanthophyllum

Un autre corail
Photo L.V.B.
 
 
 
La découverte d'un pygidium de Treveropyge et un négatif incomplet de trilobite totalement indéterminable m'ont incité à chercher encore plus... un autre pygidium de Treveropyge apparaît alors...
Photos L.V.B.
 
 
Un Atrypa reticularis dans les déblais...
Photo L.V.B.
 
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Il faudra bien le nettoyer et bien le dégager... mais ce sera une belle pièce...
Photo L.V.B.
En direction de Matagne, sur la gauche, nous pouvons observer un ancien four à chaux en voie de restauration...
Photos L.V.B.
 
 
 
4302.002 à prospecter : Le moto-cross de Nismes

Nous sommes sur la route Couvin-Nismes-Treignes. A Nismes, juste en face de l'entrée principale de la localité, on prend à droite en direction du moto-cross. Tout au fond du circuit se trouvent les couches qui nous intéressent. Ce sont des calschistes gris-bruns. Plus vers l'entrée, se trouvent des couches de calcaire bleu noirs, le tout faisant partie de la formation de Couvin.  Mais revenons à notre banc de schistes calcareux. Il possède des strates bien distinctes. Les couches nous ont livré quelques espèces de coraux coloniaux et solitaires comme des Hexagonaria, Thamnopora, Acanthophyllum, quelques Stromatopores, des Gastéropodes striés du genre Euomphalopterus subalatus et quelques Brachiopodes spiriféridés. Notons aussi la présence de quelques trilobites indéterminés.

 
Calshiste du Membre de Saint Joseph
Photo L.V.B.

Fond de la carrière à gauche : le membre de Saint Joseph composé de calschistes
Petit Euomphalopterus subalatus, gastéropode pulmoné
Photo L.V.B.
4301     Membre de la Foulerie moyen : 40 m de calcaire argileux gris-bleu foncé avec localement de petits bancs de schiste carbonaté à nodules de calcaire fin et noir
 
4301.a     Co2 ou Cob   Assise de Couvin     Cobc Schistes avec  Spirifer ostiolatus
 
4301.b     Co2 ou Cob   Assise de Couvin     Coba Schistes avec Spirifer speciosus
4301.b.001     Vierves (juin 2001) : De Treignes à Vierves, nous voyons à gauche le cimetière de Vierves et nous arrivons au nouveau rond point aménagé pour le contournement de la localité. Nous prenons à droite dans le rond point en direction du parc à containers. Nous le laissons à droite et nous empruntons le sentier carrossable qui longe par la droite et en contrebas le détournement de la localité. Au bas de la descente, nous apercevons à gauche un talus. Ce talus, formé de calcaire gris-vert très argileux, présente une très importante schistosité. Des bancs de calcaire plus compact y sont aussi présents, de couleur brun-rouille.

Le talus se situe à côté de la ferme

La faune y est très diversifiée : coraux (Calceola sandalina, Dhomophyllum cyathoïdes, Acanhophyllum vermiculare, Zaphrentis phrygia...) brachiopodes (Spirifer speciosus, Atrypa reticularis, Orthis sp.,... ) bryozoaires (Fenestella antiqua) quelques tiges de crinoïdes...

La faune est exactement pareille à celle que l'on peut aussi rencontrer sur la route de contournement de la localité de Vierves. Calcaires, calcaires argileux et schistes avec coraux, brachiopodes et bryozoaires.

Photo L.V.B.
Le talus en contrebas du contournement de Vierves

4301.b.002     Vierves : En entrant dans le village de Vierves et en s'arrêtant sur le parking, près de la cabine téléphonique, J'ai pu profiter de travaux de creusement effectués par Belgacom.  J'ai retrouvé la couche de calcaire très argileux de l'Eifelien inférieur où les trilobites du genre Phacops sont très nombreux.  Il semble que chaque spécimen soit séparé en deux : la tête d'un côté et le groupe corps-pygidium à quelques centimètres.  Il semble que je sois sur un site de mues.

 
4300     Membre de la Foulerie inférieur   Cobm : 40 m de calcaire de Couvin, crinoïdique gris-bleu foncé, généralement avec une faune abondante de stromatopores et coraux, avec Calceola sandalina, Spirifers sp.
Limites
La Formation de Couvin débute à la base de la succession essentiellement calcaire en bancs décimétriques à métriques qui surmonte le dernier gros banc d’argilo-siltite carbonatée (schiste de l’Eau noire.).  Le fossile marquant de la formation est la Calceola sandalina qui se retrouve jusqu'à la Formation X
4300.001     Juste avant Olloy sur Viroin : Nous sommes sur le route Treignes-Couvin, juste avant le village de Olloy sur Viroin.  Le côté droit de la route présente un talus de schistes parfois calcareux qui s'effondre à de nombreux endroits.  Je ne puis dire si ces effondrements sont l'oeuvre des agents météorologiques (eaux d'infiltration, gel et soleil qui font se dilater et se contracter la roche) ou si ce sont les recherches des géologues amateurs.  Pour être clair, je crois que les effondrements sont dû aux deux causes confondues.  Quoi qu'il en soit, des treillis tentent de protéger la route d'éventuelles chutes de pierres.  Cet affleurement de la couche Cobn (schistes de Couvin) présente de très nombreux fossiles. Cette couche livre en grandes quantités des brachiopodes, des coraux solitaires et coloniaux tabulés et branchus, des gastéropodes, des trilobites, des céphalopodes du genre Orthocéras et des crinoïdes.
 
 
Le point 4 présente cet affleurement assez riche.
Dessin L.V.B.
4300.002     Le site de la Roche Trouée : Nous sommes sur la route Couvin, Nismes, Treignes. Juste après le village de Nismes, à gauche, un écriteau nous indique "La Roche Trouée", ancien site d'habitation préhistorique. La caverne de ce site historique est formé de calcaire riches en coraux de plusieurs espèces. Nous pouvons facilement reconnaître des Thamnopora, Stromatopores, Cyatophyllum. Nous nous trouvons dans une Réserve Naturelle de classe C, c'est-à-dire libre de visite, sans guide ni gardien mais sous la protection du public, des gens du village et des visiteurs. En effet, nous sommes dans un site au passé historique chargé situé en bordure d'une magnifique pelouse calcaire riche en orchidées et en insectes adaptés à ce milieu. Dans un cas comme celui-ci, nous veillerons à emprunter les sentiers, à ne pas déranger ni la flore ni la faune et notre esprit civique ne nous permettra pas, dans de telles conditions de prendre le moindre échantillon de roche .
 
4300.003 à prospecter : Le moto-cross de Nismes

Nous sommes sur la route Couvin-Nismes-Treignes. A Nismes, juste en face de l'entrée principale de la localité, on prend à droite en direction du moto-cross. Tout au fond du circuit se trouvent les couches qui nous intéressent. Ce sont des calschistes gris-bruns. Plus vers l'entrée, se trouvent des couches de calcaire bleu noirs, le tout faisant partie de la formation de Couvin. 

 

 
En face, une superbe trace d'un "dos" de trilobite avec à côté un petit Thamnopora cervicornis
Photo L.V.B.
 
 
De superbes Thamnopora cervicornis
Photo L.V.B.
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L'Emsien

Les formations emsiennes du bord sud du Synclinorium de Dinant sont constituées d'une alternance de schistes. Dans un premier temps, l'Emsien me semble transgressif sur le Praguien, mais j'ai pu observer des caractères régressifs qui vont aller en augmentant jusqu'à la fin du Dévonien inférieur.

J'ai pu dénombrer sept formations qui sont successivement

Depuis la région de Hampteau jusqu'au voisinage de la faille de Xhoris, la Formation de Hampteau, constituée de grès, de grès graveleux, de conglomérats, de shales et de siltites rouges ou verts s'intercale entre les Formations de Saint-Joseph et de Chooz.  Cette formation de Hampteau est donc un synonyme de la Formation de Hierges pour l'Est de la Belgique

Mais venons-en à nos observations sur le terrain...

Emsien
Formation de Bure
4208     Membre de l'Eau Noire Supérieur : (30 m environ) avec, de bas en haut : des calcaires (quelques mètres) plus ou moins mêlés de schistes, à stromatopores et tabulés lamellaires ; des encrinites (quelques mètres encore) ; des calcaires nodulaires et des calcschistes avec Dielasma loxogonia
Limites
Le Membre Supérieur étant essentiellement composé de calcaires et le membre inférieur étant essentiellement composé de schistes, la limite entre les deux est assez visible pour autant que les deux membres de la formation soient présents.  En effet, sur de nombreux sites, la formation de l'Eau noire est tellement amoindrie que la Formation de Saint Joseph passe directement à la Formation de Couvin, les reliquats de la formation de l'Eau Noire étant alors englobés dans la Formation de Couvin.
4208.001     L'ancienne carrière de Grimbiémont : De Marche en Famenne à La Roche en Ardenne par la N888, à hauteur de la borne 28 à droite de la route, une petite carrière dans l'Emsien permettait l'extraction du grès et/ou quartzite pour la construction. Des niveaux de schiste très ferrugineux (de couleur rouille) nous donnent la possibilité de récolter des Brachiopodes, des trilobites et des crinoïdes dans un état de conservation très limite. Cependant, en creusant une cinquantaine de centimètres dans les schistes, ceux-ci ne semblent plus altérés et les fossiles sont alors de très bonne qualité, surtout au joints de stratifications séparant les schistes des grès, avec, à la clé de très beaux brachiopodes et de superbes trilobites
 
4207     Membre de l'Eau Noire Inférieur : (60 m environ) essentiellement formée de schistes avec encore, à la base, quelques lits gréseux et, dans les 15 ou 20 derniers mètres, un certain nombre de bancs calcaires avec Uncinulus orbignyanus Paraspirifer cultrijugatus
Limites
La Formation de l'Eau Noire débute avec le premier banc de grès surmontant le dernier banc de calcaire crinoïdique de la Formation de Saint Joseph
4207.001     Le bassin de natation de Couvin : A Couvin, nous prenons la direction de Rocroi par la N5. Nous voyons une plaque qui nous indique "Rocroi 15". Nous prenons à droite puis la 1ère à droite. Nous nous garons près du bassin de natation. Nous traversons l'Eau Noire et descendons le cours de la rivière. Nous sommes devant des schistes séparés par du calcaire. peu de fossiles en vue.
 
4207.002     Un nouveau site inédit à Vierves sur Viroin ( juin 2001 ) : Nous sommes toujours à Vierves, au nouveau rond point qui mène au contournement de la localité. Nous empruntons la route qui mène au parc à containers. Avant d'y arriver, nous trouvons à notre droite un hangar du "Service Travaux" de l'entité de Viroinval. Des travaux de fondation ont été entrepris pour la construction d'un nouvel hangar.
 
 
Le site à côté du hangar du M.E.T.
Dessin L.V.B.

Les fondations ont mis à nu des couches de schistes calcareux gris - vert séparés par des couches de calcaire d'un bleu - noir sur cassure fraîche et prenant une patine brune avec le temps (Ce calcaire est donc légèrement argileux). Les couches sont pratiquement verticales et se délitent facilement au marteau. Certaines couches sont pratiquement stériles alors que d'autres regorgent d'une faune excessivement variée :

Bryozoaires : Fenestella antiqua.
Coraux : Calceola sandalina, Zaphrentis phrygia, Acanthophyllum vermiculare, Alveolites suborbicularis, Stromatopora concentrica.
Crinoïdes divers indéterminés.
Brachiopodes : Paraspirifer cultrijugatus, Arduspirifer cupraspeciosus, Atrypa reticularis, Nemesa nemesana, Uncinulus orbignyanus, Acrospirifer moselanus gracilis (superbe !!!), Leptaena rhomboïdalis, Arduspirifer arduennensis (Qualité +++), Productella subculeata, Xystostrophia umbracula, Camarotoechia daleidensis, Euryspirifer paradoxus, Arduspirifer intermedius, Spinocyrtia ostiolata, Undispirifer undiferus, Aulacella interlineata, Tetratomia parvula, Athyris concentrica, Cytinopsis undosa, Oligoptycherhynchus hexatomus.
 
 
Photo L.V.B.
Les déblais des fondations.

Photo L.V.B.
Les couches en place. Remarquons leur schistosité importante et leur pseudo-verticalité.
 
4206     Membre de Saint Joseph composée de 10-12 m de calcaires suivis de siltites avec l’un ou l’autre banc de grès ou de mauvais calcaire et, pour terminer, un ou plusieurs gros bancs silto-calcaires, crinoïdiques et coquilliers.
Certains auteurs classent maintenant le gîte à trilobites du Mur des Douaniers, de Vireux dans la Formation du Vieux Moulin.  Je ne peux malheureusement pas souscrire à cette modification car en "homme de terrain" je peux dire que les roches présentes sur le site sont des schistes verdâtres à kaki, légèrement micacés exempts de tout galet et dont certains fossiles sont recouverts d'une patine de limonite, ce qui ne correspond pas à la description des roches du Membre du Vieux Moulin.  De plus, la présence sur le site de Spirifer arduennensis, Arduspirifer intermedius, Arduspirifer mosellanus, Pleurodictyum problematicum et d'Athyris undata prouvent bien que nous sommes en face de couches emsiennes.
Limites
La base de la Formation de Saint Joseph est marquée par un banc de calcaire coquillier clair
4206.001     Le mur des douaniers de Vireux : De Givet à Vireux-Molhain par la N51.  A l'entrée de Vireux, prendre la direction de Treignes par la route de Najauge.
A la sortie de Vireux, un grand virage à gauche s'amorce et de part et d'autre de la route, des talus nous indiquent que nous nous trouvons au lieux dit : le "Mur des Douaniers" , site bien connu de tous les chasseurs de trilobites et qui a été échantillonné par de nombreux géologues amateurs et professionnels mais aussi et malheureusement par de soi-disant géologues mais qui n'étaient en fait que des marchands sans scrupules seulement animés par l'appât du gain. Depuis 1991, ce site est devenu une réserve naturelle. Ce banc de schistes Emsiens a livré en son temps de nombreuses espèces de trilobites d'un état de conservation impeccable ainsi que de très beaux brachiopodes. (Spirifer arduennensis, Athyris undata...)
 
 
Spirifer arduennensis du Mur des Douaniers
Photo L.V.B.
 
 
 
Plan de Vireux-Molhain avec les couches observées
Dessin L.V.B.

Photo : L.V.B.
Le mur des Douaniers de Vireux aujourd'hui : des barrières assez esthétiques (mieux de que barbelés comme cela avait été prévu) délimitent la réserve.  Un panneau explicatif présente la réserve et (pour nous faire un peu plus mal encore) dénombre les espèces de trilobites découverts sur le site avec photos et dessins à l'appui.

Plan de situation de la réserve et aperçu géologique.  Notons que les pictogrammes sont explicites : pas de grattage, même de surface et pas de ramassage... évidemment, pas de déchets
Photo L.V.B.

Gros plan sur la région
Photo L.V.B.

Panneau explicatif : première partie
Photo L.V.B.

Panneau explicatif : deuxième partie
Photo L.V.B.

Panneau explicatif : troisième partie
Photo L.V.B.

Panneau explicatif : quatrième partie
Photo L.V.B.
 
C'est ici que commence pour moi (et pour bon nombre d'amateurs et de chercheurs) une réflexion sur "l'utilité" cette "Réserve Naturelle"... et sur l'utilité de bien d'autres réserves d'ailleurs.
Certains évènements m'ont touché personnellement et ont touché des amis... évènements qui me font réfléchir.
Vous le savez, je traîne mes basques depuis le début des années 1970 maintenant dans la région et si j'ai fait partie des chercheurs anonymes qui ont échantillonné le "Mur des Douaniers", dès l'annonce de la création d'une "Réserve Naturelle", je n'ai pas pu cacher ma satisfaction parce que j'étais persuadé que cette réserve allait être gérée par l'Association Minéralogique et Paléontologique de Bogny sur Meuse dont le Président, Monsieur Gibout, a édité un fascicule présentant ce haut lieu de la recherche des trilobites.
J'ai rapidement déchanté et dans cette affaire, j'ai été de désillusions en désillusions.
D'abord, quelques temps après la création de la dite réserve, il suffisait de s'arrêter à proximité du site pour voir débarquer les motards ou les policiers français, vous demandant sur un ton inquisiteur ce que vous faites sur les lieux, comme si vous aviez déjà commis un crime.  N'ayez pas dans le coffre de votre voiture ou à vue un pic ou un marteau de géologue et vous étiez déjà suspecté de "vol du patrimoine géologique français" avec à la clé, saisie administrative du véhicule et se voir déféré devant le parquet de Charleville Mézières.
Ensuite, on a parlé de barbelés qu'on allait placer sur le site et enfin les pancartes et les barrières en bois plus esthétiques, je vous l'accorde sont apparues.
Mais de gestion, il n'en est nullement question...
Tout ce qu'on voit sur les panneaux c'est un plan de la réserve et une interdiction claire et précise, bilingue (franco-allemande) de fouiller et même de ramasser des fossiles.
En fait de gestion, c'est l'Office National des Forêts qui "gère" ce site et qui est sensé protéger les fossiles. Or, pour toute protection, on a recouvert le site d'une belle couche de graviers et on laisse la nature reprendre ses droits.  Des végétaux poussent sur le site et bientôt, il aura complètement disparu des regards, dès qu'il sera recouvert de ronces, de prunelliers, de saules et d'herbes folles. 
J'espérais une gestion intelligente par l'Association Minéralogique et Paléontologique de Bogny sur Meuse réglementant mais permettant la poursuite des fouilles.  Ici, on a une simple mise sous cloche du site... et encore...
Cette "mise sous cloche" ne protège nullement le site et les fossiles qu'il contient encore des infiltrations d'eau qui auront vite fait de transformer le tout en gravillons informes
Cette interdiction de fouiller ne protège rien du tout mais laisse le site se dégrader naturellement et annihile toute possibilité d'une recherche éventuelle, pouvant déboucher, pourquoi pas, par la découverte d'une nouvelle espèce de trilobite. 
Est-ce de cela que les autorités ont peur ?  Qu'un amateur fasse avancer la science en découvrant une nouvelle espèce de trilobite sur ce site ?
Je ne pense pas.  Je pense plutôt à une espèce de réflexion de fonctionnaire borné qui, pour ne pas avoir à travailler plus que les 35 heures/semaines prévues par le contrat syndical s'est dit que plutôt que de gérer avec l'aide d'une Association (et donc devoir travailler un peu plus, et donc devoir prévoir des réunions de concertation), il valait mieux tout interdire, fermer et même pourquoi pas bétonner le site.  Comme cela il se ménageait sa tasse de café à 10h00, son heure et demie de table le midi, son biscuit de 15h00 et il pouvait sans problème rentrer chaque jour à 16h30 pour lire son journal et regarder sa TV en attendant calmement que l'heure de la retraite sonne.
Suis-je amer ?
Non, simplement déçu de cette attitude négationniste vis-à-vis de la science.
 
Mon expérience sur ce sujet n'est qu'une petite goutte dans un océan... Je vous conseille de lire ces différents textes qui nous éclairent bien sur la situation actuelle...
 
Quelques réactions à l'extrémisme protectionniste. (par Philippe Cooreman)

Et pour quelques mauvaises nouvelles de plus...

José Dehove va plus loin encore dans cette réflexion...

Essai sur la protection des fossiles, minéraux et sites

Didier Lelubre donne son avis sur la question

 
Formation de Hierges appelée Formation de Wiltz pour le massif de l'Eifel
4205     Membre du Barrage : C'est le sommet de la Formation de Hierges composée de, schistes et siltites, contenant par endroits des plages de ciment calcaire et dans lesquels s’intercalent de nombreux bancs de grès calcaires fossilifères et de grès coquilliers ou non.
Limites
La Formation de Hierges, Membre du Barrage débute aux premiers bancs de schistes calcaires surmontant les grès du Membre du Bois Chestion.
4205.001     La route Mazée-Le Mesnil : Partir du carrefour à l'Est de Treignes entre la route "Treignes - Vireux" (N963) et la route "Mazée - Le Mesnil" (N998).  Carrefour dit "du Vieux Moulin".  Se diriger en direction de "Le Mesnil" (N998).  770 m après le carrefour du Vieux Moulin en direction de "Le Mesnil" (N998). Talus Est de la route. Affleurement fort recouvert par la végétation.  80 cm de long pour 70 cm de long. Les roches semblent bien stratifiées et présentent un plan de débitage.  La base montre des galets arrondis. Pas de réaction en présence de HCl et ne raie pas le verre. Roche gris-brun sur cassure fraîche avec une granulométrie fine = silltite schisteuse.  Présence de quelques fossiles de Brachiopodes et de Crinoïdes en moules internes.
                                                               120 m plus loin en direction de "Le Mesnil".  Talus Est de la route. Affleurement bien caché par la végétation.  2 m de long pour 2 m de long. Les roches semblent bien stratifiées et présentent plusieurs plans de débitage. Affleurement plus massif, bancs de 1 à 40 cm de puissance présentant un silt fin dans les bancs fins et silt plus grossier dans les bancs plus épais. Pas de réaction en présence de HCl et ne raie pas le verre = silltite schisteuse. Roche gris-vert sur cassure fraîche.  Présence de quelques fossiles de Brachiopodes et de Crinoïdes en moules internes (peu abondants !!!).
                                                                20 m plus loin en direction de "Le Mesnil". Talus Est de la route. Affleurement envahi par une végétation dense.  2,5 m de long pour 2 m de haut.  Pas de réaction en présence de HCl et ne raie pas le verre = silltite schisteuse. Roche gris-vert sur cassure fraîche.  Fossiles de Brachiopodes et de Crinoïdes en moules internes très peu nombreux.
 
4204     Membre du Bois Chestion : C'est la base de la formation de Hierges composée d'un niveau d’environ 20 m d’épaisseur caractérisé par des grès quartzitiques ou pélitiques, localement fossilifères, formant deux ou trois ensembles séparés par des intervalles schisteux de couleur grise ou gris-vert, avec certains bancs pétris d’empreintes de fossiles (grauwackes ) (brachiopodes, lamellibranches) de couleur brun-rouille et d’aspect terreux avec Spirifer subcuspidatus, Spirifer arduennensis, Uncinulus pila
Limites
La Formation de Hierges, Membre du Bois Chestion débute aux premiers bancs de grès et de schistes faisant suite au dernier banc de couleur lie-de-vin de la Formation de Chooz

4204.001     Les schistes du viaduc de Thanville : Sur la route Hastière-Beauraing-Bouillon, nous croisons, juste après la ville de Beauraing, le viaduc de Thanville.  De part et d'autre de cet ouvrage d'art, dans les schistes qui bordent la route et le chemin de  fer, nous pouvons trouver de beaux spiriféridés souvent en moules internes.  

 
 
Le viaduc de Thanville
Photos L.V.B.
 
 
Schistes de la formation de Hierges
Photo L.V.B.

4204.002     De Fourmies, nous prenons la route en direction de Momignies.  A la sortie de Fourmies, nous découvrons des talus jonchés de cailloux, à droite de la chaussée.  Ce sont des schistes et des quartzites verdâtres à jaunâtres, avec de nombreux niveaux  horizontaux très poreux.  La roche est comme cariée, de teinte brune ou rousse. Il s'agit de grès argileux décalcifiés, contenant des moulages de coquilles de Brachiopodes : Spirifer paradoxus, Spirifer arduennensis, Schizophoria vulgaria.  Nous retrouvons ici la faune très caractéristique de l'Emsien supérieur, représenté par la « Grauwacke de Hierges », riche en crinoïdes et en Brachiopodes.

4204.003     Vierves (Coa - Co2a) : Dans le village de Vierves sur Viroin, prendre au sud de la localité en direction du Parc Résidentiel de la Jussière. La route forme un Y avec à gauche la direction du Mesnil. Prendre à droite par la rue de la Chapelle qui se continue par le Chemin du Bois. A 100m de la dernière maison de la rue de la Chapelle, dans le 1er virage vers la gauche, dans le côté droit de la route; non loin d'une fontaine pittoresque ornée d'un bas relief, un affleurement de schistes noirs et verts avec quelques passées gréseuses du Burnotien est bien visible. Ce site est assez peu fossilifère avec un schiste compact paraissant noir superficiellement par altération. On peut y trouver quelques fossiles de brachiopodes divers mais les gîtes fossilifères intéressants sont maintenant englobés dans les nouvelles constructions.
 
4204.004     Lomprez : De l'église de Lomprez (près de Wellin), se diriger vers Barzin. A la sortie de Barzin, prendre à droite la route de Froidlieu, route qui descend en pente assez raide. Dans les talus de part et d'autre de la route, des schistes et des calcaires renfermant des fossiles, pour la plupart des Brachiopodes, rarement entiers, le plus souvent ne présentant qu'une seule valve, coquillages très imbriqués les uns dans les autres ne laissant que peu d'espoir de les dégager de leur gangue, ce qui laisse à penser que cette couche représente un bord de plage où s'amoncelaient les coquilles d'animaux morts.
 
4204.005     La Grauwacke de Hierges à Vireux Molhain : A Vireux-Molhain, prendre la rue de Strée qui va de la N51 vers la rue de l'Egalité en traversant le passage à niveau.  nous prenons la rue de l'Egalité.  Cette rue monte régulièrement à flanc de coteau.  Nous laissons à droite l'indication "Camp Romain" et nous continuons à monter en direction du quartier résidentiel "Une Maison Pour Tous", que nous laissons à notre droite, tout en restant sur la route principale.  Nous apercevons rapidement un terrain de tennis à gauche et nous garons la voiture dans les environs.  Après un bâtiment EDF (transformateur électrique), dans le bas côté de la route (qui devient alors un chemin empierré, juste carrossable), nous trouvons des roches brunes de l'assise de Hierges avec Spirifer arduennensis, Spirifer pachyrhynchus, Schizophoria striatula, crinoïdes, Fenestella antiqua...
 
Formation de Hierges à Vireux-Molhain
 
4204.006     La route de Najauge à Vireux-Molhain : De Givet à Vireux-Molhain par la N51.  A l'entrée de Vireux, prendre la direction de Treignes par la route de Najauge.
 
 
Plan de Vireux-Molhain avec les différentes couches observées
Dessin L.V.B.
 
Une vingtaine de mètres avant le n°1 de la rue de Najauge, prendre un sentier se dirigeant vers le Nord-Est qui nous conduit à une ancienne carrière.  Le côté Est est composé d'un silt moyen rouge, typique de la Formation de Chooz tandis que le côté Ouest est composé d'un grès moyen beige et que le centre est composé d'un grès gris, ce qui nous indique un passage de formation.  Le coté Ouest marque le début d'une nouvelle formation : la Formation de Hierges.
De retour sur la route de Najauge, continuer vers Treignes et 158 m plus loin, toujours sur le côté Nord de la route, nous retrouvons la grauwacke de Hierges.  Nous continuons plus en avant vers la frontière et 7 m plus loin, nous trouvons un autre affleurement caché par la végétation.  Il nous montre des stratifications visibles et des lentilles ocres avec fossiles de brachiopodes (en mauvais état de conservation). 
 
 
Nous progressons toujours vers la frontière et 2 m plus loin, nous trouvons un autre affleurement bien dissimulé par la végétation.  2 m de long pour 1,5 m de haut.  Quelques plans de stratification sont visibles mais aucun fossile n'est présent sur le site.  La roche silteuse fine ne réagit pas en présence de HCl.
Nous continuons vers la frontière et quelques 150 m plus loin, nous trouvons à 7 m du bord de la route (donc invisible) un affleurement envahi par la végétation.  2 m de long pour 2 m de large.  La roche reste ocre mais vire au gris-bleu sur cassure fraîche dans les lentilles fossilifères.
La roche silteuse ne réagit pas en présence de HCl sauf si on est en présence d'une lentille de fossiles calcités.
 
 
Lentille fossilifère dans la Grauwacke de Hierges
Photo L.V.B.
 
 
Lentille fossilifère dans la Grauwacke de Hierges (Détail)
Photo L.V.B.
 
Nous continuons toujours vers la frontière et 90 m plus loin, nous trouvons un affleurement recouvert de mousses.  5 m de long pour 3 m de haut.  Plusieurs plans de stratification sont visibles, montrant des bancs pluridécimétriques.  Roche gris-brun sur cassure fraîche.  Pas de réaction en présence de HCl.  Présence de fossiles de crinoïdes et de brachiopodes en moules internes et externes.
 
 
Quelques fossiles de la Formation de Hierges
Photo L.V.B.
 
Nous continuons vers la frontière et 15 m plus loin, un nouvel affleurement caché par la végétation se présente à nous. 2,5 m de long pour 1m de haut avec plans de stratification visibles.  Roche de couleur ocre mais gris-bleu sur cassure fraîche.  Faible réaction en présence de HCl ce qui prouve qu'un peu de calcaire s'est mêlé au silt moyen. Pas de fossiles visibles.
Nous progressons toujours vers la frontière et 20 m plus loin, toujours sur le côté Nord de la route, un affleurement bien visible de la route mais envahi par la végétation.  1,5 m de long pour 2 m de long.  Plans de stratification visibles, bancs pluridécimétriques. Faible réaction en présence de HCl.  Pas de fossiles visibles.
L'affleurement général (la bute que nous suivons depuis le chemin de fer avec la Formation de Chooz et la carrière au n°1 de la rue de Najauge pour la Formation de Hierges) se termine aux environs du croisement avec la route à gauche qui nous conduit à la Collégiale.  Si nous continuons vers la frontière, nous passons devant un champs et juste après une petite route juste carrossable à droite commence le site du Mur des Douaniers (Formation de Bure)
Formation de Chooz ou Formation de Winenne
4203     Schistes gréseux et siltites lie-de-vin et verts, avec des bancs décimétriques de grès quartzitiques ou argileux de même couleur, dans lesquels sont intercalés d’importants ensembles de grès verts ou lie-de-vin lenticulaires et pouvant atteindre plusieurs mètres d’épaisseur.
Cette couche est aussi décrite comme étant les  Grès et schistes rouges de Winenne appelés Grès et quartzites de Berlé et Schistes Bigarrés de Clervaux pour le massif de l'Eifel
Limites
La Formation de Chooz débute à la base du premier banc de schiste ou de grès de couleur lie-de-vin surmontant la Formation de Vireux
4203.001     Fourmies : Nous sommes à Fourmies. A la sortie de cette ville, la route d'Avesnes est bordée de hauts talus où affleure l'Emsien moyen. Au niveau du grand carrefour des routes vers Fourmies, Wignehies et Avesnes, on suit une bande de circulation à sens unique, en direction d'Avesnes, qui est bordée par un long et important affleurement de roches à teinte dominante lie-de-vin. Sur la droite, du Sud au Nord, nous découvrons une alternance de quartzites verts ou gris-vert et de fines couches de schistes verts. Ceux-ci sont surmontés par des schistes lie-de-vin, feuilletés, se débitant en petits morceaux. Nous voyons ensuite des grès et des quartzites gris-vert ou gris, légèrement rougeâtres, des quartzites vert foncé et des intercalations de schistes verts, puis des quartzites rouge violacé. A cette série fait suite un ensemble de schistes rouges et verts assez friables, où la teinte rouge domine. Ils sont séparés d'un nouvel ensemble de schistes lie-de-vin par des quartzites violacés, montrant une patine rouge (d'altération) très marquée. Après les quartzites rouge violacé, un hiatus ne laisse apparaître que quelques traces de psammites jaune verdâtre, altérés qui se désagrègent facilement. Les psammites sont des grès qui se débitent en lamelles, à cause de la présence de très fins lits de mica : ces minuscules cristaux brillants sont bien visibles sur les faces de clivage de la roche. Après l'interruption de l'affleurement, nous voyons successivement : des schistes lamellaires vert clair, des quartzites gris-vert avec parfois une patine d'altération rose, des schistes lamellaires verts, des quartzites et des grès foncés, gris-vert, avec des niveaux graveleux gris foncé, des quartzites micacés rouges et verts, des grès rouge violacés. Cet affleurement long de plusieurs centaines de mètres nous montre de nombreux exemples de roches sédimentaires (schistes, grès, quartzites, psammites) d'une très large variété de teintes d'altération ou non. Il constitue un bel exemple du niveau des roches rouges de Chooz et de Winenne qui caractérisent l'Emsien moyen de notre région.

Photo L.V.B.
Grès et schistes de Chooz et de Winenne
 
4203.002     Vireux-Molhain : De Givet à Vireux-Molhain par la N51.  A l'entrée de Vireux, prendre la direction de Treignes par la route de Najauge.
Juste après le passage à niveau, prendre à droite une rue qui longe la voie ferrée.  Les roches observées à gauche de la route sont un schiste rouge très feuilleté sans aucun fossile, typique de la formation de Chooz.
De retour sur la route de Najauge en direction de Treignes, juste après la scierie de Vireux, on peut observer un affleurement bien dégagé.  Les roches sont bien stratifiées et on peut observer sur 150 m de long des schistes rouges, des schistes verts et un silt grossier vert en alternance avec un silt moyen rouge sans aucun fossile.
Continuer vers Treignes et une vingtaine de mètres avant le n°1 de la rue de Najauge, prendre un sentier se dirigeant vers le Nord-Est qui nous conduit à une ancienne carrière.  Le côté Est est composé d'un silt moyen rouge, typique de la Formation de Chooz tandis que le côté Ouest est composé d'un grès moyen beige et que le centre est composé d'un grès gris, ce qui nous indique un passage de formation.  Le coté Ouest marque le début d'une nouvelle formation : la Formation de Hierges.
 
 
Plan de Vireux-Molhain avec les différentes couches observées
Dessin L.V.B.
 
 
 
 
 
4 clichés montrant les schistes et grès moyens rouge et verts de la formation de Chooz
Photo L.V.B.
 
Pour continuer nos observations de la formation de Chooz, prendre à gauche la rue de l'Aciérie, passer le pont sur le Viroin et immédiatement à droite la rue des Crayats en direction de la station d'épuration.  Laisser la station d'épuration sur la droite et continuer la rue des Crayats jusqu'au bout.  Prendre à droite une rue en forte pente et au bout, à gauche la rue Gambetta.  Prendre à droite un petit chemin situé au fond d'une petite place, passer sur le Déluve.  une grosse ferme est à droite.  La dépasser et le chemin jusqu'alors macadamisé devient pierreux, juste carrossable.  Parcourir quelques 300 mètres puis à gauche en épingle à cheveux entre un petit bois et une prairie.  Dès l'entrée dans le bois, le chemin redevient macadamisé.  Dans un virage sec à droite très en pente, un champ de grès de Vireux (déchets dus à la rectification du virage de la route) sur un socle de schistes bleus apparaît. 
Au bas de la descente, on a une superbe vue sur l'autre rive du Déluve avec les rues Gambetta et Thiers et les affleurements de la Formation de Chooz
 
 
 
Les schistes et grès rouges de la Formation de Chooz depuis le point de vue
Photo L.V.B.
 
 
 
Les schistes et grès de la Formation de Chooz dans la rue Thiers
Photo L.V.B.
 
Pour le retour, nous descendons le chemin qui nous ramène à Vireux par la place Jussière et la rue du Gué.  Dans cette rue, la montée en pente raide qui arrive à la rue Carnot est bordée du côté gauche d'un mur de schistes rouges de la Formation de Chooz.
 
4203.003     La route Mazée-Le Mesnil : Partir du carrefour à l'Est de Treignes entre la route "Treignes - Vireux" (N963) et la route "Mazée - Le Mesnil" (N998).  Carrefour dit "du Vieux Moulin".  Se diriger en direction de "Le Mesnil" (N998).  1010 m après le carrefour du Vieux Moulin en direction de "Le Mesnil" (N998). Talus Est de la route.  2 m de long pour 2 m de long. Affleurement envahi par la végétation. Les roches ont un aspect stratifié. Pas de réaction en présence de HCl et raie le verre = grès fin. Roche beige sur cassure fraîche.  Pas de fossiles.
                                                                15 m plus loin en direction de "Le Mesnil".  Talus Est de la route.  Long affleurement de 175 m de long pour 5 m de haut présentant 3 secteurs distincts : D'abord une roche rouge-brun sur cassure fraîche présentant un aspect de silt moyen sans réaction en présence de HCl et ne contenant aucun fossile, ensuite une roche en bancs de 60 cm de puissance gris-vert sur cassure fraîche présentant un aspect de silt grossier sans réaction en présence de HCl et ne contenant aucun fossile, et enfin, à nouveau un silt rouge de granulométrie moyenne.
Formation de Vireux
Cb3  Masses épaisses de quartzites et de grès gris-bleu ou verdâtre avec intercalations de schistes noirs appelés quartzophyllades, phyllades et grès de Schutbourg dans le massif de l'Eifel
4202     Membre du Déluve : Grès et grès quartzitiques pélitiques bruns à verdâtres, avec des niveaux fossilifères formant d’épaisses masses séparées par des niveaux pluridécimétriques argilo-silteux gris-vert.  Certains niveaux contiennent des débris de végétaux, des rides de courant, des craquelures de dessication, des laminations.
Limites
Le Membre du Déluve débute dès l'apparition des grès pélitiques verdâtres surmontant l'ensemble gréseux gris-bleu du Membre de l'Ecluse.
 
4201     Membre de l'Ecluse : Grès et grès quartzitiques gris, gris-bleu, avec des niveaux fossilifères formant d’épaisses masses séparées par des niveaux pluridécimétriques argilo-silteux gris foncé.  Certains niveaux contiennent des débris de végétaux, des rides de courant, des craquelures de dessication, des laminations.
Limites
Le Membre de l'Ecluse débute à la base du premier ensemble gréseux gris-bleu surmontant les siltites verts de la Formation de Pesche.
 
4202 - 4201.001     La carrière de Vireux : De Givet à Vireux.  Juste après le pont qui enjambe le Viroin, prendre à droite la rue du 18 Juin 1940, traverser le chemin de fer, puis la rue Carnot.
Prendre la première rue à gauche et continuer tout droit jusqu'à un grand parking (sur la gauche).
Pour atteindre la carrière, prendre le chemin caillouteux en pente sur la gauche.
La carrière de Vireux vaut à elle seule le détour tant elle est riche au point de vue géologique.  Nous sommes devant une paroi verticale de 350 m de long sur 45 m de haut. 
 
 
Plan de Vireux-Molhain avec les différentes couches observées
Dessin L.V.B.
 
La carrière de Vireux depuis le point de vue de Molhain
Photo L.V.B.
 
Les stratifications sont bien visibles présentant des bancs pluridécimétriques à plurimétriques d'une intercalation de schistes et de quartzites. Nous pouvons observer dans le schiste des lentilles de silt.  Ces lentilles mesurent quelques mètres de long sur une trentaine de centimètres d'épaisseur et se présentent sous la forme d'un fuseau.
 
 
Bancs pluridécimétriques à plurimétriques d'une intercalation de schistes et de quartzites. 
Photo L.V.B.
 
 
Dans les schistes, un ami néerlandais, Geert Vandemeulebroek, a découvert un Trimérus delphinocephalus.
Photo L.V.B.
En ce qui me concerne, je n'y ai jamais trouvé qu'un pygidium en 2007
Photo L.V.B.
 
 
Intercalation de schistes et de quartzites. 
Photo L.V.B.
 
Les quartzites sont lardées de veines de quartz
Photo L.V.B.
 
Le côté gauche de la carrière présente des couches plissées en un vaste anticlinal.

L'anticlinal de la partie gauche de la carrière
Photo L.V.B.

Le côté droit de la carrière présente une structure bien plus complexe. Suivons la couche de schiste noir qui semble monter vers le ciel. 

Mettons-la en place sur notre schéma

Nous retrouvons cette couche un peu plus sur la droite, mais dans une position bien différente.  Mettons-la alors en place sur notre schéma.

Il apparaît alors tout à fait impossible de réunir les deux morceaux de la couche. Ces morceaux ne peuvent être réunis car une gigantesque cassure les a séparés.  Cette cassure est un ensemble de failles qu'on appelle "Faille du Midi".  Les couches ont été cassées et séparées.  Le rejet de la faille est ici d'une trentaine de mètres.

Sous l'action des contraintes formidables qui les ont plissées, ces roches ont réagi de manière différente : le schiste, plus malléable se plie tandis que la quartzite, moins compétente se plie aussi mais en plus se fracture en blocs dont certains ont même quitté leur couche d'origine.  Des plis formidables, coffrés, en chaise, très serrés apparaissent.

A l'extrême droite de la carrière, les schistes bleus que nous observons présentent des ondulations et des rides lingoïdes.  Ce sont les mêmes qui sont visibles actuellement en bordure de plage.  Nous sommes donc ici devant une plage fossile du Dévonien. Ces ondulations sont appelées des ripple-marks.  La présence de quelques niveaux coquillés nous donnent des indications assez précises sur la paléoécologie du lieu : une plage avec une faible profondeur d'eau, un courant léger et une faune de coquillages (brachiopodes et lamellibranches) s'y développant.   Les sédiments, au départ horizontaux ont été redressés à plus de 45°. 

Ripple-marks dans les schistes bleus
Photo L.V.B.
 
4202 - 4201.002     Vireux Molhain : De Givet à Vireux-Molhain par la N51.  A l'entrée de Vireux, prendre la direction de Treignes par la route de Najauge.  Prendre à gauche la rue de l'Aciérie, passer le pont sur le Viroin et immédiatement à droite la rue des Crayats en direction de la station d'épuration.  Laisser la station d'épuration sur la droite et continuer la rue des Crayats jusqu'au bout.  Prendre à droite une rue en forte pente et au bout, à gauche la rue Gambetta.  Prendre à droite un petit chemin situé au fond d'une petite place, passer sur le Déluve.  une grosse ferme est à droite.  La dépasser et le chemin jusqu'alors macadamisé devient pierreux, juste carrossable.  Parcourir quelques 300 mètres puis à gauche en épingle à cheveux entre un petit bois et une prairie.  Dès l'entrée dans le bois, le chemin redevient macadamisé.  Dans un virage sec à droite très en pente, un champ de grès de Vireux (déchets dus à la rectification du virage de la route) sur un socle de schistes bleus apparaît. 
Au bas de la descente, on a une superbe vue sur l'autre rive du Déluve avec les rues Gambetta et Thiers et les affleurements de la Formation de Chooz
 
Le champs de grès de Vireux
Photo L.V.B.
 
Le socle de schistes bleus
Photo L.V.B.
 
Le socle de schistes bleus
Photo L.V.B.
 
Le grès de Vireux avec quartz
Photo L.V.B.
Formation de Pesche
4200     Siltites et schistes verts interstratifiés de bancs et lentilles de grès. Certains sont coquilliers, à ciment carbonaté.
Limites
La Formation de Pesche débute par des schistes et siltites verts coiffant les grès brunâtres et fossilifères de la Formation de Pèrnelle
Praguien = anciennement Gedinnien et Siegenien
Formation de Pèrnelle
4105     Grès et grès quartzitiques bleu-vert, brunâtres, fossilifères, en bancs épais avec des joints schisteux au sein desquels s’individualise, dans la partie médiane (du moins dans le stratotype), un niveau plurimétrique formé de schistes et de siltites foncés avec quelques minces bancs de grès.
Limites
La limite inférieure de la formation de Pèrnelle est le premier banc de grès fossilifère brunâtre surmontant le dernier banc de schistes phylladeux bleu sombre de la formation de La Roche
Formation de La Roche
4104     Schistes phylladeux généralement bleu sombre à verts et phyllades quartzeux avec des niveaux plus franchement gréseux d’épaisseur décimétrique à pluridécimétrique. Fréquemment, présence de petits bancs pluricentimétriques à décimétriques et de niveaux à pseudonodules de grès gris-bleu.
Limites
Le passage de la Formation de Villé (grès et siltites de couleur rouille) à la Formation de La Roche (schistes phylladeux bleu sombre) est généralement bien marqué dans la topographie : les premiers phyllades de cette dernière formation forment généralement une arête saillante.
Formation de Villé
4103     Association en bancs décimétriques à pluridécimétriques de schistes et siltites de couleur verte ou gris-vert avec de fréquents niveaux de grès carbonatés, souvent fossilifères (brachiopodes, crinoïdes, lamellibranches, etc.), cariés superficiellement et de grès laminaires gris-vert, gris-bleu, présentant souvent une altération superficielle brune.
Limites
La formation débute par des schistes gris-vert surmontant le sommet de la dernière masse de quartzites de couleur claire de la Formation de Mirwart
Cb2  Formation de Montigny-sur-Meuse
4102     Grauwacke, schistes, psammites et grès de Montigny sur Meuse
Il s'agit d'une grauwacke possédant des brachiopodes divers en moules internes et le fameux Corail Pleurodyctium problematicum (corail vivant sans doute en symbiose avec un ver.)
Limites
La formation débute par le premier banc de psammites fossilifères surmontant le dernier banc de quartzites de la Formation de Mirwart.
4102.001     Entre Anor et Ohain : Nous sommes dans le village d'Anor.  Au-delà du carrefour, au centre du village, nous suivons la route d'Ohain.  A moins d'un kilomètre, une montée en virages s'annonce entre deux talus.  De part et d'autre, affleure le Praguien supérieur, représenté par la Grauwacke de Montigny : ce sont des schistes et des quartzites verts avec une patine rouillée, due aux oxydes de fer.  Ces roches décalcifiées contiennent de nombreux fossiles : Brachispirifer carinatus, Athyris avirostris, Proschizophoria personata, Schizophoria vulgaria, Meganteris Ovata... ainsi que des empreintes internes et externes de coraux rugueux solitaires.  Les lits de fossiles sont presque verticaux et s'enfoncent perpendiculairement dans le talus. L'aspect de la Grauwacke de Montigny est assez particulier : ce sont des schistes et des quartzites verts avec une patine rouillée, due aux oxydes de fer.
 
      
Pleurodictyum problematicum, corail vivant en symbiose avec un ver
Photo L.V.B.

Photo L.V.B.
La Grauwache de Montigny sur Meuse
 
Formation de Mirwart
4101     Il s’agit essentiellement de niveaux de quartzites, de grès grossiers verts, brunâtres, en bancs lenticulaires d’épaisseur décimétrique à métrique. Ces masses devraient être séparées les unes des autres par des bancs de schistes riches en micas noirs ou bronzés avec fossiles de plantes sur le dessus.
Limites
La formation débute par des siltites schisteuses vert grisâtre surmontant l’importante masse de grès de couleur claire de la Formation d'Anor ou de Bastogne
 
Photo L.V.B.
L'affleurement du grès de Mirwart à la carrière de Flamièrge
 
La carrière de Flamièrge
Formation des grès d'Anor aussi appelée Formation des grès de Bastogne
4100     Ce sont des grès quartzeux de teinte majoritairement claire, allant du beige au gris, avec des particules altérées de feldspath et des paillettes de mica. Des passées de schistes noirs, feuilletés sont également présentes. L'ensemble atteint 450 mètres de puissance.
4100.001     Le grès d'Anor à Couvin : De Couvin, nous prenons la direction de Rocroi par la N5 et nous nous garons sur le 1er parking à gauche de la route. Là, un sentier à peine visible nous conduit par un escalier et une rampe à travers champs jusqu'au bord de l'Eau Noire. Là, une petite route forestière nous permet d'observer dans le talus le Grès d'Anor.

Photo L.V.B.
L'affleurement du grès d'Anor

Photo L.V.B.
Grès d'Anor
Lochkovien
Formation de Saint Hubert
4008     Schistes et phyllades de Saint Hubert : Ensemble mal stratifié de schistes et siltites parfois caverneux, verts à gris-vert.
4008.001     Seloignes : De Chimay à Seloignes par la N99, à proximité de l'étang d'Oise, au pied du pont du déversoir, qu'enjambe la route Seloignes à Cendron. A hauteur de l'étang, la route passe sur l'ancienne digue, puis enjambe la rivière. Le pont est construit sur une alternance de schistes verts et de gros bancs de quartzites verts. L'aspect général rappelle les schistes d'Oignies mais la teinte, au lieu d'être plus rouge que verte est plus verte que rouge, ce qui nous rapproche des schistes de Saint Hubert.

Les schistes de Saint Hubert
Photo L.V.B.
 
4008.002     Le barrage du Ry de Rome : A Couvin, nous prenons la direction Nismes-Treignes.  A Pétigny, nous prenons la direction du barrage du Ry de Rome. Nous garons les voitures au parking visiteurs et aux abords du barrage, nous pouvons observer des affleurements de Schistes verdâtres.

Schistes bigarrés d'Oignies à dominante rouge avec des passées vertes
Photo L.V.B.

A gauche, schistes bigarrés de Saint Hubert, à dominante verte avec des pannées rouge et à droite, schistes bigarrés d'Oignies à dominante rouge avec des passées vertes.
Photo L.V.B.
 

Photo L.V.B.
L'affleurement des grès et schistes de Saint Hubert

Photo L.V.B.
Hématite au Barrage du Ry de Rome
4007     Grès et quartzites de Saint Hubert : Ensemble mal stratifié de grès et quartzites parfois caverneux, verts à gris-vert.
Limites
La limite inférieure est le premier bloc de schiste vert à gris-vert surmontant la couleur rouge (lie-de-vin) de la couche précédente
4007.001     Le barrage du Ry de Rome : A Couvin, nous prenons la direction Nismes-Treignes.  A Pétigny, nous prenons la direction du barrage du Ry de Rome. Nous garons les voitures au parking visiteurs et aux abords du barrage, nous pouvons observer des affleurements Grès et Quartzite et sels de fer (Limonite, Goetite et Hématite).

 
Grès avec sels de fer
Photo L.V.B.
Voir Lochkovien-Pridolien
Formation d'Arkose
4006     Il s'agit d'une arkose vraie avec grains de feldspaths s'altérant en kaolin (argile blanche)
Limites
Très facilement visible car le faciès de schistes rougeâtres et de "béton naturel" de la Formation d'Oignies fait radicalement place à une couche de grès grossier clair.
4006.001     Un dernier affleurement d'Arkose : Sur la route Chimay-Couvin, en direction de Couvin, nous prenons à droite en direction de Gonrieux, Presgaux puis vers Brûly de Pesche et Cul des Sarts. Après le pont du chemin de fer, à gauche de la route, nous pouvons observer le Dernier Affleurement d'Arkose, totalement détritique avec des feldspaths en décomposition argileuse, des veines de Quartzite et des sels de fer. Il s'agit des derniers niveaux d'arkose vraie indiquant les tous derniers sédiments provenant du massif de Rocroi qui finit de s'éroder.  Après ce moment il aura complètement disparu. 

Photo L.V.B.
Les derniers lits d'arkose

Photo L.V.B.
Un beau bloc d'arkose
Formation d'Oignies
4005     Alternance de siltites et schistes rougeâtres en bancs épais dans lesquels sont fréquemment interstratifiés des bancs parfois pluridécimétriques de grès de couleur verte et de schistes et siltites de couleur rouge lie-de-vin ou bigarrée (rouge et vert). Certains bancs contiennent des nodules carbonatés d’aspect carié, suite à l’altération atmosphérique.
Limites
La limite inférieure est le premier banc de schistes lie-de-vin lardé de quartzite blanc surmontant une alternance beaucoup plus régulière de bancs silteux et le dernier banc gréseux toujours bleutés, parfois marbrés de couleurs violacées.bleuté de la Formation de Mondrepuis
 
Voir Lochkovien-Pridolien
4005.001     Les schistes bigarrés d'Oignies des étangs Milourd : De Mondrepuis à Anor. A 1500 m au sud d'Anor, nous prenons à droite en direction des étangs Milourd. Arrivés à l'étang, nous prenons à droite un sentier forestier. Nous garons les voitures sur la droite de la route un peu après le parking interdit avec de gros blocs de calcaire. Nous descendons le chemin sur une bonne centaine de mètres puis, nous prenons la 1ère à droite et nous arrivons à un affleurement de schistes bigarrés d'Oignies de couleursvert et rouge en couches.

Photo L.V.B.
Schistes bigarrés d'Oignies
 
4005.002     Forge Petit-Jean : De Chimay vers Couvin par la N99; nous prenons en direction de Baileux par la N589 vers Rièze, Rocroi et Cul-des-Sarts. Nous progressons sur cette route sur 3 à 4 km jusqu'au lieu-dit "Forge Petit Jean", au-delà de la borne kilométrique 29. Au niveau d'un carrefour où est aménagée une aire de pique-nique.  Nous garons la voiture à cet endroit. Nous revenons sur nos pas, à pied le long de la route N589, sur la gauche, en direction de Baileux. A la hauteur de la borne 28.2 commence un important affleurement de roches rouge-violacé (lie-de-vin) ou vertes, qui correspondent à l'horizon des schistes bigarrés d'Oignies. La teinte dominante rouge est due à la présence d'oxydes de fer (Hématite ?). On voit successivement du sud vers le nord : des schistes et des quartzites verts, des schistes lie-de-vin, des schistes verts, des quartzites verts, un banc de quartzite rouge violacé de 20 cm de puissance et des schistes verts, des schistes et des quartzites lie-de-vin, puis bigarrés rouges et verts, des schistes verts. Certains schistes contiennent des petites cavités avec un peu d'argile brune : ces cavités ont été laissées par des cailloux de calcaire argileux qui ont été dissous par les eaux météoriques. Seule l'argile a subsisté.  Nous sommes en présence des schistes bigarrés avec grès d'Oignies.  Il s'agit comme nous pouvons l'observer de schistes, quartzites et grès à dominante rouge avec des passées vertes.

Photo L.V.B.
Schistes et grès d'Oignies

Photo L.V.B.
Schistes et grès d'Oignies
 
4005.003     Schistes bigarrés à Couvin : A Couvin, nous prenons la N5 en direction de Rocroi. A 2-3 km de Couvin, nous trouvons un affleurement des Schistes Bigarrés d'Oignies dont la couleur dominante est le rouge avec des passées vertes.  Ces schistes ne présentent pas de fossiles.

Photo L.V.B.
L'affleurement

Photo L.V.B.
Les schistes bigarrés
Formation de Mondrepuis
4004     Schistes et siltites bleutés en niveaux épais et compacts (plurimétriques à décamétriques). Présence de bancs souvent lenticulaires d’épaisseur décimétrique à métrique de grès également bleutés.
Limites
La limite inférieure est le premier banc de grès bleuté surmontant le dernier banc de grès grossier d'arkose d'Haybes
4004.001     Les étangs Milourd : De Mondrepuis à Anor.  A 1500 m au sud d'Anor, nous prenons à droite en direction des étangs Milourd.  Arrivés à l'étang, nous prenons à droite  un sentier forestier.  Nous garons les voitures sur la droite de la  route un peu après le parking interdit avec de gros blocs de calcaire.  Un affleurement intéressant se trouve à droite de la route en descendant à une centaine de mètres.  Il s'agit des Schistes et Quartzites de  Mondrepuis.  Il s'agit en fait d'un mélange de Quartz et d'Argiles  intimement liés donnant une espèce de Quartzite feuilletée dans  lesquelles on a retrouvé de petits fossiles de poissons ostracodermes (très très rares).
 
 
Poisson ostracoderme de la formation de Mondrepuis (Collection privée)
Photo L.V.B.

Les quartzites de Mondrepuits
Photo L.V.B.

4004.002     Forge Petit Jean  : De Chimay vers Couvin par la N99; nous prenons en direction de Baileux par la N589 vers Rièze, Rocroi et Cul-des-Sarts. Nous progressons sur cette route sur 3 à 4 km jusqu'au lieu-dit "Forge Petit Jean", au-delà de la borne kilométrique 29. Au niveau d'un carrefour où est aménagée une aire de pique-nique.  Nous garons la voiture à cet endroit.  Après avoir observé le Poudingue de Fépin (4000.001), et l'Arkose d'Haybes (4003.001), nous poursuivons notre chemin le long de la route N589, sur la gauche, en direction de Baileux. Après un virage vers la gauche, s'amorce une longue descente. 25m avant la borne 28.4, nous rencontrons des schistes et des grès verdâtres. Les schistes sont grossièrement feuilletés, légèrement micacés. Des passées brunâtres, altérées, montrent des niveaux fossilifères, avec des empreintes de Brachiopodes. Nous sommes en présence des quartzophyllades et schistes fossilifères de Mondrepuis (parfois fossilifères car on y a découvert des brachiopodes mais aussi des restes de poissons cuirassés !!)

Photo L.V.B.
Quartzophyllades de Mondrepuis
 
Formation de l'Arkose d'Haybes
4003     Il s'agit d'un grès grossier, blanchâtre, grisâtre ou verdâtre avec grains de tourmaline noire.  A certains niveaux nous retrouvons des cailloux roulés ainsi que des filons de quartz blanc ou de teinte rouille qui proviennent d'un remplissage secondaire des fissures. C'est la "fausse arkose.
Limites
Très facilement visible car le faciès de schistes foncés et de "béton naturel" de la Formation de Fépin fait radicalement place à une couche de grès grossier clair.
 
Voir Lochkovien-Pridolien
4003.001     Forge Petit-Jean
De Chimay vers Couvin par la N99; nous prenons en direction de Baileux par la N589 vers Rièze, Rocroi et Cul-des-Sarts. Nous progressons sur cette route sur 3 à 4 km jusqu'au lieu-dit "Forge Petit Jean", au-delà de la borne kilométrique 29. Au niveau d'un carrefour où est aménagée une aire de pique-nique.  Nous garons la voiture à cet endroit.  Après avoir observé le Poudingue de Fépin (4000.001), nous descendons vers la route et au-delà du poudingue et des Quartzites verts, affleure une paroi d'Arkose qui correspond au niveau de l'Arkose d'Haybes.  Il s'agit d'un grès grossier, blanchâtre, grisâtre ou verdâtre avec grains de tourmaline noire. A certains niveaux nous retrouvons des cailloux roulés ainsi que des filons de quartz blanc ou de teinte rouille qui proviennent d'un remplissage secondaire des fissures. C'est la "fausse arkose".  L'arkose et sa tourmaline noire sont les témoins du passé volcanique du Massif de Rocroi.  Ils sont en fait les produits de la désagrégation de ce massif par l'action de l'érosion.
4003.002     La carrière d'Arkose d'Haybes à Fépin : A Fépin, prendre à droite vers Le Mesnil et Oignies en Thiérache.  Après plus ou moins 1 km, nous trouvons à gauche de la route une carrière.  Cette carrière est ouverte dans l'arkose d'Haybes reposant directement sur le Cambrien qui affleure un peu plus au Sud; le contact discordant n'est toutefois pas visible.  L'assise de l'arkose d'Haybes est constituée ici de bancs d'arkose grossière à prismes roulés de tourmaline et de couches lenticulaires de schistes noirs qui ont livré plusieurs fossiles (Pterygotus rhenanius (Agassiz), Lingula minima (Sowerby) et débris de plantes diverses) permettant de leur assigner un âge Ludlovien supérieur (Silurien supérieur) bien que traditionnellement, l'arkose d'Haybes soit placée à la base du Dévonien inférieur.  L'arkose d'Haybes jalonnant le bord sud du synclinorium de Dinant, forme des entablements du mont devant Haybes à quelque 250 m au-dessus du niveau de la Meuse.  Les couches inclinent de 25 à 35° vers le Nord, quelques failles à faible rejet affectent ces formations dont l'épaisseur peut atteindre une trentaine de mètres.
En face de l'entrée de la carrière et de l'autre côté du chemin, on découvre le panorama de la rive droite de la Meuse dominé par la Roche à Fépin.  Entre les carrières des Hairies au Nord et la Roche à Fépin au sud, les couches du Dévonien inférieur sont d'abord faiblement inclinées vers le Nord, on les suit dans les parties inférieures des collines ou les gros blocs blancs d'arkose forment des entablements plus ou moins horizontaux et se rapprochant de la Roche à Fépin, les couches sont d'abord redressées, plissées en chaise puis renversées.  La Roche à Fépin, point culminant de la rive droite est entièrement constitué d'arkose et de poudingue en allure renversée.  Sous les couches dévoniennes, les phyllades et quartzites cambriens appartenant au flanc sud de l'anticlinal d'Haybes inclinent de 20° vers le Sud soulignant ainsi d'une façon très nette la discordance de l'Ardenne au bord Nord du Massif de Rocroi.  Tout ceci est bien visible et surtout observable sous l'éclairage favorable de l'après midi.
 
 
Arkose d'Haybes
Photo L.V.B.
Formation de Fépin : Un poudingue est un conglomérat de cailloux globuleux ou plats ou arrondis de 1 à 25 cm dans une pâte argilo-siliceuse.  La matrice argilo-siliceuse est formée de quartzite vert sur cassure fraîche mais est fortement altéré et montre une patine rouillée.  Les galets sont formés de fragments de quartzite gris à blanc
4002     Au sommet, un faciès schisteux formé de schistes fins et silteux de teinte variée (verdâtre, noire, bleu-vert) dont l’épaisseur des bancs peut atteindre le mètre.
 
4001     Au centre, un faciès gréseux où sont associés des grès grossiers à gravillons et galets mous, à stratifications entrecroisées en bancs métriques, d’extension décamétrique, et des grès fins nettement mieux classés que les précédents, en bancs d’épaisseur inframétrique.
 
4000     A la base, un faciès conglomératique formé de bancs épais de galets et de blocs mal classés, souvent roulés et parfois anguleux et dispersés dans une matrice argilo-sableuse.
Limites
La base de la formation est un contact sédimentaire discordant sur les roches déformées du Cambrien de la bordure nord du Massif de Rocroi. Le contact est sédimentaire parce qu’il épouse les aspérités d’une surface d’érosion liée à la phase de pénéplanation calédonienne.
4000.001     Le poudingue de Fépin : De Chimay vers Couvin par la N99; nous prenons en direction de Baileux par la N589 vers Rièze, Rocroi et Cul-des-Sarts. Nous progressons sur cette route sur 3 à 4 km jusqu'au lieu-dit "Forge Petit Jean", au-delà de la borne kilométrique 29. Au niveau d'un carrefour où est aménagée une aire de pique-nique, nous tournons à gauche vers l'est, en direction de Cul-des-Sarts. Sur la N589, à hauteur du carrefour à l'aire de pique-nique, nous reprenons la direction de Baileux.  200m plus loin, nous apercevons à mi-hauteur du talus, un gros bloc de Poudingue.  Cette roche forme une couche d'une puissance de 3 mètres.  Nous revenons à hauteur de la borne  29.  nous nous enfonçons d'une cinquantaine de mètres dans un bois d'épicéas et nous découvrons une masse rocheuse.  C'est de nouveau un gros bloc de Poudingue d'une puissance d'environ 5 mètres avec de gros galets de 5 à 10 cm.  C'est le fameux Poudingue de Fépin qui nous indique la présence de la falaise antique juste avant la transgression du Dévonien. Un poudingue est un conglomérat de cailloux globuleux ou plats ou arrondis de 1 à 25 cm dans une pâte argilo-siliceuse. La matrice argilo-siliceuse est formée de quartzite vert sur cassure fraîche mais est fortement altéré et montre une patine rouillée. Les galets sont formés de fragments de quartzite gris à blanc.  Les galets proviennent des effondrements de la falaise martelée par les vagues.  Les cailloux sont alors roulés par le sac et le ressac des vagues et englués dans un sédiment argilo-siliceux.
 

Photo L.V.B.
Le massif de poudingue de Fépin

Photo L.V.B.
Poudingue de Fépin en détail
 
4000.002      Le long de l'Oise : Se rendre à Momignies, sur la place du village. Prendre la direction de Hirson. Dans le village de Mondrepuis, prendre à gauche en direction de "Pas Bayard". On prend à gauche un petit chemin dont l'angle nous fait presque revenir en arrière. Par ce chemin, on rejoint les rives de l'Oise, bassin hydrographique de la Seine, petite rivière qui a pris sa source dans le parc de l'Abbaye de Scourmont à Chimay.

Non loin de là, une carrière montre des couches intéressantes.   Les couches que nous pouvons observer, au départ horizontales, ont été plissées par le plissement Calédonien et on peut les observer presque verticales.  Nous avons une successions de couches allant du sud vers le nord avec du Poudingue de Fépin (béton naturel avec galets roulés. Si les galets ne sont pas roulés et possèdent des côtés anguleux, on aura une Brêche), de l'Arkose d'Haybes (grès à gros grains de plus de 1mm avec des grains de Tourmaline (grains noirs) et des Feldspaths (grains blancs) ce qui prouve qu'elle provient de la désagrégation d'un massif volcanique. Ici, en l'occurrence, ce fut le massif de Rocroi où des volcans se sont développés dès le Cambrien.

Photo L.V.B.
Tranche de Poudingue de Fépin en détail


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Luc Van Bellingen

 

 

 

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