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 But de cette rubrique  Présenter, décrire et détailler un minéral ou un fossile spécial de ma collection.
Mise à jour Mensuelle si possible
Dans la mesure du possible ce sera une pièce nouvellement trouvée...
Cependant, chaque mois qui passe ne livre pas une belle pièce à présenter... Ce serait trop beau ! 
Pourquoi ?
Pas eu le temps de sortir... météo dégueu... malade... ou tout simplement pas trouvé une pièce digne d'être présentée...
Il faut alors parfois présenter une pièce ancienne...mais toujours une pièce originale, trouvée par mes soins (non acquise par échange ...)
Couche La numérotation des couches correspond à ma numérotation (arbitraire) que l'on peut retrouver sur la page des Echelles chronostratigraphiques

 

Janvier 2019
Fossiles
Couche 4312 - 4314, Eifelien - Formation de Hanonet
Carrière La Couvinoise, Couvin
Récolté en janvier 2019

La carrière a bien changé depuis quelques années. En effet, pratiquement laissée à l'abandon avec un tir de temps en temps, le contournement de Couvin et ses fortes demandes en roches a fait redémarrer la production.

En quelques mois, la carrière a bien changé. Elle s'est agrandie et approfondie mettant à jour de nouvelles couches. Ici, on voit bien les couches givetiennes du membre des 3 fontaines.

Les couches eifeliennes livrent toujours leur lot de brachiopodes et de coraux dont voici quelques exemples...

Hexagonaria hexagona
Photo et coll. L.V.B.

Stromatopore
Photo et coll. L.V.B.

Cette formation "en parasol" ressemblant un peu à un "nid de guêpes" est caractéristique des stromatopores".

Hexagonaria hexagona
Photo et coll. L.V.B.

 
Février 2019

Brachiopode
Couche 4300 à 4315 - Eifelien ??
Treignes, le long du Viroin
Récolté en février 2019

Brachiopode de la famille des Strophoménidés
Coll. et photo L.V.B.

En promenade le long du Viroin alors que la hauteur de l'eau est bien basse pour la saison, des roches schisteuses verdâtres attirent mon regard. Quelques coups de marteau ici et là et un beau brachiopode se découvre...

Brachiopode de la famille des Strophoménidés
Coll. et photo L.V.B.

 
Mars 2019

Dolomite et marcassite
CaMgCO3 - FeS2
Carrière du Fond des Vaulx, Wellin
Récolté en mars 2019

Une fois de temps en temps, la carrière du Fond des Vaulx de Wellin est à prospecter. Fossiles et minéraux sont toujours au rendez-vous. Seule l'autorisation de pénétrer sue le site est compliquée à obtenir. En groupe, ce n'est plus possible, pour le moment... en solitaire, on peut parfois avoir une bonne surprise...

Une jolie géode tapissée de dolomite et parsemée de petits cristaux de marcassite. Très esthétique...

Géode de dolomite parsemée de cristaux de marcassite
Photo et Coll. L.V.B.

 
Avril 2019

Sphalérite - Marcassite
ZnS - FeS2
Carrière du Fond des Vaulx
Récolté en Mars 2019

Sphalérite - Marcassite
Coll. et photo L.V.B.

Lors de la sortie du mois de mars, j'ai ramené plein de petites choses. A réduire et préparer. De jolis petits cristaux de Sphalérite orange à rouge (3 à 5 mm) recouverts de petits cristaux prismatiques de Marcassite irisée.

 
Mai 2019
Syringopora sp.
Couche 4312 - 4314, Eifelien - Formation de Hanonet
Carrière du Fond des Vaulx de Wellin

Récolté en mars 2019

Syringopora sp.
Photo et Coll. L.V.B.

Evidemment je ne me cantonne pas au niveau des minéraux quand j'ai l'occasion d'aller à Wellin. Je cherche aussi les coraux, les brachiopodes, les crinoïdes et tous les autres fossiles présents.

 
Juin 2019

Comme chaque année, fin juin, se déroule la bourse internationale des minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines.

C'est le rendez-vous annuel pour les minéralogistes et paléontologues amateurs et professionnels (avec Paris, Munich et Tucson).

Cette édition tombe vraiment bien. Pour moi, ce sera un peu les vacances avant l'heure. Ayant beaucoup travaillé ces derniers temps et là, rien à voir ni avec les minéraux et encore moins avec les fossiles, j'ai besoin de me changer les idées. Je sais que ce ne sera pas de vraies vacances, ni vraiment du repos mais changer d'air et prendre de la distance avec le quotidien fait toujours du bien. Et puis j'adore cette région, les paysages, la gastronomie... Que du plaisir !

Cette année, j’ai décidé d'y aller au feeling. Je ne désire pas me concentrer majoritairement sur un truc particulier. Je vais faire le tour des stands à la recherche, comme chaque année, de fluorite (évidemment) de localisation belge ou ardennaise (pour ma collection), ou d'autres provenances (pour mon stand), de fossiles du Dévonien, mais j'aimerais aussi ouvrir mon horizon sur différentes petites choses que des clients m'ont demandées lors de la bourse de Hannut... et puis on verra ce que la bourse me réservera comme surprises.

Mardi 25 juin 2019

Valise et matériel prêts. Je pense me coucher tôt pour me lever tôt. Voyager à la fraiche est une option à ne pas négliger. Les températures tournent quand même selon les endroits entre 33 et 38 degrés. Je ne compte pas voyager en plein midi.

Mercredi 26 juin 2019

Lever 05h00 et parti à 06h00.

Les nombreux chantiers que j'ai pu repérer sur la route vont me faire perdre une heure ou deux. Par cette chaleur, ce n'est pas une possibilité à envisager. Je ne veux pas me retrouver coincé dans un bouchon avec cette météo caniculaire !

J'ai mis au point un itinéraire bis qui me fera éviter la E411 (que je déteste avec sa circulation de dingue et ses camions), une grande partie des travaux... et me ménagera quelques possibilités d'arrêts dans des endroits ombragés pour se reposer.

Donc : Ransart - Châtelet - Fosse-la-Ville par la N922. Puis Saint Gérard par la N988. Ensuite Ermeton sur Biert - Anthée par la N951. Je rejoins la N97 à Anthée qui me mène jusqu'à Emptinne via Onhaye, Anseremme et Ciney. A Emptinne, j'emprunte la N4 (route à 4 bandes, tranquille avec de nombreux endroits pour se reposer) qui me mène à Arlon via Marche-en-Famenne, Bastogne, Martelange (...on fait le plein de carburant à bon compte...)

A Arlon, je quitte la N4 et j'emprunte la N81 : Weyler - Messancy - Aubange.

J'entre en France à Mont-Saint-Martin et je rejoins Metz par la N52, la A30 et la A31 via Longwy - Villers-la-Montagne - Bréhain-la-Ville - Erouville - Fontoy - Hayange - Fameck - Uckange.

Je poursuis la A31 par Pont-à-Mousson - Nancy et son contournement. A Nancy, la A31 devient la A33 jusque Dombasle-sur-Meurthe pour passer sur la N333 à hauteur de Lunéville qui devient la N59 par Saint-Clément - Azérailles - Baccarat - Raon-l'Etape et Saint-Dié-des-Vosges où je rejoins un hôtel Ibis. J'y ai réservé depuis janvier la nuit et le petit-déjeuner pour pas trop cher et près de l'église, à 200 mètres de l'hôtel, une petite auberge propose des plats régionaux à prix démocratiques. J'y ai mes habitudes depuis quelques années... et tout va bien.

Je me suis arrêté de nombreuses fois (carburant - repos à l'ombre des arbres et surtout boire...) j'arrive à 14h00.

A l'hôtel je rejoins ma chambre climatisée!!! Se reposer avant le repas du soir léger, histoire de pouvoir s’endormir en prévision du lendemain, première journée de bourse.

Jeudi 27 juin 2019

Debout assez tôt, déjeuner et en route pour la bourse. Pour le parking, pas de soucis, j'ai aussi mes habitudes chez un particulier à 300 mètres de l'entrée de la bourse. 20 euros et j'ai ma place réservée pour les 4 jours. Le caddie, les bouteilles d'eau, la casquette, le Pass-4-jours et à 09h00, j'entame la longue marche dans la manifestation à la recherche de minéraux et fossiles.

Je repère les stands à refaire à l’aise plus tard, tandis que je fonce sur ceux qui ne peuvent pas attendre : le stand d'un espagnol qui a toujours de magnifiques fluorites des Asturies, le stand d'un chinois qui en a de Mongolie mais aussi de la province de Yunnan, Hunan et Jiangxi et le stand de mon pote Tom qui travaille pour la société Ukminingventures qui exploite les fluorites de Rogerley.

En passant, je repère aussi les vendeurs de bijoux provenant d'Inde ou du Pakistan (car Maria, une amie du club sera là samedi et elle cherche du matos pour sa sœur qui crée des bijoux en aigue-marine, rubis, saphir...) et je dis déjà un grand bonjour à Azziz, Mohammed, Ahmed et Fawaz, les Marocains chez qui je viendrai passer un peu de temps, discuter, marchander, papoter, négocier... devant un verre de thé froid à la menthe... ou une bouteille de Vittel.

Ahmed
Photos L.V.B.

Azziz et Fawaz
Photos L.V.B.

Mohammed
Photos L.V.B.

Le caddie est plein. Retour à la voiture pour un premier déchargement. Je reviens sur la bourse par le Parc Simon. Il y a de l'ombre, de quoi boire et des sandwichs... une table et une chaise à l'ombre... je vois quelques copains, on boit un verre, on papote, on se raconte nos vies... et il est déjà 15h00.

La chaleur est telle que je rends assez rapidement "les armes". Retour à la voiture, la "clim" à fond et retour sur Saint-Dié, l'hôtel, une sieste avant le repas du soir. Je range les boîtes dans la chambre pour éviter les trop gros écarts de t° que les fluorites n'aiment pas trop.

Au resto, je rencontre Eric Goemaere et quelques liégeois de l'AGAB. On discute et on boit un verre avant une bonne nuit de repos.

Vendredi 28 juin 2019

Je suis debout bien tôt et suis là pour l'ouverture. Je fonce directement vers l'Expo Prestige (consacrée cette année aux minéraux du plomb... (jolie) et le Val Expo. Il est impensable voire suicidaire de visiter ce hall en après-midi avec cette chaleur. Les pompiers sont là... pas pour éteindre un incendie mais pour arroser le toit de Val Expo, histoire de rafraichir un peu l'endroit... c'est pas gagné !!! L'intérieur est une étuve surchauffée. Je visite au pas de charge et je m'arrête devant un Montois, amateur, chercheur et collectionneur de végétaux carbonifères. Je vois quelques pièces provenant du terril du Grand Buisson de Hornu. Je ne résiste pas... ma collection va s'en trouver améliorée.

Dans la cour du collège, je vois un "marchand" qui n'est autre que Johannus, un Hollandais avec qui j'échange régulièrement lors de la bourse d'échanges de Montigny-le-Tilleul. Il a un tas de trucs provenant "de la Mer du Nord" : dents et morceaux de défenses de mammouth, os divers de baleine, dauphin... coquilles, dents de requin... La boîte de dents m'intéresse et comme je lui ai laissé un tas de fossiles lors des échanges, il me fait un pris d'ami : 25 euros !

Rentré à l'hôtel, le soir, je trie un peu la boîte de dents et il y en a une qui ne vient manifestement m'interpelle. C'est une dent de Parotodus benedeni de belle taille et si elle ne vient pas des Etats Unis (Caroline du Nord) elle peut provenir du Deurganckdok, à Doel (Anvers) formation de Kattendijk ou des Argiles de Boom Oligocène.

Je le reverrai en novembre à la bourse d'échanges à Montigny le Tilleul et je tirerai cela au clair. Quelle que soit son origine, c'est une belle pièce.

Le soleil tape dur et je me sauve vers les brumisateurs et puis vers le Parc Simon. Boire, se reposer, se restaurer.

Je passe l'après midi près de mes contacts marocains. Je suis là pour acheter mais je ne le montre pas tout de suite. Je viens pour discuter, parler, raconter et accessoirement chercher des trucs dans leurs caisses. On boit un coup (de l'eau!). Je trie une boite de dents priaboniennes (bartoniennes) de Dahkla, puis je trouve du mosasaure, des trilobites... et même des fluorites de Taourirt.

Dans les allées, je tombe sur Philippe Cooreman (=Phil Fossil)(=Paleoman). Il est avec son copain Yves. Il a déjà explosé deux cartes de crédit et attaque allègrement le liquide... oups ! Il est vrai que nous ne jouons pas dans la même catégorie... il achète des trucs que je ne pourrais pas m'offrir... enfin, que je ne voudrais pas m'offrir. Nous n'avons pas les mêmes centres d'intérêts... ni les mêmes valeurs... Même s'il a tout mon respect car dans le monde des Paléontologues, c'est assurément une pointure !

Retour à l’hôtel ! Une bonne sieste, une douche et un bon repas (tout est relatif, vu la chaleur), et je peux enfin aller dormir…

Samedi 29 juin 2019

C’est la cohue monstre, le monde infernal à la Bourse pour le premier jour "grand public". Je vérifie l’arrivée des éventuels exposants retardataires pour fouiller leur matériel fraichement déballé.

Je me concentre sur les marchands polonais qui proposent des brachiopodes, des coraux et des trilobites du Dévonien. Chez l'un d'eux, les pièces de l'Eifelien, Givetien et Frasnien sont très intéressantes. Je trie, je trie, et le temps passe... il y a déjà deux heures que je fouille son étal. Le marchand qui propose aussi plein de choses provenant de ses propres recherches ne perd pas patience d'autant plus que je remplis une grande caisse avec tout ce qui m'intéresse. Les prix sont plus qu'abordables, je dirais même presque dérisoires, alors je me fais plaisir.

La chaleur est accablante. Tout le monde cherche l'ombre. Il va être midi. Avec les amis du club l'Escargotite, nous avons rendez-vous sur les marches du théâtre. Nous dînons ensemble et ensuite j'emmène Maria (que je n'ai pas oubliée), vers mes marchands indiens et pakistanais. Elle ne parle pas anglais, mais je négocie pour elle des rabais considérables. Il est un bon 17h30 quand je repars vers le parking. La voiture est un véritable four. Je démarre le moteur et la "clim" et je prends le temps de ranger mes achats dans le coffre. Je bois un coup avec mon hôte du parking, puis, quand la voiture est de nouveau à température. Rentré à l'hôtel, une douche fraîche, un long repos et un souper sur la terrasse de l'auberge, sous une douce tonnelle.

Dimanche 30 juin 2019

Dernière journée de bourse... elle est surtout dédiée à la recherche de bonnes affaires de dernière minute, et acquérir des pièces vues mais non achetées, par manque de temps. La chaleur crève les plafonds aujourd'hui. Il fait déjà 37 degrés quand je quitte l’hôtel à 8h00 et elle dépasse certainement les 40 quand j'arrive sur la bourse ! Chez mon hôte parking, j'ai pu garer la voiture à l’ombre des arbres de sa propriété... Ce n'est pas certain que ça suffira à la garder au frais.

Je trouve quelques dents de requin qui, je pense, n’étaient pas encore exposées quand j’avais visité le stand la première fois ... ou alors, je ne les avais pas vues. Je refais un tour complet et je trouve encore quelques bricoles dont quelques fluorites de Madagascar. Elles sont belles avec de gros cristaux verts mais il faut en manipuler beaucoup pour en trouver quelques belles sans coup... mais ça sent la fin de bourse, tout simplement alors certains qui ont bien vendu soldent... pour repartir avec le moins possible. D'autres essaient désespérément de vendre une belle pièce très chère, pour sauver leur bourse.

Je rendre à l'hôtel pour la dernière fois. Un dernier repas. Je salue la patrone et les serveuses de l'auberge avec qui, au fil des années, j'ai pu tisser quelques liens. On se dit "A l'année prochaine... si Dieu le veut" et j'écrase le matelas de la chambre une dernière fois.

Lundi 1er juillet 2019

Je commence par le petit-déjeuner et puis j’entame les nombreux voyages de la chambre jusqu’à la voiture : chargé bien évidemment des caisses de minéraux et fossiles, de bagages, sacs de vêtements sales... Une fois tout rangé et bien calé pour éviter tout accident, je peux démarrer.

Il a plu ou il y a eu de l'orage quelque part. La Meurthe, qui coule en face de l'hôtel est montée d'au moins 50 cm et l'eau est maintenant toute brune, chargée de sédiments. D'autre part, je démarre avec une bonne dizaine de degrés en moins que la veille, c’est déjà ça.

Je reviens par la même route, en évitant les travaux et la E411. Peut-être que ça me prend un peu plus de temps, mais c'est plus tranquille et bien plus sécurisant.

Shangbao Mine, Leiyang Co., Hengyang, Hunan, Chine
Photos L.V.B.

Emilio Mine, Villabona, Asturies, Espagne
Photos L.V.B.

Rogerley Mine, Weardale, North Pennines, Co. Durham, Angleterre
Photos L.V.B.

Parotodus benedeni, Doel, formation de Kattendijk ou Argile de Boom, Rupelien, Oligocène
Photos L.V.B.

Mine de Taourirt, Maroc
Photos L.V.B.

Carrière Mandronarivo, district de Beroroha, Atsimo Andrefana, province de Tuléar, Madagascar
Photos L.V.B.

 
Juillet 2019

Thamnopora cervicornis
Couche 4312 - 4314, Eifelien - Formation de Hanonet
Partie droite de la carrière de Resteigne
Récolté en juillet 2019.

Thamnopora cervicornis
Coll. et photo L.V.B.

Un petit passage par la carrière de Resteigne.

Il serait temps qu'on fasse un tir de mines... improbable vue que la carrière est abandonnée.

 
  08 Août 2019

Cette année, le thème de l'expo qui sera présentée lors de notre bourse sera "L'exploitation du charbon en Belgique".

A gauche, affiche apposée à l'entrée du Bois du Cazier de Marcinelle et à droite affiche dans sa réalité matérielle.
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Nous avons pris contact avec "Le Bois du Cazier" et l'Amicale des Mineurs des Charbonnages de Wallonie. Des mineurs et des hiercheuses en costume seront présents et raconteront leur vie au fond de la mine. Nous aurons des documents, des maquettes... Alain sortira ses outils d'époque, ses lampes et je sortirai mes plus beaux minéraux et fossiles de mes vitrines. L'expo sera un hommage à ces hommes qui ont sué sang et eau au fond pour que notre civilisation soit ce qu'elle est aujourd'hui.

Le 08 août, c'est la commémoration de la catastrophe du Bois du Cazier qui a couté la vie à 262 mineurs en 1956.

Programme des commémorations 2019
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Nous nous devions d'être présents et de représenter le club.

07h30 Le site du Bois du Cazier... il fait un calme...
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Nous approchons... La police veille à l'entrée du site...
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Nous entrons... l'atmosphère est lourde... ou alors c'est nous qui sommes déjà dans le recueillement...
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Les bâtiments son toujours là, préservés, comme en 1956, témoins de la catastrophe...
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Nous nous dirigeons vers les châssis à molettes...
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Là, à l'ombre des deux tours, sur l'ancien carreau de la fosse, une esplanade a été préparée pour recevoir les visiteurs...
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Le parterre de chaises attendant les visiteurs...
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Sur scène les techniciens font les derniers préparatifs et les réglages des micros...
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Alain, Nathalie, Francis et moi arrivons sur place.
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Au fond, à gauche : Maria Mater Orphanorum (Marie, Mère des Orphelin), la cloche symbolique, qui tintera en mémoire des disparus.
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

En face de la cloche, une énorme roue à molettes posée contre un mur.
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Un ancien mineur et son épouse arrivent en costume... aujourd'hui, les vrais anciens mineurs sont des personnes âgées. Quand ils ne seront plus là, espérons que d'autres perpétueront leur mémoire.
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Les associations de représentants de mineurs belges et étrangers en tête suivis des "officiels" et des visiteurs se rassemblent près de la cloche. Petit discours du Directeur du Centre Historique du Bois du Cazier, Jean-Louis Delaet (3ème à partir de la gauche en complet foncé).
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent



08h05 : premier moment fort de la journée : bénédiction de la cloche par différents ministères du culte : Chrétiens Catholiques, Protestants, Orthodoxes, Par le Rabbin et par l'Imam
08h10 : deuxième moment fort et sans doute le plus poignant : 262 tintements de cloche rythmés par l'énonciation des noms des 262 victimes de la catastrophe... toutes ces personnes qui ont perdu la vie en un instant... ça fait froid dans le dos.
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Les organisateurs ont préparé une scène où chaque année se déroule un "happening" différent et original ayant toujours pour point central la vie des mineurs, l'immigration italienne, la catastrophe mais aussi les causes et les responsabilités. Non pas la responsabilité d'un homme ayant commis une erreur de jugement mais la responsabilité d'un système, d'une économie dans laquelle la recherche du profit prend le pas sur la sécurité des travailleurs.

Cette présentation est émaillée par les interventions des différents ministères du culte, le Centre d'Action Laïque, le témoignage du fils d'une victime, revenu tout spécialement d'Italie pour l'occasion mais aussi du Consul Général d'Italie et des représentants de la ville de Charleroi et des entités fédérées.

Cette année, une petite pluie s'invite au moment de la représentation...

La scène et les acteurs pendant le représentation.  On ne peut évoquer la catastrophe sans évoquer la mémoire d'Angelo Galvan
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Au dessus de la scène, un énorme poster. C'est une photo d'un reporter lors de la catastrophe. On y voit des sauveteurs ramener une victime sans vie sur un brancard et monter un escalier de fer. Il fut aussi emprunté par le roi Baudouin et ses ministres quand ils vinrent sur les lieux au lendemain de la tragédie. Cet escalier existe toujours. Il ne peut pas être emprunté par les visiteurs mais il est maintenu et entretenu comme un témoin du passé.

Le poster.
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

L'escalier.
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Pendant la représentation, l'esplanade est noire de monde. Toutes les chaises sont occupées... il n'y en a même pas assez. Des personnes sont debout, derrière, sur les côtés...
A l'avant plan, en première ligne on peut voir les "officiels". Des maires italiens, français et belges (tant francophones que néerlandophones) le Consul Général d'Italie, des représentants des Associations de Mineurs, représentants de la ville de Charleroi et des entités fédérées.
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

A gauche : Représentante de la ville de Charleroi : Mme Françoise Daspremont, 4ème Echevine - PS -, en charge de l'Egalité des chances, de l'Intégration, de la Santé, de la Famille, des Personnes porteuses de handicap, des Associations patriotiques, du Bien-être animal et du Protocole.
Au centre : Représentant du Gouvernement Wallon : Mr Carlo di Antonio, Ministre wallon - CDH - de l’Environnement, de la Transition écologique, de l’Aménagement du Territoire, des Travaux publics, des Zones d’activité économique, de la Sécurité routière, de la Mobilité, des Transports et du Bien-être animal
A droite : Représentant du Gouvernement Fédéral : Mr André Flahaut, Ministre d'Etat - PS -
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Quelques officiels dont le Consul Général d'Italie en complet sombre entre Mme Françoise Daspremont, 4ème Echevine - PS -, et Laurence Leclercq, - PS - 9ème échevine en charge du Logement, de l'Urbanisme et des Relations Internationale.
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

La représentation terminée, les groupes s'égaient tandis que les Associations de Mineurs se rassemblent pour le cortège.
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Drapeaux et bannières en tête, le cortège prend forme et il se dirige vers l'entrée du site. J'ai pu y reconnaître des groupes allemands, polonais, italiens, anglais, français et belges. J'ai aussi vu des bannières en alphabet cyrillique. Je pense que ce doit être une délégation ukrainienne... (mais ne sachant déchiffrer ces inscriptions, je pense qu'ils pourraient tout aussi bien être russes, biélorusses, bulgares, macédoniens, serbes, ou encore monténégrins).
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

A l'entrée du site, une stèle en marbre de Carrare propose au visiteur un autre moment de recueillement. Y sont gravés les 262 noms des victimes du 8 août 1956. C'est là que le cortège s'arrête pour un dépôt de gerbes.
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Les deux carabiniers italiens en costume d'apparat qui escortaient le Consul Général d'Italie se postent de part et d'autres de la stèle. Les drapeaux multicolores les entourent et la foule des participants est canalisée par des barrières. Celles-ci forment un couloir dans lequel, à tour de rôle, chaque association vient respectueusement déposer une gerbe en mémoire des disparus.
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

Le dépôt des gerbes.
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

A la fin de la cérémonie, ce n'est pas moins de 25 gerbes qui ont été déposées au monument. Le cortège reprends alors la route et à travers les rues de Marcinelle, se rend au cimetière pour un dernier hommage aux victimes.
A 12h00, une réception a lieu au Consulat général d'Italie où les Associations de mineurs sont reçues.
Photos L.V.B. - Francis Van Troyen - Nathalie Nocent

C'est terminé pour nous. Nathalie et moi décidons de revenir vers le mémorial pour terminer la visite avant de rentrer chez nous.

Non loin du mémorial, une stèle symbolise le travail du mineur italien.
Photos Nathalie Nocent

Entrée du mémorial.
Photos Nathalie Nocent

Nous sommes accueillis par une sculpture représentant deux mineurs assis attendant les secours... qui n'arriveront pas.
Photos Nathalie Nocent

262 photos d'identité - 262 victimes classées par ordre alphabétique... et c'est là que nous nous rendons compte que des familles ont été décimées : le père et ses enfants... décédés ensembles
Photos Nathalie Nocent

En résumé...
Photos Nathalie Nocent

Angelo Galvan, le renard du Bois du Cazier, né à Roana en Italie, le 25 avril 1920 et mort à Charleroi le 6 mars 1988 est un mineur qui prit une part active lors du sauvetage survenu à la suite de la catastrophe minière du Bois du Cazier.  Il devint le symbole et le héros de ce sauvetage, qui, dans une large mesure fut vain puisque 262 victimes seront dénombrées sur les 275 hommes descendus au fond ce matin du 8 août 1956.

Angelo Galvan nait donc le 25 avril 1920 à Roana dans la province de Vicence en Italie.  En 1924, son père, Giovanni, communiste, s'exile face à la montée du fascisme et de Benito Mussolini.  Il passe par la France et arrive en Belgique pour travailler à la mine.  La famille sera regroupée en 1930.  Angelo, enfant, arrive en Belgique, va à l'école primaire et apprend rapidement le français tandis que son père travaille au Mambourg.
A 14 ans, il est engagé au triage au Mambourg mais rapidement, il travaille au fond pour gagner plus d'argent.  Il y fait tous les métiers de la mine rouleur de wagonnets, robineur, ravaleur.  En 1938, il rencontre Noëlla Janhutte, la fille de leurs nouveaux voisins.  En mai 1940, la guerre éclate et après la campagne des 18 jours et la défaite des armées belges, la Belgique est occupée par les Nazis.  Angelo se marie en 1941 mais en 1942 il est arrêté car ressortissant italien.  Considéré par le Consulat comme déserteur puisqu'il n'a pas fait son service militaire, et puisque l'Italie est alliée à l'Allemagne, il est enrôlé de force pour combattre aux côtés des Allemands.  Envoyé à la frontière yougoslave, il se retrouve ensuite à Trieste puis à Gênes.

Enfin, Mussolini est destitué et l'Italie change de camp.  Pour ne pas être envoyé en Allemagne, il rejoint avec quelques amis, le maquis où il vivra deux ans en prenant part aux dynamitages, sabotages et autres opérations.  Le 25 avril 1945 Mussolini est fusillé et en mai 1945, l'Italie est libérée.  Angelo ne pense qu'à rejoindre sa famille.  Arrivé en Belgique, il est de nouveau arrêté puisqu'ayant combattu au côté des Allemands.  Innocenté suite à l'intervention de son commandant dans le maquis, il peut enfin rejoindre le "Pays Noir" et revoir sa femme et sa fille, Angelina, qui a déjà 4 ans.

Au Bois du Cazier, il travaille à nouveau à la mine mais suit aussi des cours pour devenir bouveleur.  Il continue ses études à l'U.T. de Charleroi pour devenir boutefeu.  A 26 ans il devient surveillant.  La famille habite maintenant rue du Bois du Cazier à Marcinelle.  En 1948, il est promu porion de la pause de nuit et en 1953, il obtient le grade de chef porion.

Le 8 août 1956, c'est le catastrophe au Bois du Cazier.  Adolphe Calicis, l'ingénieur des mines et Angelo Galvan vont coordonner le sauvetage.  Il descendent à 715 mètres où ils retrouvent Frans Lowie, Alfons Verheecken, et Alfons Van de Plas cachés sous un wagonnet.  Remontés à la surface, une autre équipe descend et retrouve 3 autres survivants : Albert Peers, Louis Saluyts et Karel Wuyts.  Ce sont les derniers survivants qui remonteront.  Angelo ne dort que deux heures chaque nuit et repart pour tenter de sauver des vies.  L'armée et la centrale des secours d'Essen interviennent pour aider.  Tout est exploité pour essayer d'arriver aux étages les plus profonds.  L'incendie a tout détruit et les cages sont inutilisables.  On étudie les anciennes cartes, on cherche des passages, des petites tailles abandonnées... Angelo tente tout, s'infiltre partout.  Adolphe Calicis dira à propos de lui :"Là où l'air passe, le renard passe".  La légende du Renard du Bois du Cazier était en train de naître.

A l'ancienne veine de charbon de Huit Paumes un groupe de sauveteurs conduit par Angelo atteint une petite taille de 50 cm abandonnée depuis longtemps.  C'est pure folie de s'y engager.  C'est étroit, personne ne connait l'état de ce boyau qui pourrait s'être effondré en plusieurs endroits ou menacer de le faire.  Galvan, Länger et Pelgrims s'y engagent.  La progression est lente et pénible et ne permet le passage que d'un homme.  Les sauveteurs doivent retirer leur pesant matériel de respiration en circuit fermé "Dräger" et le pousser devant eux.  Ils débouchent dans une galerie inclinée qui les mène à l'étage 975 mètres où tout est détruit par le feu.

Entre chaque mission exténuante, Angelo ne dort que deux ou trois heures.  La maison des Galvan devient un véritable centre de crise.  Noëlla y accueille les épouses des disparus pour leur prodiguer un peu de réconfort.  Les proches et journalistes de tout bord viennent aux nouvelles pour connaître l'avancement des travaux de sauvetage.  Le consulat l'Italie a installé dans une pièce de la maison un poste avancé.  Lorsqu'Angelo rentre chez lui pour prendre un peu de repos, il est encadré par les gendarmes pour l'aider à se frayer un chemin au milieu de la foule des parents inquiets, des journalistes inquisiteurs et des badauds curieux.

Dans la salle des pendus, on a installé une infirmerie.  Geneviève Ladrière, surnommée par les journalistes "l'Ange du Cazier", ne cesse d'apporter du réconfort aux proches des disparus.  Il y avait entre Angelo et elle un profond respect mutuel.  une photo qui a fait le tour du monde immortalise un moment tragique.  On y voit Geneviève interroger Angelo à sa remontée du puits pour savoir s'il y a un espoir de retrouver des rescapés et la moue d'Angelo en dit long sur ce qu'il en pense.

La presse se perd en conjectures et se demande s'il y avait encore un espoir de retrouver des survivants à 1035 mètres.  Paris Match consacre un article à Angelo Galvan.  On y vante son courage héroïque et sa ténacité.  Il fait la couverture du magazine. La célébrité le rattrape mais Angelo ne s'y intéresse pas car ce qui compte pour lui, c'est de retrouver ses camarades.
Il disait :"Quand on descend au fond de la fosse, on ne sait jamais si on aura l'occasion de remonter.  Quand on remonte, on bénit le ciel.  Chaque jour c'est pareil, on a la peur au ventre, mais chaque jour on redescend.  Si c'était moi, prisonnier au fond, je serais content de voir mes camarades se démener pour me retrouver et me sauver."

C'est après avoir parcouru les méandres labyrinthiques de galeries, bouveaux, anciennes tailles, petits passages, trous d'hommes, où tout est détruit, brûlé, calciné, effondré par la force du feu et des explosions qu'Angelo et ses amis atteignent l'étage 1035.  Ils n'y retrouvent que des cadavres, brûlés et méconnaissables.  La galerie est noyée sur un mètre de hauteur et les cadavres flottent. Plus loin, une vingtaine d'hommes, assis en rond, attendant les secours, sont figés par la mort.  Il faudra des semaines pour remonter au jour les malheureux.  La catastrophe aura fait 262 victimes dont 17 resteront non identifiées.

A la suite de ce désastre, Angelo Galvan et son épouse seront mis à l'honneur.  Cela ne leur plait pas vraiment, mais par respect pour la corporation des mineurs et leur reconnaissance aux yeux du monde, ils s'y plient de bonne grâce.  Ils sont reçus par la comtesse Belloni, principale actionnaire de la firme Pirelli.  Angelo est promu au grade de Chevalier de l'Ordre de Léopold II par le roi Baudouin.  A Rome, il est fait Chevalier de l'Ordre du Mérite de la République italienne.  Il est décoré par le Carnegie Hero Fund et est reçu en colloque singulier par le pape Pie XII... Mais tout ce faste ne l'intéresse pas... Ce n'est pas son monde.

Dans les années 1980, Angelo Galvan rédige une vingtaine de feuilles décrivant les rapports qui existaient entre les acteurs de ce drame :"Je tiens à dire la grande solidarité, la discipline et la camaraderie qui ont joué entre sauveteurs et mineurs de toutes nationalités.  On avait gardé espoir jusqu'au bout.  On a perdu et on n'a pas pu empêcher la mine de garder ses victimes.  Trente ans après cette tragédie, je tiens encore à remercier les hommes qui ont risqué leur vie pour tenter de sauver leurs camarades et je leur dis toute la fierté que j'ai d'avoir travaillé avec eux.  Ne jamais oublier, comme disaient les mineurs, que dans le fond, si ta vie est en danger, c'est l'autre qui te sauvera.  Quelle que soit ton origine, ce à quoi tu crois ou ta fortune.  Au fond, nous sommes tous noirs."

Durant l'hiver 1985-1986, il reçoit tous les dimanches matin, Marcel Leroy, journaliste, pour parler de la catastrophe mais aussi de sa vie.  Les deux hommes se lieront d'amitié.  Ces entrevues seront à l'origine trente ans plus tard d'un livre intitulé :"Angelo Galvan, le Renard du Bois du Cazier" aux éditions Luc Pire en juin 2016.

Marcel Leroy entre les deux filles d'Angelo Galvan, Angelina et Rosina présentant son livre en compagnie de Jean Louis Delaet, directeur du Centre Historique du Bois du Cazier.

Angelo Galvan, malade de la silicose, décèdera à l'Hôpital civil de Charleroi le 6 mars 1988.

Après la catastrophe, il faudra un procès pour dégager les responsabilités car il faut toujours un responsable.  L'auteur de la maladresse à l'envoyage, Antonio Ianetta, a été rapidement "évacué" vers la Canada, à Toronto, car il risquait de subir la vindicte populaire. 

Le gouvernement belge, sous la pression populaire et syndicale réunit une commission d'enquête parlementaire.  Le rapport final s'attardera sur les causes techniques ayant déclenché la catastrophe mais veillera à ne pas aborder des questions fondamentales comme l'accroissement insensé de la production, le mode d'exploitation d'un autre âge, le manque d'investissements dans la sécurité, l'engagement de travailleurs sans qualification qui ignorent les risques du métier, le système disciplinaire et l'entrée en vigueur des normes de la CECA.

Bien que la catastrophe du Bois du Cazier ait marqué les mémoires par son ampleur et sa médiatisation, elle est loin d’être le seul accident minier qu’ait connu la Belgique. Au Bois du Cazier, l’accident de 1956 n’était pas le premier non plus : Giuseppe Di Biase, un mineur qui a travaillé au Bois du Cazier pendant 7 ans, a déclaré lors du procès qu’en 1952 un accident avait déjà eu lieu, en beaucoup de points semblables à celui de la catastrophe. Selon Alain Forti et Christian Joosten, les auteurs de "Cazier judiciaire, Marcinelle, chronique d’une catastrophe annoncée", "La vraie question ne consistait pas à savoir si une catastrophe pouvait se produire au Bois du Cazier, mais bien quand elle se produirait." En effet, tous les présages du drame étaient réunis : wagonnets mal entretenus et sujets à de fréquentes pannes, manque de communication entre le fond et la surface, manque de formation des travailleurs, en particulier de ceux qui travaillaient à des postes-clefs.

L'enquête judiciaire est confiée à un juge d'instruction qui inculpera 5 personnes : Adolphe Calicis, l'ingénieur des mines et directeur des travaux du Bois du Cazier; Eugène Jacquemyns, ingénieur en chef du charbonnage; Roger Lefebvre, directeur du bassin de Charleroi-Namur; Philippe Dassargues, ingénieur des mines chargé de la surveillance du Bois du Cazier et Louis Devleeschauwer, électricien de la société CONELVA chargé du contrôle des installations électriques du site minier.  Pourquoi eux?  Il n'est pas question de mettre en cause les propriétaires, les actionnaires... la haute bourgeoisie et la finance sont intouchables... de toute manière ils auraient tôt fait d'engager une armée d'avocats de haut vol qui auraient vite fait de trouver de quoi les disculper... pas question non plus d'incriminer les ouvriers... ils sont presque tous morts.  Alors le plus simple c'est d'incriminer deux employés de la mine à proprement parler, responsables des équipes d'ouvriers et des travaux d'exploitation et trois "sous traitant extérieurs" responsable régional, surveillant et électricien.  Le 1er octobre 1959, le verdict est rendu et les 5 prévenus sont acquittés.
Les syndicats et les parties civiles interjettent un appel et le 28 janvier 1961, la cour d'appel condamne le seul Adolphe Calicis à 6 mois de réclusion avec sursis
"pour avoir (...) par défaut de prévoyance ou de précaution, mais sans intention d'attenter à la personne d'autrui, involontairement causé la mort de 262 personnes (...) et porté des coups ou fait des blessures à 6 autres (...)"

L'ingénieur.  Il était tout indiqué pour être responsable.  Angelo ne comprendra pas sa condamnation.  C'était, pour lui, la condamnation d'un bouc émissaire, la condamnation d'un lampiste pour protéger les vrais responsables car, si la faute avait été imputée à un ouvrier-mineur, les patrons auraient fini par devoir admettre que les ouvriers étaient trop peu formés ou envoyés au fond prématurément, ce qui aurait sans doute suscité un mécontentement social et peut-être des grèves. Par ailleurs, s’en prendre aux patrons risquait de nuire à l’appareil d’Etat qui avait encore besoin l’extraction de charbon pour faire tourner l’économie.

L'électrochoc pour la classe dirigeante, ce fut la couverture médiatique. Tandis que les journalistes (cet événement est un des premiers à être retransmis en direct à la télé ) et les autorités (le roi Baudouin lui-même et le premier ministre Achille Van Acker se déplacent pour l’occasion !) peuvent accéder à l’entrée du puits par la grande porte, les familles des victimes sont repoussées derrière les grilles d’entrée. Elles y restent des journées entières, dans l’espoir de quelque nouvelle...en vain. Ce n’est que le soir ou le lendemain qu’elles ont accès aux informations, par le biais de la radio ou des journaux.

Pour les familles dont les proches ne sont pas retrouvés rapidement, c’est le drame : plus de salaire mais pas d’indemnité non plus tant que la victime n’est pas officiellement déclarée "décédée". On peut imaginer la détresse de ces familles, loin de chez elles, qui non seulement ont perdu un être cher mais, en plus, ne perçoivent plus de revenu. Alors que l’administration tergiverse sur le montant des indemnités et les personnes qui y ont droit, les familles se retrouvent dans des situations de plus en plus précaires. Heureusement, la solidarité s’organise : d’abord celle des autres mineurs, et rapidement, celle de toute une population qui se mobilise, et pas seulement en Belgique. Ainsi, la radio française "Europe 1" lance une vaste opération de soutien aux familles des victimes de la catastrophe : des conducteurs sont envoyés pour sillonner la France entière afin récolter de l’argent et dans certaines villes, ils trouvent le lieu de rendez-vous de l’action "noir de monde". Cette opération à elle seule permet de récolter 25 millions de francs belges. Une somme rondelette, pour l’époque !

Une des conséquences de la catastrophe a été de mettre en lumière et de révéler au monde entier les conditions de travail et de vie inhumaines et dégradantes que connaissaient les mineurs, majoritairement italiens. Entre 1946 et 1949, 77.000 Italiens ont été recrutés pour venir travailler dans les charbonnages belges, alors que la mine faisait fuir la plupart des Belges. En plus des conditions de travail très pénibles – pour effectuer leur travail, les mineurs doivent ramper dans les veines de charbon -, ils connaissent des conditions de vie particulièrement précaires. Ils sont littéralement parqués dans des baraques qui avaient servi de camps pour prisonniers pendant la deuxième guerre mondiale et qui leur sont attribuées en échange d’un loyer !!! Ces baraques ne sont pourvues ni de toilettes, ni d’eau courante. Evidemment, elles ne sont pas isolées si bien qu’on y cuit en été et qu’on y gèle en hiver. Pour couronner le tout, les Italiens sont souvent victimes de mépris et d’attitudes racistes de la part de Belges, qui vivent dans des conditions à peine meilleures qu’eux. Quoiqu’il en soit, à l’époque, tous les mineurs, qu’ils soient belges ou immigrés, sont considérés comme des parias et se sentent honteux de leur métier.

La tragédie de Marcinelle a provoqué une véritable prise de conscience dans la population belge. Dorénavant, les mineurs ne sont plus considérés comme des parias mais deviennent des héros du travail, respectés et même glorifiés. L’ampleur de la catastrophe et surtout sa médiatisation ont contraint les patrons à revoir les conditions d’extraction et l’Etat à imposer une réglementation plus contraignante (règles de sécurité plus strictes, élévation de l’âge d’admission pour un travail de fond à 16 ans au lieu de 14). Cependant, les véritables travaux de modernisation qui étaient indispensables pour améliorer les conditions de travail et de sécurité des mineurs n’ont jamais été effectués, car, un an à peine après le drame, les premiers puits wallons commencent à fermer pour cause de non-rentabilité. Fin des années ’70, il ne reste plus une seule mine en activité en Belgique.

 
Septembre 2019

Indice du cuivre
Azurite ? Chrysocolle ? Cornetite ? Chalcantite ? Linarite ?...
Anciens travaux d'Ambly
Récoltés en septembre 2019

Les anciens travaux d'Ambly... on y a recherché du cuivre... on n'y a trouvé que des traces, des indices... quelques cristaux aciculaires millimétriques de malachite, quelques traces de chrysocolle, quelques traces bleues...

Quelques cristaux de chalcopyrite.... mais rien de probant, ni d'exploitable. Les tranchées sont restées en l'état depuis le milieu du XIXème siècle envahies par la végétation, oubliées et presqu'effacées.

De retour sur place pour un après-midi sous les frondaisons des arbres, au frais alors qu'il fait encore bien chaud en ce début de septembre.

On casse tous les cailloux. Ce sont des brèches à ciment de silice avec parfois de gros blocs de quartzite blanche et dans certains on peut y voir quelques traces verdâtres à bleutées.

 

Période noire pour les amateurs de fossiles... Je viens d'apprendre le décès de Philippe Cooreman, dit Phil Fossil et aussi connu sous le pseudo de Paleoman.

Un puits de sciences s'en va... et un grand défenseur de la cause des amateurs.

Philippe Cooreman (assis) et Roger Leemans (debout) en 2007. (Tous deux nous ont maintenant quittés).
Photo CMPB

Octobre 2017

Corail colonial du style Hexagonariabr> Chemin d'accès à la Carrière Lafarge de Givet
Couche 4312 - 4314, Eifelien - Formation de Hanonet
Récolté en octobre 2019

Hexagonaria sp.
Coll. et photo L.V.B.

Je passe au moins une fois par an dans ce chemin d'accès.

C'est une paroi à pic mettant à jour la formation de Hanonet.

Régulièrement des blocs s'effondrent sur la route qui sont habituellement mis en tas et évacués par un camion avec grapin et pelleteuse.

Arrivé sur place, je vois deux tas. Je m'empresse de les prospecter. cette fois, à part un beau corail, je ne trouve pas de brachiopodes, ni de crinoïdes.

 


Joyeuse fête d'Halloween à tous !!

 
Novembre 2017

Protocallianassa faujasi, Arthropodes, crabe ou langoustes
Couche 8300 - Crétacé supérieur - Maastrichtien
Carrière de craie CBR d'Eben Emael
Récolté en décembre 2006

Protocallianassa faujasi
Coll. et photo L.V.B.

Les carrières de Marnbel et de Romont appartiennent essentiellement au Maastrichtien supérieur. C'est le domaine du tuffeau de Maastricht, calcarénite sableuse de teinte jaunâtre due à la présence d'oolithes ferrugineuses.   En certains endroits, le tuffeau s'agglomère pour former une pierre de sable très tendre qui durcit superficiellement à l'air sous l'action des eaux pluviales acides.

Cf. Voir année 2006

 


Bonne fête de Sainte Barbe à tous !!

 
Décembre 2017
Trilobite
Couche 4700 Carbonifère - Dinantien - Tournaisien
Carrière d'Antoing
Récolté en juin 2002

Trilobite
Carrière d'Antoing
Coll. et photo L.V.B.

Pas de sortie ce mois-ci.

Trop de travail à la maison : rénovation d'une remise....

Je dégage des caisses et des boîtes : direction parc à containers... et une caisse pleine de pierres avec une étiquette laconique : "Antoing : Juin 2002".

Je débite les blocs et je trouve un paquet de pygidiums. Je tente de dégager plus loin... mais rien... que des morceaux de mues.

Enfin, un pygidium plus grand que les autres, montrant un début de céphalon. J'y vais doucement, avec mes aiguilles et je dégage patiemment. Le céphalon apparaît, un œil, puis l'autre... Il est entier !!!

J'ai toujours eu des difficultés à déterminer les trilobites du Carbonifère : Cummingella belisama, Kaskia arduennensis, Piltonia kuehney, Pudoproetus (Belgiproetus) praedicatus, Pudoproetus (Belgiproetus) lelubrei, Parvidumus cernunnos, Parvidumus cernulevis, Witryides rosmerta, Phillipsia ornata belgica, Bollandia globiceps kleini, Australokaskia sp., Griffithides longiceps, ou encore Phillipsia gemmulifera...

 

 


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