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Janvier 2020
Calcite
Couche 4800 - Carbonifère marin - Dinantien - Viséen
Carrière de Landelies
Récolté en janvier 2020
Première sortie de l'année civile avec le club.
Il y a deux restes de tir que nous explorons minutieusement. Malheureusement les calcites présentes sont souvent
endommagées avec l'explosion et les chocs avec d'autres blocs de pierre. La qualité est de loin très médiocre.
Au deuxième étage, presqu'au fond de la carrière, on peut voir plusieurs couches inclinées géodiques. Là où c'est bien trop haut
pour être accessible, on voit des cristaux. Là où c'est accessible, les géodes ont été visitées et vidées.
En creusant et en dégageant des blocs, Francis et Ghislain trouvent des poches non encore visitées et de jolies pièces sont
récupérées.
De mon côté, une poche déjà vidée, à hauteur d'homme attire mon attention. Au fond de la poche, il y a encore un trou comme si
la poche allait plus loin. J'y entre la main, mais je ne peux qu'effleurer le fond et je ne sens rien.
Avec le foreuse et les coins éclateurs, j'entreprends d'agrandir le trou pour atteindre le fond.
J'éclate la roche et je tombe sur une poche derrière celle qui a été vidée par d'autres collectionneurs.
Elle est pleine de graviers fins, de terre et de déchets de roche. Mais en la vidant de son contenu, de jolies pièces apparaissent.
Calcite
Coll. et photo L.V.B.
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Calcite
Coll. et photo L.V.B.
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Tant qu'on parle de calcite et de Landelies, voici une des plus belles pièces qu'il m'a été donné de trouver sur le site en 1987.
Une magnifique macle de calcite formant un scalénoèdre biterminé
Calcite
Coll. et photo L.V.B.
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Février 2020
Goniatites
Couche 4515 - 4516 - 4517 - Frasnien moyen - Formation des Grands Breux - Membre du Lion Fr2h : Récifs de marbre gris bleu,
stratifiés à stromatopores avec Stromatopora concentrica et Membre de Bieumont Fr2g : calcaire stratifié en bancs décimétriques à pluridécimétriques de
couleur grise, finement bioclastique. Présence d’intercalations argileuses pluricentimétriques et Membre de Boussu en Fagne Fr2f : Schistes gris à verts, noduleux à brachiopodes
entourant les récifs de marbre gris du Membre du Lion
Carrière de Lompret
Récolté en
février 2020
Goniatite pyritisée. A certains endroits, le schiste, très feuilleté tombe en miettes et libère complètement la petite goniatite
Coll. et photo L.V.B.
Goniatites pyritisées
Coll. et photo L.V.B.
A la limite avec le calcaire, elles ne sont plus pyritisées.
Coll. et photo L.V.B.
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N'ayant pas eu vraiment l'occasion de m'y intéresser longuement lors de ma venue en 2018 avec les Français... parce qu'il fallait, en
bon organisateur, que je m'occupe du groupe et que je les aide à trouver, pour cette sortie en solitaire, je vais me concentrer sur les schistes noirs de couverture du bioherme.
Mon but est de rechercher des goniatites pyritisées.
Goniatites pyritisées
Coll. et photo L.V.B.
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Mars 2020
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Suite aux décisions gouvernementales en vue de tenter d'enrayer la pandémie au Coronavirus, nous sommes confinés chez nous et
toutes les activités sont suspendues. Les déplacements sont limités à l'essentiel... de toute manière, l'accès aux carrières est provisoirement suspendu.
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Avril 2020 - Mai 2020 - Juin 2020
Suite aux décisions gouvernementales en vue de tenter d'enrayer la pandémie au Coronavirus, nous sommes confinés chez nous et
toutes les activités sont suspendues. Les déplacements sont limités à l'essentiel... de toute manière, l'accès aux carrières est provisoirement suspendu.
La bourse de Sainte-Marie-aux-Mines est annulée !!!
Les galeries de la Cave aux Coquillages sont terminées pour les visites... mais certaines parties du chantier sont toujours en
travaux... pour un but d'études et il arrive que Patrice propose aux stagiaires de fouiller dans la Cave aux Coquillages, et, plus chouette encore, de garder leurs trouvailles !
Là, équipés d’un abondant matériel ils peuvent espérer faire du bon travail. Couteaux, petites truelles, brosses moyennes et
grandes, pinceaux, piques à brochettes servent pour le plus délicat ouvrage, tandis que l’Estwing et un percuteur électrique permettent de faire de plus gros travaux.
Le boulot est délicat et permet de mettre au jour quelques pièces sur gangue du Lutétien moyen. Le principal
point positif est qu’ici, les pièces sont fraîches et n’ont pas subi les atteintes des éléments météorologiques lesquels, à l’extérieur, altèrent d’une manière plus ou moins importante la
surface des fossiles.
Photo-montage montrant un mannequin symbolisant un chercheur de Cérithes, accompagné de tous ses outils, ayant creusé
sous un surplomb pour découvrir le fameux coquillage. Il a creusé trop loin, sans prudence et le toit de sa galerie s'est effondré sur lui, occasionnant son décès.
C'est une photo-montage, oui, mais il y a eu des cas d'éboulements et d'effondrements qui ont occasionné des morts, notamment à Venteuil, Chamery, Nanteuil-la-Forêt... (pour ceux que je
connais et qui ont fait la une des journaux de la région), justifiant en quelque sorte, l'arrêté préfectoral interdisant tout creusement sur le territoire de la Montagne
de Reims.
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Je profite du fait que nous soyons confinés dans notre petite Belgique et que nous devions
au maximum rester au contact de nos "bulles" sans pouvoir aller ailleurs si ce n'est pour faire nos "courses indispensables", pour faire le point sur un dossier qui
traine depuis quelques années.
La Champagne et le Lutétien.
L'histoire veut que j'ai eu la chance fin des années 1980 de rencontrer Patrice Legrand-Latour, viticulteur et collectionneur de
fossiles. Au départ, il habitait Vandières puis il a acheté deux fermes attenantes à Fleury-la-Rivière dont les caves avaient été creusées dans le Lutétien. Il a entrepris après
autorisations aussi diverses que difficiles à obtenir vu la lenteur et le frilosité des bureaucrates devant quelque chose de nouveau, de creuser au marteau piqueur électrique quelques
200 mètres de galeries.
La Cave aux coquillages était née. D'abord, d'aspect modeste, elle est devenue un extraordinaire parcours
géologique dans le tuffeau lutétien où les galeries ouvrent sur des niches superbes où sont présentés les fossiles marquant de la couche traversée, mais aussi des diaporamas saisissants mettant
les différents animaux découverts en situation de vie et celle présentant le requin en place est saisissante de réalisme.
Je me rappelle qu'au départ, les caves, creusées dans le tuffeau lutétien, étaient encore un peu sombres, et encombrées de centaines
de blocs à cérithes géants en attente de préparation. Aujourd'hui, c'est un parcours souterrain avec puits d'aérations et sortie de secours. La plus grande partie du réseau est
réservée aux visiteurs... mais il reste une partie interdite au public, toujours en travaux qui sert de "zone de recherche". On y avance pas à pas, comme des chercheurs de
dinosaures, dégageant doucement chaque pièce afin d'avoir une vue aussi complète que possible de l'écosystème de l'époque.
La présentation continue par la visite du laboratoire permettant le dégagement et la préparation des fossiles, ou le tamisage et le
nettoyage du "sable" en vue de la récupération des petites espèces et justement, quand des groupes atterrissent à la Cave aux Coquillages, Patrice met très libéralement à leur
disposition une partie de son laboratoire afin que ils puissent commencer à classer et nettoyer une partie de leurs découvertes.
Le clou de la visite est sans conteste la contemplation des vitrines montrant les splendides fossiles locaux, ainsi que ceux
provenant d’autres sites français et étrangers (Ordovicien breton, Eifelien de Vireux, Dévonien marocain, Carbonifère de Saint-Etienne, Toarcien-Aalénien de Belmont, Albien de l’Aube,
Maastrichtien de Eben-Emael, Thanétien de Sézanne, Miocène du Gers, Mio-Pliocène du port d’Anvers…)
Evidemment les deux fermes ont été rénovées de fonds en combles et laissent la place maintenant à un gîte avec des chambres d’hôtes,
mignonnes à souhait, ce qui permet pour des groupes de chercheurs, par exemple, d’être près des sites et du Champagne par la même occasion. Il faut néanmoins dire que la qualité de
l’hébergement, de l’accueil, du travail de mise en valeur de ce site lutétien mythique et, cerise sur le gâteau son délicieux Champagne, sont au dessus de toute critique.
Peu d’hôtels peuvent prétendre à un tel niveau de qualité !
Les galeries sont terminées et les visiteurs sont nombreux. Mais quand des groupes d'amateurs arrivent sur place pour
quelques jours de "stage", Patrice Legrand n'hésite pas de faire avec eux le topo des sites régionaux qui peuvent être échantillonnés car dans la région
tout change vite : le champ hautement productif de l’année précédente est en cultures, pas un centimètre carré n’en est accessible. Il faut se rabattre sur d’autres endroits, cela ne
manque heureusement pas dans cette région de cocagne mais il faut connaître, d'où l'importance des conseils de Patrice !
Tout le monde se rappelle des noms mythiques de Damery, Venteuil, Chamery, Pourcy, Nanteuil-la-Forêt, Courtagnon,
Rilly-la-Montagne... tous ces sites ont été visités et échantillonnés par les amateurs. Dans ces endroits, comme nous l'avons tous fait, toutes les méthodes de fouilles étaient possibles,
depuis l’observation méticuleuse et le ramassage de coquilles "oubliées" à même le sol, jusqu’à l’extraction à la pioche de cérithes géants, en passant par le grattage soigneux des
éboulis laissés par les chercheurs nous ayant précédés. Une collection impressionnante de coquilles bien conservées peut être rapidement constituée par les participants
à un stage mais il faut savoir qu'à la suite d'accidents mortels (éboulements de tranchées) qu'un arrêté préfectoral interdit tout creusement sur le territoire de la Montagne de Reims. On
peut juste se borner au glanage et ramassage d’échantillons.
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Quelques vues de l'intérieur des galeries qui sont bien loin de donner une idée de l'ampleur du travail effectué, de la portée
scientifique de l'exposition et de la qualité des fossiles proposés.
La Cave aux Coquillages : Champagne Legrand-Latour
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De mon côté, dans les années 1990, j'ai pu visiter divers sites à coquilles, mais au fur et à mesure de mes recherches, je me faisais
éjecter de plus en plus souvent par les propriétaires, jusqu'à ce que ce soit la gendarmerie qui, gentiment, je dois le dire, le fasse en me montrant l'arrêté préfectoral interdisant toute
recherche paléontologique sur le territoire de la Montagne de Reims.
Il fallait se débrouiller autrement. Rester au niveau des couches du Lutétien moyen mais sortir du territoire de la Montagne de
Reims et surtout, chose improbable en France, obtenir une autorisation de recherches.
Au cours de mes pérégrinations, j'ai appris qu'un élu local de l'époque (alos député à l'assemblée nationale) possédait un terrain
sur la commune de Boursault et qu'il le louait à un club de tir à l'arc. Le club se tient sur le pré entouré d'arbres et occupe la cabane qui y est construite pour y remiser du matériel, mais
le petit bois, entourant le pré et large d'une bonne cinquantaine de mètres, est resté "sauvage".
Une petite lettre plus tard et je recevais l'autorisation signée de l'homme politique qui me permettait de prospecter pour autant que
je ne dépasse pas la clôture, que je n'arrache pas les arbres et que je remette le terrain en état après mon passage.
J'y ai passé systématiquement 4 jours au moment des vacances de Toussaint et ce, pendant presque 10 ans, creusant, tamisant grattant...
et logeant à 10 minutes du site, à l'Auberge Champenoise, à la sortie sud d'Epernay. Confortable, menu attrayant, petit déjeuner copieux et possibilité de pique-nique. Le petit bois
est calme près d'un quartier résidentiel et personne ne vient me déranger.
Voici quelques belles pièces récoltées à cet endroit. Ce n'est qu'un petit florilège de la multitude d'espèces rencontrées dans
ces couches de tuffeau du début du Cénozoïque.
A gauche, Ancilla buccinoïdes, à droite, Cassidaria sp.
Cassis harpaeformis, à gauche, vue du dessous et à droite, vue du dessus.
A gauche, Cryptochordia stromboides, à droite, Leptoconus deperditus
A gauche, Cryptoconus filosus, à droite, Hypponyx cornucopiae
A gauche, Lyra turgidata, à droite, Mitreola elongata
Deux exemplaires excessivement rares dont un a été gardé sur gangue pour sa conservation : Rostellaria baylei.
D'autres exemplaires seront proposés sur la page dédié au Lutétien.
A gauche, Eopsephaea frederici, à droite, Athleta listerarum
Je vous invite à visiter la page spécialement consacrée au Cénozoïque, au Bassin de Paris et au Paléogène moyen -
Eocène - Lutétien - Bartonien
La Champagne, Le Bassin Parisien et le Lutétien
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Juillet 2020
Fossiles végétaux de terril
Couche 5000 - Carbonifère - Houiller (Silésien) - Westphalien
Terril du
Carabinier Français à Pont de Loup
Récolté en juillet 2020
Alethopteris sp.
Coll. et photo L.V.B.
Odontopteris sp.
Coll. et photo L.V.B.
Alethopteris sp.
Coll. et photo L.V.B.
Gaillette (bloc de charbon) sur schiste
Coll. et photo L.V.B.
Lepidodendron sp.
Coll. et photo L.V.B.
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Sortie club à Pont de Loup sur le terril en exploitation de Carabinier Français.
Selon Dany Leroy de notre club, qui connait bien le site :
"Le charbonnage du Carabinier Français devrait
l'origine de son nom à un certains Guillaume Drapier, originaire de Châtelet, qui fit partie de la garde impériale de Napoléon Ier. En récompense des services rendus, une concession lui avait
été attribuée par décret impérial en 1805.
En 1828, un arrêté royal octroyait la concession de
Pont-de-Loup Sud, et très vite, trois puits y furent exploités.
1834 : Demande du sieur Pierre-Joseph Désiré Defontaine, négociant à Mons et Guillaume Drapier de Châtelet, en extension du
charbonnage du Carabinier Français à Châtelet - Pont-de-Loup. Cette demande a donné lieu à plusieurs
requêtes en concurrence et opposition.
Idem de la Société charbonnière de Petit-Try, Trois-Sillons, Sainte-Marie et Défoncement-Réunis en extension de concession de mines
de houille sous les territoires des communes de Fleurus et Lambusart. Cette demande entre en concurrence avec celle des sieurs Defontaine et Drapier sous Fleurus, Lambusart et Wangenies.
Idem de la société d'Appaumée et de Ransart Saint-Charles en extension de la concession du charbonnage de ce nom. Cette demande entre
en concurrence avec celle des sieurs Defontaine et Drapier sous Fleurus, Lambusart et Wangenies.
Le 12 décembre 1834, le Gouverneur du Hainaut, Thorn, statue que Ransart, Appaumée et Saint-Charles auront une concession jusqu'à
la limite de Fleurus et rejoindra par les veines de houille la concession Petit-Try, Trois-Sillons, Sainte-Marie et Défoncement-Réunis établis sur Fleurus et Lambusart. Une porte en bois
symbolisera le passage d'une concession à l'autre. Cette porte sera fermée mais non verrouillée de manière à permettre l'évacuation des ouvriers en cas d'accident minier;
statue aussi que la
concession du Carabinier Français pourra s'étendre sur Châtelet mais pas sur Fleurus, ni sur Lambusart. En suivant les veines de houille, si d'aventure la concession du Carabinier
Français devait
rejoindre la concession de Fleurus-Lambusart, là aussi, une porte en bois symbolisera le passage d'une concession à l'autre. Cette porte sera fermée mais non verrouillée de manière à permettre
l'évacuation des ouvriers en cas d'accident minier.
1844 : conformément à l'arrêt du Gouverneur du Hainaut, la concession du Carabinier Français s'agrandit sous Châtelet avec une
superficie de 330 hectares.
En 1896, la concession de Pont-de-Loup Sud fut reprise par la Société du charbonnage du Carabinier Français. A partir de 1899, la
société porta le nom de S.A. charbonnage Carabinier-Pont-de-Loup. Celle-ci exploitait alors deux sièges d'extraction : le puits n°2 à
Pont-de-Loup et le puits n°3 à Châtelet.
Ce fut sous la direction de A. Scohy, qui fut aussi bourgmestre de Pont-de-Loup que la société atteint sont apogée dans les
années 1920.
Le 14 août 1924, un grave accident entraina la mort de 14 mineurs au puits n°3.
Dans les années 1930, les deux
puits permettaient d'extraire annuellement 260.000 tonnes de charbon sous les 595 hectares que comptait
alors la concession. La société employait à cette époque plus de 1.700 ouvriers.
En 1949, la société fut absorbée par la S.A. Charbonnage du Gouffre, l'une des principales compagnies minières du Hainaut. Cette société
cessa ses activités en 1969. Les terrils édifiés avant 1920 étaient peu soumis à un lavage élaboré. C'était plutôt un triage
manuel qui séparait le schiste du charbon. Les particules
charbonneuses présentes dans les déblais, jusque 30% de la masse totale pouvaient entrer en combustion interne. Le terril n°2 entra en autocombustion et sera ensuite exploité comme "carrière
de schiste". Le schiste rouge, très apprécié, peut être criblé, pour briqueterie, pistes, allées, courts de tennis ou tout venant pour remblais."
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Août 2020
Marcassite mamelonnée
FeS2 Sulfure de fer
Couche 4507-4510 - Frasnien moyen (synclinorium de Philippeville) - Formation du pont de la Folle - Formation de Philippeville
Ancienne mine de Sautour, dite "Galerie de la Vache"
Récolté en août 2020
Marcassite mamelonnée - une parmi tant d'autres (j'en ai ramené près de 30 kilos)
Coll. et photo L.V.B.
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Les carrières nous sont toujours fermées, Covid-19 oblige. Rien à faire... mais il est nécessaire de sortir. Jardiner est bien,
mais ça ne suffit pas. Sortir avec les copains est déconseillé. Je décide de m'isoler une journée dans le petit bois de Sautour à la recherche de marcassite. Je retrouve le talus de déchets de
la mine que j'avais entamé l'an dernier et la couche de terre brune chargée de morceaux de marcassite.
La journée se passe, calmement avec au loin une tronçonneuse au travail et le fermier qui rentre ses vaches en fin d'après midi.
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Septembre 2020
Fluorite jaune
CaF2 Fluorure de calcium
Couche 4405 - Givetien - Formation de Fromelennes - Membre du Moulin Boreux
Site de l'ancienne mine de baryte d'Ave et Auffe, bois du Roptai
Récolté en septembre 2020
Fluorite jauine
Coll. et photo L.V.B.
Fluorite jaune
Coll. et photo L.V.B.
Fluorite jaune
Coll. et photo L.V.B.
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Rien ne change en ce qui concerne la situation sanitaire, mais au niveau du club, nous décidons néanmoins d'organiser des
sorties, sur des sites "alternatifs" puique, nous le savons maintenant, les carrières resteront fermées aux géologues amateurs et aux collectionneurs de minéraux et fossiles jusqu'en janvier.
J'emmène donc quelques copains sur le site de l'ancienne mine de baryte. Signe des temps... le camping du Roptai que nous longeons
pour accéder au site est déjà désert. Nous sommes en septembre, la météo est clémente et nous sommes samedi. Il devrait y avoir plein d'enfants qui jouent et qui courent partout. De nombreux
retraités devraient être là profitant en semaine du calme et de la nature. Et bien non, tout est déjà vide,
étonnamment calme comme abandonné. Il y a bien un gars qui fait des travaux sur sa
terrasse... On voit bien que le confinement a laissé des traces...
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Octobre 2020
Minéraux et fossiles
Couche 4401-4403 - Givetien - Formation de Charlemont - Gva Calcaire de Givet - Membre des 3 Fontaines, Membre des Terres
d'Haurs, Membre des Monts d'Haurs
Carrière de Resteigne
Baryte
BaSO4 Sulfate de Baryum
Couche 4514 - Frasnien moyen - Formation des Grands Breux - Membre de Bieumont
Lieu dit Chéfiri
Récolté en octobre 2020
Baryte crêtée
Coll. et photo L.V.B.
Baryte crêtée
Coll. et photo L.V.B.
Baryte crêtée
Coll. et photo L.V.B.
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En ces moments difficiles – je ne m’étendrai pas sur le sujet… mais vous aurez compris de quoi je parle – c’est un réel plaisir
que de pouvoir sortir dans une carrière, même si celle-ci est abandonnée depuis 1985. Je pense sincèrement que le but n’était pas de trouver la pièce du siècle, mais de sortir, de se retrouver,
même si on reste éloignés les uns des autres, de se parler…
Nous nous retrouvons sur le carreau de la carrière. Après quelques explications géologiques d’usage, nous décidons de monter au
dernier étage. Dés l’entrée dans la carrière, Yves a le regard attiré par tous ces petits arbustes qui tentent tant bien que mal de recoloniser la carrière. Ce sont des pins, des bouleaux, des
saules, des mélèzes. Mais leur port est particulier : ils sont rabougris par le manque de nourriture que leur apporte le substrat caillouteux de la carrière et ils sont tous penchés du même
côté, rabattus par les vents catabatiques qui dévalent le long des parois de la carrière. Certains feraient de bons spécimens pour réaliser des bonzaïs.
Quelques observations botaniques et mycologiques plus tard, (gentiane des marais et bolet) nous nous attaquons aux
roches.
De ce que j’ai trouvé et de ce que mes compagnons m’ont montré, nous avons récolté des Gypidula galeata (dont 1 entier avec
les deux valves !!!) et d’autres brachiopodes comme Atrypa reticularis, Xystostrophia umbracula, Spinatrypa kelusiana occidentalis… et d’autres indéterminés. Des crinoïdes partiellement dégagés
de la gangue, des coraux solitaires comme Acanthophyllum vermiculare, mais aussi des coloniaux comme Thamnopora cerviconis, Hexagonaria hexagona, Favosites sp., Alveolites sp., etc.
Un étage plus bas, ce sont des minéraux que nous trouvons : de petites géodes de calcite qui seront fluorescentes rouge, un peu de
pyrite, de la dolomite et dans le filon, un tas de micro-minéraux dont ces fameuses paillettes violacées dont nous ne connaissons pas encore la composition chimique.
A l’étage inférieur, c’est une famille, des collègues néerlandophones du BVP (De Belgische Vereniging voor Paleontologie) que nous
rencontrons. Ils sont à la recherche de trilobites. Après quelques échanges de vue courtois dans les deux langues, ils changent d’étage à la recherche de coraux.
Il est 14h30. J'ai quelques pièces en poche, mais rien de transcendant. Certains sont déjà repartis à midi. Je prends congé à mon
tour et je décide d'aller faire un tour au lieu dit "Chéfiri".
Je retrouve rapidement les tranchées de recherche pour la baryte que nous avons déjà explorées. La végétation en cette saison, déjà
moins abondante permet de mieux voir la topographie du terrain et je distingue dans le sous-bois d'autres creux.
Je m'en approche et je découvre les feuilles mortes, la couche d'humus et la première couche de terre. Je tombe rapidement sur des blocs
de roches : du calcaire massif dont certains semblent cariés et légèrement silicifiés. Enfin, je trouve des blocs dont la densité est trop importante pour n'être que du calcaire. Je les embarque
"pour étude".
Dans le sous-bois, il fait de plus en plus sombre. Evidemment, il est presque 17h30. Je remballe et je rentre.
Après nettoyage, la plupart sont bien barytés mais n'apportent rien de "beau". J'en ai tout de même deux qui portent de jolies
crêtes de 1 à 2 cm.
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Joyeuse fête d'Halloween à tous !!
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Novembre 2020
Marcassite mamelonnée
FeS2 Sulfure de fer
Couche 4507-4510 - Frasnien moyen (synclinorium de Philippeville) - Formation du pont de la Folle - Formation de Philippeville
Ancienne mine de Sautour, dite "Galerie de la Vache"
Récolté en novembre 2020
Marcassite mamelonnée
Coll. et photo L.V.B.
Marcassite mamelonnée
Coll. et photo L.V.B.
Marcassite mamelonnée partiellement encore dorée
Coll. et photo L.V.B.
Marcassite massive oxydée en surface mais encore bien dorée à l'intérieur
Coll. et photo L.V.B.
Cristal de calcite en "bonnet d'évêque"
Coll. et photo L.V.B.
Scalénoèdre de calcite
Coll. et photo L.V.B.
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21 novembre 08h45, Yves, Gabrielle et moi sommes au rendez-vous en face de la grotte N.D. de Beauraing à Sautour, rue Tienne al Gatte,
qui devient, en direction de Philippeville rue De la Calamine… c’est tout dire sur ce qu’on peut trouver dans le coin… En effet, rien n’est anodin chez nous, les lieux dits sont souvent bien
parlants... village de Ferrières, lieux dit "les Minières" rue "des Carrières" rue "de la Cayauderie"...
Il fait frisquet (4°C) sec et on prévoir un peu de soleil et 12°C pour l’après midi… impec pour une journée de recherches.
Après s’être équipés, nous empruntons la rue "Tienne al Gatte". Nous passons à côté de la ferme du Vieux Moulin que j’ai connue
"ferme", puis "abandonnée", puis "restaurée et maison d’un artiste sculpteur" et maintenant "chambres d’hôtes" d'un type particulier car on peut voir des roulottes disposées sur le pré, derrière
le corps de logis.
En progressant sur cette rue, nous voyons à gauche un boqueteau et une construction partiellement en ruine qui pourrait faire penser à
une église. C’est en fait l’ancienne centrale électrique de la carrière Magloire. Si un jour vous avez le temps, venez-vous y promener. C’est une ancienne carrière de marbre rouge du massif de
Philippeville aujourd’hui zone d’intérêt biologique qui comprend, à côté d'un terre-plein caillouteux, une excavation sous eau aux falaises en partie verticales, en partie éboulées, des lambeaux de
pelouses sèches, des fourrés arbustifs et deux zones de pierriers, l'une ombragée et en partie arborée, l'autre assez ensoleillée et formant un éboulis instable. Le site héberge des plantes typiques
des pelouses calcaires, le milieu humide est un lieu de prédilection pour les amphibiens tandis que le pierrier ensoleillé est le lieu ou s’ébattent lézards et autres petits reptiles comme notamment
la couleuvre à collier.
Mais ce n’est pas notre but aujourd’hui… un peu plus loin, nous arrivons près du tout nouveau "Domaine du Tienne al Gatte" qui deviendra
dans quelques années un vignoble… un de plus en Belgique… (Merci au réchauffement climatique... Le malheur fait le bonheur des autres...) et à droite à l’entrée de la prairie que nous empruntons pour
descendre vers le ruisseau et l’ancienne galerie "de la Vache".
Arrivés au ruisseau que nous traversions facilement avec des bottes, quelle n’est pas notre surprise de le voir "en crue". Sa profondeur
dépasse les 1m50 et il recouvre une partie de la zone inondable qui le jouxte. Plus loin, là où le ruisseau rejoint l’arrivée d’eau venant de l’ancienne galerie de mine, une énorme mare envahit le
sous bois et une partie du pré. Il a plu... mais pas à ce point ! Nous sommes obligés de faire un détour et de passer par-dessus l’ancienne galerie pour revenir à notre talus de
recherches.
Arrivés sur place, nous comprenons. Des arbres coupés, des arbres rongés sur les 60 cm en partant du sol… c’est caractéristique… une
famille de castors s’est installée dans le coin et a créé des barrages et un plan d’eau.
En recherchant sur le Net à notre retour, j’ai trouvé des infos qui on éclairé ma lanterne...
Des articles de journaux en parlent, des balades nature à la découverte de ce rongeur sont organisées… et en fait, j’apprends qu’il est
implanté dans la vallée de l’Hermeton, dans la région de Philippeville depuis 2007... et c’est la première fois que je vois réellement les traces de sa présence.
Nous arrivons donc à notre talus de déchets de la mine que nous avons déjà entamé lors des précédentes excursions. Nous retrouvons nos
couches de terres chargées de cailloux de calcaire, de quelques blocs de schistes et de gros blocs de calcite massive, blanche, jaune et presque noire chargée d’oxydes de manganèse, de fer, de
plomb... Nous retrouvons aussi notre couche brune, ocre dans laquelle nous trouvons ces marcassites que nous recherchons dont certaines sont encore bien dorées sous la couches brune
oxydée.
A peine nous sommes-nous mis au travail qu’au loin... enfin pas si loin que ça, sans doute de l’autre côté du vallon, que nous
entendons des cris, des sons de trompes et des chiens qui aboient... et puis des coups de feu par dizaines qui se succèdent. Une battue au sanglier est organisée... Tiens, je croyais qu’elles
étaient interdites suite au confinement. Nous écoutons, nous sommes attentifs aux bruits au cas où, une fois encore, les chiens déboulant de partout nous prennent encore une fois pour du gibier.
Mais non, tout cela reste assez éloigné... Heureusement.
Les pièces sortent les unes après les autres. Certaines massives, informes que l’on peut juste différencier des cailloux environnant
par leur densité bien plus importante. D’autres, en plaquettes ou en blocs, joliment mamelonnées. Certaines se cassent sous le marteau de géologue et laissent apparaître des cristaux fibro-radiés
d'une jolie couleur dorée avec des reflets verts. Certaines mériteront sans doute un bain de dithionite qui peut, dans les meilleures conditions leur rendre leur brillance.
Nous n’avons pas pu tout emporter. Il reste quelques kilos de marcassite sur le bord de notre trou... pour le suivant ou pour
une prochaine fois.
Je sais que ce n’est pas le lieu pour récolter de la belle calcite. Landelies est plutôt le lieu tout indiqué pour cela, mais quand
une belle se présente, il ne faut pas bouder son plaisir. Elle a résisté au minage, au transport en brouette ou en tombereau et au versage sans ménagement sur le tas de déchets. A Landelies,
beaucoup sont brisées, mais comme il y en a des tonnes, il y a toujours moyen d’en trouver une belle. Ici, ce n’est pas le cas. De prime abord, elles sont rares, alors, s’il y en a une et qu’elle
a résisté aux divers traitements barbares qu’on lui a fait subir, n’hésitons pas !
C’est un bloc de calcite massive portant deux petites cavités. Dans la première, c’est un cristal en bonnet d’évêque qui s’est
développé et dans l’autre, c’est un scalénoèdre qui s’est formé. Chaque cristal mesure +- 1cm.
Ce fut encore une belle journée !!!
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Bonne fête de Sainte Barbe à tous !!
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Décembre 2020
Acanthophyllum vermiculare
Couche
4312 - Eifelien - Formation de Hanonet
Carrière des monts de Baileux
Le récif de corail de la carrière des Monts de Baileux et sa poche d'argile
Photo Nathalie Nocent
Acanthophyllum vermiculare
Coll. et photo L.V.B.
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Pas de sortie ce mois-ci.
Alors voici une ancienne pièce.
C'était il y a quelques années dans la carrière des Monts de Baileux.
Il y a là une grande poche argileuse produite par la dissolution des calcaires, ou marnes calcareuses, de l’Eifélien un peu comme
dans la grande carrière de Wellin. Cette poche m'a fourni des coraux de belle taille et de qualité ainsi que les brachiopodes en pagaille et quelques trilobites.
J'y ai trouvé des pièces même nettement mieux préservées que celles équivalentes découvertes dans l’Eifel, c’est tout dire ! Ce
petit exemplaire est juste d'une qualité exceptionnelle, de plus, déposé sur un petit pédoncule calcaire, cela lui confère un esthétisme de grande valeur.
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